Découvrir la Martinique, j’en rêvais quasiment depuis l’enfance. Je ne saurais dire pourquoi, mais cette île m’a toujours fascinée. La Montagne Pelée, sa faune et sa flore impressionnants, l’ambiance et les modes de vie des insulaires, les plages de carte postale qui donnaient une certaine vision du paradis sur terre. Enfin, j’ai pu admirer ces paysages et je reviens éblouie de mon premier séjour en Martinique. Mais sûrement pas le dernier.
Mon mari m’a fait la surprise de m’offrir comme cadeau d’anniversaire de mariage un vol pour La Martinique. J’avoue qu’en le découvrant, je n’y ai pas cru immédiatement, surtout que je n’ai pas eu le temps de me préparer. Nous embarquions quelques jours plus tard et posions nos valises à Fort de France pour profiter d’une semaine de rêve entre plages paradisiaques, conformes aux cartes postales qui font toujours fantasmer dans les agences de voyage et une nature luxuriante, encore plus belle que je l’imaginais grâce aux divers reportages que je regardais pour voyager par procuration.
Cap sur Fort de France
Faute de temps pour bien s’organiser, nous n’avons pas cherché d’autre alternative à Fort de France comme base pour notre séjour.
Fort de France est la porte d’entrée naturelle pour faire un peu de tourisme culturel, culinaire et sensoriel. Son fort, le joli jardin botanique de Balata, où l’on découvre des espèces de fleurs, de plantes et d’arbres du monde entier et pas uniquement tropicaux. On se promène sur la place de la savane, la grande place de Fort de France, proche de la mer et bordée de palmiers. La statue de l’Impératrice Joséphine ou la bibliothèque Schoelcher apportent la touche historique…
Une balade sur le marché permet de se familiariser rapidement avec les odeurs et les saveurs créoles : les épices (colombo, curry, ….) embaument et laissent une empreinte tenace qu’on retrouvera pendant tout le séjour dans la nourriture sur le poulet, le requin ou dans les boudins. On trouve des stands de fruits tropicaux bien sûr : ananas, bananes, mangues, noix de coco, caramboles, fruits de la passion. Les bâtons de cacao semblent n’attendre que nous et nous invitent à déguster du bon chocolat chaud, tandis que des gousses de vanille exhalent un parfum exceptionnel.
Au bout du marché, un restaurant qui ne paie pas de mine nous a mis directement l’eau à la bouche et nous a plongés dans une ambiance très conviviale et colorée. Nous y avons dégusté de délicieux accras et des boudins antillais, du poulet boucané, des mollusques en tous genres, dont le fricassé de lambris. Ce n’est qu’un avant-goût qui sera renforcé après une visite dans l’une des rhumeries, directement chez l’ambassadeur de l’île à Trois-Rivières, durant laquelle nous avons pris plaisir à découvrir l’histoire et la fabrication du rhum.
Nous ne regrettons pas notre choix de point de chute dans une petite maison d’hôtes où l’accueil réservé nous a donné l’impression de débarquer chez de la famille. Fort de France a été très pratique, en raison de la bonne desserte avec les transports publics et nous avons apprécié l’ambiance. Mais reconnaissons que nous étions surtout motivés par les plages!
Farniente sur les plages paradisiaques de Martinique
On surnomme de la Martinique « fleur des Caraïbes » et il suffit d’une journée pour comprendre que même ce qualificatif ne traduit pas toute la beauté qu’elle impose aux voyageurs.
Vous rêvez de plages de sable fin, de mer turquoise, d’un ciel bleu ensoleillé, de palmiers ? La Martinique est faîte pour vous. On ne va pas se le cacher, les plages étaient pour beaucoup dans l’attrait que j’avais pour découvrir cette île et nous n’avons pas été déçus, même s’il y a eu une petite déception sur l’Anse à l’âne. Mais tout d’abord le coup de coeur : les Salines.
La plage des Salines : la plus belle plage au monde?
Je ne suis pas assez grande voyageuse pour l’affirmer, mais en abordant cette plage des Salines, parmi les plus connues en Martinique, j’ai compris ce que signifiait l’expression de paradis sur terre. C’est vrai que parfois les voyagistes font rêver avec ce genre d’expressions et la réalité n’est pas toujours à la hauteur de la promesse. Mais la plage des Salines a été un coup de coeur.
Cette plage est éblouissante ! Je savais que si j’avais l’occasion d’aller en Martinique un jour, un passage aux Salines s’imposait. Cette plage a quelque chose d’envoûtant. Comme l’affirment les locaux, une fois qu’on l’a connue, plus aucune autre plage ne peut la concurrencer ! Et c’est vrai. Sentir ce sable blanc, certes brûlant sous les pieds, mais si fin et limpide était déjà un pur bonheur. Mais que dire de cette eau turquoise, à la limpidité incroyable.
