Le récit de voyage sur l’Albanie que je vais vous faire, consiste en un certain nombre de flashes et de sensations qui ont été les miens après trois années passées dans ce pays, entre 1999 et 2002. Ma perception des choses peut être plus ou moins erronée, voire partiale. Il est en effet sur un sujet aussi vaste, très difficile d’appréhender la situation en faisant abstraction de sa propre perception. D’ailleurs y a-t-il qu’une seule réalité?
Albanie impressions et nostalgie
Comme pour beaucoup de Français, l’Albanie représentait pour moi un pays très mystérieux dont on ne savait rien, et ce mystère m’a toujours attiré. C’est entre autre ce qui m’a conduit à me porter candidat pour aller y travailler.
Ce mystère était entretenu du fait de la conjonction d’une multitude de facteurs. Ma curiosité avait en outre été avivée par une discussion avec un pilote un peu avant mon arrivée à Tirana. Vers les années 1980 alors qu’il convoyait un avion vers la Grèce, survolant la mer Adriatique, il regardait très intrigué vers la gauche, car sa carte ne mentionnait qu’une vaste zone grise. De quoi laisser libre cours à tous les fantasmes.
L’Albanie représentait à mes yeux un pays du sud couvert de grandes montagnes désertes et hostiles avec la mer bleue en toile de fond comme en Grèce. Ce en quoi je ne m’étais pas trompé. L’hiver la montagne enneigée tombe dans la mer ionienne, et oui, l’Albanie, baignée par deux mers, l’Adriatique et l’Ionienne, ne s’étend que sur 28000 kilomètres carrés. L’Albanie, à l’image de ses habitants, n’a pas de complexe et s’affiche à l’image des grands. Sa population est de l’ordre de trois millions d’habitants, si proches et si différents d’un bout à l’autre du pays. Pays de bandits depuis la plus haute antiquité, où déjà à l’époque de la splendeur de l’Empire Ottoman les militaires turcs craignaient d’être affectés. Certaines des vallées du nord sont restées catholiques, car les sultans toujours pragmatiques, connaissaient le prix à payer pour réduire quelques tribus prêtes à tout pour garder leur indépendance. On se croirait presque en Gaule au temps d’ Astérix et Obélix.
L’Albanie évoquait aussi pour moi un pays qui après un régime communiste particulièrement dur, venait de s’ouvrir au monde extérieur et dans lequel tout restait à faire. Enver Hoja avait poussé le culte de la personnalité très loin mais peut-être pas plus loin qu’un Staline ou un Ceausescu. Entre parenthèse, concernant ces deux personnages, je conseille les livres suivants:Béria vie et mort du chef de la police secrète soviétique de Thaddeus Wittlin (Elsevier Séquoia) et Horizons rouges dans les coulisses de la maison Ceausescu par l’ancien chef des services secrets roumains, le Général Ion Pacepa (presse pocket). Revenons à nos moutons!!! Là je débarquai avec ma formation et mes idées cartésiennes dans un monde bien différent de ce que je connaissais.
L’Albanie, c’est tout d’abord ce peuple marqué par cinquante ans d’un système aberrant et monstrueux, où la terreur et la délation s’étaient insinuées jusque dans la cellule familiale. Plus personne n’osait parler même à ses proches. La littérature albanaise actuelle est très fortement focalisée sur la narration de ce passé douloureux, à la manière d’un patient en séance de psychothérapie. Les auteurs à ne pas manquer sont Kadaré (Avril brisé, le général de l’armée morte…), Fatos Kongoli (peau de chien), Maks Velo, Ylet Aliçka (slogans de pierre) et Jusuj Vrioni. Ce dernier était jusqu’à sa mort, en 2001, le traducteur officiel d’ Ismaël Kadaré. Il parlait un français parfait, dans les années trente il avait été major de sa promotion à HEC. Il est l’auteur d’un seul livre (à ma connaissance) à caractère biographique« Mondes effacés, souvenirs d’un Européen». Un soir je l’avais raccompagné de Dürres à Tirana et j’aurais aimé que le trajet soit cent fois plus long, tant sa conversation était passionnante.
