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Vacances à Bali : des temples, des volcans, des paysages magnifiques

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baliL’Indonésie est un vaste pays composé de plus de 1700 îles. L’une des plus connues et des plus touristiques est celle de Bali, qui regorge de sites, de temples bouddhistes, de volcans et de paysages magnifiques qui font toute sa renommée. Carnet de voyage d’Indonésie, chapitre 1 : Bali.

Un voyage assez inhabituel dans mon catalogue, loin des déserts et paysage d’altitude auxquels je vous ai le plus souvent habitués. Ici, place aux tropiques, à la végétation luxuriante, à la mer et aux cocotiers ! Même si mon domaine de prédilection reste le minéral, des fois ça ne fait pas de mal de changer non plus. Cela étant, en Indonésie on trouve aussi des volcans, donc certains assez hauts… et même un petit désert à Java, dans la caldeira du Bromo…

Bien qu’il s’agisse par ailleurs d’une destination sensiblement plus touristique que nombre de mes voyages (c’est une destination de tourisme de masse, plage, farniente et boîtes de nuits…), j’ai effectué ce déplacement dans des conditions assez particulières.

 Comment partir en Indonésie?

Alors que le départ avait été confirmé au moins deux mois avant la date prévue (début juillet 2007), le groupe s’est trouvé réduit à trois suite à des désistements. Mais le voyage n’a pas été annulé pour autant. Et partir à trois avec un guide européen (un luxe malheureusement devenu bien rare ces dernières années), c’est convivial et sympathique. Comme l’étaient mes deux congénères, un ingénieur à la retraite et… un céréalier ! (je n’en ai pas rencontré d’autre de tous mes voyages, cela va sans dire).

Mais ce voyage a bien failli être annulé à la dernière minute… et pour une tout autre raison. Comme je le détaillerai plus bas, le programme prévoyait la visite de trois îles indonésiennes, Bali Lombok et Java, avec des liaisons d’île en île tantôt en tantôt en bateau, tantôt en avion. En empruntant dans ce dernier cas la compagnie nationale indonésienne, Garuda Indonesia (donc vol régulier, de quoi être rassuré). Mais voilà qu’une semaine avant notre départ, la commission bruxelloise de placer cette compagnie sur la liste noire des compagnies infréquentables. Impossible pour Terdav de changer les réservations au dernier moment. Donc la veille de mon départ, en rentrant du boulot, je trouve un message de Terdav sur mon répondeur. Je les rappelle et ce n’est pas la joie, on m’explique la situation et la seule solution semble de remplacer tous les trajets en avion par des traversées maritimes (traversées qui soit dit en passant ne sont pas en Indonésie nécessairement plus sûres mais là n’est pas le problème). Et comme ces traversées prendront du temps, une part importante du programme sera supprimée (en clair la visite de Yogyakarta). Cette perspective ne m’enchante guère. Mais par chance il existe un plan B : signer une décharge et prendre quand même la Garuda. Mais pour cela il faut que tout le groupe soit d’accord. Par chance, obtenir l’unanimité à trois est plus facile qu’à quinze. Ça n’aura de fait pas posé de difficulté, mais nous n’aurons la confirmation du programme que le matin du départ, l’un de nous trois n’ayant pas pu être joint auparavant. Une péripétie qui nous aura valu le déplacement à Roissy à une heure matinale, du responsable commercial de Terdav.

Mais nos péripéties avec l’aérien n’étaient pas terminées pour autant. Denpasar à Bali, où nous devons atterrir, n’est pas la porte à côté. Comme bien souvent notre vol n’était pas direct, nous volions (pour le trajet international) sur la Cathay Pacific qui est une compagnie hong-kongaise dont on suppose qu’elle est sûre ; donc cela faisait 11 h de vol jusqu’à Hong Kong, plus 4 jusqu’à Denpasar. Mais ça c’était en théorie. Parce qu’un problème technique a été détecté sur l’avion à Roissy, nous bloquant pendant cinq heures le temps que ce soit réparé (on nous a de ce fait déportés dans une salle d’embarquement à l’écart, d’où nous avons bien malgré nous assisté au pot de fin d’année du personnel d’Aéroports de Paris précédé des discours de la hiérarchie… avant tout de même de pouvoir goûter aux restes de petits fours). Donc décollage avec 5 heures de retard et… seulement trois heures de battement prévues à Hong Kong. Donc problème.