Contrairement à certains sites qui laissent les constructions pour accueillir les touristes abîmer l’environnement voire le dévaster, ici, le site de la plage des Salines est resté encore merveilleux, et bien protégé, car aucune construction « humaine » ne vient s’y superposer. Il n’y a pas le moindre immeuble pour venir défigurer ce paysage paradisiaque. Ne s’offrent aux voyageurs que la vaste étendue de la plage, les rangées d’arbres et de cocotiers. Au loin, par temps clair, l’horizon dégagé révèle même l’île de Ste Lucie.
L’eau est calme. Aucune vague dangereuse à l’horizon. Aucun aileron de requin pour nous empêcher de profiter de l’eau. Le coin est idéal, juste à la croisée de la mer des Caraïbes et de l’océan atlantique.
La plage est souvent déserte. Bien sûr, si l’on y va en période de vacances scolaires, quelques touristes mais aussi quelques autochtones (quelle chance d’habiter si près de cet endroit !) viennent patauger tout l’après-midi. Mais ceci n’est en rien comparable aux édifiantes plages de la Côte d’Azur où l’on ne voit que des serviettes alignées quasiment les unes sur les autres.
Ici, l’espace existe, on ne marche jamais sur un voisin de serviette, et pas la peine de venir à l’avance pour réserver une place: il y a de la place pour tout le monde et c’est gratuit pour en profiter ! La plage appartient à tout le monde. Certes, il n’y a pas de cafés ou de paillottes et c’est tant mieux, mais les saisonniers passent, glacières au bras, pour proposer des boissons, tandis que d’autres vendeurs essaient plutôt de proposer leurs bracelets de perles en guise de souvenir. Acceptez ! A votre retour, ce bracelet vous rappellera ce magnifique séjour que vous avez passé !
Bref, cette plage des Saines est réellement une invitation au bonheur et à la détente. Les cartes postales semblent tellement fades à côté des Salines ! … Et lorsque vous serez dans votre avion du retour, vous y repenserez, avec un brin de nostalgie…
Les plages des Anses et les mornes typiques
Petite précision de vocabulaire : les mornes sont les sommets des collines qui bordent beaucoup des plages martiniquaises. Au Sud de Fort de France, les Anses sont une série de petites plages qui se succèdent au pied des mornes. Au Sud-ouest, elles sont très petites mais elles deviennent de plus en plus grandes quand on s’en va plein sud vers les salines, Sainte Lucie, et même vers le Marin. Il y a peu ou pas de vagues, ce qui est très agréable, quand on n’est pas très à l’aise dans l’eau. J’avais entendu parler de l’Anse à l’âne, sise sur la commune des Trois Ilets, donc logiquement, nous avons eu envie de la découvrir.
L’Anse à l’âne se situe à une trentaine de kilomètres de Fort de France par la route ou moins de 10 km par voie maritime. Elle est très bien reliée à la préfecture via une navette avec un départ toutes les 30 minutes et une connexion avec l’Anse Mitan.
De l’Anse Mitan, on bénéficie de la belle vue sur la baie de Fort de France, mais depuis l’Anse à l’âne, plus à l’est, la vue est plus décevante. On peut rejoindre l’une et l’autre en 5 min en bateau ou en marchant pendant environ 30 min, ce qui fut notre choix. Il n’existe pas à proprement parler un chemin officiel, bien que la zone soit très touristique. Cela fait son charme, on se retrouve dans les buissons à jouer les randonneurs en tenue de plage! Sur une carte IGN que nous avions achetée par précaution, nous avons repéré un chemin officieux bien raviné, qui ne semblait pas enthousiasmer les foules, puisque nous n’avons quasiment croisé personne jusqu’aux Anses à l’âne.
Pour aller d’une anse à l’autre, il y a environ 5 km par la route en voiture ou 30 min par le sentier. De l’Anse à l’âne la route continue en montant sur le Guillochat, puis redescend sur les Anses suivantes dont l’Anse noire, petite Anse, grande Anse qui font partie de la commune des Anses d’Arlet.
Nous avons eu la chance de découvrir plusieurs Anses : l’Anse Mitan et de la pointe du Bout, un amalgame de résidences touristiques avec quelques rares boutiques. L’Anse à l’âne ressemble un peu à ce résumé, sauf que la plage y est unique. On n’y trouve aussi bien des touristes que des pêcheurs. Les deux pontons donnent une envie de prendre le large, mais en dehors de ça, nous avons été un peu déçus par le paysage environnant.
