Un projet comme celui que nous envisageons Christian et moi, de l’ordre de 4 à 5000 km en un peu plus de deux mois en Thaïlande, Laos et Cambodge, commence à se vivre bien avant d’être partis. Des images déjà plein la tête nous réfléchissons à l’itinéraire. Mais le chemin suivi a-t-il vraiment une importance quant à son détail? Le voyage ne se construit-il pas au fur et à mesure des sensations ressenties, des rencontres faites, et des intuitions sur le terrain?
Ce que je sais de façon presque certaine, c’est que la route passera par les montagnes du nord Thaïlande et nord Laos. Le voyage à vélo, outre bien entendu le fait, comme les autres formes de voyages, de se plonger dans des cultures autres, consiste plus précisément en de longues étapes sur la route, tourné vers soi-même dans l’accomplissement d’un effort de longue durée. Peut-être ce mode de déplacement simple et peu onéreux permet-il d’avoir une meilleure communion avec l’espace et donc communication avec les autochtones? Ce n’est pas sûr. Il faut savoir garder son humilité et bien réaliser que pour les habitants de pays très pauvres, nous restons des touristes, certes à vélo, mais des touristes. Eux qui bien souvent ne rêvent que de limiter les efforts qui les épuisent à essayer de se procurer la nourriture qui leur permet de survivre. Quelle idée peuvent-ils se faire de ces Occidentaux repus qui pour combler leur grand vide, ne trouvent rien de mieux que de se lancer dans de durs efforts physiques?
Vers le 15 novembre, nous avons pris nos billets d’avions. C’est un grand pas psychologiquement, bien que nous n’ayons pas encore fait le premier centimètre de notre périple. Je suis satisfait, en effet un changement avec peu d’attente aussi bien à l’aller qu’au retour; départ donc le 10 janvier et retour le 17 mars. Cela représente un peu plus de 60 jours sur nos vélos, ce qui fait peu et beaucoup.
Je suis depuis pas mal de temps un couple de cyclistes lancés dans la traversée de l’Amérique du Sud. Leur dernière narration sur leur blog consiste en la traversée du sud Lipez. Magnifique tout simplement. Hier je suis allé à l’ISBA Santé Prévention. Un médecin très compétent durant 45 minutes m’a expliqué les différents risques dans les différentes zones que nous comptons traverser. Effectivement les risques sont d’autant plus élevés que nous allons séjourner généralement en dehors des villes dans les campagnes, là où se développent les foyers de paludisme, de dengue et de l’encéphalite japonaise. Concernant le palu et l’encéphalite la question se pose, concernant le premier de se mettre sous malarone tout au long du voyage ou non, et pour le second de se faire vacciner, que faire? Nous ne serons pas dans ces pays à la saison des pluies, donc le risque est moindre, mais jamais nul. Mon camarade Eric qui traîne dans ces coins depuis de nombreux mois, me rassure en me disant qu’un bon répulsif est tout à fait suffisant. Ce qui est aussi le cas d’Evelyne et Jean qui l’année dernière sont restés trois mois dans cette région.
En définitive, je m’oriente vers une vaccination contre l’encéphalite japonaise et une dose de sécurité en malarone en cas de suspicion de contamination. Il est préférable d’être prudent sans être alarmiste. Comme on me l’a appris: pessimiste dans la conception et optimiste dans la réalisation.
Je viens d’avoir un contact intéressant, qui m’a relaté son voyage à travers les pistes du Laos du nord loin des routes les plus courues. Son récit m’a beaucoup plu et me donne vraiment envie d’aller me perdre sur les plateaux parmi les ethnies. Ce coin de la planète est une destination assez courante pour les cyclotouristes. En particulier la route Luang Prabang Vientiane représente souvent pour ceux qui l’ont parcourue un passage d’anthologie. Mais les pistes perdues semblent moins pratiquées. Si l’on s’ inscrit dans un voyage programmé avec points de passage obligatoires dans un temps contraint, alors nécessairement on a tendance à rejoindre les routes les plus roulantes, donc les plus passantes pour abattre des kilomètres, afin de coller au programme. Mais bien souvent ces points de passage sont les grands « spots » touristiques qui ponctuent les pays de loin en loin. Ne faut-il pas justement échapper à cette normalisation du voyage à l’occidentale et aller à l’aventure justement là où aucune promotion n’est faite dans les guides?
Sur la carte ci-dessus notre itinéraire durant le premier mois à travers la Thaïlande est facile à repérer. Après notre arrivée à l’aéroport de Bangkok, nous prendrons le train pour Ubon Ratchathani, située à 600 kilomètres à l’est de la capitale. De cette ville notre périple à deux roues commencera. Tout d’abord nos vélos nous conduiront plein nord en direction de Mukdahan, cité où nous trouverons le Mékong. De là nous longerons la frontière est du pays jusqu’au nord, à venir buter contre la Birmanie. Alors nous franchirons la frontièer laotienne à Chieng Kong.
Cet itinéraire en Thaïlande, estimé à 1500 kilomètres, sans tenir compte des détours que nous ferons sans doute, se décompose en deux parties distinctes.
La première de Ubon Ratchathan jusqu’à Nong Khai (qui est le point frontière donnant sur la capitale du Laos, Vientiane) se déroulera le long du Mékong, zone esssentiellement plate. La distance est de 600 kilomètres. Outre l’attrait de découvrir ce grand fleuve tout au long de ce parcours de plusieurs centaines de kilomètres, cela me permettra de m’installer dans l’effort physique au long court, car je pars avec très peu d’entraînement, pour ne pas dire aucun!
La seconde partie, de Nong Khai à Chieng Kong plus au nord à la frontière avec la Chine, passe à travers les montagnes du nord du pays. Le parcours sera beaucoup plus accidenté, et il s’étirera sur une distance de 900 kilomètres.
Arrivant le 11 janvier à Bangkok, il nous faudra au plus tard sortir du pays 30 jours plus tard, durée limitée du visa. En fonction de cette contrainte nous adapterons notre durée de séjour dans le nord du pays et des différents circuits que nous envisagerons afin de monter sur quelques uns des sommets réputés pour leur fabuleux point de vue, en particulier au lever du jour.
Concernant le Laos, le programme n’est pas encore calé. D’ailleurs nous n’avons pas l’intention de planifier grand chose. Nous savons que nous voulons dans toute la mesure du possible rouler par des pistes perdues avec peu de circulation. A travers les différents contacts pris avec des cyclistes qui ont emprunté les routes et chemins de ce pays, j’ai bon espoir que nous puissions partir nous perdre sur des plateaux loin des routes classiques suivies par les tour operateurs. Nous ne chercherons pas à traverser le pays en vue de préserver une semaine pour visiter le Cambodge, au contraire nous nous laisserons guider par notre inspiration et les informations que nous glanerons éventuellement au cours de notre avancement.
Sur cette carte du Laos on peut distinguer les différentes régions. Ce pays me fascine de plus en plus au fil des témoignages des voyageurs à vélo, dont je lis les aventures sur leurs blogs. J’ai l’impression que deux types de voygages à vélo fort différents sont possibles, soit rester sur les grands axes du nord au sud, ou alors aller à la découverte par des petites pistes peu fréquentées. Ces dernières on les trouve aussi bien au nord qu’au sud. Ces différentes lectures, me permettent de visualiser mieux le trajet à venir, que nous cherchons à élaborer.
Depuis le nord à partir de Chiang Kong rejoindre Pakbèng puis Hongsa et de là Luang Prabang; ensuite nous ne couperons pas à la mythique route qui conduit en 400 kilomètres à Vientiane via Vang Viang; puis rejoindre Viang Kham quelques 200 km à l’est puis par la N8 Lak Sao, puis plein sud par la N1E jusqu’à Mahaxai, puis en restant au centre du pays par des pistes rejoindre Saravane puis Attopeu, et revenir plein ouest sur Pakse.
