IDEOZ Guide voyage sur l’Europe : organisez un séjour qui vous ressemble › Forums › POLOGNE › Hommage à la disparition de Andrezj Wadja : retour sur la mémoire de Katyn
- This topic has 1 reply, 1 voice, and was last updated 8 years, 1 months ago by Sandrine Monllor (Fuchinran).
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Sandrine Monllor (Fuchinran)Keymaster
L’excellent cinéaste polonais Wajda vient hélas de disparaître … D’aucuns jugeront ses films trop académiques, mais pour ma part, j’en retiens une curiosité intellectuelle, un goût aiguisé de l’histoire, un sens de l’analyse sans jugement, un humanisme modeste et profond. Il avait une vraie vision de son travail, une honnêteté sans faille dans ses choix et a toujours été fidèle au sens qu’il recherchait dans ses thématiques. A travers certains de ses films tantôt touchants et délicats, tantôt plus âpres, douloureux et troublants mais invitant toujours à la réflexion, Wajda a souvent creusé l’identité polonaise. Une Pologne profondément meurtrie au cours des siècles, toujours objet de convoitises et qui fut pendant la 2ème guerre mondial l’un des théâtres les plus cruels des ignominies aussi bien nazies que communistes. Quelques 22 000 officiers polonais et prisonniers de guerre furent exécutés dans la forêt de Katyn en 1940 . Tous ou presque savaient qui avait transmis l’ordre. Et pourtant… Les intérêts des puissances engagées l’ont emporté sur la vérité, comme souvent.
Dans Katyn, qui aborde avec justesse et sobriété, sans moralisme, ce massacre des élites de l’armée polonaise par les russes, après la rupture du pacte germano-soviétique, Wajda offre « une réflexion sur la mort, sur l’absence et l’absence des repères, une approche du devoir, dans un temps de peur et de mensonges ». L’épisode de Katyn, quoique connu dès 1940 et confirmé par la découverte des charniers en 1943, fut longtemps caché voire occulté, pendant les décennies suivant le conflit. Le film de Wajda, bien trop peu diffusé en France et en Europe, a néanmoins ébranlé les polonais, qui pour certains y ont trouvé de vrais éclairages.
Pourtant, pendant la guerre, la tragédie avait été exploitée par les Soviétiques qui s’en sont habilement servis tout en étant les responsables, alors que les Nazis affaiblis par la bataille de Stalingrad voulaient s’en servir de propagande dans leur combat contre les communistes. Malgré les explications peu convaincantes de Staline sur l’événement et les soupçons sur les communistes qui étaient considérés comme les plus probables auteurs du crime, il l’emporta face aux Nazis et Staline fut choisi notamment par Churchill, comme allié pour éliminer le IIIème Reich. Aussi, certains pensèrent que les nazis pouvaient avoir perpétré ces horreurs.
La haine et la peur inspirées à Staline par les Polonais et la puissance de leur force identitaire et de leur capacité de résistance, avait conforté le dictateur dans son ordre d’assassiner le coeur de l’armée pour empêcher les Résistants polonais de s’opposer à lui, quand il essaierait d’envahir le pays et de l’occuper. Ce n’est pas au nom du combat pour la vérité mais au nom de la lutte contre le nazisme que fut lancée une enquête par la Croix Rouge suivie de plusieurs commissions.
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Sandrine Monllor (Fuchinran)Keymaster
merci
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