L’Albanie, pays de la rumeur
L’Albanie, c’est aussi et surtout le pays de la rumeur, où il n’est jamais possible de situer la frontière entre la légende et la réalité. Des événements si déconcertants pour notre forme de pensée s’y sont passés et s’y passent encore.
Lorsque vous vous déplacez, on vous prévient que les risques d’agression sont toujours si importants, que de nombreux Albanais n’osent pas bouger. Mais lorsque vous prenez votre courage à deux mains et que vous vous aventurez sur les routes pour vous rendre dans ces fameuses vallées perdues, où les troupes ottomanes avaient du reculer, vous découvrez une réalité albanaise bien différente de notre rationalité, qui met des frontières bien marquées entre ce pays et ses voisins.
L’Albanie, c’est cet homme qui vous aborde de nuit dans un village à l’aspect lugubre et plongé dans une pénombre épaisse, et qui vous demande dans sa langue «t’as de quoi manger, t’as de quoi dormir», il ressent chez vous une certaine crainte et il vous offre spontanément le gîte et le couvert, dût-il vous donner son repas et se passer de manger.
C’est aussi ce gamin qui habite au Monténégro et qui passe la rivière à gué pour venir à l’école dans un village du côté albanais.
C’est aussi ces petits Albanais d’Albanie, que vous voyez jouer au football sous un mirador, et tout surpris vous réalisez que ce dernier est en Macédoine et que normalement il est destiné à empêcher les Albanais de passer la frontière.
C’est aussi ce camion lourdement chargé qui arrive directement du Kosovo. Alors qu’il n’y a pas de route, il apparaît brutalement au bout du champ en pente, surchargé et penchant dangereusement.
Mais l’Albanie, c’est aussi cet Albanais du sud, qui lorsque vous lui adressez la parole dans sa langue, fait semblant de ne pas comprendre et dans le meilleur des cas vous répond en grec, et qui traite d’Ottoman celui qui parle albanais. J’ai vécu des situations cocasses, posant une question en albanais, mon interlocuteur albanais me répondant en grec en demandant à mon épouse de traduire en français. Attention selon les villages dans la région de Dhërmi, de ne pas confondre entre « kali nirta »et « mirë mbrema », bonne nuit en grec ou bonsoir en albanais.
Cependant, les Albanais ce sont toujours des gens très accueillants qui, bien souvent même s’ils n’ont rien, vous offrent tout. Ferais-je une comparaison avec une réunion de cadres supérieurs en France, où chacun à la pause fait bien attention de ne pas payer le café de son collègue à trente centimes d’euros. J’arrête là les comparaisons, mais cela m’a fait ressentir un malaise profond quant à notre société.
Ce sont aussi, toujours des gens déchirés par ce passé terrible, qui n’en a épargné aucun et qui les a tous marqués de façon irrémédiable. Des familles toujours à la recherche de leurs morts, tués par le système répressif du dictateur Enver Hoja, qui dans leur quête d’indices payent les meurtriers. Quarante huit camps d’internement, 80 000 ou100 000 prisonniers politiques, internés ou relégués. La différence est simple, soit le camp de concentration avec barbelés ou l’exil dans une région éloignée avec interdiction de la quitter. Beaucoup d’Albanais croisent dans la rue et vous montrent leurs geôliers de l’époque communiste. De façon paradoxale, dans ce pays où la violence peut exploser brutalement, bourreaux et victimes cohabitent dans le calme, alors que la loi du Kanun (vendetta locale) maintient toujours cloîtrées de nombreuses familles dans la crainte de la vengeance par le sang. Ce qui se rapporte au passé tragique communiste semble être exclu du processus de vengeance. Sans doute avons-nous eu des démarches similaires dans d’autres circonstances en Europe de l’Ouest.