En un mois cela me semble déjà un joli programme, car selon l’état des pistes et le niveau des précipitations, la moyenne journalière peut fort tomber à quelques dizaines de kilomètres! Nous verrons bien, c’est justement là tout l’intérêt de ce type de voyage, l’incertitde.
J-2
Le départ arrive. Je commence à faire les sacs, je vais avoir moins de vingt kilos de bagages, bien que nous ayons opté pour la version lourde avec autonomie donc capacité de camping sauvage. Ce jour j’ai enduit mes vêtements d’un répulsif à moustiques. Pouah! ça pue! j »espère que ce sera efficace. J’ai pulverisé ce produit, piquant pour le nez, sur mes vêtements de base, un pantalon et trois t-shirt à manches longues. Ces quatre effets seront ceux que je porterai en permanence durant ces deux mois. En effet, le problème du paludisme est à prendre au sérieux, car nous n’avons pas l’intention de rester dans les villes mais d’aller dans les coins reculés et d’y dormir dans des conditions rustiques. J’ai entendu tous les avis sur ce problème de piqûre de moustiques. Cependant certaines personnes interrogées avaient contracté le paludisme. Toute fois, ne soyons pas alarmiste, même en France nous ne sommes pas à l’abri. Une personne de mon entourage l’a attrapé, alors qu’elle n’était jamais partie à l’étranger. Pour ma part, suite à avis médical j’ai décidé de partir avec deux plaquettes de malarone, que je prendrai à dose massive, quatre par jour pendant trois jours, en cas de crise de palu. Le prix en pharmacie varie de 31 à 49 euros la plaquette de 12. La grande pharmacie de Lyon est particulièrement compétitive. Concernant l’encéphalite japonaise, je me suis fait vacciner, deux doses espacées d’un mois, 115 euros la dose, aïe!
J 10 Janvier
Il ne fait pas beau à Lyon, de la pluie, nous partons pour l’aéroport assez tôt. Sur les conseils de Christian j’expérimente l’emballage diretcement à l’aéroport avec film plastique. Pas si évident et cela prend du temps. Les opérateurs de la machine à filmer se sont appliquer et sont aller chercher du carton pour renforcer la protection.Mais ils se sont fait bien payer pour leur labeur: 25 euros par vélo. Une petite sueur froide à l’enregistrement, nos vélos n’étaient pas prévus, alors que nous avions payé depuis deux mois. Mais tout a fini par s’arranger.
J+1 11 Janvier
Arrivée à Bangkok vers 15 heures locales, six heures de décalage avec la France. L’aéroport est très grand, moins cependant que Francfort, par lequel nous avons transité. La récupération de nos bagages et vélos se passe pas trop mal. Nous n’avons pas trop de dégât sur nos montures malgré une manutention assez « virile ». Mon porte bagages un peu tordu, ce qui est une petite gêne, mais que j’ai déjà experimentée, car mon porte-bagages avait souffert au retour du Chili, raison pour laquelle j’avais décidé de le changer.
L’hôtel nous fait récupérer, tout est bien organisé. Il fait chaud vers les trente degrés avec un fort taux d’humidité. Le contraste avec la Franc en ce mois de janvier est important.
Premier dîner thaï, noud demandons expréssement que les aliments ne soient pas trop épissés,faveur qui nous fut accordé. J’ai du mal à définir ce que j’ai mangé, un mélange de légumes avec différents fruits de mer, le tout accompagné d’une sauce douce, très bon.
Nous n’avons pas trop dormi, tout du moins en décalé, car en nous couchant à 22 heures locales, il était 16 heures en France!
J+2 12 Janvier
Journée à Bangkok, notre hôtel à proximité de l’aéroport est loin di centre ville. Nous partons à pied pour la station de train la plus proche. Nous nous perdons, mais cela nous permet de regarder des quantités de gros poissons qui grouillent dans un canal.
Nous faisons appel à un taxi qui nous amène à la gare. De là après un parcours d’une bonne quinzaine de kilomètres nous continuons notre chemin en métro. Ce dernier est très propre. Nous arrivons à la gare centrale avec l’intention de prendre nos billets pour demain soir à destination de Ubon Ratchatani, ville distante de 500 kilomètres en direction de la frontière ouest du pays. Nous voyagerons de nuit afin d’attaquer notre première étape à vélo tôt le matin.
Christian achète un abonnement téléphonique thaï, pas évident à mettre en oeuvre!
Nous partons nous balader dans lé ville, en particulier nous traversons toute la China Town, grouillement immense qui s’étire sur des kilomètres carrés. la ville compte 12 millions d’habitants.
De retour à l’hôtel, nous n’arrivons pas à négocier un taxi en mesure de nous conduire avec nos vélos au train. Nous décidons que demain nous irons à deux roues. Trajet de 25 ou trente kilomètres en viile, mais Evelyne et Jean l’ont fait l’année dernière, ça nous donne le moral.
J+3 13 Janvier Bangkok 26 km
Ce matin il fait chaud, nous démarrons la traversée de la ville tentaculaire de Bangkok à neuf heures. C’est avec quelques apréhensions que nous nous lançons dans ce trajet de 26 kilomètres. D’après le plan fourni par l’hôtel, l’itinéraire semble très simple. Ce dimanche matin nous nous retrouvons dans un trafic modéré . Dès que que nous roulons l’air créé par le mouvement rend l’étuve provenant de la chaleur, du goudron et de la pollution très supportable. Bangkok est considérée comme l’une des villes les plus polluées au monde.
Les douze premiers kilomètres sont rapidement parcourus avec un petit vent arrière qui nous permet sans forcer de rouler à 25 kilomètres à l’heure.
Les choses vont se gâter quelque peu par la suite. En effet, à un carrefour en patte d’oie, que nous ne remarquons même pas, nous prenons le mauvais embranchement. Nous allons réaliser notre erreur quelques kilomètres plus loin, car la route prend une direction que le plan d’indique pas. Nous nous retrouvons dans une grande avenue au très fort trafic, enserrée au milieu d’immenses budings. Arrive un carrefour, nous sommes perdus, que faire? A l’aide du plan j’interroge la première personne. Il s’agit d’un homme qui parle couramment anglais et qui lit facilement le plan de la ville, ce qui est loin d’être la généralité, vu notre expérience de la veille. Nous avons de la chance. Il nous situe immédiatement et nous indique le chemin de la gare. Dans un énorme flot de voitures et de motos nous parcourons les dix derniers kilomètres conduisant à notre destination. Il nous aura fallu deux heures. Par comparaison, j’ai trouvé ce parcours moins stressant que la traversée de Quito, que nous avions effectuée deux fois il y a trois ans, d’abord de jour puis de nuit.
Nous voilà donc arrivés en gare, il est onze heures du matin. Il ne nous reste plus qu’à attendre patiemment le départ de notre train de nuit jusqu’à 20heures30.
Dans le hall beaucoup d’Occidentaux avec sac au dos. L’ambiance est calme, mis à part une musique d’ambiance, qui par moments nous casse un peu les oreilles. J’en profite pour m’acheter un bouquin, in english of course, ce qui me permet d’attaquer cette longue attente dans de bonnes conditions.
Enfin la délivrance. Nous chargeons nos vélos et avec nos bagages nous rejoignons nos couchettes. Le compartiment fait un peu transport vers Tréblinka. Mais un employé vient confectionner les couchettes et ajoute pour chaque voyageur un rideau vert pour l’isoler des autres. Le compartiment s’en trouve transformé instantanément. Il ne me reste qu’à essayer de trouver le sommeil qui ne vient pas vraiment.
