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Musée National Narodni Muzej à Belgrade : découvrir l’histoire de la Serbie

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musée national de belgrade

Dans le guide Belgrade, découvrez le musée National, Narodni Muzej, (Народни музеј) situé en plein coeur de Belgrade à quelques pas de l’artère principale piétonnière Knez Mihailova.

Visiter Belgrade, c’est un peu découvrir une synthèse de l’histoire de la Serbie, depuis le royaume de Serbie, l’occupation ottomane, jusqu’à la Yougoslavie et la Serbie actuelle. Le musée National, construit en 1844, permet en quelques heures d’apprécier la richesse de cette histoire de Belgrade et de Serbie. C’est le musée de Belgrade qu’il faut visiter, si le temps vous manque et que vous ne pouvez en choisir qu’un! Etant belgradoise depuis plus de deux décennies, j’aime découvrir ma ville sous toutes les coutures et j’espère vous donner envie d’en faire autant lors d’un séjour à Belgrade.

Pendant très longtemps, la ville de Belgrade était considérée comme tout simplement une ville sur la frontière entre l’Est et l’Ouest, un des points principaux de la frontière invisible entre l’Europe Chrétienne, et l’Asie Musulmane. Même les habitants en pensaient ainsi, ne faisant pas vraiment attention à l’histoire plus que riche non seulement de la ville, mais aussi de la région. En effet, l’embrouille des régimes existants était telle, que les habitants passaient à côté de nombreux trésors sans vraiment les voir.

Musée national à Belgrade: 2 heures pour parcourir l’histoire de la Serbie

J’ai connu le Musée National très jeune, étant toute petite, en y allant avec mon grand-père, qui, vivant à Paris, était très friand d’apprendre plus sur cette nouvelle culture qu’il côtoyait par le pays adoptif de ma mère. Bien sur, à l’époque, j’étais trop jeune pour comprendre la signification de tous ces beaux bijoux et autres objets qu’on y voyait, sans parler de nombreux tableaux devant lesquels Papi s’extasiait… il a fallu que je grandisse pour pouvoir admirer pleinement toutes ces collections qui, tout en étant moins importantes que celles du Louvre par exemple, n’en étaient pas moins riches. En effet, s’il y ait un endroit où nous pouvons vraiment apprendre beaucoup sur l’histoire de ces contrées frémissantes d’évènements, c’est bien le Musée National de Belgrade.

Bien sur, ce musée ne se limite pas qu’au palais sur la Place de la République. Si le bâtiment principal est bien là, on retrouve en son sein quelques autres musées et galeries de grand intérêt, comme par exemple La Résidence de la Princesse Ljubica (lire Liubitsa), La Galerie des fresques et, le site archéologique de Kladovo, le berceau de la fameuse culture de Lepenski Vir.

Un concentré de l’histoire de la Serbie

Il faut savoir que par le passé, la belle Place de la République ne ressemblait pas du tout à ce qu’elle représente aujourd’hui. En effet, à cet endroit, là où se trouvent aujourd’hui le monument au Prince Mihailo – le fameux « Chevalier » (qui est d’ailleurs LE lieu de toutes les retrouvailles entre copains) et le Théâtre National d’en face… se trouvait la première Porte de Stambol (la deuxième se trouve dans la forteresse de Kalemegdan). Quand les Autrichiens occupèrent la ville, en la prenant aux Turcs pour un court moment, la porte fut le premier monument à être détruit, et une petite place s’y forma presque aussitôt.

Après que la ville est passée une nouvelle fois dans les mains Turques, avant d’être définitivement libérée, le musée fut fondé (en 1844), sans pour autant être tout de suite installé dans le palais qu’il occupe aujourd’hui. En effet, appelé d’abord « Musée du Prince Paul », il se vit changer plusieurs lieux, avant que, en 1903 fut construit le palais du Musée, à la place d’un hôtel et d’une auberge, faisant face au Théâtre National, le seul bâtiment qui se détachait alors par son gabarit.

Ce qui est intéressant, c’est que les collections furent bien vite assemblées, et, même si malheureusement le musée et les collections subirent de graves dommages pendant la première guerre mondiale, elles furent non seulement reconstituées, mais aussi bien enrichies au fil des années. Bien sur, quand il se fit évident que la deuxième guerre mondiale n’épargnera pas Belgrade, les collections furent évacuées en lieux sûrs… une chance, vu que par exemple, en même temps, toutes les richesses de l’ancienne Bibliothèque Nationale périrent pendant les premiers jours des bombardements, en avril 1941.

