J’ai eu deux expériences similaires en Roumanie pour erreurs imaginaires, un stop inexistant qui aurait été brûlé, une fois à Arad ; une fois à Bucarest pour avoir emprunté une voie qui n’était pas réservée aux étrangers. Evidemment, la première fois, nous ne nous sommes pas méfiés croyant avoir affaire à la police : comme la personne était vêtue en policier et a réclamé, exigé, les passeports et le permis de conduire, il a été difficile de faire valoir nos droits, surtout que comme par hasard, nous étions les seuls à être arrêtés, alors que la voiture de devant et celle de derrière n’ont subi aucune sanction. Nous avons évidemment réussi à menacer pour récupérer nos papiers, sous peine de contacter l’ambassade et de signaler cette arrestation au service dont on donne l’adresse à la frontière, afin d’aider la Roumanie à améliorer son accueil des étrangers.

 

Il est très difficile de distinguer un vrai d’un faux policier, d’autant que ces personnes agissent souvent la nuit. A moins d’être très doué ou très habitué, je ne vois pas qui pourrait faire la différence, même en ayant lu la mise en garde. Le seul moyen de la faire, c’est de ne rien donner à moins de voir une voiture de police et au moins deux autres agents. Et encore que cela ne signifie pas pas qu’on ne risque rien. Pour notre part, ça nous est arrivé une fois avec de vrais policiers qui prétendaient qu’il y avait des panneaux signalétiques (imaginaires donc) destinés aux étrangers, aux non-roumains du moins… Si nous avions payé, ainsi, sans nous méfier, nous aurions juste rempli la poche des agents!

 

Une fois de plus, trouvant leur attitude assez louche, nous avons demandé à aller au commissariat pour pouvoir échanger avec une personne parlant une langue compréhensible pour nous. Comme par hasard, les policiers qui feignaient de ne parler qu’anglais ont commencé à parler notre langue et à ce moment là, l’échange a été très différent. Je pense a priori qu’il faut éviter de rentrer dans le jeu quand ils demandent si on parle anglais par exemple. Mieux vaut faire comme si ce n’était pas le cas si tant est que vous parliez cette langue suffisamment. En général, si on s’entête en ne pouvant pas trouver une base commune de compréhension et si on dit vouloir alller plus loin, ils abandonnent, car ils voient que ce ne sera pas facile!

 

Les policiers sont très présents dans tous ces pays (surtout par exemple en ancienne Yougoslavie), un peu moins en Tchéquie et en Hongrie, sauf dans la Hongrie à proximité de la frontière roumaine. A Szeged, nous avons été arrêtés, sous prétexte que nous circulions sur une voie réservée aux bus. Ce n’était pas le cas. Nous avons évité l’amende en feignant de ne pas parler autre chose que le Français. Ils ne se sont pas embêtés. En revanche, en plaidant notre cause à Mostar, nous ne sommes arrivés à rien. Je crois même que ce fut pire, puisqu’ils nous ont donné l’amende la plus grosse, et injustifiée.

 

Nous avons été arrêtés à 10h, en plein jour ensoleillé,  parce que nous n’avions pas nos codes allumés, simplement parce que nous l’avions oublié (nous étions là depuis quelques heures dans le pays, rentrés de nuit, sans qu’on nous le rappelle ni qu’on le voie à la frontière). Aucune voiture du pays ne les avait. Nous avons été évidemment les seuls arrêtés et sanctionnés et quand on a fait remarquer au policier que les autochtones ne respectaient pas non plus le code de la route bosniaque, il nous a infligé une amende pour injure à agent!!! Nous avons réclamé auprès des services concernés pour dire notre mécontentement, ils nous ont répondu un an après au moins qu’on avait qu’à se taire et respecter la loi! Il faut le savoir et faire avec, car les policiers ont tous les droits et il est donc important pour contester d’être sûr de son bon droit. Et comme c’est souvent pour la corruption que ces pratiques sont faites, il est bien difficile d’agir.