Parmi mes rêves de voyage, il y a depuis bien longtemps l’Amérique latine.
En attendant d’y aller peut être un jour, je vous propose une petite balade en Colombie, à Carthagène, ou pour être parfaitement précise à « Carthagène des Indes ». Carthagène. J’aime ce nom pour les couleurs et la chaleur latine qu’il reflète, pour sa douceur à l’oreille, pour le lointain qu’il évoque, pour l’histoire et les histoires qu’il porte, pour les mots de Gabriel Garcia Marquez qu’il murmure …
Construite entre 1575 et 1612,
elle a survécu aux canons du pirate Francis Drake.
Pour l’anecdote, la cartagène, c’est aussi une boisson sucrée, parfumée, aux couleurs d’ambre, assemblée dans le Languedoc par un savant mélange de moût de raisin frais (jus de raisin non fermenté, aussi appelé vin doux) et d’alcool qui titre entre 16 et 22 degrés.
Elle est obtenue par mutage, l’alcool ajouté empêchant toute fermentation et préservant l’arôme et le sucre du raisin.
La cartagène languedocienne s’écrit aussi parfois avec un « h », même si cette orthographe est surprenante, sachant que le mot vient de « quart » (trois quarts de moût pour un quart d’alcool).
Les Carthagène, avec ou sans « h », ne manquent pas. On en retrouve en Espagne, dans la province de Murcie, et au Chili.
Carthagène peut se traduire en Nouvelle Nouvelle Ville, selon sa composition du latin « Carthago Nova » signifiant Nouvelle Carthage, Carthage venant elle même du phénicien Kart-Hadasht ou Qrthdst signifiant Nouvelle Ville.
Carthagène, c’est aussi le nom d’un protocole sur la prévention des risques biotechnologiques relatif à la Convention sur la diversité biologique, plus généralement appelé Protocole de Carthagène sur la biosécurité, a été signé en Colombie le 29 janvier 2000. A ne pas confondre avec la Convention de Carthagène de 1983 pour la protection et la mise en valeur du milieu marin dans la région des Caraïbes.
Carthagène, c’est encore le nom d’un festival international du film, qui a lieu tous les ans à Carthagène (!) fin février, et dont la récompense suprême est le Golden India Catalina.
Mais bon, là je m’égare 😉
En route donc pour la Colombie et Carthagène !
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Au-delà des clichés, la Colombie n’est pas seulement le pays des cartels et des narcotrafiquants.
C’est surtout un pays spectaculaire dont les racines s’étendent du Pacifique à la côte caraïbe.
De l’isthme panaméen à la mystique Amazonie.
Une nation fière, andine et indigène de souche, latine et créole de fait, qui ne demande qu’à être découverte.
Non, une Colombie que l’on redécouvre enfin…
Si Cartagène, joyau classé, est longtemps resté le seul trésor accessible du pays,
d’autres sites majeurs (ici les plages du Parc national de Tayrona) sont à nouveau fréquentables.
un des visages de l’étonnante mosaïque ethnique du pays.
A Carthagène, on croise aussi les Palenqueras, descendantes des esclaves noirs
qui, au XVIIe siècle, érigèrent dans leur fuite des villages fortifiés.
Leur culture a survécu à Palenque de San Basilio,
le dernier de ces villages, classé au patrimoine immatériel de l’Unesco en 2008.
-celui de Bogotá, repensé en 2008, est incontournable–,
Alberto Samudio a redonné son lustre au Théâtre Heredia construit en 1911.
Valorisation du patrimoine, dynamisme culturel…
Peu à peu, la Colombie se réapproprie son image,
menant de nombreuses actions pour vaincre ses démons.
Au premier plan, la place de la Douane, coeur de la Carthagène coloniale.
une Palenquera vend ses fruits sous les arcades.
le temps suspend son vol.
Pour continuer la balade, voici les premiers extraits d’un carnet de voyage à Carthagène
« On chuchote à Cartagène que l’ancien couvent des Clarisses serait hanté… Se pourrait-il que l’âme de l’infortunée Servia Maria de Todos los Angeles vagabonde encore entre ces murs où Gabriel Garcia Marquez « Gabo », d’un coup de pioche dans une crypte funéraire, fit naître De l’amour et autres démons, singulière histoire dont elle est l’héroïne aux longs cheveux de feu ? […]
Mais tandis qu’un impertinent toucan tente une énième fois de chaparder quelques miettes dans nos assiettes, transportés hors du temps dans ce patio luxuriant frangé d’arcades de pierre et de balcons de bois, nous ne pouvons que constater qu’il est aisé de se prêter ici aux supputations les plus romanesques : Cartagène est bien la ville de tous les sortilèges. (La suite est ici)
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