L’Albanie, c’est aussi le procureur général d’une ville du nord qui un dimanche vous accompagne un gros pistolet à la ceinture, suivi de près par son garde du corps, et qui à chaque halte vous offre un double raki et, lorsque de temps en temps retentissent dans la montagne des tirs à la mitrailleuse lourde, il vous dit en souriant qu’il s’agit d’un mariage. Ce même procureur, lorsque le lundi matin, il vous fait visiter le palais de justice, vous explique que pour juger et condamner un bandit dangereux, il fait venir un juge de Tirana qui quittera le lieu du jugement immédiatement après la sentence pour éviter une rétorsion fatale immédiate de la part de la famille.
L’Albanie, c’est aussi cette vallée reculée à l’extrême pointe nord du pays, où se situe le village de Vermosh. Le vieux berger qui vous offre le café, vous demande des nouvelles de la guerre. Vous lui demandez de quelle guerre il s’agit? Bien évidemment de la guerre en Afghanistan, s’empresse-t-il de vous répondre, tout étonné de votre incertitude .Puis d’un air malin, il vous précise qu’il a une fille qui habite à Miami et un fils à New York, quant au troisième enfant, un garçon casanier, il s’est arrêté à Rome. Ensuite il sort son téléphone portable, et vous montre d’un air moqueur sur la colline du côté monténégrin, le relais téléphonique serbe qui lui permet de communiquer avec ses enfants. Lorsque vous vous éloignez presque en pleine forêt de quelques dizaines de mètres de sa ferme, vous tombez sur le Monténégro et là apparaît un soldat serbe pas décidé à accepter le moindre franchissement de frontière. Son arme individuelle avec un baïonnette bien brillante vous enlève toute envie de plaisanter bien qu’il ne se montre pas menaçant. Mais depuis, le Monténégro a obtenu son indépendance et cela a peut-être changé.
Albanie ; le sens des slogans de pierres et inscriptions
L’Albanie, c’est aussi les slogans de pierre, immenses inscriptions faites de cailloux peints en blanc et accrochés au plus haut aux flancs des montagnes, afin que l’on puisse s’imprégner de loin de la propagande du régime disparu d’Enver Hoja. Bien qu’à l’abandon depuis l’écroulement du régime au début des années quatre vingt dix, ces « œuvres » sont toujours très visibles … Certaines sont immenses et ont demandé pour leur construction le déplacements de centaines de personnes, qui devaient effectuer de nombreuses heures de marche pour arriver sur le site de travail, qui parfois durait plusieurs semaines du fait du gigantisme de certaines de ces inscriptions.
L’Albanie, c’est aussi ces centaines de milliers de bunkers, soit petits pour le soldat soit gros pour une pièce d’artillerie, qui à eux seuls mériteraient un livre, sans parler de ces pieux métalliques en queue de cochon qui hérissaient le pays dans l’attente de percer les pieds des parachutistes de l’OTAN ou du Pacte de Varsovie. Du col de la route menant de Saranda à Girokastra, vous pouvez en dénombrer d’un seul coup d’œil plus de 600. Le regard embrasse en contrebas une large vallée faisant face à la Grèce.
L’Albanie, c’est encore la ville de Korça, coincée entre la Macédoine et la Grèce, où reposent 640 soldats français, tombés au cours des guerres balkaniques. Ville de tradition française du fait de notre forte présence entre les deux guerres mondiales. Chaque année pour la commémoration du 11 novembre, l’attaché de défense français au côté de l’ambassadeur de France organise une cérémonie militaire, empreinte d’une grande émotion et il est difficile de retenir ses larmes lorsque les anciens élèves du lycée français entonnent leur répertoire de chansons françaises.