J+4 Ubon Rathatchani à Kut Khaopun 96 km
A 7h40, après une longue nuit le train arrive à son terminus. Rapidement nous sommes en mesure de rouler et quelques centaines de mètres après la gare nous nous retrouvons au milieu d’un trafic conséquent. Par où partir? Tout est écrit en thaï, bien que ma carte soit dans les deux langues, l’écriture thaï est tellement tarbiscottée que nous n’arrivons pas à identifier les noms de ville par comparaison. Mais une personne nous renseigne et nous voilà dans la traversée de Ubon un lundi, sans doute à l’heure d’ambauche.
Nous n’avons rien dans le ventre. Arrêt dans un café, qui nous prépare un café très bon, mais la tenancière ne peut rien nous proposer à manger.
Nous reprenons notre route avec l’espoir de nous ravitailler plus loin. Nous nous engaeons sur la N212 que nous suivons une trentaine de kilomètres. Premier contacts avec les commerçants de bord de route. Nous degustons nos premières bananes, très bonnes, douces et sucrées, et nos premiers criquets, salés, craquants et les pattes qui restent dans la gorge!
Puis nous optons pour des routes secondaires, ce qui bien entendu du fait de l’écriture thaï laisse toujours une incertitude sur l’itinéraire, car la carte Michelin en notre possession est au 1/ 1 370 000, et la barrière de la langue est bien réelle. Mais la bonne volonté des gens rencontrés et la très bonne facture de la carte nous permettent sans difficulté de ne pas nous perdre.
Vers les 13 heures, il fait 37 degrés, en roulant cela va bien, mais à l’arrêt nous sommes dans un four. Arrêt en rase campagne dans un petit restaurant , où la nourriture à base de riz et poulet est très bonne et surtout pas épicée. Nous prenons notre premier cours de thaï. Bosse de rire général, mais ils nous comprennent à moins qu’il s’agisse de politesse de leur part! Voilà le fruit de ce premier apprentissage: droite KWA, gauche SAÏ, toilettes OHN NHAM, très bien SABAÏDI KHRAP, combien ça coûte KHO LAY KHRAP…
Le son KHRAP revient très souvent dans de nombreux mots dont bonjour, bonsoir. Cela m’amuse et me sert de moyen mnémotechnique, car en albanais il signifie carpe.
Vers les quatorze heures nous repartons après un très bon moment passé dans ce petit restaurant au milieu de nulle part. La chaleur étouffante est immédiatement atténuée par le vent généré par le mouvement.
La campagne environnante n’a pas grand caractère, à cette période de l’année, le manque d’eau est évident, tout est jaune. Dans ce qui tient lieu de prés, pour le moins rabougris, quelques buffles et d’étranges vaches aux très longues oreilles, qui font plutôt penser au chien Pluto des dessins animés de Donald.
Bien que de loin en loin il y ait quelques marres, les moustiques semblent absents, pourvu que cela dure! Par contre les serpents manifestement sont bien présents, vu le nombre écraés en bord de route. Christian me dit que dans la coin il y a des cobras, j’aurai du coup tendance à ne pas trop raser les herbes du bord de chaussée!
A seize heures nous arrivons à Kut Khaopun, je suis content de m’arrêtre. En effet, ces derniers jours depuis notre départ de Lyon, n’ont pas été de tout repos. De plus mon entraînement n’est pas terrible, je n’ai pratiquement pas fait de vélo depuis septembre. Après quelques recherches un jeune Thaï nous conduit un peu en dehors du village dans un endroit assez extraordinaire, chez un Allemand qui tient une Gest House depuis trois ans. Il possède une grande marre dans laquelle se cachent quelques monstres. Je me précipite avec ma canne à pêche, essayant différents leurres, mais les monstres ne se laisseront pas abuser.
J+5 Kut Khaopun à Don Tan 85 km
Sur la photo à droite Christian et à gauche un locataire à temps complet de nationalité allemande. Ce dernier nous fournit gentiment des photocopies de sa carte plus détaillée que la notre.
Ce matin nous démarrons à neuf heures, quittant notre Allemand et sa compagne thaïe par des au revoir appyués. Rendus trop sûrs de notre navigation de la veille sans problème, nous commençons la journée en prenant la mauvaise route. Nous avons été induits en erreur par le fait que toutes les routes ne figurent pas sur la carte, mais comment peut-il en être autrement avec une carte d’une telle échelle? Il nous aurait suffit de chercher le numéro des routes sur les bornes et aux carrefours importants. Après quatre kilomètres nous réalisons notre erreur, car la direction prise est plein est au lien du nord.
La chaleur est imporante, jusqu’à 38 degrés, et nous avons un léger vent de face. Vers quatorze heures, arrêt dans une minuscule échoppe, où nous dégustons une soupe locale à base de pâtes chinoises de viandes et de boules blanches à la composition indéterminée. C’est très bon, d’autant que le bouillon regorge d’une multitude d’herbes aromatiques très goûteuses.
Cette heure passée à l’abri du soleil particulièrement ardent nous requinque. Au moment de partir je demande l’autorisation de faire une photo de la cuisinière devant son fourneau. Immédiatement son mari et sans doute son fils arrivent en riant, et tous trois se mettent au garde-à-vous pour la prise de vue.
Nous reprenons notre chemin à travers une campagne désséchée et nous rejoignons la route qui longe le Mékong. Hélas ce dernier nous reste caché.
Arrivés à Don Tan, on nous indique un hébergement pour la nuit. Nous débouchonsons sur le fleuve, situé quelques mètres en contre-bas. Il nous apparaît dans toute son immensité. Fantastique, je l’évalue à au moins 700 mètres de large. Des pêcheurs en pirogue au milieu semblent minuscules. Leur embarcation ressemble à une brindille.
Le gîte nous est proposé, mais pas le couvert. Ayant déposé nos bagages, nous reprenons nos vélos, et nous voilà repartis pour le marché au milieu du village. Nous sommes un peu l’attraction. Nous achetons deux belles mangues, deux salades composées mélange de différents légumes et des brochettes proposées par une petite fille adorable à l’air un peu effarouché. Nous passons un moment très agréable au milieu des vendeurs et vendeuses qui s’esclafent, lorsque nous essayons de prononcer des mots thaï. Je vais apprendre un mot indispensable: hao, le riz.
J+6 Don Tan à That Phanom 86 km
Nous commençons à nous installer dans le voyage. Au stress des premiers jours, dû au voyage, aux craintes que nos vélos soient abîmés lors du transport et aussi du fait des deux jours passés dans cette ville géante de Bangkok, succède un mode de vie plus en harmonie avec nos aspirations.
Nous quittons notre gîte au-dessus du Mékong d’où nous avions un point de vue remarquable. L’étape de ce jour va se passer sans incident. Elle sera ponctuée d’un très belle arrêt dans la ville de Mukdahan, qui possède un magnifique temple juste au-dessus du Mékong.
Halte vers les midi en bordure de route pour déguster des spécialités locales, excellents légumes, très bien cuits et massérés dans un jus, toutefois un peu épicé!
Nous arrivons vers seize heures à That Phanom. Rapidement installés dans un hôtel en bordure du fleuve, nous partons visiter ce fameux stûpa de 55 mètres de haut, l’un des principaux lieux e pélerinage de Thaïlande; Il est vraiment époustouflant!
Nous finissons la soirée dans un restaurant tout au bord du Mékong, la nuit s’est insallée. L’eau ne reflète rien,devant nous un kilomètre de néant et tout là-bas dans le lointain, les lumières de villages laotiens de l’autre côté de la frontière.
Ce matin départ matinal, 7h30. Nous espérons de la sorte limiter notre temps de pédalage par grosse chaleur. Les berges de la petite ville de That Phanom sont ce matin envahies par les échoppes des commerçants du marché laotien, qui se tient deux fois par semaine. Avec nos vélos nous avons du mal à nous frayer un chemin dans cette masse humaine compacte. Mais ce moment d’immertion au milieu d’une foule n’a rien de désagréable.
