Chuseok est l’une des deux plus grandes fêtes traditionnelles en Corée, également connue comme la fête de la moisson. Plus qu’une simple fête, Chuseok est un pilier de l’identité coréenne, un symbole du cycle de la nature, un hommage au travail agricole. C’est surtout l’occasion de partager aussi en famille des moments conviviaux lors des congés, de perpétuer diverses traditions culturelles, culinaires et sociales.
Histoire de Chuseok
Chuseok(추석,秋夕 ) est la fête traditionnelle des récoltes qui arrive à la 8ème pleine lune de l’année lunaire. Egalement appelée Hangawi (한가위), Chuseok signifie « soir d’automne ». En Corée, le jour même, la veille et le lendemain sont des jours fériés, comme c’est le cas aussi pour l’autre grande fête traditionnelle, seollal, le Nouvel an lunaire. Cette année, chuseok arrive le 3 Octobre 2025. Sa date varie. Elle est célébrée le quinzième jour du huitième mois lunaire, généralement en septembre ou octobre. Cette fête est souvent comparée à Thanksgiving, car elle rend hommage aux ancêtres et célèbre les récoltes abondantes.
Selon Samguksaki, le plus ancien livre d’histoire de Corée existant, la célébration du chuseok remonte au moins au début du 1er siècle, sous le règne du roi Yuri Isageum (유리이사금, 24-57) de Shilla, l’un des trois royaumes majeurs qui occupaient la péninsule dans l’antiquité.
La Cour divisait en deux grandes parties toutes les femmes de sa capitale un mois avant chuseok, chacune dirigée par une princesse. Pendant un mois, elles tissaient des étoffes. Et lorsque le jour-J arrivait, la partie qui avait tissé la plus grande quantité gagnait et la partie perdante devait préparer un grand festin pour tout le monde.
Traditions culinaires et gastronomie
On mange du riz qui vient d’être récolté et des songpyeons, des tteoks farcis de sésame et de miel ou de pâte sucrée de haricots blancs, en forme de demi-lune. Pour la soupe, on fait de la soupe de taro.
On prépare également d’autres repas de fête classique tels que le japchae, les jeons (galettes coréennes), le bulgogi ou le bœuf braisé à la sauce soja (galbizzim), des poissons blancs et des légumes cuits assaisonnés de trois couleurs, blanc, brun, vert, ce qui représente les ancêtres (la racine), les descendants à venir (les feuilles) et la génération actuelle (la tige).
Quelques plats traditionnels pour célébrer Chuseok
Voici un échantillon des principaux plats que nous aimons préparer en Corée pour le repas de Chuseok :
- côte de bœuf braisée (갈비찜, galbijjim)
- Epinard assaisonné (시금치 무침)
- Radis râpé sauté (무나물) – cela peut aussi être remplacé par du navet
- Fougères assaisonnées (고사리나물무침)
- Aubergines assaisonnées (가지나물무침)
- Nouilles au bouillon d’anchois qu’on appelle 잔치국수 (janchigouksou ou « nouilles de fête »)
- Soupe d’épinards à la sauce doenjang (시금치 된장국)
- Soupe de pommes de terre au bœuf (소고기 감자국)
- Japchae (잡채)
- Salade de chou rouge mariné aigre-doux (Gat kimchi)
- Soupe de toran (taro)
- Namuls tricolores
- Jeons
- Kkakduki
- Bulgogi (불고기 littéralement « viande au feu », également connu sous le surnom de « barbecue coréen » : c’est une viande marinée puis grillée
Vidéo de A Jung Lim présentant les plats coréens typiques de la fête de la moisson :
Songpyeon, la tradition culinaire de Chuseok
Le gâteau incontournable de Chuseok, c’est songpyeon. Le magasin de tteokjip de mon quartier a été pris d’assaut depuis hier. J’ai dû attendre pendant un quart d’heure pour en acheter un paquet. Et c’était déjà trop tard. Pas de songpyeons blancs !
Songpyeon est un gâteau de riz traditionnel cuit à la vapeur à l’occasion de la fête des récoltes traditionnelles chuseok : il est fait de riz et sa farce est faite de sésame confit de mils ou de soja. Sa forme ressemble à la demi-lune, car cette fête est dédiée à la lune. Elle tombe, en effet, à la 8e pleine lune de l’année lunaire. Cette année, ce sera demain (le 6 octobre).