A la fin de la guerre, les gens au gouvernement de l’époque, et surtout Tito, comprirent très vite à quel point ce type de musée pouvait être intéressant pour l’image du pays dans le monde. Paradoxalement, car si par ailleurs, il ne fallait jamais vraiment montrer l’appartenance à une nationalité, ce musée fut un des rares qui ne subit aucun changement quand aux collections (ce qui fut très souvent le cas ailleurs), ce qui fait qu’aujourd’hui, en visitant ce musée, on peut vraiment se faire une impression complète sur ce qui est l’art, l’histoire et l’architecture de la Serbie. (ceci est d’autant plus intéressant, que finalement tout ce qui touche aux temps révolutionnaires était bien présenté, mais en d’autres lieux – dont il faut souligner, qu’ils ne furent pas autant visités que le Musée National)

Entrons dans l’histoire de la Serbie depuis ses origines

La présentation des collections du musée est divisée par époques. Du coup, et bien évidemment, nous commençons par la préhistoire, qui, au moment de ma dernière visite se trouvait encore au rez-de-chaussée, dans l’atrium. Avant de continuer, je dois préciser que ma dernière visite date de 10 ans, et que, sachant que le musée est aujourd’hui en pleine reconstruction (et conservation) il se peut que désormais la disposition des lieux soit légèrement changée. Heureusement, juste tout près de l’entrée se trouve un petit endroit où vous pourrez acheter des guides et autres genres de documentation, ce qui fait que vous ne serez pas vraiment perdus.De plus, des visites guidées sont organisées, ce qui est plutôt intéressant pour ceux qui veulent apprendre plus que ce qui est noté sur les petites plaquettes. Pour le moment, les visites guidées se font qu’en présence d’un guide, la technologie nouvelle personnifiée par les audio-guides n’existe pas encore.

Trêve de discours, passons aux collections:

Préhistoire

Par rapport à bien d’autres régions européennes et mondiales, le confluent du Danube, ainsi que ses rives, ont été bien clémentes et propices à l’installation et le développement de plusieurs grandes cultures. Si le site de Kladovo n’est visitable que sur place (excursions organisées en bateau, en passant par les Gorges du Djerdap), le musée couvre deux autres civilisations:

– celle de Starcevo (jusqu’à 2800 avant notre ère) – dont nous découvrirons plusieurs céramiques… assez grossières, mais aussi des pièces déjà décorées avec des ornements colorés

– celle de Vinca (selon mon petit guide, datant approximativement entre 2800 et 2000 avant Jésus Christ), dont nous découvrirons également quelques objets… il faut savoir que la plupart de la collection de la civilisation de Vinca se trouve encore sur le site même qui est aménagé et bien protégé des intempéries, afin que les touristes puissent venir le visiter.

Puis nous arrivons jusqu’au néolithique, et les collections provenant surtout du site Velika Humska près de Nis (Naisus en latin). Cette collection là nous présente d’un côté les premières figurines humaines et animales (en pierre et en os) ainsi que plusieurs types de poteries. C’est ici que nous découvrirons également les débuts de l’âge de bronze dans la région. A côté du « Chariot Votif » (une divinité trainée par des canards), qui est, selon le guide, mondialement connu, nous découvrirons aussi de nombreuses parures en métaux précieux. Eux aussi datent de l’âge de bronze et ont été découverts sur plusieurs sites archéologiques parsemés dans toute la Serbie.

Il faut dire que chaque objet est bien présenté, mais aussi bien expliqué, des plaques explicatives très complètes sont présentes, sans parler des renseignements concernant plusieurs sites de fouilles archéologiques sur des tableaux parsemés ça et là, tout le long du parcours.