Heureusement la Cathay a bien fait les choses si l’on peut dire, tous les passagers en correspondance ont été reclassés par leurs soins sur une autre compagnie. En ce qui nous concerne ça a été la compagnie China Airlines qui comme son nom ne l’indique pas est une compagnie taïwanaise. Donc passage par Taïpei, je pensais que c’était la guerre froide entre la Chine et l’ancienne Formose mais il y a quand même des vols directs. En tout deux heures de vol supplémentaires sans compter les attentes et le retard du dernier vol pour Bali. D’où une arrivée (vers minuit) avec 9 heures de retard par rapport à l’horaire prévu, notre guide n’était pas au courant de ces péripéties et nous attendait à l’aéroport depuis tout ce temps ! Il n’était guère enchanté… Quant à nous ça nous faisait une après-midi passée à Roissy, une nuit écourtée dans l’avion, une journée passée entre les aéroports d’Extrême-Orient et pour finir une demi-nuit encore dans l’avion : sympathique. Et pour couronner le tout, comme on pouvait d’ailleurs s’y attendre, nos bagages ne nous avaient pas suivi, nous avons ensuite dû nous en passer pendant quarante-huit heures.

Il est tout de même temps maintenant de parler de ce voyage et d’en annoncer le programme. L’Indonésie est un très vaste pays : 3 fuseaux ouverts, 17000 îles, dont les plus grandes sont Bornéo (île équatoriale partagée avec la Malaisie et le Bruneï, la partie indonésienne qui est la plus importante s’appelant Kalimantan), Sumatra, Irian Jaya (la moitié de la Nouvelle Guinée), les Célèbes (Sulawesi), et des archipels comme les Moluques et les îles de la Sonde. Des îles qui géographiquement se rattachent à l’Asie pour certaines et à l’Océanie pour d’autres. L’Indonésie est le quatrième pays le plus peuplé du monde, l’île de Java notamment (où se trouve la capitale Djakarta) est particulièrement dense. L’Islam est la religion dominante (l’Indonésie est de loin le premier pays musulman par sa population), mais on trouve aussi des Hindous (notamment à Bali), ainsi que d’autres religions.

Notre voyage s’est déroulé dans trois des îles de la Sonde : Bali tout d’abord, l’île la plus touristique, culturellement assez différente des autres car majoritairement hindoue, dotée de nombreux temples et monuments et remarquable aussi par ses paysages tropicaux ainsi que ses volcans. Ensuite Lombok, à l’est de Bali, que l’on visite surtout à cause de l’extraordinaire volcan qui s’y trouve, le mont Rinjani (3726 m). Et enfin, repassant par Bali, nous nous rendons à Java à l’ouest, la plus grande et la plus peuplée des trois, également tropicale et également volcanique. Java recèle des trésors (touristiques) exceptionnels, tant du côté de ses volcans (le sulfureux Kawa Ijen rendu en France célébrissime par l’inénarrable Nicolas Hulot, pourtant précédé (pour sa navigation sur le lac d’acide) par le volcanologue Maurice Krafft ; la fantastique caldeira du Bromo, et le très actif et spectaculaire Semeru) que de ses monuments, notamment hindous et bouddhistes (Prambanan, Borobudur). Java musulmane à l’instar de sa consœur Lombok, mais à la culture au moins aussi raffinée que celle de Bali, mêlant à la religion du Prophète les influences des croyances qui l’ont précédée, l’animisme, le bouddhisme et l’hindouisme.