Autrefois, les familles en faisaient à la maison tous ensemble. Et on disait que celles qui façonnent de jolis songpyeons auraient de jolies filles.
Moi, j’étais complètement nulle, mes songpyeons ne ressemblaient à rien, comme ce fut le cas de mes dessins de pommes plus tard au collège. C’est peut-être que je n’ai que des oursons, pas d’oursonne… Et à l’école maternelle, à l’approche de chuseok, on apprend souvent aux petits à faire des songpyeons eux-mêmes !
Voici la recette des songpyeon pour ceux qui voudraient s’y essayer …
Les Song-pyeons sont bons et selon beaucoup, ils sont simples à réaliser… alors, si vous voulez un voyage culinaire et changer un peu d’habitude, pourquoi pas essayer ?
A deux jours de chuseok, le supermarché de mon quartier est rempli de bons produits frais !
En face, il y a un tteokjib 떡집 (magasin de tteok, gâteau de riz traditionnel) et un traiteur de banchans.
Pour l’occasion, le magasin de tteok propose une grande quantité de songpyeons 송편, le tteok qu’on mange à chuseok et le traiteurs, différents plats de fête, tels que des galettes 전 ou des namuls 나물, légumes cuits ou frais assaisonnés.
Différents tteok, gâteaux traditionnels et des bouteilles de sikhye, boisson sucrée à base du riz
Pour ma part, je reçois, ce soir, la famille d’une amie qui vient du bout du monde. Ainsi, j’ai acheté des bouteilles de makgeolli frais et de soju.
Un congés très apprécié
A partir du 2 octobre, les congés de chuseok qui dureront jusqu’à lundi prochain commencent. Normalement, le nombre des jours de congés accordés lors des deux plus grandes fêtes traditionnelles (seollal, chuseok) est de trois jours : la veille, le jour-J, et le lendemain. Mais avec la combinaison des week-ends et d’autres jours fériés, les congés peuvent facilement se prolonger. Et cette année, six jours ! Car le gouvernement a désigné le 2 octobre comme jour férié provisoire pour faire le pont entre dimanche et le 3 octobre, l’anniversaire de la fondation mythique de Corée.
« Youpi, maman ! Les congés d’or commencent ! », s’écria le grand ourson en rentrant. Oh, oui, pour eux, les congés seront prolongés jusqu’au 14 octobre. 10 jours de congé en plein milieu du 2e semestre ! C’est que les jours fériés sont très rapprochés cette année. Entre le 3 octobre, l’anniversaire de la fondation mythique de la Corée, et le 9 octobre, l’anniversaire du hangeul, se trouvent, cette année, trois jours de congés de chuseok. Le 10 octobre n’est pas férié mais l’école des oursons l’A désigné comme jour de congé. Et voilà ! C’est ce qu’on appelle « les congés d’or », lorsque des jours fériés et le week-end s’enchaînent pour former une longue période de vacances.
Folklore et danses traditionnelles de chuseok
La plus connue des danses traditionnelles est le ganggangsullae qui date du 4ème siècle et symbolise la fertilité. Le festival de la pleine lune constitue un exemple de sa perpétuation à l’époque contemporaine. Ses organisateurs estiment que le ganggangsullae porte des valeurs pacifistes et universelles.
A la lueur de la pleine lune, des femmes forment un cercle en se donnant la main et chantent et dansent. L’amiral Yi Sun-sin l’utilisa lors de l’invasion des Japonais (1592-1598) pour dissuader l’armée nipponne. Il fit porter les flambeaux aux femmes et leur fit danser le gangangsullae . L’armée japonaise, en les apercevant de loin, eut peur et n’osa pas trop s’approcher de la côte car elle crut qu’il y avait un grand nombre de soldats.
Selon Wikipedia, avant l’époque contemporaine, ce rituel représentait la seule occasion de chanter en public pour les femmes, qui subissaient des restrictions dans les campagnes. Cho Moonkyu, qui dirige le festival de la pleine lune, raconte qu’en 1592, Yi Sun-sin eut l’idée, pour se défendre de l’invasion japonaise, de faire danser ses troupes en rond à bord d’un bateau, torche à la main : d’après ce récit, l’ennemi crut à un plus grand nombre de Coréens (alors que l’armée coréenne était désavantagée par le nombre) et se retira.
