A Tahiti, heureusement qu’il y a des jardins ! Il faut parcourir ce havre de verdure et de paix que sont les jardins de Paofai. Il s’agit de plusieurs hectares entre la place Toata et la place Jacques Chirac.
Des allées dallées de briques colorées, des bancs pour se reposer à l’ombre des cocotiers, de l’herbe bien verte pour s’y allonger ou jouer au ballon, des enclaves pour les petits, des tables et bancs pour faire ses devoirs , lire ou manger, des fare potee d’où contempler l’océan et le trafic des bateaux du port, des fontaines pour rêver en observant les poissons et les nénuphars, des toilettes…
Toutes les constructions sont coiffées de pandanus, les deux locaux techniques sont décorés de tableaux représentant les pirogues doubles et les toilettes indiquées par des portraits de tane (homme) et vahine (femme).
Le jardin tout en longueur est bordé par l’océan et le boulevard Pomare. Tous les bâtiments, les aires de jeux et commodités sont construites en double à l’exception du phare des gardiens qui surveillent 24h sur 24 ce lieu de détente pour petits et grands. Style polynésien pour toutes les constructions.
Heureusement qu’il y a des jardins car le Polynésien fait du bruit et aime le bruit. Depuis quelques semaines l’immeuble où je réside est sous l’emprise d’un forcené du bruit.
Il est devenu une annexe de la classe de percussions du conservatoire de musique de Tipearui. Un homme dans la quarantaine sous curatelle ou tutelle, sévit. D’abord il pousse au maximum le son de sa radio installée sur le balcon pour rendre fou un maximum de locataires. Puis il invite quatre ou cinq zèbres du même acabit que lui pour gueuler en « musique » et honorer Madame Hinano (la bière). Ensuite il a fait l’acquisition d’un ukulélé qu’il accompagne de puissants battements de pieds pour faire encore plus de bruit. Depuis peu, c’est avec un tambour api (nouveau) qu’il rythme la musique de sa radio.
Les locataires quittent un à un les appartements. Je me demande quel locataire supportera le plus longtemps ce vacarme sans se défenestrer, l’assassiner ou aller se jeter dans l’océan. Mais après tout, le bailleur se sert peut-être de cet individu pour libérer rapidement son immeuble et louer ses locaux au conservatoire ? Il est trop risqué d’intervenir, les Polynésiens peuvent être très violents et dangereux.
Du côté de la poste, cela ne s’arrange pas. J’ai posté une lettre à Papeete RP pour Papeari. Distance : 55 km. La lettre a mis dix sept jours (17) pour parcourir le chemin et arriver à son destinataire. Quelqu’un dit mieux ? Pour la Poste métropolitaine, un zéro pointé aussi, une amie m’a envoyé un paquet colissimo depuis le 26 février, nous sommes le 29 mars. Sœur Anne ne vois-tu rien venir ?
Du côté d’Air Tahiti Nui aussi de gros problèmes. Une personne a réservé une place pour partir en métropole enterrer sa mère. Billet et réservation effectués et réglés. Lorsqu’elle s’est présentée à l’aéroport, il n’y avait plus de place sur le vol mais le montant du billet avait bien été débité de son compte bancaire. La compagnie au tiare lui a proposé une place en première classe pour le lendemain ! Si l’on voyage en première classe croit-on qu’on irait plus vite et pourrait rattraper son retard ? Ici tout le monde pleure après les touristes, mais tous les avions d’ATN sont déjà pleins. Le sont-ils de touristes qui retournent chez eux ? Ou les sièges sont-ils occupés par les GP d’Air Tahiti Nui (internationale) et d’Air Tahiti (locale) ? J’oubliais, ici depuis le vendredi 26 mars, vacances scolaires pour trois semaines. Alors bonnes vacances aux scolaires et aux autres.
Te haere nei teie. Nana, mea ma ! (Je m’en vais. Au revoir à vous tous !)
Sabine