Une dernière précision avant d’entamer la description au jour le jour : ce voyage est le premier pour lequel j’ai abandonné la diapositive et suis passé au tout numérique, avec un nouvel appareil réflex. D’où une abondance de clichés présentés ici par rapport aux voyages précédents, puisque je n’ai plus besoin de les scanner…

Carte d’Indonésie : Cliquez sur la carte pour l’agrandir…

Pour lire le circuit à Bali, cliquez ici…

Bali plage Nous avons donc débarqué à minuit passé à Denpasar, la plus grande ville de l’île de Bali : l’approche de l’appareil s’effectue au-dessus de l’eau jusqu’aux dernières secondes, et l’on survole les lumières de dizaines de bateaux qui pêchent à la lanterne. Notre guide (Charlie, de nationalité britannique mais on lui pardonne) nous attendait depuis de nombreuses heures à l’aéroport. Avant de rejoindre notre hôtel à Kuta, nous avons eu un aperçu de la « vie » nocturne, une succession de boîtes de nuit devant lesquelles se pressent de très jeunes femmes. Il est clair que tout le monde ne vient pas à Bali pour ses temples et pour ses volcans.

Carte de Bali- cliquez pour agrandir / photo: www1.alliancefr.com

Mais la nuit a été très courte. Nous avons passé la matinée à acheter quelques bricoles destinées à palier l’absence de nos bagages (nous nous sommes également un peu baladés sur la plage, où la baignade est en permanence interdite en raison du danger des déferlantes : drôle de station balnéaire !).

Une rue commerçante aux environs de notre hôtel de Kuta, le 5 juillet 2007

Bien que la photo précédente ne soit pas d’une grande originalité, on y distingue déjà quelques particularismes inhérents à l’île de Bali ; on aperçoit notamment sur les bords de la route (par exemple devant l’arbre à droite), des Penjor, sortes de tissages de bambous : ils sont installés en prévision de la fête hindoue de Kuningan qui devait eu lieu quelques jours plus tard (on étale également à l’occasion de cette fête des tissus jaunes, couleur de Shiva). Ces décorations éphémères demandent des heures de travail et ne sont pas réutilisées d’une année sur l’autre.

Première visite à Bali, celle du temple de Tanahlot, un lieu au demeurant assez célèbre. Ce temple est construit en bordure de mer, et en partie sur un îlot rocheux qui n’est accessible qu’à marée basse (ce qui ne sera pas le cas pour notre visite ; il n’y a semble-t-il qu’une marée par jour à cet endroit). Pour visiter le temple dans le respect des rites locaux, nous avons acheté puis revêtu un sarong (habit traditionnel à Bali), une sorte de jupe que l’on place autour de sa taille par-dessus le pantalon (le but étant de cacher ses genoux). La vision de touristes occidentaux, pas rasés (nos bagages n’étant pas là) et ainsi déguisés, amusait beaucoup des touristes chinois de passage qui se faisaient photographier à côté de nous… Il est vrai que peu de visiteurs européens font preuve d’autant de scrupules.

Bali temple Tanahlot
Bali temple de Tanahlot

Bali mer près du temple de Tanahlot
Bali cascade près du temple de Tanahlot

Vue de la partie insulaire du temple de Tanahlot, le 5 juillet 2007

Statue recouverte d'un sarong au temple de Tanahlot

Près du temple se trouve un petit musée avec un mémorial de l’occupation japonaise pendant la guerre (laquelle a laissé quelques vestiges et aussi des souvenirs douloureux). On remarquera aussi (ci-dessus) cette statue revêtue d’un sarong (et le drap jaune, couleur de Shiva).

Nous avons visité un second temple ce même jour : le temple de Taman Ayun, situé lui à l’intérieur des terres, dans la localité de Mengwi. Ce temple a été édifié à l’emplacement d’un ancien palais royal fortifié (d’une époque où Bali était divisée en 8 royaumes), dont les fossés défensifs remplis d’eau sont toujours en place. Comme bon nombre de temples balinais, celui-ci est constitué de trois enceintes successives, de plus en plus sacrées (les touristes n’entrant pas dans la troisième). Ici à Taman Ayun, la première enceinte contient une sorte de préau sous lequel sont parfois organisés des combats de coqs semi-clandestins, mais nous n’aurons pas la chance d’assister à un spectacle de ce genre.


