La bouillabaisse radioactive du Danube

Dès que l’on parle de l’Europe de l’Est en général de la Roumanie en particulier les pauvres clichés surgissent, on mange magnifiquement bien en Roumanie.

Pour parler il faut connaitre Je reviens de Roumanie et ici en France, on me demande si j ai ebola…….

J’y suis allée à une époque où il n’y avait pas grand chose à manger ,en 1989, puis en 1998 ,et je ne me suis pas délectée ,j’ai survécu

Je ne peux pas dire que j’aie aimé la cuisine roumaine (pas bonne en restaurant, modeste chez les habitants et manquant de goût à mon sens), mais j’ai apprécié des expériences de convivialité où les personnes m’entourant m’auraient donné leur part alors qu’ils célébraient la fête de leur monastère et que c’était pour eux un festin de manger une soupe, un morceau de poisson et un chou farci avec un gâteau fourré … J’ai admiré leur générosité, certains se privant pour que j’ai une part de gâteau ainsi que mes parents… Forcément c’est une cuisine « pauvre », mais ce n’est pas forcément péjoratif ; regardez ce que la cuisine povera italienne a pu donner comme spécialités aujourd’hui reconnues dans le monde.

Sarmale, mamaliga, Ciorba de burta, placinte. truite, entre autre. Surprenant ces commentaires sur la cuisine roumaine qui à mon gout et après 25 ans de visite régulière dans ce pays est loin d’être triste et modeste, surtout chez l’habitant. Et avec des vins roumains qui sont aussi intéressant.

En 1998, pas grand chose à manger en Roumanie?? On ne peut pas vraiment dire cela de la Roumanie de 1998, c’est même archi faux, on vraiment dans des endroits très particuliers.

On a heureusement le droit de donner son sentiment du moins ici c’est la philosophie à condition évidemment que ce soit basé sur des arguments oud es expériences… Il faut savoir respecter que des gens n’aiment pas (je l’ai appris au fil des années en donnant quelques conseils à des voyageurs qui revenaient de leurs séjours avec des commentaires parfois très méchants sur les pays dits « de l’est » au sens large… Et il faut aussi reconnaître qu’un constat objectif sur la pauvreté n’est pas du dépit… En Italie la plupart des spécialités aujourd’hui importantes connues dans le monde proviennent du sud de l’Italie qui pratiquait une « cuisine pauvre » car les gens y étaient très modestes. Ca ne remet pas en question quoique ce soit!

La cuisine « pauvre » n’a rien à voir avec la cuisine peu variée…. Il s’agit d’une cuisine ingénieuse avec des produits peu couteux ou du recyclage des restes …

Evidement, j’ai réagis sur les mots triste et modeste, qui ne sont pas une histoire de goût.

Oui, mais désolé, on ne peut pas coller le mot « pauvre » à la cuisine roumaine, même si le pays est pauvre. Il ne faut pas une généralité sur un pays en se basant sur une expérience..

En août 1998 Bucarest était encore balbutiante,j’ai essayé toutes les meilleures adresses et ce fut chaque fois un échec,désolée

Justement l’émission devrait confirmer que la cuisine de Roumanie est une cuisine « pauvre » au sens culinaire du terme, ce qui n’a rien de vexant… La mamaliga est précisément comme la polenta de l’Emilie Romagne l’exemple de ce qu’est la cuisine pauvre. Depuis quand la richesse culturelle ou historique induit-elle forcément la richesse culinaire? J’avoue que je suis amateur des cuisines du monde et de la gastronomie et j’aime beaucoup lire sur les gastronomies… Il y a des travaux très sérieux qui confirment mon sentiment que j’ai essayé d’étayer… Après on peut aimer un pays au moins de ne pas accepter qu’on n’en ait pas la même vision et je respecte aussi, mais je reste convaincue que mes arguments pour expliquer ce qu’est une cuisine pauvre sont justes… Malgré tout pour s’en convaincre, un excellent ouvrage : Savoureuse Roumanie de Radu Anton Roman qui n’hésite pas à mélanger compétences oenologiques et culinaires et regard ethnologique, anthropologique et historique pour expliquer la variété de la cuisine roumaine mais aussi sa base de « cuisine pauvre » largement liée aussi à l’importance de la ruralité de certains territoires…