Antiquité

Ce qu’il faut savoir, c’est que l’antiquité ici ne couvre pas forcément et seulement l’art hellénique ou romain. On y trouve aussi un bon nombre d’objets qui auraient subi l’influence des tribus existantes sur places, comme les Illyriens et les Thraces. Le musée fait ici une légère entorse à la règle, incluant dans ses collections des objets provenant des nécropoles dalmates et macédoniennes – pour ce qui est de l’art hellénique (grec). Dans ce hall… on se sent bien plus comme au Louvre… entre statuettes, masques, vaisselle en bronze. Ce qui est intéressant aussi, c’est que nous découvrons plusieurs objets datant du Ve siècle avant notre ère, donc le portrait présumé du père de l’empereur Traïan, ainsi que le portrait en bronze de Constantin le Grand, celui-même qui dans sa vieillesse approuva le christianisme, et qui naquît dans la ville de Naisus (où se trouve encore aujourd’hui une grande nécropole romaine, ainsi que les restes admirablement bien conservés des Termes).

C’est ici aussi que nous découvrirons plusieurs objets portant l’image du Dieu Mithra, qui fut célébré (entre autres) dans l’Empire Romain (pour la petite histoire, il n’est pas clair qui a le primat dans la tradition et les rites, les chrétiens ou les mithraiens, vu que plusieurs des rites religieux, dont par exemple l’offrande du vin et du pain de l’eucharistie, se ressemblent étrangement).

Cette partie de la visite se termine par l’arrivée et les migrations de plusieurs tribus Slaves, et les parures qui font leurs apparitions à cette époque là, ainsi que plusieurs objets, outillages et armes, marquent en quelque sorte la fin de l’époque de l’antiquité dans ces contrées.

Moyen-Age

Nous arrivons maintenant, à l’une des plus riches époques de la culture et de l’art serbe. En effet, à partir de l’apparition de l’Etat des Nemanjic au XIIe siècle (à savoir que l’un deux, Rastko abdiqua du trône pour devenir moine… en dehors de plusieurs monastères et églises construits durant sa vie, celui-ci fit tellement pour la culture du peuple à l’époque, qu’après sa mort, il fut béatifié, devenant le premier Saint Serbe. C’est ses reliques que les Turcs brûlèrent bien plus tard sur le plateau Svetosavski, à l’emplacement même où aujourd’hui s’élève le temple du Saint Sava).

L’avènement des Nemanjic fut ainsi bénéfique pour le développement de l’art serbe, même s’il s’agît, en grande partie, de l’art religieux. Subissant une forte influence byzantine, l’architecture et les objets d’art provenant de cette période ont une valeur inestimable. L’art religieux et architectural subit par la suite des influences romaines, avant de se définir en un art plus spécifiquement serbe, à partir du XVe siècle. Les monastères et églises de cette période (entre le XII et le XVe siècle) sont mondialement connus, surtout pour leur iconographie. Ce qu’il faut savoir, c’est que le département de l’art moyenâgeux (et du coup religieux, parce que c’est surtout, comme je l’ai déjà signalé, en ce domaine que l’art a le plus excellé) est bien divisé en deux parties, une se trouvant dans le bâtiment même du Musée, alors que l’autre est présentée dans la Galerie des fresques, quelques rues plus loin.

Ici, sur plusieurs sales nous découvrirons donc des fresques admirablement conservées, provenant de différentes églises et monastères disséminés ça et là sur le territoire serbe, et dont, certaines n’existent malheureusement plus. Dans une des salles nous découvrirons même des fragments d’architecture de l’église de Milentija, celle là importante surtout pour ses éléments de décoration qui sont considérés comme les débuts de l’école Moravska, qui est, elle, considérée comme débutante d’un style typiquement serbe.

Après les fresques et l’architecture, nous arrivons à la salle des icônes, dont certaines extrêmement rares, puis… pour terminer, nous passons à la peinture religieuse datant de l’époque entre le XV et le XIX siècle, pour donner une fin éblouissante à la période du Moyen âge, qui, au vu de toutes ces richesses, fut tout sauf « Sombre » (dans la langue serbe, on appelle souvent le moyen âge en employant l’expression le siècle du « milieu » ou temps « sombres »).