Vue générale du temple de Taman Ayun, le 5 juillet 2007

Quelques généralités (sans doute banalités) concernant la religion hindoue, à Bali et ailleurs. Il y a trois divinités principales dans le panthéon hindou, Brahma, Vishnou et Shiva (avec de nombreux avatars dont je ne parlerai pas). À chacun de ces dieux est associé un véhicule (vâhana) animal : le taureau pour Shiva, l’aigle à tête humaine pour Vishnu, le cygne pour Brahma, et c’est à ce véhicule qu’on peut le plus facilement reconnaître à quel dieu un édifice est dédié. Ces véhicules et ces divinités sont communs à tous les hindous. Par contre l’hindouisme balinais a ses spécificités, telles que l’identification des dieux aux grands volcans de l’île. En fait les volcans font l’objet d’adorations à part entière, le plus sacré d’entre eux étant le mont Agung, le point culminant de l’île (3142 m). Ainsi tous les temples de Bali sont en fait orientés vers un volcan et le plus souvent vers l’Agung.


La partie la plus sacrée du temple de Taman Ayun, le 5 juillet 2007

Nous avons passé la nuit dans un hôtel de l’intérieur de l’île, à Wangaya Gede, dans un décor paradisiaque au milieu de rizières aménagées en terrasses. Les chambres des hôtels balinais ont souvent une particularité : la salle de bain est située à l’extérieur de la chambre, en plein air, entourée de hauts murs. Cet hôtel était situé à proximité du temple de Pura Luhur Batukau que nous devions visiter le lendemain (un temple bien moins touristique que les deux précédents, bien que ce soit l’un des plus importants de l’hindouisme balinais).

Le mont Batukau est un volcan (ce jour-là dans la brume), le deuxième de l’île de Bali (2276 m), et ce temple est largement dédié à l’esprit de la montagne, amalgamée elle aussi à l’une des divinités hindoues. Comme dans la plupart des temples de Bali, les constructions du temple sont coiffées de meru c’est-à-dire de toits de chaumes. Le nombre d’étages des meru est toujours impair (3, 5, 7, 9 ou 11) ; 11 étages signifie que le bâtiment est dédié à Shiva, ensuite 9 correspond à Vishnou et 7 à Brahma. Un nombre inférieur correspond aux esprits des volcans.


Vue générale du temple de Pura Luhur Batukau, le 6 juillet 2007

Ci-dessous, la partie la plus sacrée du temple (donc interdite au touristes). Le sanctuaire comporte aussi une source d’eau bénite.

Bali source d'eau bénite

La partie la plus sacrée du temple de Pura Luhur Batukau, le 6 juillet 2007

Bali forêt tropicale  Démarrant directement du temple, nous avons entamé une randonnée dans la journée dans la forêt tropicale puis dans les rizières. À Bali la forêt recouvre toutes les zones trop pentues pour être cultivables, mais elle n’est pas excessivement épaisse. Nous nous sommes tout de même fait guider (pendant une vingtaine de minutes) par le grand prêtre de Luhur Batukau. Ensuite nous avons rejoint un petit temple secondaire, puis traversé des villages et enfin des rizières.

Paysage de rizières, le 6 juillet 2007

La topographie de Bali est assez particulière : le relief est façonné par des vallées (ravines) qui descendent des volcans. Les rizières se trouvent parfois au fond de ces ravines, mais que les villages se trouvent presque toujours sur les crêtes. Entre les deux, des zones de forêt, parfois assez escarpées. Les routes relient les villages entre eux, et sont donc construites en haut des crêtes. Pour passer (en voiture) d’une crête à l’autre, il est souvent nécessaire de parcourir des kilomètres afin de rejoindre une zone plus basse.

 

Bali fête de Kuningan  Voici deux photos de villages que nous avons traversés. Ces villages étaient décorés en prévision de la fête de Kuningan dont j’ai déjà parlé. Nous sommes ici dans des hameaux de la commune de Jatiluwih, mais pas dans le bourg principal.

Traversée d’un hameau de la commune de Jatiluwih, le 6 juillet 2007

L’après-midi nous avons randonné dans l’une des zones de rizières les plus touristiques de Bali (il y a un droit d’entrée pour accéder à ce secteur), le long d’un canal d’irrigation (il est paraît-il possible de faire du rafting dans ce canal). Malheureusement le soleil n’était pas de la partie ce qui fait que je ne suis pas très satisfait de mes photos. En voici donc la seule rescapée :


L'écluse alimentant le canal d'irrigation, le 6 juillet 2007

Nous nous sommes ensuite rapprochés du lac Bratan où se situait notre prochain hôtel. Le lac Bratan occupe une ancienne caldeira, et renferme un temple important (le temple d’Ulun Danu) lui aussi en partie dédiés aux esprits du volcan. Ce temple est construit sur la rive du lac, mais une partie se situe sur un îlot accessible uniquement en barque.


