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Huit quartiers de roture d’Henri Calet, une déambulation dans le Paris populaire d’autrefois

paris d'autrefois

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Une déambulation très intéressante dans un Paris‬ populaire finalement mal connu et souvent méjugé : les quartiers de l’Est parisiens nous sont révélés par Henri Calet depuis leur évolution au XIXème siècle jusqu’au milieu du XXème siècle… Bien qu’ancien ce texte n’en est pas moins riche d’anecdotes et d’informations qui forgent une image différente de celle héritée des préjugés et des fantasmes…

Henri Calet, auteur de cette exploration d’un Paris non touristique qu’il nous livre dans Huit quartiers de roture, est décédé depuis plus de cinquante ans mais son texte va trouver une nouvelle vie grâce à cette édition, jusqu’à présent il n’avait connu qu’une existence orale sur les ondes radiophoniques en 1952. Les bons textes ne meurent jamais.


Huit quartiers de roture; découvrir le Paris Populaire depuis le XIXème siècle

Huit quartiers de roture  Henri CaletLe jeu de mot proposé par le titre Huit quartiers de roture est vite éventé car, dès sa préface, Jean-Pierre Baril dévoile le projet de l’auteur : « Dans Huit quartiers de roture, Calet nous invite à parcourir les XIXe et XXe arrondissements de la capitale. Un voyage dans le Paris populaire d’autrefois, au lendemain de la guerre, une vingtaine d’années avant la destruction de l’Est parisien ». Dès la préface, on sait donc qu’il s’agit d’une sorte de guide à l’intention de ceux qui voudraient mieux connaître ces quartiers populaires qui n’attirent pas précisément les touristes et autres promeneurs. « Huit quartiers de roture, ou la rencontre d’une ville et de son histoire avec celle d’un homme qui fut jadis un enfant ». Un enfant de l’un des quartiers que l’auteur parcourt lors de sa « déambulation paresseuse ».

Ce texte probablement écrit avant 1949 a connu une histoire à la fois rocambolesque et chaotique et aurait pu ne jamais être publié, dans la mesure où il a essuyé de nombreux refus des éditeurs. En désespoir de cause, le récit a été converti en émissions radiophoniques diffusées en 1952. L’éditeur prévient : « L’établissement du texte de  « Huit quartiers de roture » n’est pas vraiment chose aisée, puisqu’il repose sur l’examen et la comparaison attentive de deux sources principales » composées elles-mêmes de plusieurs textes, publiés ou non, à quoi s’ajoute l’adaptation radiophonique réalisée en 1952.

Une exploration très intéressante des quartiers de l’Est parisien

Aujourd’hui, Le Dilettante propose un texte découpé en deux arrondissements de quatre quartiers chacun : La Villette, Pont-de-Flandre, Amérique, Combat  pour le XIXe, Saint-Fargeau, Belleville, Père-Lachaise et Charonne pour le XXe. Le texte de Calet apparait ainsi comme une longue flânerie au long des rues, ruelles, impasses, cours,… de ces quartiers déjà profondément transformés par l’histoire à l’époque où il écrit cette déambulation. Ces quartiers de l’est parisien ont été régulièrement la porte des invasions et le lieu où les envahisseurs installaient leur campement. Quartiers de violence et de sang, le sang des combattants contre les envahisseurs, le sang des communards, le sang des frondeurs, le sang des répressions brutales, le sang des exécutions, le sang des abattoirs de la Villette, le sang des apaches et autres malfrats qui fréquentaient les nombreuses guinguettes et maisons closes du quartier.

Dans Huit quartiers de roture, Henri Calet ne se contente pas de les faire découvrir, terrains des jeux et des misères de son enfance, il conte aussi les anecdotes qu’il a recueillies, les événements marquants, parfois historiques qu’il a trouvés dans les nombreuses sources qu’il a consultées (plans anciens, archives, journaux, recueils de chansons populaires), afin de construire son périple, les personnages importants, influents, célèbres ou tout simplement pittoresques qui ont fréquenté les lieux, esquissant pour le lecteur la transformation de ces endroits campagnards en une nouvelle partie de la métropole urbaine. Mais, surtout, il donne vie à ces parages où la misère prospérait plus vite que le bonheur malgré les nombreux établissements de plaisir installés dans ce secteur encore peu urbanisé. On sent dans son texte une réelle nostalgie pour ces quartiers et pour leurs habitants, une certaine tendresse à leur endroit, même s’il leur lance quelques piques bien ajustées : « Là-dessus, Monsieur, comte d’Artois, fut reçu porte de la Villette par les dames de la Halle. N’étaient-ce pas ces mêmes dames qui avaient marché sur Versailles ? »

Je serais très curieux de lire la même déambulation effectuée par un promeneur contemporain, je gage qu’il aurait du mal à reconnaître les quartiers dépeints par Henri Calet qui nous communique des chiffres concernant la population de ces deux arrondissements en précisant le nombre de résidents étrangers. La couleur de ces quartiers a encore certainement beaucoup changé depuis plus d’un demi-siècle.

Ce joli ouvrage, moultement annoté, est complété par un CD comportant des extraits des émissions radiophoniques diffusés en 1952, plus particulièrement celles concernant La Villette, Combat, Saint-Fargeau, Père-Lachaise et Charonne.

Denis BILLAMBOZ

Huit quartiers de roture (Petit guide des XIX et XXe arrondissements de Paris) + 1 CD audio
Textes d’Henri Calet
Editeur : Le Dilettante
221 pages – 20€
Parution : 6 mai 2015

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