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Fou d’amour ; une tragi-comédie imparfaite mais intéressante

Fou d'amour curé d'uruffe Melvil Poupaud

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Fou d’amour. J’ai choisi ce film par hasard, sans même lire le synopsis.Je ne savais donc pas à quoi m’attendre, ce qui est toujours stimulant. Le mélange des genres n’a pas toujours mes faveurs de cinéphile… Avec fou d’amour, une tragi-comédie inspirée d’un fait réel des années 50, ma gêne subsiste et il m’est assez difficile de savoir si j’ai plutôt aimé ou plutôt pas aimé …

Pourtant, le film ne manque pas d’attraits ni de qualités. Il raconte l’histoire d’un jeune prêtre muté dans la campagne après avoir faitl’objet de rumeurs et de soupçons (avérés) quant à ses bonnes moeurs à Lyon. Soumis à de nombreuses tentations, il explore son nouvel horizon avec concupiscence et livre un récit savoureux de sa chronique villageoise et de sa vision du paradis terrestre … Le fait que la narration soit assurée par la tête d’un prêtre, mort guillotiné pour son double crime apporte un peu de fantaisie à un film dont on imagine bien qu’il sera sombre… Les premières minutes ne cachent donc rien de l’issue et tout se joue en définitive dans la manière dont le héros, presque tout puissant, est amené à exposer sa version de l’histoire. Visuellement, les images sont très soignées et affirment un goût du littéraire et du pictural que Philippe Ramos cultive avec exigence. L’inventivité graphique est au rendez-vous. Les procédés assez audacieux de la mise en scène révèlent une certaine créativité et ingéniosité séduisantes du réalisateur. 


Fou d’amour ; ou les frasques amoureuses et sexuelles du curé d’Uruffe

Dans Fou d’Amour, on voit se mêler avec inspiration, farce et drame, naturalisme, fantaisie, hédonisme et atmosphère macabre, lyrisme et truculence, contrebalancés par quelques ruptures de ton venant déstabiliser le spectateur de manière assez efficace. Tout débute finalement comme une comédie champêtre, mettant en scène un curé à qui on donnerait le bon dieu sans confession au point que tous et surtout toutes les paroissiennes succombent vite à son charme. Malgré sa goujaterie, sa sournoiserie qui se mute progressivement en déviances, sa trivialité, le curé d’Uruffe interprété avec un excellent Melvil Poupaud, aurait pu se limiter à un personnage de curé sans morale, un peu délirant, amant ardent, dominé par des pulsions et un appétit sexuel gargantuesque…

Mais son émoi sincère pour une jeune fille aveugle venue prendre des cours de théâtre dans la troupe du village va faire basculer le film de la comédie de moeurs débridées légère et irrévérencieuse à une tragédie teintée de perversité. Quand la candide Rose lui apprend qu’elle est enceinte, le curé d’Uruffe qui souhaite qu’elle avorte se sent menacé et sombre dans sa folie meurtrière après avoir baigné dans une béatitude presque infantile. Le réalisateur refuse l’optique du conte moral fût-ce pour livrer une morale atypique. Il entretient en revanche une certaine fascination pour son héros pendant les trois quart du film pour mieux restaurer toute l’humanité du prête et donc sa complexité. En dépit de l’âpreté de l’intrigue, l’aspect sombre se trouve gommé par une distanciation et un humour décalé qui ferait presque oublier l’horreur du fait divers. C’est d’ailleurs l’une des limites du film qui pêche par un excès de légèreté et ne donne pas à l’histoire la dimension qu’elle mérite … Je n’ai ni tout à fait accroché, ni jamais décroché; mais je garde un sentiment ambivalent après le visionnage.

Le vrai curé fut condamné à la réclusion à perpétuité pour le meurtre de sa maîtresse et de son enfant. Après 20 ans de prison, il rejoignit un monastère où il passa le reste de sa vie jusqu’à sa mort en 2010.

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