Le temple d'Ulun Danu sur le lac Bratan, le 7 juillet 2007

Le temple d’Ulun Danu renferme en outre une particularité unique à Bali : un stûpa bouddhiste (j’ai vérifié, c’est bien masculin…). J’avoue ne pas avoir noté la raison de sa présence ici.

Bali  temple d’Ulun Danu

La partie la plus sacrée du temple d’Ulun Danu, le 7 juillet 2007

Stûpa bouddhiste sur le site d'Ulun Danu, le 7 juillet 2007

La journée s’est poursuivie (comme la précédente…) par une randonnée dans la forêt et dans les rizières. Nous avons démarré des rives du lac Bratan, à un endroit où les Japonais on construit un tunnel pour se protéger des bombardements. Mais la visite de ce site militaire ne présente guère d’intérêt… Ensuite, la marche en forêt nous a permis de découvrir un certain nombre de plantes tropicales (dont j’ai peu retenu je l’avoue), et, ça et là, une vue sur quelques volcans éteints des alentours.


Vue sur des volcans éteints pendant notre randonnée, le 7 juillet 2007

Ensuite nous avons une nouvelle fois traversé des villages… et les rizières entre ces villages ainsi que les ravines entre ces rizières. Mais ce jour était particulier : c’était celui de la fameuse fête de Kuningan dont je vous ai parlé à plusieurs reprises. Tous les villageois étaient habillés en costumes traditionnels et rassemblés dans les temples, hommes et femmes généralement séparés. Et comme il s’agissait de villages assez isolés, nous étions les seuls touristes à photographier ces scènes !


Rassemblement dans un temple pour la fête hindoue de Kuningan, le 7 juillet 2007

Encore deux photos prises au cours de cette balade : une rizière et une ravine dont les pentes sont recouvertes d’une forêt de bambous.


Marche le long d'une rizière, le 7 juillet 2007Forêt de bambous sur les pentes d'une ravine

Après cette randonnée, un assez long transfert nous a menés jusqu’au bord de la caldeira du Batur. Nous sommes ici dans l’un des principaux sites touristiques de Bali, la caldeira mesure 7,5 km de diamètre environ et la moitié de sa surface est occupée par un lac en forme de croissant de lune. Au centre de la caldeira s’élève un volcan de 1717 m, le Batur, dont nous effectuerons l’ascension le matin suivant. Ce volcan, actif, causa des milliers de morts en 1917, à la suite de quoi le temple qui lui est dédié fut reconstruit, non plus au fond de la caldeira, mais sur son bord. C’est ce temple que nous visiterons aujourd’hui, lequel n’a de ce fait aucun caractère ancien.


Vue générale de la caldeira du Batur et du volcan éponyme, le 7 juillet 2007

Et donc voici une photo de ce temple, dans sa partie la plus sacrée qui, contrairement à la plupart des temples de Bali, n’est pas ici située au centre mais à l’extrémité du sanctuaire.


Vue du temple du Batur dans sa partie la plus sacrée, le 7 juillet 2007

Nous avons effectué le lendemain l’ascension du volcan Batur : la première des trois ascensions prévues au programme de ce voyage, et aussi la plus facile : à peine deux heures de montée. Revers de la médaille, nous sommes loin d’être seuls, les groupes de touristes se succèdent à la queue leu leu. On démarre l’ascension à 4h du matin pour être au sommet pour le lever du soleil : nous arriverons en avance ! Le guide local (il est obligatoire d’en avoir un) n’entame pas l’ascension sans une petite prière, volcan sacré oblige.