Pour en savoir plus sur cette danse classée comme patrimoine culturelle immatériel de l’humanité.
Grand déplacement du peuple et retrouvailles en famille
Comme partout ailleurs, les fêtes traditionnelles constituent une belle occasion pour les familles de se retrouver autour d’une table bien garnie.
Ainsi, à la veille de chuseok, il y a un déplacement massif des habitants du pays, ce qui provoque souvent de gigantesques bouchons sur les routes.
Pour l’éviter, certains optent pour le train, mais la concurrence pour la réservation des billets est bien rude. Du coup, le gouvernement désigne le jour du lancement de la réservation pour les congés de chuseok et de seollal, le Nouvel an lunaire.
Le jour J, à six heures du matin, l’heure d’ouverture du guichet, les intéressés cliquent comme des damnés sur les sites des compagnies de train pour décrocher les meilleurs horaires.
Chez la famille de l’époux ou celle de l’épouse ?
Mais quand on est un couple marié, comment faire ? Comme les congés de chusoek durent au moins trois jours, on visite successivement les deux familles.
Pour l’instant, beaucoup de couples, notamment ceux qui présentent des offrandes aux ancêtres, se rendent d’abord chez la famille de l’époux, puis chez celle de l’épouse.
Et du côté de notre famille…
Comme d’habitude, la famille Ours a invité papy et mamie Ours à midi pour le repas de la fête des récoltes.
Cette fois-ci, maman a apporté du bœuf braisé, des fruits de mer pour mettre au bœuf braisé et des pavés de poisson surgelé. Et tous emballés dans quatre bojaki, un bout de tissu en forme de carré. Très pratique pour porter, entre autres, des plats mis dans des casseroles.
Chacun avait son rôle. Les oursons ont mis des couverts et mon père a joué avec eux. Maman a réchauffé le bœuf braisé en y ajoutant un poulpe et six gros abalones. En ce moment, en Corée, il est très à la mode de faire des ragoûts ou des soupes en mélangeant de la viande et des fruits de mer. Ces derniers rendent les plats plus savoureux.
Mon mari, le grand spécialiste des galettes (jeons), a fait des jeons de poissons et de courgettes. Et moi, j’ai préparé du japchae.
Après le repas, on a pris un melon comme dessert. Succulent !
Echange de cadeaux
A l’occasion de Chuseok, aujourd’hui, on s’envoie des cadeaux, en famille, entre amis ou entre collègues, souvent par le biais des services de livraison à domicile. Parfois, les entreprises en offrent aux employés à la veille du début des congés.
On opte souvent pour des aliments, tels que des poissons, de la viande, des fruits, les algues, les huiles, les boîtes de conserve, les tteoks ou d’autres biens de première nécessité. Les thés, les cafés ou les vins sont aussi devenus des cadeaux de prédilection des Coréens. On recourt souvent au service de livraison à domicile pour faire parvenir ces cadeaux à nos proches ou clients.
Les commerçants en profitent pour proposer des cadeaux tout préparés, dans de jolies boîtes en carton fabriquées pour l’occasion.
Chez nous, on s’offre souvent des fruits, du bœuf coréen haut de gamme, des boîtes de conserve de thon ou de jambon, des huiles comestibles, des produits dérivés de ginseng, des champignons séchés, du vin, des fruits secs, des algues, etc. Le thon et le jambon en conserve sont également très cotés. On peut y associer des tteoks, des cookies, du jiseng. D’autres préfèrent des biens de consommation de tous les jours, comme du savon, du shampoing, du dentifrice.
Ca dépend, bien sûr, des personnes mais en règle générale, pas des cadeaux très personnalisés mais plutôt des produits qui peuvent convenir à tous les goûts. C’est un peu comme quand on offre une enveloppe d’argent pour les mariages ou les anniversaires.
Mes parents en ont reçu plein comme chaque année et comme d’habitude, ils les ont partagés avec nous ! C’était des gâteaux traditionnels, des mangues et une espèce de mandarine de Jeju ! On ne le voit pas dans les photos, mais il y a quelques jours, ils nous ont également offert des poissons qu’ils ont reçus.
