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Going my home : un court métrage BL coréen poignant

Going my home est un court métrage coréen très émouvant et qualitatif racontant l’histoire d’un homme séropositif Yong Geun qui mène une vie ordinaire grâce à son traitement quotidien et espère pouvoir trouver l’amour, tout en se confrontant à l’ignorance, à l’isolement et au rejet.

Si je dis que j’ai tout aimé dans ce court métrage et que je regrette que personne parmi mes rares lecteurs ne prenne le temps de le découvrir, cela changera-t-il la donne et vous donnera-t-il envie d’y consacrer 27 min de votre temps ? Going my home 고잉마이홈 est un BL poignant. Car son réalisme est d’une efficacité tranchante pour montrer la « vraie » société coréenne, loin des fictions aseptisées et à l’esthétique raffinée qui font le succès des séries « BL » boys love dans le sillage des kdramas. Il touche à l’essentiel de façon décisive, bien au-delà de la difficulté qu’il y a à être gay en Corée du sud.

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Etre séropositif en Corée du Sud : un combat contre la solitude et l’exclusion

Cette oeuvre très simple raconte à travers la banalité du quotidien, des scènes de vie, des rencontres et un moment de retrouvailles familiales touchantes, la dureté de la quête d’amour et d’intimité, surtout quand on est gay et porteur du virus du sida; donc doublement stigmatisé en Corée du Sud. Elle doit son intérêt et sa maturité, à mon sens, à tout ce qu’elle ne montre pas et ne dit pas, qui est vital et si nécessaire, avec une portée pédagogique aussi utile que le message de respect de la différence. Les actions et les silences valent parfois plus que les mots et c’est bien ce que confirme Going my home au fil des minutes. J’ai aimé cette intelligence et cette liberté de la réalisation et du scénario, qui laissent le spectateur pénétrer dans les états d’âme du protagoniste pour y faire son propre chemin, sans jamais imposer de jugement.

Grâce à une mise en scène directe et des dialogues sincères, les acteurs effectuent un travail scrupuleux autour des regards, des échanges et des gestes surtout lors des scènes familiales, qui apportent un pendant bienveillant à la douleur permanente du protagoniste seul face à ses drames intimes et conflits intérieurs qui résonnent dans le corps et dans ses attitudes face à son entourage. La solitude de Yong Geun se révèle sous des angles familiers ou étrangers. Elle exprime tellement de choses en très peu de temps sans miser sur les dialogues, ni une intrigue fouillée. Elle expose les difficultés que rencontre Yong Geun, malgré l’opportunité de vie normale que lui offre son traitement contre le VIH qui rend le virus indétectable et donc sans danger pour autrui. Elle développe une narration profonde, en utilisant des silences pleins et stridents parfois, des silences riches en sens qui balaient et explorent une large gamme d’émotions . On y ressent une pesante solitude, un besoin urgent d’aimer, de toucher et d’être touché, tenu et aimé, le désir instinctif, la détresse et la confrontation au rejet et à l’impuissance pour changer le regard de l’Autre, fût-il un amant de passage et les préjugés entourant les gays et surtout les personnes atteintes du VIH dans un pays où l’on est mis au ban tant on peut être perçu comme une menace pour la société.

Going my home : avis en bref

Titre natif : 고잉 마이 홈
Aussi connu sous le nom: – Going my home – Aller Mai Hom
Directeur: Shin Jong Hun
Acteurs : Seo Dong Gab (Yong Geun), Kwon Seung Woo, Kim Hye Na (Eunji), Kim Joo Ryoung

Présentation au Busan International Short Film Festival : BISFF (2020) – Korean Competition Seoul International Pride Film Festival : SIPFF (2019) – Closing Film Hong Kong Lesbian and Gay Film Festival : HKLGFF(2020) où il a été primé comme meilleur court métrage.

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Réalisation
Scénario – Narration
Prestation des acteurs
Intérêt de l’intrigue et des personnages
Décors et costumes
Pouvoir émotionnel

Résumé

Un court métrage sensible et efficace sur le quotidien solitaire et pesant d’un gay séropositif en quête d’amour et d’intimité en Corée du sud.

4.3

Où voir Going my home ?

Going my home est proposé en vosta sur la plateforme Gagaoolala.

Sandrine Monllor (Fuchinran)

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