Frénésie de liberté ou l’Albanie qui ignore les transitions
Outre ces clichés qui restent déconnectés de l’instant présent, l’Albanie actuelle est caractéristique d’un pays passé sans transition du communisme le plus absolu à l’ère du capitalisme le plus effréné, où liberté individuelle signifie pour beaucoup le droit de faire tout et n’importe quoi pour s’enrichir. Cette frénésie de liberté s’alimente à la source d’une double frustration, interne et externe. Interne, du fait du long régime carcéral imposé depuis la fin de la deuxième guerre mondiale; externe, à cause du dépeçage (selon le point de vue albanais mais, à mon sens, ils ont de bons arguments, lire à ce sujet le merveilleux livre du diplomate français Justin Godard « l’Albanie 1921 » Presses Universitaires de France), dépeçage donc de la zone de peuplement albanais décidé par les grandes puissances et ratifié par le traité de Londres en 1913 à la veille de la première guerre mondiale. Attention, je ne me range pas à leurs arguments, je dis simplement qu’ils existent.
Les problèmes de territorialité dans les Balkans sont insolubles, car deux conceptions s’affrontent, la notion de nationalisme liée à une entité territoriale définie et fortement conceptualisée en Europe occidentale au 19 ème siècle et le concept ottoman permettant à des peuples de religions différentes de vivre sur un même territoire pourvu qu’ils acceptent la vassalité à l’Empire Ottoman. Chaque peuple en remontant dans son passé trouve de bons arguments pour revendiquer la terre sur laquelle il habite. Lire à ce sujet le livre très intéressant de Jean-Arnault Dérens « Balkans: la crise éditions Gallimard ». Pour stopper toute polémique, de cet état de fait, il résulte une grande confusion, exacerbée par le dysfonctionnement profond d’une société dans laquelle tout sens civique a disparu, car il est assimilé à un comportement communiste. Tirana est l’exemple le plus flagrant de développement anarchique. Cette ville de 700 000 habitants, y compris la conurbation qui englobe quasiment Dürres, à la démographie galopante due à l’exode rural pour cause de misère voit les immeubles pousser comme des champignons. Mais les capacités en eau et électricité ne suivent pas la demande et ne seront pas effectives avant longtemps, parce que les immeubles sont construits sur fonds privés et que les investissements structurants relèvent de fonds publics nationaux ou internationaux.
Parler d’un pays pauvre n’est pas exact, dans la mesure où le prix du mètre carré est conséquent en ville, et tout s’achète en cash, en payant au fur et à mesure de la construction du bâtiment. Les voitures luxueuses sont légion, et même volées, elles ont un coût, car la longue chaîne des compromissions nécessaires pour passer les frontières et falsifier les papiers implique paiement. Ces modes de fonctionnement ne sont pas l’apanage exclusif de ce pays. Cela existe dans tous les pays qui viennent de quitter le communisme, et si l’on y regarde de près nos démocraties occidentales n’ont pas de leçons à donner. Sans citer de nom, chacun de nous aura immédiatement à l’esprit les traits de certains de nos hommes ou femmes en pointe qui ont été ou sont mêlés à des histoires pour le moins scabreuses. Cela me rappelle cette anecdote: tous les matins, un traducteur fait une synthèse des différents articles de la presse albanaise à l’intention de l’ambassadeur de France et de ses collaborateurs. Et ce matin hilarité générale, au lieu de traduire par république bananière, l’interprète a transcrit république en forme de banane.
L’Albanie et l’aspiration européenne
L’Albanie, à l’image particulièrement ternie à l’étranger, outre ses maffieux très violents, est constituée d’une multitude de gens honnêtes et travailleurs, qui pour partie, ayant perdu espoir en leur pays sont partis travailler à l’étranger temporairement ou définitivement, légalement ou illégalement. De ce fait, une proportion non négligeable de l’élite intellectuelle fuit le pays à flot continu depuis dix ans. Tout le développement du pays en souffre gravement. La grande aspiration de l’Albanie consiste en l’intégration euro-atlantique. Ce sera sans doute à terme le moyen de réunir dans la paix les communautés serbe et albanaises. Je mets ces dernières au pluriel, car entre les différents pays des Balkans, Monténégro, Kossovo, Macédoine et Albanie il n’y a pas forcément une convergence de vue totale, mais c’est un autre sujet. Les choses évolueront lentement. J’en veux pour exemple, « les Comitadjis » livre qu’Albert Londres écrivit dans les années 20 au sujet de ces extrémistes croates agissant au sein des différents pays de la région et qui est loin d’être démodé un siècle plus tard.