L’enseignement de la tradition et transmission des valeurs à l’école
L’enseignement des traditions occupe une place prépondérante dans le cursus préscolaire établi par le ministère sud-coréen de l’Education.
Et les fêtes traditionnelles constituent d’excellente occasions pour transmettre cette valeur aux petits à travers différentes activités, culinaires, ludiques et pédagogiques.
Quelques jours avant les fêtes traditionnelles, les écoles maternelles invitent les petits à venir en hanbok et ce jour-là, on apprend différents aspects de la tradition, les jeux, la salutation, la cuisine etc. A l’école primaire aussi, on enseigne les coutumes traditionnelles concernées.
Lors de Chuseok, vêtus de leurs tenues traditionnelles coréennes, ils s’étaient livrés à peu près aux mêmes activités. Une professeure de politesse avait alors été invitée pour leur apprendre comment se tenir en hanbok (한복) et comment saluer les aînés en se prosternant devant eux selon les coutumes du pays.
Pour vous faire sentir un peu l’atmosphère festive sur le terrain, je voudrais vous présenter les cadeaux que mes petits lutins ont reçus à l’école. Ce sont des songpyeons (송편, tteok de Chuseok) qu’ils ont confectionnés eux même, petits paquets de kim assaisonné et du jus de raisin, tous accompagné d’un gentil message de la directrice souhaitant bonne fête aux parents.
Il y a même un cadeau de la part de la mairie de l’arrondissement : vingt masques par personne contenus dans une jolie boite vous permettant de fabriquer vous-même Yut Nori, jeu de société traditionnel de Corée.
Culte des ancêtres
Le matin de chuseok, comme pour la fête de Seollal, le culte des ancêtres (차례) est une sorte de rituel. De nombreux Coréens présentent des offrandes aux ancêtres selon le protocole confucianiste. Préparer la table d’offrande était devenue une lourde corvée des femmes comme on y mettait une vingtaine de mets !
Mais en septembre 2022, Seongyungwan (성균관), l’équivalent du Saint-Siège des conficuéanisme coréen, a décrété une nouvelle norme de la présentation de la table, en réduisant plus de moitié des plats à préparer. Ce qui compte, selon ces sages, c’est surtout l’état d’esprit dans lequel on prépare cette offrande.
Cette décision reflète surtout l’élévation du statut des femmes et l’évolution des mentalités de la société coréenne.
Par ailleurs, les familles chrétiennes, notamment les protestantes, ne pratiquent presque pas cette tradition.
Ma famille comme ma belle famille ne présentent pas l’offrande (차례) aux ancêtres. La première étant protestante, tandis que mon beau père est le benjamin de la famille.
Le saviez-vous ? Les protestants devraient représenter au moins un tiers de la population sud-coréenne. Et les églises protestantes interdisent le culte aux ancêtres. Ce qui n’est pas le cas de l’église catholique qui considère ce culte plutôt comme une pratique traditionnelle.
Grande fête traditionnelle de l’Asie de l’est
D’autres pays de l’Asie de l’est, la Chine, le Vietnam et le Japon célèbrent également cette fête traditionnelle des récoltes sous différents noms.
En Chine, elle s’appelle, « zhong qui jie (中秋節) », au Vietnam « Tet Trung Thu » et au Japon « obong お盆 ». Le Japon fait cavalier seul en célébrant cette fête le 15 août calendrier solaire depuis l’adoption du calendrier occidental suite à la restauration de Meiji en 1868. depuis l’adoption du calendrier solaire suite à la restauration de Meiji en 1868.
Nos congés pendant Chuseok
Me voici à deux jours de Chuseok pour les préparatifs du repas …
Pour la petite histoire, j’avais eu beau avoir préparé une grande quantité de plats pour chuseok, le stock fut épuisé au troisième jour des congés. Donc, il fallait une nouvelle fois préparer des banchans pour les trois jours à venir. Comme quoi, la vie continue après la fête ainsi que l’appétit…
J’ai fait trois banchans, sauté de tiges d’algue miyeok (le miyeok est l’algue avec laquelle on fait de la soupe d’algue pour l’anniversaire) avec du poivron et de l’oignon, un sauté d’aubergine avec du poivron et de l’oignon et des chamnamuls, cousin lointain du coriandre, blanchis et assaisonnés de la même manière que des épinards assaisonnés.
