Regard sur une expérience dans les hostels, les auberges de jeunesse…
En 1956, j’ai connu ma première Auberge de Jeunesse à Aachen (Aix-la Chapelle). “Tiens“, me suis-je dit, “c’est intéressant… il faudra revoir ça“. Et puis on se laisse distraire… Je viens juste de remettre ça.
Je viens de passer cet hiver 2011-2012 en auberges de jeunesse (YHA), en Autralie et en Nouvelle-Zélande. 120 nuits, dans une trentaine de “hostels”. Une experience concluante. Je crois que c’est une idée dont l’heure est venue.
Hostelling International est né en 1909, quand Richard Schirmann, un instituteur allemand en randonnée avec ses élevés, a été surpris par un orage, a trouvé refuge dans une école et qu’un fermier leur a donné de la paille pour dormir et du lait pour déjeuner… Schirmann a réfléchi. En 1912, la première Auberge de Jeunesse (Jugenherberge) était inaugurée dans le vieux château d’Altena.
Puis l’idée s’est répandue. Pour l’historique, allez voir le lien : j’ai horreur de bloguer en battologie programmée.
Retenir, toutefois, qu’il y a maintenant plus de 4 000 hostels de HI partout dans le monde. 4 000 endroits où l’on peut dormir, se laver, préparer sa propre bouffe dans une cuisine bien équipée. Tout est propre, les prix sont tout en bas de la gamme.
Au contraire du YMCA – dont je ne dis pas de mal, mais qui est autre chose et un peu gênant si l’on n’est pas un homme, ou pas un jeune ou pas un chrétien – il suffit au HI de respecter les autres. Les autres qui sont souvent de sexe, d’âge, de langue, de race ou de culture différente. Plus facile.
En quatre (4) mois – 30 hostels, c’est un gros échantillon – je n’ai vu aucun incident violent, ni même disgracieux dans un hostel HI. Impossible d’extrapoler sans plus l’expérience de l’Océanie à d’autres continents, bien sûr, mais il faudrait voir de près si, ailleurs aussi, ne pourrait pas du respect naitre une autodiscipline, un désir d’entraide et une fraternité. Ce sont ceux qui réagiront à cet article et feront part de LEUR expérience qui permettront d’en juger.
Imaginons un instant que, comme Martin Luther King, nous fassions un rêve. Imaginons que l’on favorise ces rencontres d’égal à égal entre individus qui VEULENT être ensemble, mieux se connaitre et s’entraider, plutôt que de forcer la cohabitation entre groupes par des politiques de migration appliquées dans les conditions d’inégalité les plus abjectes. Est-ce que nous n’atteindrions pas mieux et plus vite l’objectif final qui est que toute l’humanité s’accepte avec ses différences et puisse vivre en paix ? Parce que aujourd’hui, c’est mal barré….
Personne dans un YHA australien ne vous oblige ni ne vous interdit de manger du porc ou de porter un voile. Je suis persuadé, toutefois, que quiconque a fréquenté les hostels s’abstiendra sans discussion des nourritures interdites dans les pays où elles le sont. Il lui semblera NORMAL de se plier aux us et coutumes de la majorité, car ce n’est pas à l’aune des idiosyncrasies locales qu’on doit juger de la valeur humaine de celui qu’on côtoie.
Je ne verrais rien de mal à ce qu’une Occidentale respecte les codes vestimentaires d’un pays islamique – tout en affirmant qu’elle le fait pas respect, et non parce qu’elle en accepte la nécessité – … si un pays islamique acceptait qu’elle puisse y voyager et y fréquenter des hostels … ! Il est important de ne pas réagir à l’intolérance par la critique – ou pire par la provocation – mais qu’on se borne à montrer bien clairement qui porte la responsabilité de l’intolérance. C’est ainsi que disparaîtra un jour l’intolérance. Quand l’intolérant apprendra à connaître le tolérant comme un être humain… bien tolérable.
Et ce n’est pas qu’au palier des oppositions culturelles religieuses et donc viscérales que l’individu peut apprendre, au contact de l’autre. La fréquentation de l’autre, perçu comme un individu in se et non comme la simple manifestation de ses appartenances, peut guérir aussi les vésanies légères…
Ainsi, au Canada, il y aurait beaucoup a gagner à ce que les Québécois voyagent davantage en terres anglo-saxonnes et à ce que les Canadiens des autres provinces viennent circuler un peu au Québec. Se parler, se connaitre, se dire qu’on s’apprécie, et pas seulement les veilles de référendums.
Le Gouvernement pourrait favoriser ces contacts en subventionnant massivement, par exemple, les voyages par train ou par autobus, quand ils ont une date d’aller et de retour ferme pour un séjour de plus d’une semaine et peuvent donc être présumés pour des fins de tourisme. Le Gouvernement pourrait aussi assumer alors une partie des coûts du séjour dans les hostels de ceux qui se prévaudraient de ces tarifs de voyage à prix réduit.
Subventionner aussi l’accueil des touristes étrangers. Le but en serait de multiplier le nombre de ceux qui voyagent pour augmenter la convivialité, mais aussi de permettre l’essor d’un réseau plus dense de tels hostels qui sera un investissement pour l’avenir.
Un investissement. Car si on fait d’un pays la destination privilégiée de ceux qui veulent voyager ainsi à bon compte, on aura fait beaucoup pour que ce pays soit connu et aimé partout dans le monde, mais, la vertu étant parfois sa propre récompense, il n’est pas dit que cette initiative d’aller chercher un tourisme bas de gamme ne s’avérerait pas aussi à moyen terme une entreprise bien lucrative. Il y a là un marché pour ceux qui pensent fric et leur aide à ce projet sera bien utile… Pierre JC Allard
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