L’Albanie que je vous ai présentée de façon peut-être partiale et de toute évidence partielle, car il y aurait tant de choses à dire, restera pour moi un pays fascinant. Terre sauvage et mystérieuse, pétrie d’archaïsmes, jetée dans le monde moderne, peuple balkanique, capable du meilleur comme du pire, semblable à ses voisins, qui tous vivent sur les vestiges d’une grandeur passée réelle ou imaginaire. Ce pays je l’ai profondément aimé, bien qu’on puisse en dire tout et son contraire, non parce que je m’y promenais comme un privilégié, mais en bonne partie parce que le peuple albanais m’a appris à redécouvrir un certain nombre de valeurs, que nous avons perdues en Europe de l’Ouest en partie à cause de la suspicion voire la peur que nous inspire notre semblable.
Le sud de l’Albanie, Himara i vietër, combien de fois ne suis-je allé m’asseoir au sommet de la falaise au niveau de la dernière ruine à contempler la mer vide de bateau. La petite baie de Porto Palermo juste à côté avec son vieux fort. Quelles fortes impressions me laissent ces lieux magiques, et l’hiver lorsque les montagnes sont toutes enneigées c’était absolument merveilleux. J’allais souvent chez un vieux franco-albanais à Dhërmi qui était né à Lyon et qui avec la guerre de 40 était resté définitivement bloqué en Albanie. Que d’émotion il faisait passer dans ses récits.
Un jour en pleine période communiste un pêcheur avait trouvé une bouteille en mer avec un message. Bien sûr on lui apporte pour le déchiffrer. Craignant un piège de la part des autorités, car on l’appelait l’étranger, il répond qu’il ne comprenait pas. En réalité il avait bien mémorisé le message. Il s’agissait d’un homme qui avait jeté cette bouteille à la mer du côté de Béziers et qui demandait une réponse de la part du découvreur de la bouteille. Georges laisse donc passer un certain temps, puis craintivement il se renseigne s’il est répréhensible d’écrire à un étranger. Il lui est répondu que si rien n’est hostile au régime il n’y a pas de problème. Donc il a répondu et une amitié s’est établie entre eux Ils se sont rencontrés en Grèce à la tombée du régime. Cet habitant de Béziers a lancé des centaines de bouteilles et il a eu des réponses multiples de tous les pays méditerranéens sauf de l’Albanie, c’était la seule. J’ai eu l’immense joie de faire une fois le facteur et d’apporter triomphalement une missive de Béziers à Georges. L’Albanie c’est aussi des histoires comme celle-là, auxquelles pourrait-on penser seuls les enfants croient.
S’il n’y avait qu’un livre à conseiller: « Guide de l’Albanie » par Gilbert Gardes aux Éditions la Manufacture.
Ce guide de l’Albanie que je préconise donne de très bons et très complets renseignements, même si le nombre d’hôtels s’est nettement accru. Que faut-il voir lorsqu’on passe une semaine en Albanie ou idéalement plus? Les villes de Berat et Girokastra sont très belles. Dans cette dernière en-haut de la ville il y a une pension dans laquelle nous sommes allés plusieurs fois, accueil chaleureux dans un cadre traditionnel et une vue splendide sur la ville et même un petit chemin pas très loin qui permet de monter sur la montagne qui domine le ville mais en été chaleur.
En se rendant de Durrës à Vlora visiter les monastères d’Ardeniça (avant Fier) et Zverneç(nord de Vlora) au bord du lac de Nartës.