Les cinquante premiers kilomètres, qui nous conduisent à la ville de Nakhon Phanom, se déroulent le long d’une autoroute. Mais la circulation n’est pas très importante, et une large bande est à la disposition des deux roues. La monotonie du trajet est ponctuée à quelques reprises de vendeuses d’aïl.
Après une vingtaine de kilomètres nous visitons un temple et assistons à un office autour d’un grand stûpa.
Trente kiomètres plus lion, la ville de Nakhon Phanom. Elle possède une magnifique esplanade, bordée d’un côté d’une multitude de temples plus beaux les uns que les autres et de l’autre par le fleuve. Nous avons une très belle vue sur les montagnes laotiennes sur la rive gauche du Mékong. Pris par le charme de l’endroit, nous effectuons un arrêt prolongé, et dégustons un ananas doux et sucré bien installés sur la promenade. Je suis étonné par la quantité de temples en si peu de distance. Ils sont tous remarquablement entretenus.
Vers treize heures nous effectuons les trente derniers kilomètres qui nous amènent à notre étape du jour Tha Udhet. Petite ville allanguie auprès du Mékong. Un marché très dense propose une multitude de poissons du fleuve, en particulier de grosses carpes à écailles et des silures.
Cette étape semble ignorée des chemins touristiques, nous n’avons vu que deux Occidentaux. A chaque fois il s’agissait d’un homme accompagné d’une jeune asiatique d’une vingtaine d’années. A proximité de notre hôtel, nous rencontrons un jeune Camerounais qui est professeur d’anglais dans les environs.
J+8 Vendredi 18 Tha Uthen à Bung Khla 124 km
Départ à 7h30. L’étape du jour va se dérouler le long d’une route monotone, où cependant nous avons éprouvé du plaisir à pédaler. Nos corps s’habituent à la chaleur et nous ne trouvons plus qu’il fait si chaud, alors que le thermomètre indiquait 35 degrés.
En démarrant de notre hôtel, dans la rue qui nous conduit au Mékong, nous tombons sur notre professeur d’anglais camerounais, avec qui nous avions discuté hier soir. Il s’appelle Dieudonné. A cette heure matinale, il s’apprête à emmener ses élèves à l’école.
Il y a beaucoup d’eau de part et d’autre de la route. Nous nous sommes arrêté sur un pont regarder des élevages de poissons.
Un peu plus loin, nous avons été attaqués, non par un cobra ou un naja, mais par un ichtiosore. Christian, un moment en mauvaise posture a réussi à maîtriser la bête, en véritable Indiana Jones qu’il est!
Vers treize heures, tout juste à 100 kilomètres de notre point de départ de ce matin, nous avons mangé comme des ogres dans une petite échoppe en bordure de route. Les abords ne faisaient pas très net, mais en définitive, ce fut excellent et nous avons mangé deux plats chacun, soupe aux pâtes chinoises et riz assaisonné de succulentes plantes aromatiques. On nous sert en condiment de grandes branches de basilique frais, un délice. Nous avons goûté au « pork fish », poisson cochon, en boules dans le bouillon. Cela a un peu la consistance de la quenelle, en plus ferme et avec une saveur nettement plus relevée.
Nous avons repris la route vers quinze heures bien requinqués. Tellement bien d’ailleurs que nous sommes partis comme des fusées et avons dépassé notre point de chute de plusieurs kilomètres, ce qui nous a obligé à faire marche arrière. Le cap des cinq cents kilomètres est passé.
Cette nuit nous logeons dans un hôtel perdu en pleine campagne juste au-dessus du Mékong.
J+9 Samedi 19 Bung Khla à Pak Khat 96 km
Une fois de plus nous pouvons admirer le fleuve au réveil, chaque jour le spectacle est différent.
Ce matin comme les jours précédents nous démarrons le ventre presque vide. Aujourd’hui, contrairement aux fois précédentes, impossible de se faire chauffer quoi que ce soit. Avec l’eau chaude de la douche on se concocte un semblant de café crème. Durant les vingt premiers kilomètres, nous suivons une route très agréable qui ne figure pas sur notre carte. On traverse de grandes forêts d’hévéas, équipés pour la récolte du latex. Un petit gobelet, comme pour la résine dans les Landes, et au pied une demi-sphère de latex au sol, en attente d’être ramassée.
Nous retrouvons notre fameuse nationale 212, qui commence à être une vieille connaissance. Bien que les abords ne soient pas très propres, le panorama monotone et la circulation assez importante et de plus les véhicules roulant souvent vite, et bien nous prenons plaisir à pédaler le long de ces immenses lignes droites.
Vers dix heures trente, nous nous arrêtons pour acheter quelques bananes. Le compteur indique 48 kilomètres et d’un coup nous réalisons que nous avons faim. Nous n’allons pas prendre uniquement des bananes, mais aussi pas mal d’autres choses, dont un magnifique poulet à la braise. Il est préparé de façon particulière (cf la photo). En tout cas c’est excellent. Nous allons rester assis à nous empifrer de tout ce qui nous tombe sous la main dans cette échoppe durant une bonne heure et c’est repus que nous remontons sur nos vélos pour effectuer les 50 kilomètres restant.
Bien requinqués, le ventre rebondi, il nous faut quelques distances pour reprendre notre vitesse de croisière. Nous longeons un étrange parc dans lequel fleurissent d’immenses blocs de grès. Intrigués nous le visitons. Nous ne serons pas déçu, car la visite conduit au bord même du Mékong, dans un coin charmant.
Nous effectuons ensuite les derniers 25 kilomètre de la journée. A l’arrivée à Pak Khat, un hôtel adorable nous accueille, avec piscine et une vue merveilleuse sur le MéKong.
Un rêve se réalise; je lance pour la première fois ma canne dans ce fleuve fabuleux. Bien évidemment, je m’imagine une foules d’énormes poissons grouillant de toutes parts, n’attendant que mon hameçon. Je dois bien avouer que la réalité est toute différente. D’abord je n’ai pas eu de touche, et puis j’ai accroché et ma belle cuillère ondulante à sandre, et bien sûr je l’ai perdue. Cependant le plaisir fut intense.
Le repas du soir sur la terrasse face au fleuve, qui a disparu dans le grand trou noir de la nuit, est très agréable, et pour ne rien gâcher, il n’y a pas un seul moustique.
J+10 Dimanche 20 Pat Khat à Nong Khai 90 km
Pour la première fois depuis notre départ nous avons eu un petit déjeuner copieux, café, tartines, pain, beurre, confiture, beignets et une délicieuse soupe viétnamienne à base de pâtes chinoises et d’herbes aromatiques.
On se sent nettement mieux de partir le ventre bien plein, et pas seulement en ayant ingurgité trois petits biscuits avec un peu d’eau dans laquelle le café en poudre fait de gros grumeaux!.
Sur la distance qui nous sépare de Nong Khai l’itinéraire suit la nationale 212. Le rythme est soutenu et en quatre heures nous effectuons les 90 kilomètres qui nous conduisent au coeur de cette petite ville au bord du Mékong. Le plaisir de pédaler est immense lorsqu’on avance de cette manière à une moyenne élevée, bien que le panorama ne présente pas grand intérêt, à part à de rares occasions la vue sur des champs de riz au joli vert tendre.
Dans cette étape sans point caractéristique, juste à mi-parcours nous avons eu la chance d’assister à un match de foot d’éléphants ainsi que d’admirer des champignons géants!
Mon compteur affiche 697 kilomètres depuis Bangkok. Demain lundi nous allons faire une pause et prendre le temps de nous balader tranquillement le long du fleuve et dans le vaste marché couvert, en attendant de reprendre notre périple en direction des montagnes du nord de la Thaïlande.
