Emblème de la gastronomie lorraine, je me déguste à la fin de l’été sous forme de fruit. Mais je m’apprécie tout au long de l’année, surtout en confiture au petit déjeuner ou au fond d’un verre(avec modération!) les jours de fête. Je suis..
Cet article a été réalisé par Laurie HOLZER
L’origine de la mirabelle
La légende de la Princesse Mira … il était une fois, dans le Pays de Nied, une jolie princesse prénommée Mira. Elle habitait un magnifique château et elle était aussi généreuse que belle ! Un jour, elle offrit l’hospitalité à une vieille femme, qui était en réalité une fée… Pour la remercier, la fée transforma – d’un coup de baguette magique – les branches des arbres stériles qui entouraient le château. Ils devinrent de somptueux rameaux, ployant sous des fruits dorés, pareils à des billes d’or. Enfin, la fée déclara à notre princesse: « Puisque tu t’appelles Mira et que ta beauté n’a d’égal que ta bonté, ces fruits porteront le nom de MIRA-BELLES ! » Un cadeau de Saint Nicolas à la Lorraine ? Légende rapportée par l’Abbé Miot, ancien curé de Foug (in La Route de la Mirabelle, coédition du Conseil Régional de Lorraine et des Editions Serpenoise, 1992, page 2) » Un jour, le Duc Ferry, quittant sa bonne ville De Nancy, s’en alla jusqu’à Varangéville ; Il était triste et las, déjà vieux et cassé, Pliant sous le fardeau d’un lourd et long passé… Il vint s’agenouiller, au seuil du sanctuaire, Où de Saint Nicolas, l’image séculaire, Se dresse tout en marbre, avec les trois enfants Qui sortent de la cuve, ingénus, triomphants. Saint Patron, dit Ferry, la Lorraine est meurtrie, Par une guerre atroce, implacable, inouïe. Les brigands ont brûlé, villages et hameaux Multipliant partout, l’épouvante et les maux. Les blés verts sont fauchés: la récolte est perdue, Mes gens meurent de faim, pauvre foule éperdue, Désertant leur foyer, haletants, aux abois, Ils ont fui sous l’orage et campent dans les bois. Ceux qui tombent aux mains de ces bandits féroces, Périssent au milieu de souffrances atroces. Pour comble de malheur, la Peste au front hideux, Décime chaque jour, mon peuple miséreux. Plus d’espoir ici-bas ! Seule votre puissance, Bon Saint Nicolas, peut finir notre souffrance, Faites pleuvoir sur nous, vos bienfaits souverains; Secourez vos amis les enfants des Lorrains. Pendant ce temps, le Saint baissait sa blanche tête, En écoutant pensif, l’émouvante requête. Il disparut soudain, s’envolant vers le Ciel. En disant: je m’en vais consulter l’Eternel, Il reparut bientôt et dans un geste auguste, Tendit au noble duc un magnifique arbuste. « Accepte ce présent, que Dieu vient de créer, dit-il, et fais le croître et se multiplier. Et bientôt tu verras tes vieux friches en herbe, Se couvrir d’un manteau de verdure superbe, Les fruits qui surgiront auront la couleur de l’or, Du trône de Dieu même et seront un trésor Pour tes sujets. Du sol lorrain, seul apanage Ce fruit venant ailleurs sera dur et sauvage. Il te fournira même une douce liqueur, Qui pourra de la peste anéantir l’horreur ». Ferry remercia, se saisissant de l’arbre, Et Saint Nicolas reprit son visage de marbre. Lorrains ! Soyez heureux, car c’est depuis ce temps, Que vos riants coteaux, fleurissent au printemps, Produisant à l’automne une moisson si belle, D’un fruit si bon, si doux, si fin: LA MIRABELLE ! « |
Et pour finir…
Outre ces deux légendes, plusieurs explications sont souvent avancées quant à l’origine de la mirabelle.
Tout d’abord, l’étymologie latine « belle à voir », qui n’est pas sans rappeler la légende de la princesse Mira.
Une autre interprétation, aujourd’hui réfutée par les spécialistes, se référait à une variété de prune nommée « Myrobolan », fruit des Indes, autrefois utilisé en pharmacie.
Enfin, plus vraisemblablement, l’origine de la culture de la mirabelle se situerait dans la ville de Mirabeau dans le Vaucluse (en latin, Mirabella), où René Ier, duc d’Anjou et de Lorraine, aurait planté les premiers mirabelliers au XVème siècle, avant de les introduire en Lorraine.
