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Quinze heures à bord de l’Outback Explorer

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outback AustralieCe lundi matin, il est à peine 6 h 20 lorsque le train démarre en gare de Sydney. J’apporte avec moi de la lecture en prévision de ce long voyage. En fait, je n’y toucherai pas… Quinze heures de train… pour un trajet de 1 000 kilomètres. En Australie, si les distances sont impressionnantes, les temps de parcours ne le sont pas moins.

Car dès que l’on entre dans l’Outback, pas question de trains grande vitesse : les températures moyennes sont beaucoup trop élevées.

Sydney-Broken Hill. Sur le papier, les deux villes semblent proches. Mais c’est oublier l’échelle de ce pays aux allures de continent. Ce lundi matin, il est à peine 6 h 20 lorsque le train démarre en gare de Sydney. Avec un seul départ par semaine, mieux vaut ne pas être en retard ! J’apporte avec moi de la lecture en prévision de ce long voyage. En fait, je n’y toucherai pas. Sans même m’en rendre compte, je vais passer quinze heures le nez collé à la vitre, émerveillée par le paysage qui défile devant mes yeux. À grands coups de klaxon et de fumée noire, nous filons à travers montagnes et zones agricoles. Ici, pas de passages à niveau : les équipements sont réduits au minimum. D’immenses rangs de vignes se déroulent devant nous. Les travailleurs des champs sont à la tache sous un soleil déjà de plomb. Il faut faire vite : d’énormes nuages de criquets ravageurs s’abattent sur les blés. Nous passons régulièrement devant de grands silos à grains posés tout contre la voie, prêts à déverser leur cargaison dans les wagons ouverts des trains de marchandise.

australie broken hill

Petit à petit, le paysage change… nous nous engageons dans un désert semi-aride qui s’étend sur des kilomètres et des kilomètres. Ça et là, une voiture rouille, abandonnée au milieu de nulle part. Ici, mieux vaut ne pas tomber en panne, car les passages doivent être rares. Et puis, il n’y aucun réseau de téléphonie mobile à des heures de conduite à la ronde. La voie ferrée, droite, longe une piste de poussière tracée au cordeau. Nous parcourons une immense étendue de « rien » à perte de vue. Rien ? Pas si sûr… Car pour moi, tout est ici nouveau. La terre se décline sur une gamme complète d’ocres qui contraste magnifiquement avec le bleu du ciel et l’or des herbes sèches. En fait, j’ai l’impression de voir défiler devant moi une immense toile de maître. Et puis, il y a l’aridité, la rudesse de la nature. Des os d’animaux jonchent le sol : ici une carcasse de vache, là un crâne de chèvre, posés à côté de gros fruits jaunes qui ressemblent étrangement à des mangues. J’apprendrai plus tard que ce sont en fait des melons sauvages, qui ne sont pas comestibles. Un troupeau d’émeus se sauve à l’approche de notre convoi, bien vite rejoint par des kangourous de toutes tailles qui semblent comme mus par des ressorts.

broken hill australie

« Eubalong West, 30 secondes d’arrêt »… Cette petite gare semble avoir été posée là pour des raisons inconnues. Un minuscule abri de tôle ondulée, une route, et puis rien d’autre que l’œil puisse apercevoir. Le train fait ainsi de nombreux arrêts sur le trajet… mais où sont les humains ? Et puis soudain, il pleut. En un clin d’œil, le paysage se métamorphose. La piste se transforme en mare de boue rougeâtre, le ciel gris sombre se déchire.

Au loin une tornade rose… Et puis une autre. Lentement mais sûrement, nous nous engouffrons dans la tempête. C’est magnifique. Les grains de sable fouettent la vitre du train et pendant quelques secondes, on ne voit plus que de l’ocre et du blanc. L’ombre des arbres trapus redevient un instant visible, mais voilà qu’à peine l’horizon éclairci, nous nous perdons de nouveau dans un nuage rosé, qui s’étire, qui s’allonge au gré des courants d’air. C’est une véritable valse que la nature nous offre à voir.

broken hill arbre coucher de soleil

Dans le train, il fait froid… Je dois enfiler mon pull, mon pantalon. Ma voisine s’emmitoufle dans son sac de couchage. Et pourtant, il suffit de poser sa main sur la vitre brûlante pour s’apercevoir qu’au-dehors, la chaleur est insoutenable. Quarante-sept degrés à l’ombre exactement ; le vent brûle. C’est qu’une canicule sévit depuis une semaine sur cette région déjà chaude d’ordinaire, et ce jour-là le train s’essouffle, la mécanique surchauffe. Il nous faut faire un arrêt prolongé en gare d’Ivanohe, le temps d’arroser la locomotive au jet d’eau. Nous en profitons pour faire quelques pas sur le quai. Sortir du wagon, c’est comme s’engouffrer dans un four : la sueur perle instantanément, on a du mal à respirer… sans compter ce vent toujours, ce sable et cette poussière qui s’infiltrent partout.

 outback route australie

Et puis le train repart. Quelques centaines de kilomètres ; le soleil se couche sur Menindee et son lac partiellement asséché. Encore deux heures de trajet dans le jour qui s’éteint… et nous arrivons à Broken Hill. À 21 h, il fait nuit noire sur la ville, mais c’est une nuit sans un souffle d’air. Étouffante. Mon sac au dos, j’entame les 5 minutes de marche qui me séparent de l’auberge dans laquelle j’ai prévu de passer la nuit. Pas âme qui vive dans la rue principale – qui donc souhaiterait se promener par une telle chaleur ? Seules de petites araignées noires et trapues courent sur l’asphalte et passent sur mes pieds nus. J’arrive en nage et suis accueillie par Carry, une femme enjouée qui a repris il y a peu les reines de l’établissement. Quelques mots amicaux, les formalités de base, et nous voici toutes les deux dans l’eau fraiche de la petite piscine commune.

Bienvenus à Broken Hill !

outback motorway

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1 commentaire pour “Quinze heures à bord de l’Outback Explorer”

  1. je viens de vivre un moment extraordinaire en telisant j’avais l’impression d’etre acotée de toi j’espere encore lire d’autre texte comme celui ci a bientot claire

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