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Impressions de Salzbourg : quand les voies de Mozart mènent leur chemin

Salzbourg panorama sous le ciel gris

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Pour ce voyage en Autriche, partons à la découverte d’une Autriche insolite… Un survol de Vienne avant de rejoindre en train Salzbourg… Et quelques impressions au passage de Salzbourg, ville mozartienne où les voies de Mozart mènent leurs chemins…

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Je ne reviens pas sur le parcours qui consiste à prendre l’avion dans l’aube douce d’Ancona vers six heures du matin après une très courte nuit, à passer par Munich, survoler Vienne avant d’y atterrir, en jetant un clin d’œil ému à la Hofburg pour reprendre dans la nuit tombante, au milieu de minuscules flocons, le train qui parcourt les paysages humides vers Salzbourg. Les vacances de carnaval louchent vers celles de Pâques et les skieurs vont et viennent à chaque halte.

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Mais on peut sans doute imaginer ma frustration. J’aurais aimé avoir le temps de visiter l’exposition sur le Prince Eugène de Savoie, une personnalité qui a marqué l’Europe et que la Galerie Belvédère montre jusqu’en juin. Marie-Louise von Plessen qui en assuré le commissariat et la préparation du catalogue, en deux langues, m’en a longuement parlé à Bilbao où je lui avais demandé d’être présente pour la réunion du Comité scientifique des cimetières. Le catalogue qu’elle m’a fait envoyer me restera en effet comme un témoignage nostalgique. Un pavé d’érudition !

Elle m’avait également suggéré de rencontrer à Vienne Daniel Spoerri qui aurait aimé, à l’occasion de quatre-vingts ans, pouvoir exposer dans son pays d’origine ; la Roumanie où il n’est jamais retourné depuis l’assassinat de son père par les Allemands. Il aurait aimé que le musée national d’art lui demande de préparer ou plutôt de transporter les éléments d’une rétrospective. Qu’on lui demande, bien sûr. Il ne fera pas la démarche !

Devenu citoyen de la Suisse, ami de Tinguely et Nikki de Saint Phalle, il fera partie des artistes sur lesquels Pontus Hulten veillera avec attention, d’où l’amitié partagée avec Marie-Louise.Cette dernière me rappelle que, puisque nous sommes en 2010, le déjeuner en tranchée de Jouy-en-Josas de 1983 (une oeuvre éphémère pour cent vingt convives qui ne sera pas transformée en tableau) sera partiellement déterré par des archéologues. Un « déjeuner sous l’herbe » qui constituait pour l’artiste un symbole, sinon une réplique de la Shoah qui a atteint son père et tellement de Juifs qui dorment sous la végétation nouvelle, disparus pour leurs proches. Je laisse chacun découvrir le site web qui a été réalisé depuis pour l’occasion et bientôt l’exposition qui sera faite au Musée National d’Archéologie de Saint-Germain-en-Laye.

J’aime la manière dont les Voies de Mozart mènent, sans jeu de mots, leurs chemins. Voici la cinquième assemblée générale à laquelle j’assiste, passant ainsi de Strasbourg – juste à côté de chez moi cette fois, au Conseil Général du Bas-Rhin, à Vienne en 2008 où j’avais pu heureusement rester quelques jours, puis Luxembourg dans nos locaux (seule ville non mozartienne de la série), pour faire halte cette fois à Salzbourg, la plus mozartienne de toute.

Deux heures pour y marcher, après la réunion, plus une heure pour visiter le nouveau musée d’histoire de la ville qui regroupe plusieurs espaces complémentaires : sur les instruments de musique, les modes de vie, les fouilles de la cathédrale et bien sûr la tradition musicale et les étapes de la mise en place et du succès du Festival que Karajan et les Nazis continuent de hanter.

Je voudrais revoir avec un peu plus de temps cette étrange scénographie visant la démonstration du rôle des évêques, dont le fameux Hieronymus von Colloredo « employeur » de Mozart. Une série de tableaux où d’impressionnants géants vêtus de rouge et recouvert de surplis de dentelle, les vrais détenteurs du pouvoir pendant plusieurs siècles, dialoguent avec deux visiteurs virtuels qui se déplacent en passant de l’un à l’autre des dix téléviseurs et se posent des questions naïves.

Deux heures, même dans le froid, suffisent à réaligner ses propres pas avec ceux du passé. J’avais le souvenir de l’ascension vers le château avec mes parents, puis avec plusieurs de mes enfants. Je me souviens de la messe des lumières du vendredi saint et du grand feu allumé devant la Residenzbrunnen, aujourd’hui protégée du froid par une étrange pyramide de verre.

Je me souviens du Jederman de Hugo von Hofmannstahl, lors de ma première visite en 1961, des marionnettes figurant Cosi fan tutte et de ma grande surprise devant le théâtre baroque des églises, moi qui était habitué aux paroisses ouvrières.

Deux heures, un peu comme un film. En fait tout juste la durée d’un long métrage un peu kitch. Un rêve éveillé en quelque sorte. Un gâchis diront d’autres ! Une occasion de se faire accompagner par l’ombre et les livres de Stefan Zweig.

Des fleurs séchées, des costumes traditionnels qui ne sont pas là seulement à l’usage des touristes, des décorations de Noël encore présentes et la furieuse envie de revenir pour le Festival de Pâques vers la fin mars, une envie, comme certaines que j’ai déjà évoquées, qui se diluera et disparaîtra dans la préparation d’autres voyages..

Mais là vraiment, dès que je serai un homme libre, je me promets de revenir et de m’asseoir dans le Festspielhaus !

Monsieur Mozart; invitez-moi de nouveau.

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