Ce soir succulent repas au bord du Mékong, une multitude de crudités dont certaines assez épicées mais pas trop, un régal. Je vous laisse admirer la photo.
J+11 lundi 21 repos à Nong Khai
Ce matin lever tardif, pas de préparation de bagages à arimer sur le vélo en se dépêchant pour profiter au maximum ds quelques heures de températures relativement clémentes. Nous partons nous promener à travers la ville vers un grand marché, où l’on expose ne multitude d’objets en tek, superbes.
Nous retournons au bord du Mékong. Dans son immensité trouble se cachent des monstres de grande taille.
Dans l’après-midi, nous testons le massage thaï, une heure pour moins de cinq euros. Pendant une heure on se fait malaxer dans tous les sens à coup de tranchant de la main, de poings, de pieds, de coudes,de genoux. On se fait tordre de haut en bas , de gauche à droite, et droite à gauche, on nous presse les membres, on nous les étire, nos pieds sont tordus avec vigueur. Parfois ça fait mal, parfois ça chatouille. Le résultat est sans appel. Nous partons de notre séance en ayant laissé toutes nos douleurs sur le tapis.
Le soir vient doucement sur le fleuve qui est d’huile. Au loin, on distingue le pont de l’amitié qui permet d’accéder au Laos.
J+12 Nong Khai à Sangkhom 84 km
Départ matinal, le ventre vide. Vingt kilomètres plus loin nous trouvons un petit commerce qui nous propose thé et café avec une omelette. Il était temps.
La route devient plus petite, avantages et inconvénients. Avantages, les abords sont plus jolis et le tracé est souvent à proximité du fleuve, offrant de beaux points de vue sur les berges sablonneuses. Inconvénients, chaussée plus étroite, donc les voitures nous serrent de plus près, mais en général les conducteurs sont très corrects.
Sur la route, quelques plantations de tabac, et aussi, je suis désolé Bertrand mais un pêcheur a surgi avec un énorme poisson chat ou quelque chose de ressemblant, tout du moins en ce qui concerne la tête.
Je suis tout surpris de constater que nos étapes de plus de 80 kilomètres nous les effectuont rapidement. Aujourd’hui à midi nous sommes arrivés à notre but, un adorable site de cabanes dominant le Mékong. Nous avons chacun la nôtre, elles sont ouvertes aux quatre vents, mais heureusement les lits sont équipés de moustiquaires.
Demain nous devrions encore avoir une étape à peu près plate, puis la montagne commencera.Nous allons contourner la pointe du Laos qui s’enfonce en Thaïlande et ensuite remonter vers le nord tout en longeant la frontière.
Sur la carte on peut voir notre itinéraire d’aujourd’hui de Nong Khai à Sangkhom et celui de demain jusqu’à Chiang Khan.
J+13 Mercredi 23 Sangkhom à Chiang Khan 103 km
Ce matin, je me suis levé avec en spectacle un magnifique lever de soleil sur le Mékong.
Nous avons eu droit, une fois n’est pas coutume, à un petit déjeuner avec tartines, beurre et confiture.
Vers les 8 heures nous nous sommes mis en route. L’itinéraire passe au plus près du fleuve. Les points de vue y sont nombreux et variés. Par endroits le fleuve semble se perdre, puis plus loin de nouveau il est plus important.
Un peu après 80 km il est midi, et nous faisons arrêt là où nous voyons des gamelles chauffer. Une bonne ration de pâtes chinoises accompagnées de verdure du genre épinard, avec en dessert une canette de café froid, le tout pour 75 centimes d’euro par tête. En prime les femmes dans cette petite échoppe étaient très gentilles.
Nous arrivons vers les 14 heures dans la petite ville de Chiang Khan, très pittoresque avec sa rue le long du fleuve, constituée de magnifiques maisons de bois.
Demain nous allons changer de décor et rentrer dans des zones plus reculées, où les logements seront sans doute plus difficiles à trouver. Nous n’écartons pas l’option tente, et pour la première fois nous avons fait quelques provisions.
La prochaine petite ville se trouve à plus de 300 km, Nan, et les dénivelés seront sans doute conséquents, car la montagne arrive. Nous allons continuer à descendre au sud ouest le long de la frontière encore une centaine de kilomètres, puis nous reprendrons la direction du nord, après avoir conturné cette protubérance laotienne en territoire thaï.
J+14 jeudi 24 Chiang Khan à Ban Nong Phue 53 km
Nous allons quitter le Mékong après une quinzaine de kilomètres. Nous le retrouverons dans deux semaines lors du passage de la frontière au nord du pays. La route devient plus étroite, la circulation peu dense. Mais l’état de la chaussée n’a plus rien à voir avec ce que nous avons connu depuis notre départ. Une multitude de gros nids de poule nécessitent une attention permanente.
Un petit incident mécanique nous fait perdre un peu de temps. Mais cela nous permet de constater la grande serviabilité des Thaïs. Les premiers raidillons qui font la réputation du nord de la Thaïlande apparaissent. Il fait chaud, vers les trente degrés mais tout se passe bien.
Vers les 13 heures nous faisons une erreur d’itinéraire et aboutissons dans un petit village complètement enserré en territoire laotien. D’ailleurs, il est en partie habité par des Laotiens car certains parlent quelques mots de français.
Nous trouvons de quoi nous loger dans de très bonnes conditions à 500 bats, ce qui fait 12,5 euros cher pour le coin, mais pas pour la prestation. Par contre en matière de nourriture c’est beaucoup plus difficile. l’épicerie vend de la bière des chips et des oeufs. Nous arrivons à nous en faire faire trois au plat chacun, ce qui nous tiendra de repas du soir.
J+15 vendredi 25 Ban Nong Phue à Ban Mueng Phrae 72 km
Lever matinal, petit déjeuner à partir des provisions que nous avons faites à Chiang Khan. Départ à 7h30. Les premires trente kilomètres sont rapidement parcourus, on se prend à espérer des distances comme les jours précédents le long du Mékong. Mais une première côte, qui n’est que la première va nous réveler la vraie topographie des routes du coin. Un départ au moins à 12%, avec des passages de plus de 15%. Ce que l’on vient de monter péniblement nous le redescendons dans la foulée et la prochaine côte infernale est là. Nous finirons à plusieurs reprises à pied à pousser les vélos. D’ailleurs en ce qui me concerne je vais plus vite à pied qu’à vélo dans ces cas. A pied 4,5 km/h, et à vélo je tombe à 3,5. La chaleur est très forte. Je bois trois litres d’eau au cours de ces montées. Heureusement j’avais prévu large, trois bouteilles d’eau d’un litre et demi et une bouteille de coca. Les pentes sont plus raides que celles que j’ai connues en Equateur, et qui représentaient mon expérience la plus difficile à vélo. Il ne reste plus qu’à attendre les prochaines étapes pour voir si la tendance se confirme.
On commence à se poser des questions. Aurons-nous ce type de terrain sur les 600 km qui nous séparent de la frontière?
Vers 13h30 nous arrivons à Ban Mueng Phrae et trouvons un logement très honorable, mais encore à 500 bats. La proximité des parcs nationaux doit avoir une influence sur les prix. Après nous être installés, nous retounons au village pour déjeuner, bien qu’il soit plus de 14h30. Dans une petite échoppe repérée en passant on nous sert une succulente soupe avec du poulet. Nous sommes affamés, on en redemande.
Ce soir le compteur affiche plus de 1000 kilomètres, ça ne veut pas dire grand chose mais c’est quand même bon pour le moral!