Malheureusement le temps sera assez bouché au sommet, nous privant de la vue sur la caldeira. Assez incommodé par la foule, notre guide nous proposera de redescendre immédiatement (sans même avoir fait le tour du cratère) pour enchaîner ensuite sur une autre balade dans un secteur moins touristique. Mais à notre grande surprise, le temps se dégagera ensuite complètement et la journée sera l’une des plus belles de notre séjour à Bali. Ci-dessous, le Batur photographié vers 9 h du matin, alors que nous venons juste d’en achever la descente. Trek près des cratères de Bali

Le Batur vers 9h du matin, le 8 juillet 2007

La journée n’était pratiquement pas entamée ! Mais pour cette seconde balade (qui n’était pas au programme et que notre guide Charlie nous a concoctée spécialement à notre intention), nous avons dû nous passer de nos accompagnateurs balinais : pour eux il était hors de question d’en faire plus que ce qui était convenu ! Nous sommes partis du village de Songan d’où nous avons rejoint la crête de la caldeira. Crête que nous avons ensuite suivie pendant plusieurs heures (dans un secteur dépourvu de route), dominant à la fois le lac Batur et la mer située au nord en contrebas.

Singe balinais

Le mont Batur vu depuis les crêtes, le 8 juillet 2007

De ces crêtes on pouvait également apercevoir le mont Agung, le point culminant de Bali. C’est rappelons-le une montagne très sacrée, donnant lieu à des rites religieux, dont l’un (qui n’est effectué que tous les 100 ans, si je me souviens bien) consiste à sacrifier un tigre vivant dans le cratère du volcan. La dernière fois que ce rite a été observé, dans les années 1960, le volcan est entré en éruption peu de temps après. Les prêtres en ont alors conclu que le sacrifice avait été mal fait et qu’il fallait recommencer.

Bali Agung
Bali Agung
Bali caldeira Batur
Bali caldeira Batur

Bali Crete Batur

Bali mer depuis Rinjani
Mer à Rinjani

Le temps ce jour était tellement dégagé qu’on pouvait même deviner dans le lointain le mont Rinjani (3726 m) sur l’île de Lombok, volcan dont nous devions faire l’ascension quelques jours plus tard.

Cette balade s’est terminée par une descente (sur une pente assez escarpée, mais par un sentier bien aménagé) jusqu’au village de Trunyan, l’un des deux seuls villages animistes de Bali. Mais (aux dire de notre guide), ses habitants sont agressifs et désagréables (contrairement aux autres balinais) c’est pourquoi nous avons préféré éviter de le visiter, nous contentant de le contourner en catimini.

La journée avait été longue, mais elle était encore loin d’être terminée ! Nous aurions normalement dû passer une seconde nuit dans le même hôtel au fond de la caldeira du Batur, mais notre guide nous a concocté un nouvel extra par rapport au programme (nous avons vraiment été gâtés dans ce voyage !) : un spectacle de danses traditionnelles balinaises. Mais pour ce faire il a fallu faire un petit bout de route, jusqu’au village de Sebatu, au centre de l’île. Village qui (outre les danses) possède une spécialité assez curieuse : son artisanat de souvenir « authentiques » du monde entier (par exemple des totems d’Amérique du sud). Il paraît que quand on achète un objet «traditionnel » chez un marchand de souvenirs, que ce soit en Afrique, en Océanie ou en Amérique, il y a de bonnes chances qu’il ait été fabriqué à Bali ! C’est ça la mondialisation. En ce qui me concerne, ça tombe bien, je n’achète jamais rien dans les souks.

Venons-en maintenant à ces danses : un spectacle, excusez du peu, qui était donné rien que pour nous ! Seulement quatre spectateurs (trois touristes et le guide) pour une vingtaine de musiciens et une dizaine de danseuses. Les danses balinaises constituent une tradition très ancrée dans la culture locale, perdurant en dépit du tourisme de masse qui submerge l’île depuis des années. Les petites filles de tous les villages de Bali apprennent ces danses traditionnelles qui sont exécutées devant les touristes, mais également dans les temples dans le cadre de cérémonies religieuses auxquelles les étrangers ne peuvent pas toujours assister (et certaines danses sont spécifiques à ces cérémonies). Ces danses, très travaillées, incorporant toute une gestuelle, et effectuées en costumes traditionnels, sont accompagnées de musique également traditionnelle généralement jouée sur des gamelan, sortes de xylophones métalliques. Cette vidéo accessible en streaming donne une idée de la sonorité de ces gamelan.