La côte entre Vlora et Sarande est magnifique. A Dhërmi monter au petit monastère qui surplombe le village, vue magnifique et peintures jolies. A Vuno descendre par une petite route dans une crique superbe, départ de la route très raide mais après ça va (tout du moins ça allait car cela fait six ans). Au-dessus de Vuno dans la montagne accessible à pied un monastère isolé. Himara, aller visiter Himara e vieter (Himara le vieux). A Porto Palermo visiter le fort turc et si vous prenez le temps jetez une canne de l’embarcadère j’y ai fait de jolies pêches, il suffit de ramasser des piades sur le bord gauche de la jetée. Qeparo le vieux magnifique. A la sortie de Sarande vers Butrint un petit hôtel très sympa dans une petite gorge profonde à gauche de la route, vue sur Corfou de la chambre. Butrint très beau site.
De Sarande monter par la route de Delvine pour aller à Girokaster. Il me semble que la route qui est au sud est en meilleur état. Du col avant de basculer s’arrêter et compter les bunkers, j’en ai décomptés plus de 600 je crois bien. Mais nous n’avons pas fait mieux avec la ligne Maginot ou les Allemands avec le mur de l’Atlantique!!!
Un peu avant Tepelene prendre la route de Korça et aller visiter les monastères de Voskopojë, il y aussi d’autre villages avec des monastères hors du temps mais huit jours c’est court, j’y suis resté trois ans et il y beaucoup de choses que je n’ai pas pris le temps de visiter. Cependant cette région de Voskopojë, et les villages des environs, représente peut-être la région d’Albanie qui m’a le plus touché. Korça musée des icônes. Pogradeç aller faire un petit tour chez le peintre Taso. En direction de LIN à la sortie de Pogradeç l’hôtel San Naomi le long du lac avec ses tables de restaurant sur un ponton, lorsqu’on jette une boule de mie de pain des centaines de poissons arrivent et le soir on s’endort avec le lac sous la fenêtre. Lin un hôtel dans le village, je n’y ai pas dormi mais le site est sympa au bord du lac. Monter au-dessus du village voir les mosaïques romaines, site remarquable et vue magnifique sur tout le lac et sur la ville d’Orhid (jumelles utiles).
Les trajets par la route sont pénibles donc moins on en fait et plus on reste disponible pour visiter et mémoriser, mais je ne vous apprends rien. J’y vais au mois de mai avec pour but principal d’aller rendre visite à des amis dans la montagne du Tomori derrière Berat.
Bonjour ,
nous pensons partir deux semaines en albanie sur les vacances de la toussaint.
Quel temps fait il généralement à cette époque?
Nous sommes plutôt férus d’authenticité, de petites adresses et de découverte. Du genre à fuir les afflues de touristes ! Sans manquer les « immanquables » cependant.
Auriez vous un itinéraire conseillé en deux semaines ? Avec 3 ou 4 point de chute pour loger et justement les immanquables, les endroits à découvrir.
Merci d’avance pour votre aide.
Aurore, Flo, Eden et Maël.
Merci pour votre amour de l’Albanie. J’y suis allée pour la première fois en 1993, en passant la frontière à pied venant de Grèce. J’avais 23 ans, je vivais en Pologne, et l’Albanie était le pays à part, celui que tous ses voisins dénigraient. J’y ai moi aussi rencontré le traducteur d’Ismaël Kadaré. Il nous avait abordés après nous avoir entendu parler français. Ce pays et ce peuple si attachant m’ont profondément marquée par sa gentillesse, sa curiosité et son envie de partage et d’échanges. Puis une rencontre en France avec un Albanais et retour en Albanie avec sa famille en 2016. Beaucoup de changements évidemment, mais un peuple toujours aussi attachant. C’est un pays que je chéris tout particulièrement, ça ne s’explique pas, c’est comme un premier amour.
Excellent article qui répond de plus à ma curiosité (l’Albanie dans les années 70-80 était effectivement comme « grisée » de la carte 🙁