J+16 Samedi 26 Ban Mueng Phrae à Ban Rom Klao 41 km
Après une nuit agréable nous prenons la route vers 7h30. On espère que la journée sera moins difficile que la précédente. Immédiatement la première immense côte nous enlève tous nos espoirs. J’ai vraiment la sensation de rester coller au goudron. Ma vitesse tombe par moments à 3,5 km/h. C’est la limite de l’équilibre, et pour rester sur le vélo, il me faut jouer du guidon.
En cinq heures nous ne parcourons que 41 kilomètres. On commence à comprendre que ce que nous avons lu sur les redoutables pentes de la montagne thaïe n’était pas exagéré.
Au cours de ce parcours nous traversons de grandes zones aux collines couvertes de champs d’ananas. A cette période de l’année la récolte bat son plein. Partout des tracteurs chargés de centaines de gros ananas peinent le long de la route. Nous décidons de nous arrêter pour en acheter un et le dévorer sur place, car nous sommes affamés et assoiffés. La paysanne qui manipule son énorme tas de fruit en choisit un bien mûr, de deux kilos, et nous le découpe en belles tranches avec dextérité à l’aide d’un coupe-coupe. Il est absolument succulent, un jus chaud abondant et très sucré nous procure un grand plaisir. Au moment de payer elle refuse catégoriquement. Christian donne un paquet de cacahuètes à son fils. Au moment d’enfourcher nos vélos elle nous donne à chacun un grand sac rempli de tranches d’ananas. Nous ne pouvons pas refuser et nous voilà partis, chacun avec un bon kilo en plus!
A midi au sommet d’une énième pente infernale, nous nous arrêtons pour déjeuner dans une petite échoppe comme souvent. Un jeune homme parle bien l’anglais. Nous lui demandons où loger. Il nous accompagne avec son cyclomoteur à une guest house, soit disant à 1km, en réalité il y en a trois. Mais les deux derniers empruntent une petite route qui monte littéralement dans le ciel. la pente moyenne est bien à 15% avec des passages à 20%. Il est 14h, nous venons juste de manger et la température est supérieure à 30 degrés. Ces deux kilomètres que nous gravirons en grande partie en poussant les vélos nous laisseront des souvenirs impérissables. Jean va bien comprendre, quand je compare cette épreuve à la montée chez Emmanuel en Equateur, pour aller au pied de l’Imbabura.
Une fois arrivés à cette fameuse guest house, on nous dit que la seule chambre de l’établissement n’est pas disponible. Nous sommes donc montés pour rien.
A ce moment le jeune homme nous dit que sa maison est à notre disposition. Nous redescendons donc au village et nous rendons chez lui. Son village est étonnant. Un peu en retrait de la route, tout en longueur, les maisons de bois sont alignées de part et d’autre de la rue unique. Une multitude d’enfants déambulent à même la chaussée. Les quelques véhicules, de gros 4×4 ou des tracteurs roulent au pas et manifestement les enfants n’ont rien à craindre. Il s’agit d’un village de l’éthnie mong.
Nous sommes reçus un peu à la manière d’autorités. Le maire vient nous saluer et nous sommes invités à manger le soir en se présence. La discussion au cours du repas sera très instructive. Les Mongs de ce village à la frontière du Laos,sont tiraillés entre les deux pays, chacun des deux gouvernements revendiquant ce territoire. Il y a quelques dizaines d’années en ce lieu des combats particulièrement meurtriers se sont déroulés entre les armées thaïe +17et laotienne. Le maire se souvient aussi dans sa jeunesse des avions américains qui survolaient le village en route pour aller bombarder les viet minh au Laos.
J+ 17 Dimanche 27 Ban Rom Klao à Ban Khok 70 km
Au cours de la nuit des pluies très violentes s’abattent pratiquement sans discontinuer. Comme par miracle, à 7 heures, le village s’éveille et la pluie s’arrête. Nous petit-déjuenons avec notre jeune homme, qui s’appelle Lee, et sa famille. L’alimentation est mong, à base de riz et de salade cuite, très énergique pour la journée qui nous attend.
A 8 heures30 nous prenons congé de ces gens qui ont été si gentils, et bien évidemment ils refusent tout argent. Je ne sais plus qui a dit que le voyage c’était le plaisir de la découverte de l’autre et le déchirement de l’adieu. Ce sont bien les sentiments qui nous habitent en ce moment.
Très vite la route reprend le dessus. La chaussée est encore très mouillée, par endroits de nombreux végétaux au sol témoignent de l’importance des précipitations des dernières heures. Ce matin la montagne couverte d’une forêt très dense aux arbres gigantesques , toute nimbée de bandes de brume prend des airs mystérieux. Pas un véhicule, on a l’impresion que les habitants ont disparu. Nous sommes en altitude vers les 800 mètres. Ce spectacle rappelle Pierre Schoendoerffer et son livre là-haut, dont la couverture représente justement cette forêt des hauts plateaux baignée de brume.
Peu de montée, très vite de longues descentes vont nous conduire dans la plaine. Nous retenons notre vitesse, non seulement du fait de la chaussée détrempée, mais aussi parce que nous sommes sous le charme de ce coin reculé, toujours imprégnés des paroles de ces villageois mongs qui nous ont hébergés, et qui nous ont parlé avec amour de leur forêt, de la cueillette du miel tout en haut des cimes de ces grands arbres perdus dans le brouillard.
Une fois dans la vallée, la végétation change radicalement et nous longeons des taillis aux arbres rabougris tout desséchés par le manque d’eau. Mais notre moyenne reprend de la consistance. Encore une petite échoppe en bord de route pour le repas vers les 13 heures. Un groupe d’enfants, plutôt d’adolescents déjeunant est tout intrigué de voir ces deux falangs, à l’air de papis mal rasés à la barbe blanche, arriver sur des vélos surchargés. Ces jeunes thaïs sont absolument magnifiques et toujours souriants.
Après 70 km nous arrivons devant une guest house à l’accueil superbe par une femme qui nous offre un petit saladier de fruits locaux. Dix minutes plus tard son mari, qui parle très bien anglais, nous en apporte encore une assiette. Je lui montre la corbeille en lui disant que sa femme vient de nous l’apporter. Il repart avec son assiette en riant comme un bossu, mais me prévenant que c’est bon mais laxatif.
Il y a un étang. Après avoir demandé la permission je me précipite pour y pêcher. A plusieurs reprises des poissons de grosse taille suivent mon leurre, mais ne s’en saisissent pas. Le repas du soir est un régal, multitude de plats, légumes et viandes variés. Bien que les efforts de la journée par grande chaleur soient intenses et nécessitent beaucoup d’énergie, j’ai bien peur que je ne maigrirais pas et que je rentrerais aussi lourd que je suis parti!
J+18 Lundi 28 Ban Khok à Na Noi 92 km
Encore une fois il a bien plu cette nuit. Nous nous levons tardivement vers les 7h30. La maîtresse de maison nous apréparé un petit-déjeuner gargantuesque. A 8h45 nous partons après avoir fait quelques photos avec ce couple particulièrement accueillant.
Les vingt premiers kilomètres sont plats, puis les 70 suivants sont constitués d’une série de montées et de descentes raides.Nous allons souffrir. La zone est complètement vide d’êtres humains. Nous traversons d’immenses forêts, qui par moments font penser aux routes de la Sainte Baume en automne.
A 16h nous arrivons sur un sommet de 1300 mètres d’altitude après une interminable montée à 10% et plus. En 17 kilomètres d’une descente de rêve à grande vitesse nous atteignons Na Noi.
Durant cette journée fatigante dans une zone abandonnée des hommes, à part quelques checks points militaires, nous n’avons traversé qu’un minuscule village, où cependant j’ai pu me ravitailler en boisson. Mais ce que je retiendrai c’est son nom qui me plait particulièrement: BAN DEN CHAT!