La mirabelle, fruit-symbole de la Lorraine
70 % de la production mondiale de mirabelles est assurée par la Lorraine : chaque année, la récolte avoisine les 15 000 tonnes ! Jean-Marie Pelt, président de l’Institut Européen d’Ecologie de Metz, dit même que « le mirabellier est à la Lorraine ce que l’olivier est à la Provence ». La mirabelle appartient à la famille des prunes. De couleur jaune et mouchetée de rouge, elle est donc presqu’exclusivement cultivée en Lorraine. On distingue la mirabelle de Nancy et celle de Metz. La mirabelle de Metz, plus petite, à la peau colorée très fine, donne les meilleures confitures. La mirabelle de Nancy, plus grosse, possède une peau jaune et épaisse. Sa bonne tenue a entraîné une multiplication de sa souche et les arbres actuellement plantés sont tous issus de cette variété. Depuis 1996, la mirabelle bénéficie d’une IGP (Indication Géographique Protégée), qui protège son nom et sa qualité au niveau européen. En 1999, les actions des producteurs de mirabelles visant à accroître leur qualité, ont aussi été récompensées par la délivrance de l’appellation « Label Rouge », en plus de la certification de conformité « Mirabelle de Lorraine ». Cueillette et récolte Les mirabelles atteignent le meilleur de leur saveur et de leur maturité entre le 10 et le 15 août. La saison de la mirabelle ne dure que 6 semaines, de la mi-août à la fin septembre, mais l’entretien des vergers occupe les producteurs toute l’année. Les méthodes de cueillette se sont modernisées, mais elles respectent la tradition : – la cueillette sur toile, consiste à « hocher » les fruits. En secouant le mirabellier, on fait tomber les fruits mûrs sur une toile tissée, posée à même le sol, puis on les ramasse à la main. Les fruits sont ainsi rassemblés et triés au pied de l’arbre. Si l’on secouait autrefois le mirabellier manuellement, on utilise aujourd’hui un vibreur mécanique. 98% des récoltes se font ainsi. – la cueillette mécanique, qui remplace aujourd’hui les vieilles gaules en bois. Seuls les fruits mûrs se détachent de leur branche et ils sont triés au pied de l’arbre. Ce type de cueillette allie la tradition à la sécurité alimentaire : les fruits ne sont pas manipulés. – la cueillette à la main, dernier mode de récolte. Les cueilleurs, équipés d’échelles et de paniers spécialement conçus pour ce type de récolte, cueillent directement les fruits sur l’arbre. Un cueilleur récolte environ 150 Kg par jour. |
L’association « Mirabelles de Lorraine » regroupe toutes les personnes et les entreprises passionnées par la mirabelle de Lorraine et respectant des règles strictes de production. Elle a été créée en 1995 et est détentrice de l’IGP (Indication Géographique Protégée) ainsi que de la marque » Mirabelles de Lorraine « . Regroupés sous le label « Mirabelles de Lorraine », les producteurs sont soumis à des règles très strictes qui garantissent : – des fruits récoltés et conditionnés en Lorraine – une teneur en sucre minimale garantie – un produit identifié du verger au consommateur – la taille de la mirabelle qui ne doit pas être inférieure à 22 mm Les producteurs lorrains mettent un point d’honneur à cueillir les fruits à leur parfaite maturité. Des contrôles sont effectués régulièrement sur le fruit. Ils garantissent ainsi une mirabelle de Lorraine au sommet de ses qualités gustatives. |
L’association Mirabelles de Lorraine
L’association « Mirabelles de Lorraine » regroupe toutes les personnes et les entreprises passionnées par la mirabelle de Lorraine et respectant des règles strictes de production. Elle a été créée en 1995 et est détentrice de l’IGP (Indication Géographique Protégée) ainsi que de la marque » Mirabelles de Lorraine « . Regroupés sous le label « Mirabelles de Lorraine », les producteurs sont soumis à des règles très strictes qui garantissent : – des fruits récoltés et conditionnés en Lorraine – une teneur en sucre minimale garantie – un produit identifié du verger au consommateur – la taille de la mirabelle qui ne doit pas être inférieure à 22 mm Les producteurs lorrains mettent un point d’honneur à cueillir les fruits à leur parfaite maturité. Des contrôles sont effectués régulièrement sur le fruit. Ils garantissent ainsi une mirabelle de Lorraine au sommet de ses qualités gustatives. |
Les fêtes de la Mirabelle
Dès la mi-août, la Lorraine fête la Mirabelle… De nombreuses villes et villages célèbrent le fruit d’or lorrain, comme Vigneulles-les-Hattonchâtel en Meuse, ou encore Bayon en Meurthe-et-Moselle. Mais les fêtes de la Mirabelle les plus courues sont celles de Metz ! Créées en 1947, les Fêtes de la Mirabelle attirent chaque année des milliers de visiteurs à Metz. Pendant plus d’une semaine, la capitale de la Lorraine se met à l’heure de la mirabelle en proposant toute une série de manifestations et d’animations. Les Fêtes de la Mirabelle débutent par la célèbre élection de la Reine et se terminent par le défilé du corso fleuri et par un grand feu d’artifices. Rendez-vous en août 2005 pour la prochaine édition !! |
La mirabelle en gastronomie
La mirabelle de Lorraine se prête à toutes les fantaisies culinaires…
On peut la croquer nature, la déguster en tarte, en confiture ou en chutney, l’associer dans de délicieux mélanges sucrés-salés avec du rouget, des magrets de canard, du lapin… La mirabelle de Lorraine se boit également : en sirop, en pétillant, en liqueur ou en eau-de-vie, il y en a pour tous les goûts !
La mirabelle peut également se mettre en conserve. Au sirop, au naturel, en gelée, en confiture, dénoyautées ou non, compotée ou en purée, vous pouvez ainsi l’apprécier sous ses multiples déclinaisons tout au long de l’année !
Recette de macaron à la mirabelle
Cette recette est proposée par l’association « Mirabelles de Lorraine » et Canetti Conseil
Ingrédients :
– 4 gros macarons déjà prêts
– 250 grammes de mirabelles compotées
Préparation :
– Coupez les macarons en deux (horizontalement).
– Disposer les mirabelles légèrement compotées, natures ou sur un lit de crème pâtissière.
– Décorez le chapeau des macarons avec une mirabelle entière et quelques pistaches concassées.
– Dégustez !!
D’autres recettes à base de mirabelles :
Tarte aux mirabelles et à la crème
Ouvrage de référence: La Route de la Mirabelle, coédition du Conseil Régional de Lorraine et des Editions Serpenoise, 1992.
Remerciements: Association « Mirabelles de Lorraine » et Madame Carine DIERS, chargée de communication (Canetti Conseil), Madame Christel RIGOLOT et toute l’équipe du CRT Lorraine.