En dépit d’un certain nombre d’analyses qui estiment doctement, depuis le début de la crise grecque, que les pays ont tout intérêt à rester en dehors voire à quitter la zone euro, l’Estonie a décidé d’y entrer. La Commission a jugé aujourd’hui qu’elle remplissait tous les critères : après confirmation de la Banque centrale européenne et du Conseil des ministres des Finances, elle deviendra donc le 17e État membre de la zone euro le 1er janvier 2011. Pour Olli Rehn, le commissaire chargé des questions économiques et monétaires, c’est « un signe de confiance dans l’euro. Personne ne souhaite en sortir, tout le monde souhaite y entrer ».
L’Estonie devient ainsi le premier pays balte – et ancienne République soviétique ! — à intégrer l’euro. La convergence nominale de ce petit pays de 1,3 million d’habitants, membre du mécanisme de change européen bis depuis juin 2004, est assez incroyable : pas de dette publique (7,2 % du PIB), un déficit contenu à 1,7 % du PIB en 2009 en dépit d’une récession de – 15 %. En revanche, les huit autres pays candidats à la monnaie unique sont encore très loin de remplir les critères fixés pas les traités et il leur faudra encore patienter quelques années avant de rejoindre l’euro. Aucun d’eux n’a renoncé à devenir membre de la zone euro.