J+19 Mardi 29 Na Noi à Nan 59 km
Hier soir étant arrivés tard, nous nous sommes rapidement mis à la recherche d’un endroit pour dîner. Il ne faut pas traîner car à 19h tout est fermé et les rues sont désertes. Nous tombons rapidement sur un restaurant à la grande salle vide et à l’aspect patibulaire. Mais mieux vaut tenir! Nous nous installons et la serveuse nous propose un menu auquel nous ne comprenons rien. Christian va regarder dans la cuisine. Paraît-il c’est un vrai capharnaüm. Quelques minutes plus tard les plats arrivent. Sublime, un mélange de légumes de poulet et de riz, que des petits morceaux très goûteux.
Une fois de plus le logement était de tout confort.
Ce matin nous redoutons les séquelles de la séance d’hier où nous avons pédalé dans des conditions éprouvantes six heures et demi. Mais non, dès que nous roulons le plaisir est là, et l’envie d’abattre les kilomètres intacte. Cette sensation d’être sur la route à vélo est quelque chose d’étrange. Généralement en voiture les déplacements sont les moments incontournables que je trouve particulièrement ennuyeux en voyage. Aors qu’à vélo la route, même s’il s’agit d’une nationale passante, consitue l’essence même du voyage. Y-a-t-il quelque chose à comprendre?
Donc cette grande route présente des montées et des descentes comme nous en avons l’habitude depuis maintenant 500 km, mais les pourcentages de pente restent raisonnables. De grands champs de riz nous accompagnent et nous effectuons cette courte distance en un peu plus de trois heures.
Nan, cette ville est quasiment inconnue de notre guide routard. On s’attend à un endroit lugubre et sans intérêt. Nous découvrons une petite ville au charme certain. Une guest house adorable en centre ville dans une petite rue calme nous accueille, et de plus le prix est particulièrement doux, cinq euros chacun, pour une chambre d’un très bons standard. Non Danielle, je te vois sourire, il ne s’agit pas du trou sordide au fond des Andes où je me trouvais comme un nabab!
Vite installés nous partons déjeuner dans un établissement qui une fois de plus nous sert des mets succulents, voir photos.
Puis l’atmosphère paisible de la cité nous pousse à flâner. Un temple merveilleux aux scultures extraordinaires nous offre un moment merveilleux.
Nous trouvons enfin un petit bistrot qui nous sert un café doux à souhait. Nous sommes de vrais nababs dans cette petite ville négligée de notre guide. De plus dans ce café il y a des tas de livres d’occasion dans les principales langues européennes. J’en profite pour en acheter un en anglais qui va très certainement me passionner: Tracks, il s’agit du récit d’une femme qui en solitaire a traversé l’outback australien.
J+20 Mercredi 30 de Nan à Chaiang Muan 70 km
Bonjour tout le monde. Mais au fait c’est qui tout le monde? En effet, depuis trois semaines nous n’avons eu que cinq messages sur notre blog. Snif! Merci à ceux-là et aussi à ceux qui nous lisent? Si vous ne savez pas comment nous faire un petit coucou, je vous explique: en bas de cette page, se trouvent deux lignes en orange, parmi les différentes informations, vous voyez commentaires. Vous cliquez dessus, ce qui fait apparaître les commentaires déjà écrits, et au bas de ces commentaires il y a l’emplacement afin que vous mettiez votre contribution, bien sûr si vous le voulez! Mais sachez que cela fait plaisir, car si nous sommes partis plein d’envie de jouer les Indiana Jons dans les forêts du Laos c’est toujours triste d’être loin de ceux que l’on aime. Et un petit coucou donne du baume au coeur!
Bonjour Mélody, je vais répondre à ta question: concernant ces deux derniers plats que l’on voit, bien évidemment que c’était très bon. Concernant le premier il s’agit d’une belle omelette posée sur une belle montagne de riz à laquelle on a mélangé de petits bouts de poulet et une multitude d’herbes aromatiques, toutes plus goûteuses les une que les autres. Leurs arômes se mélangent et cela donne une explosion de saveurs en bouche, un régal! Quant au second, il s’agit d’une salade composée de multiple légumes crus mais déjà un peu cuits dans le piments ou plutôt les différents piments de la recette. En effet, ils ont en Thaïlande cinquante mille façons d’allumer de giganteques feux dans la bouche, mais ma foi, c’est un peu ou peut-être très fort, mais c’est bon. D’autre part le piment ça tue les microbes!
Mais je ne t’ai pas tout dit. En effet, le soir on a mangé une soupe merveilleuse, au bouillon assez épais et sucré, au milieu duquel encore une fois une multitude de légumes, très différents du fait de leur consistance, de très tendre à très ligneuse, donnaient un goût merveilleux à cette soupe. Et puis pour finir, on a mangé une énorme glace à la vanille, avec des fruits confits. Ces derniers sont surprenants, car ils deviennent de plus en plus consistants à mesure qu’on les croque.
Bon, quand même je ne te cacherai pas, que la glace à la vanille de chez Bernachon, que je vais de temps en temps manger avec ma tante et Danielle est meilleure. Mais quand je vais chez Bernachon je ne suis jamais tombé sur un « super copin chat »!
Cette journée commence sous les meilleures augures, en effet nous petit-déjeunons avec jambon, bacon, café, tartines, beurre et confiture, ça nous change un peu du riz.
Bien repus, nous quittons cette petite ville qui nous a beaucoup plu; les vingt premiers kilomètres sont « tranquilles » et puis la Thaïlande se rappelle à nous par ses incessantes montées, qui n’en finissent pas de s’accentuer au fur et à mesure que l’on monte. Je verrai même un camion zigzaguer pour franchir les derniers mètres d’une ènième côte à plus de 10%.
Cela va durer 25 kilomètres, avec des passages en terre. Il est très étonnant de constater que cet effort ingrat à 5 km/h, je tombe même à 3,5, génère un vrai plaisir, dans cette fournaise. L’esprit est tendu vers le but du soir à atteindre, et vers le but final, qui dans le cas présent est notre point de départ, après une boucle de plus de 4000 km. Mais qu’importe le but, il n’y a que le chemin qui compte (Saint Exupéry). Sur le chemin on y est en plein, la route qui nous attire et ne nous lâche plus. Je transpire à grosses gouttes, presque à flot continu le long de ces interminables rampes, qui ne montrent jamais leur fin, car derrière chaque virage on monte toujours plus. Il y a une très belle chanson qui parle justement de la route:
Vers midi nous faisons halte et comme toujours une bonne assiette consistante nous remet de nos efforts du matin. Nous n’avons plus que 25 kilomètres à accomplir. On démarre plein de vigueur, Christian part devant. Après cinq kilomètres un cliquetis inquiétant me fait réaliser que j’ai cassé l’un des rayons de ma roue arrière. Je n’ose plus pédaler en côte de peur d’aggraver le problème avec une casse en chaîne de rayons. C’est donc en courant et poussant mon vélo que je monte. Au sommet de la dernière grande descente vers notre but Christian m’attend. On tente une réparation, j’ai bien des rayons de rechange, mais pas l’arrache-moyen indispensable car la pièce cassée s’encastre du côté des pignons. Donc suite à cette échec, relativement doucement je me laisse glisser jusqu’au village. Là personne en mesure de réparer. Que faire? Nous décidons que demain le plus tôt possible nous prendrons le bus avec montures et bagages pour la grande ville la plus proche, dans l’espoir de trouver un réparateur vélo. Il s’agit de Phayao, ville située une centaine de kilomètres à l’ouest un peu sous le triangie d’or. Pour ajouter au désagrable de cette fin de journée, je m’entaille profondément l’index droit avec le loquet de la porte de la salle de bain de notre guest house. Durant plusieurs heures la plaie saigne fortement dès que je fais un mouvement. Je vous rassure, au moment où j’écris, cette belle entaille est en très bonne voie de cicatrisation.