Bien sûr, quand je vous détaille ainsi de nombreuses salles, en vous parlant que de l’art religieux, cela doit vous paraître assez barbant sur les bords… en effet, passer d’une fresque à une autre, pour un non initié peut paraître comme regarder différentes versions d’une même image. Et pourtant… il suffit de s’arrêter devant, d’observer… Regardez les couleurs, incroyablement fraîches après tant d’années… puis… remarquez, la fraîcheur des couleurs, le fameux bleu byzantin et les dorures qui s’en détachent… En observant ainsi, nous arrivons petit à petit à comprendre comment changeait l’observation de ces artistes inconnus à travers cette immensité du temps. Et la magie se cache en effet dans d’infimes détails, choix de couleurs bien sur, mais aussi les supports et la vision des évènements… d’une époque à l’autre, d’une école à l’autre… et, pour ma part, je ne m’en lasse jamais. C’est peut être aussi la faute de mon Papi, qui de son côté s’extasiait comme un petit enfant devant chaque fragment de dessin, en m’expliquant chaque infime détail…

XVIII, XIX, XX siècle

Pour ceux donc, qui chercheraient quelque chose de moins, disons « exotique », nous arrivons à l’école Viennoise (XVIIIe siècle), et les présentations religieuses bien plus ressemblantes à ce que nous pouvons voir dans de grands musées occidentaux, mais aussi à la période du classicisme et Bidermeier, qui, tout en gardant les sujets religieux, tendent déjà beaucoup plus vers une présentation de vie à l’échelle du regard du peuple ordinaire.

Dans la sale des peintures du Romantisme, nous faisons connaissance avec plusieurs peintres serbes qui pour la première fois dessinent des sujets bien profanes… dont Djura Jaksic, peintre très célèbre dans ces contrées, qui osa même une présentation assez originale du « Saint Georges tue le Dragon ». Ses présentations des Princes Serbes sont criantes d’émotion, on a bien l’impression qu’il y a toute une trame dramatique tissée derrière l’image proprement dit.

Nous voilà aux réalistes et impressionnistes, et il est intéressant de dire que, même si je ne connais pas vraiment les peintres dont les tableaux sont exposés, toutes les lignes de ces deux branches de l’art universel sont bien présentes. Pour ma part, j’adore les impressionnistes, et la peinture entre les deux guerres, dont certains tableaux tout simplement ravissants à mes yeux.

Nous arrivons enfin aux

Arts graphiques étrangers

Et il faut dire que ces collections là réservent quelques belles surprises aux visiteurs étrangers. Ainsi, nous trouverons quelques très beaux Rembrandt, mais aussi un véritable trésor personnifié dans la collection de fin du XIX et début du XXe siècle (Bonnard, Chagall, Degas, Maillol, Matisse, Modiglianni, Picasso, Pissaro, Renoir, Van Gogh… pour en mentionner que quelques uns. Cette période (entre le XIV et le XX siècle), est couverte par non moins de 8 salles… oui, je sais, c’est long… mais quand on aime l’art! Puis juste en sortant du musée, plusieurs cafés et pâtisseries attendent… alors, le réconfort et repos pour les pieds fatigués arrivera très vite! Il faut savoir que les tableaux présentés ici sont uniques, et n’ont que rarement quitté le bâtiment du Musée. A ce que j’ai compris, ce n’est que quand le Musée a accueilli l’exposition tactile pour les personnes non-voyantes du Louvre, que certains de ces tableaux ont fait le voyage vers Paris, le temps d’une exposition assez courte.

Après un peu plus de deux heures, on ressort enfin hors de l’air confiné et tamisé du musée. La rencontre avec le soleil est presque brutale, mais finalement, à chaque fois, on se dit qu’on a oublié de voir quelque chose… Ainsi, ma dernière visite date déjà de 10 ans… mais voilà qu’en écrivant cette opinion, je me rends compte à quel point j’ai envie d’y aller à nouveau! J’aime beaucoup ce musée. Pas tellement pour ses magnifiques tableaux des artistes européens, mais surtout pour la partie qui me fait voyager dans l’histoire, pleine de richesses insoupçonnables. Je pourrais m’y balader pendant des heures, en observant chaque détail. Puis, cette immersion dans le monde de l’art religieux, et surtout byzantin… avec à nouveau de nombreuses découvertes même pour moi qui s’y connaît quand même un peu! En tout cas… voici une visite que je vous recommande fortement, et même si, en ce moment avec la reconstruction il se peut que certaines salles ne soient pas visitables, cela représente quand même un très beau parcours.

Heures ouverture: en raison des travaux de rénovation, le mieux est de se renseigner sur le site officiel du Musée

Prix de l’entrée: je pense que cela ne dépasse pas les 300-350 dinars – environ 4€ et demie

Temps de visite: sans beaucoup de pauses, environ deux heures

Pour en savoir plus :

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