Et pour le souper, on a également mangé six poissons grillés ! Deux soles, deux maquereaux et deux sciènes !
Pour fêter chuseok comme il se doit, la famille Ours invita comme d’habitude papy et mamie Ours pour le repas de midi.
J’avais fait des courses mercredi avec maman puis me mis à préparer des repas dès la veille de chuseok.
Je fis d’abord des légumes cuits assaisonnés (나물, namul) de trois couleurs, brun, blanc, vert, que les Coréens préparent à chaque fête traditionnelle, à savoir des fougères (brun), du navet (blanc) et des épinards (vert). Le navet symbolise la racine, donc, les ancêtres, les fougères, la tige, donc, nous-même, et les épinards, les feuilles, donc, les descendants.
Puis, je cuisis de la carotte, de l’oignon et des champignons noirs pour le japchae. Je les mélangeai le lendemain avec des vermicelles de patate douce (당면, dangmyeons), du bulgogi du bœuf et des crêpes d’œufs coupées en julienne que je préparai juste avant le repas.
Je préparai également du bouillon d’anchois et de crevettes pour faire de la soupe d’épinard.
D’après la tradition, on fait de la soupe de taro au bouillon de bœuf pour chuseok mais comme je n’aime pas trop la texture de taro qui ressemble au manioc et que je préfère le bouillon d’anchois, j’ai opté pour la soupe d’épinard que j’ai assaisonnée avec du doenjang (된장, pâte de soja fermentée).
Mais aïe ! J’avais oublié de faire du kimchi d’eau de choux blanc et rouge ! Il fallait le faire au moins trois jours avant ! Traditionnellement, c’est plutôt avec du navet et du chou chinois qu’on fait du kimchi d’eau (물김치, mulkimchi). On aime bien en manger lors des repas de fête en guise de salade.
Du coup, je fis aussi du chou rouge râpé mariné dans du vinaigre et du sucre. Ce n’est pas tout à fait la même chose mais comme ce plat se mange tout frais, je me dis que cela pourrait faire l’affaire.
Une fois n’est pas coutume, papa Ours n’était pas là, car il était allé faire du golf avec ses amis en banlieue de Séoul. Il fut absent toute la journée. Mais je ne lui en voulus pas car c’est à lui de préparer différents jeons (전, galette traditionnelle coréenne) juste avant le repas de midi.
Il s’acquitta de cette mission parfaitement comme d’ordinaire, car il est le grand spécialiste des jeons ! Il fit une grande quantité de trois sortes de jeons : à la courgette, à la morue et aux crevettes, tout en discutant avec maman qui voulut goûter des jeons qui venaient de sortir de la plaque chauffante.
Donc, nous voilà, le matin de chuseok. On déjeuna avec des songpyeons, puis la préparation se poursuivit. Les oursons, impatients, appelèrent plusieurs fois papy et mamie pour qu’ils viennent le plutôt possible pendant la matinée.
Ah, il nous manquait encore des œufs et des fruits à servir comme dessert ! Je sortis vite pour les chercher au supermarché. La plupart des supermarchés sont ouverts les jours des fêtes traditionnelles même s’ils ferment plus tôt le soir.
Et enfin ! La table fut mise ! Et que tout le monde était heureux de se retrouver une nouvelle fois autour d’une table si bien garnie !
A midi, le ciel se dégage et mes parents arrivent pour le déjeuner de chuseok.
Je mets la table, les petits jouent avec les grands parents, mon mari fait des jeons dont la moitié s’évapore, on ne sait comment, avant d’atterrir sur les assiettes. Notre repas se compose de soupe de toran (taro), namuls tricolores, japchae, jeons, kkakduki, gat kimchi, bulgogi. Le dessert est du songpyeon, comme il se doit pour l’occasion, et du raisin blanc accompagnés du thé.
Ayant trop mangé, nous décidons de faire un grand tour autour du quartier.
Le soleil est de retour, l’air est frais et les enfants heureux d’aller s’amuser dehors.
Epuisés, les lutins se couchent tôt le soir.
L’heure est enfin pour le repos : les parents se partagent une bouteille (ou deux) de makgeolli avec le reste du repas de midi.
La pluie recommence à tomber en occultant la 8e pleine lune de l’année. N’empêche, on est comblé et en remercie du fond du coeur Dieu et nos ancêtres.