J+21 Jeudi 31 Phayao en bus
Six heures le bus part. il fait nuit, tout est détrempé, il est tombé des cordes toute la nuit. Pour la saison sèche ça nous semble bien mouillé. A huit heures nous arrivons. Très vite nous trouvons un très bon hôtel, à un prix dérisoire 5 euros chacun, et pourtant avec tout le confort, en particulier une magnifique salle de bain. Nous nous mettons immédiatement à la recherche d’un réparateur vélo. Pas facile à trouver car les deux roues nombreux sont surtout des cyclomoteurs. Mais, malgré la barrière de la langue, avec l’aide de la population nous localisons assez rapidement notre sauveur. Très méticuleux, il accomplit le travail de façon remarquable et me dévoile ma roue parfaitement. Il me demande pour cela 50 bats soit 1,25 euro. Je lui tend un billet de 100 bats et il me remercie lorsque je lui dit de ne pas rendre la monnaie. Pour ma part c’est au centuple que jue le remercie.
Nous passons notre journée à nous promener dans tous les recoins de la partie animée de la ville, grands magasins, marchés couverts et petites échoppes en bordure de chaussée, sans oublier de goûter à un excellent jus de mandarines!
J+22 Vendredi 1février Chiang Rai en bus
Merci d’avoir répondu à notre demande de « petit coucou ». Ce matin nous quittons Phayao pour Chiang Rai, 90 kilomètres plus au nord, toujours en bus. On y prend goût! Il s’agit d’un tronçon de 90 km d’autoroute, pas très agréable à vélo, même si en Thaïlande les automobilistes, chauffeurs de car et camions ainsi que les deux roues à moteur sont très attentifs aux vélos.
Au cours des transports, que ce soit en avion ou en bus, le démontage des vélos est toujours un moment pénible. Eh bien! aujourd’hui, pas de tracas, le chauffeur nous aide à monter nos vélos complets dans son bus. Nos montures tiennent donc la place des six sièges à l’arrière du véhicule. Mais contre-partie de l’opération, puisque les six sièges ne sont plus disponibles, au moment de payer, la charmante jeune fille qui se déplace de passager en passager, peu nombreux, nous demande tout simplement de payer huit places, de manière certes un peu déguisée, 150 bats par vélo et 50 bats par passager, ce qui fait 400 bats pour deux. Mais, il faut relativiser, le tout ne fait que 10 euros, chacun de nous deux avec son vélo débourse 5 euros pour 90 kilomètres. Ne pas oublier que le prix du carburant est comparable à celui pratiqué en France.
Vers les 10h30 nous atteignons notre destination, très prisée des Occidentaux. A tous les coins de rue nous entendons parler français. Durant trois semaines nous n’avons pratiquement pas vu d’Occidentaux et d’un coup forte concentration.Les guides touristiques doivent avoir une influence déterminante.Nous nous arrêtons au rond-point de la fameuse fammeuse horloge dorée, afin de boire un café et de faire le point sur la direction à prendre.
Nous trouvons un point de chute agréable, bien que certaines odeurs en provenance d’un canal en mauvais état, nous titillent un peu les narines. Nous en profitons pour acheter l’outil permettant l’extraction des pignons sur la roue arrière en cas de nouvelle casse de rayon. Au passage le vélociste en profite pour nous affiner quelques réglages. Dans ce magasin, nous rencontrons un vrai baroudeur, qui est en voyage en solitaire avec son vélo pour 7 mois. Il vient de traverser L’inde. Puis après un passage en avion de Dehli à Bangkhok, il a remonté le pays par la frontière birmane. Ensuite il va descendre le Laos comme nous l’envisageons., puis retour en Thaïlande par Paksé et là il abat les 700 kilomètres qui mènent à Bangkok et prend un avion pour Chamonix le 7 mars, où il reprend son travail de paysagiste. Il fait des étapes journalières de 150 kilomètres!
Le soir nous nous donnons render-vous au marché de nuit. Une foule dense s’y presse. Il nous communique des renseignements sur les routes du Laos, qu’il connait bien. Nous dînons de produits de la mer frits, un peu gras.
Demain, nous séjournerons un jour supplémentaire dans cette ville, ce qui nous permettra de rester trois jours sans rouler. Puis nous monterons vers le triangle d’or, qui est d’après ce que j’ai compris, la zone proche des frontières Birmanie, Thaïlande et Laos. Ensuite en deux jours de vélo nous iront à Chiang Khong après notre boucle dans le nord. Le mardi 5 février nous passerons au Laos pour de nouvelles aventures. On nous les promet différentes et en particulier plus spartiates. Il faut bien dire que jusqu’à présent ce fut le grand luxe!
Pour des raisons de commodité de lecture, afin d’éviter un dérouler fastidieux qui s’allonge au fil des jours, le récit de nos tribulations laotiennes je le relaterai dans un nouveau chapitre. Pour le lecteur, toujours le même lien, mais il accèdera directement au texte sur le Laos sans avoir à faire défiler la traversée de la Thaïlande. Mais il pourra toujours accèder à cette première partie thaïe qui se trouvera derrière le récit sur le Laos. Long à expliquer mais très simple dans les faits! Et l’informatique ce n’est pas mon truc! La Wifi sera sans doute beaucoup moins présente, donc des compte-rendus moins fréquents. Il sera temps de voir lorsque nous y serons.
J+23 Samedi 2 février Chiang Rai
Aujourd’hui dernier jour de repos, nous prenons nos vélos pour une petite balade, 30 kilomètres aller-retour pour aller visiter l’un des temples les plus originaux du pays, vraiment très étrange, on aime ou non. Regardez et pensez-en ce que vous voulez!
Bien évidemment en Asie, un grand temple est accompagné de bassins et que trouve-t-on dans ces bassins?
J+24 Dimanche 3 Chiang Rai à Chiang Saen 62 km
Aujourd’hui petite étape pas très difficile, nous faisons 62 kilomètres sans même nous en rendre compte en moins de trois heures. En chemin nous rencontrons un cyclo en solitaire dans l’autre sens. Nous lui faisons signe de s’arrêter et nous discutons un bon moment. Il s’appelle Georges est catalan espagnol et roule depuis 6 mois. Il arrive d’Inde, où entre autre il a traversé L’Himalaya indien. il a trouvé cela absolument fabuleux, un mois et demi entre Cachemire, Ladhak et autres régions de haute altitude, avec un passage à 5400 mètres. Maintenant il rentre tout simplement en Espagne par la route et toute la ribambelle de pays à venir. La notion de fin de voyage est pour lui une idée abstraite qui n’a pas vraiment de sens!
Chiang Saen se trouve sur le bord du Mékong, nous le retrouvons avec plaisir. De nombreux bateaux transportent des marchandises à destination du Laos en face ou plus loin vers la Chine. Une activité intense se développe le long des quais et des immenses escaliers qui y conduisent. Les bateaux m’ont toujours donné une profonde idée de partance. Toutes ces embarcations qui font des grandes courbes dans le puissant courant du Mékong jouent un ballet de toute beauté. Les dockers comme des fourmis s’affairent autour de lourdes charges.
Un petit chapitre pour Jérémy:dis-nous quelles sont les recettes qui t’intéressent et dès que nous maîtriserons la langue thaïe on te fait un compte-rendu détaillé et très précis sur les dosages des ingrédients!
Comme partout en Thaïlande il y a dans cette ville des temples, devant lesquels un bestiaire fourni et faisant appel à la grande imagination puisée dans la religion boudhiste.
Sur le marché nous avons goûté des superbes fruits aux couleurs vives et agréales à manger, même s’ils ne sont pas très goûteux. mais malheureusement nous sommes dans l’incapacité de savoir leur nom. Si quelqu’un y arrive, nus sommes preneurs!
J+25
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