En fait la musique des gamelan est assez connue dans le monde fermé de la musique classique (occidentale) contemporaine, depuis que Pierre Boulez s’y est intéressé eu égard à la parenté qu’il y voyait avec le dodécaphonisme et autres élucubrations de ce genre. Les musiciens que nous avons peu entendre à Sebatu ce soir là, et qui se trouvaient être parmi les meilleurs joueurs de Bali, avaient de ce fait eu l’occasion d’effectuer des tournées dans plusieurs des grandes salles parisiennes (le chef de l’orchestre — celui qui se trouve au fond à droite et qui joue tout en dirigeant de la tête — m’a cité entre autres le théâtre des Champs Élysées, le Châtelet, la salle Pleyel… et il est clair que les spectateurs parisiens paient beaucoup plus cher que la somme symbolique que nous avons versée à Sebatu !). Les danseuses, quant à elles, n’étaient pas des artistes professionnelles mais des fillettes du village qui apprenaient les danses comme la plupart de leurs congénères (cette soirée était en fait une répétition, ce qui explique que nous ayons payé si peu cher et que nous étions les seuls spectateurs).

Nous avons effectué le lendemain une balade entre Sebatu et le temple (important) de Gunung Kawi qui se trouve dans les environs. Mais malheureusement la météo pour cette randonnée dans les rizières n’était pas idéale.

Le terrain dans ce secteur est assez plat (nous sommes situés sur un plateau), mais il y a tout de même des ravines à franchir de temps en temps. Dans l’une de ces ravines nous avons surpris des villageoises en train de se laver, mais elles n’ont pas eu l’air gênées plus que cela de notre passage.

Les photos suivantes ont été prises à proximité du temple de Gunung Kawi, lui aussi situé au fond d’une ravine. On accède au temple en descendant un escalier de 230 marches.

Le temple de Gunung Kawi est l’un des plus anciens de Bali, certaines parties datent du XIe siècle. En l’occurrence, des anciennes tombes royales sculptées dans la roche, qui très exactement sont des cénotaphes puisque les hindous sont incinérés. La partie plus récente du temple contient des mérus comme dans les autres temples de Bali. On trouve ici néanmoins, et c’est une autre originalité de ce temple, une partie troglodyte, très vénérée. Malheureusement le temple de Gunung Kawi est assez touristique.

Dernier temple que nous avons visité à Bali (avant d’embarquer le jour suivant pour Lombok), celui de Besakih au pied du mont Agung. Pour nous y rendre depuis Gunung Kawi, et bien que les deux temples soient assez proches à vol d’oiseau, il nous a fallu parcourir pas mal de kilomètres et remonter jusqu’à la caldeira du Batur : c’est que, comme je l’ai déjà évoqué, les communications à Bali n’existent que parallèlement aux ravines.

Le temple de Besakih, l’un des plus importants de Bali, est aussi, malheureusement, l’un des plus touristiques. Il est situé au pied du mont Agung auquel il est dédié, il a d’ailleurs été épargné de justesse lors de la dernière éruption de 1964. Sans doute à cause d’autres événements similaires antérieurs, les bâtiments ne sont pas très anciens, bien que le lieu soit sacré depuis très longtemps. On trouve par contre des éléments architecturaux intéressants, comme des tuiles traditionnelles en bambou, devenues rarissimes à Bali. Le temple est situé sur un lieu en pente, les différentes parties s’en visitent en gravissant des escaliers. Comme au temple de Taman Ayun, la partie la plus sacrée (interdite aux touristes) se trouve au centre.

Nous avons ensuite rejoint la station balnéaire de Candi Dasa (au sud-est de l’île) où nous devions passer notre dernière nuit balinaise (en chemin nous avons fait halte au village de Sidemen, d’où notre guide local était originaire). Notre hôtel était localisé en bord de mer mais il n’était pas possible de se baigner (trop dangereux).

Notre séjour à Bali était maintenant terminé. Pour nous rendre dans l’île suivante, Lombok, nous avons (conformément au programme) emprunté un transbordeur : quatre heures de traversée (avec un départ à 6 du matin). Nous étions absolument les seuls touristes sur ce bateau, dont il ne vaut mieux pas trop s’attarder sur l’état (ça m’a un peu rappelé la Grèce de mon enfance…).

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