La plage en soi est jolie, mais autour, on ne peut ignorer les diverses constructions, pas forcément de bon goût. Il n’y a pas grand chose en dehors d’un petit resto appelé le Traiteur. Pas de poste, pas de banque, pas de distributeur automatique. Pas grand chose, en définitive pour un site touristique, si ce n’est une agence immobilière de locations de vacances et une agence de location de voitures. La compétition fait rage pour de nouveaux programmes immobiliers encouragés par la Loi Pons et Girardin sur la défiscalisation. Les panneaux les annonçant viennent ramener brutalement à une réalité moins enchanteresse que les plages devraient l’être.
Nous avons décidé de rejoindre l’arrière du village tout proche, pour emprunter la route et prendre un peu de hauteur, en espérant bénéficier d’une meilleure vue. Mais, même si on se retrouve au milieu des maquis broussailleux, cela ne change guère l’impression mitigée sur le paysage. En dehors des immeubles, on devine quelques maisons plus éloignées, qui semblent accessibles depuis l’Anse Mitan.
En revenant sur la plage qu’on traverse entièrement, nous sommes étonnés de croiser seulement un établissement touristique et un bout de plage pas très enchanteur. Nous quittons l’Anse Mitan vers 10h du matin, mais déjà la chaleur et l’humidité sont très pesants, d’autant que nous avons emprunté une pente bétonisée assez raide.
Nous avons apprécié aussi la plage de l’anse Trabaud qui instantanément nous évoque la chanson de Gainsbourg « sea, sex and sun ». Presque au dessous de chaque palmier, un couple semble plus occupé à s’embrasser qu’à profiter du paysage.
L’Anse Noire, la plage de sable noir volcanique
La Martinique a aussi la particularité de compter plusieurs plages de sable noir en raison de sa nature volcanique et de l’activité régulière de la Pelée. Le sable n’est donc pas toujours blanc comme nous le découvrirons du côté de la plage de Saint Pierre par exemple. Elle est non seulement très belle, mais elle offre une belle vue sur la Montagne Pelée.
De l’Anse Dufour où nous avons apprécié le sable doré tout chaud, nous passons à la réputée Anse Noire, à peine séparée par un promontoire rocheux. C’est avec les Salines, l’une des plages les plus connues des touristes en Martinique. Nous sommes saisis par la beauté des paysages, cet incroyable sable volcanique, le cadre beaucoup plus joli que du côté de l’Anse Mitan, et surtout l’environnement luxuriant, un tantinet sauvage dès qu’on quitte les abords de la plage. On imagine la faune et la flore qui le constituent, mais ce n’est rien par rapport à la magie des fonds marins que nous avons la chance d’admirer lors d’une séance de snorkeling.
Randonnées en Martinique
Dans les Caraïbes, la réputation de la Martinique pour les randonneurs n’est pas à faire. La Martinique offre un large éventail d’expériences entre la Montagne Pelée, la longue Trace des Caps, le sentier Prêcheur Grand rivière, d’un niveau difficile, les Gorges de la Falaise et la Savane des Pétrifications sur le parcours de la Trace des Caps, plus faciles d’accès. D’un niveau intermédiaire, on apprécie la Réserve de la Caravelle ou le Morne Larcher. Nous savions qu’elle comptait de nombreux vestiges de sites précolombiens, un patrimoine finalement assez méconnu des touristes, mais nous devions faire des choix et ce ne fut pas facile.
Nous avons débuté par un tour de la presqu’île de la Caravelle car nous étions curieux de découvrir le paysage de la mangrove, cette forêt littorale qui agit comme interface entre la mer et le domaine terrestre. La mer a quitté cette zone, mais peut y revenir périodiquement et la végétation s’adapte à la situation, puisqu’elle doit supporter l’eau salée. C’est le paradis des crabes. On a poursuivi par une balade au canal de Beauregard, à flan de piton. Il est tristement connu pour avoir été un ancien canal d’esclaves. La vue est superbe, mais si vous avez le vertige mieux vaut éviter!
A l’origine, on devait gravir la Pelée. Impossible d’imaginer un premier séjour en Martinique sans y aller. Mais malheureusement, la météo n’était pas favorable lors des trois jours où nous avons tenté l’expérience. Le guide nous a déconseillé de nous lancer. De gros nuages cachaient en permanence le sommet et faute de visibilité, nous avons préféré renoncer et trouver d’autres activités. A n’en pas douter, on retournera en Martinique !
Le Prêcheur Grand Rivière, l’un des randonnées phares
Bien que nous ayons consacré beaucoup de temps au farniente, nous n’avons pas pu résister à l’appel des randonnées. Nous n’avons pas une âme de randonneurs chevronnés, ni l’habitude de marcher dans un climat aussi chaud et humide. Aussi, nous nous sommes adaptés pour réaliser au moins une partie de la randonnée Le Prêcheur – Grand Rivière, qui exige normalement 6 à 7 h.
Elle se déroule au départ de la Anse Couleuvre en général et est réputée d’un niveau difficile, d’autant qu’il y a un dénivelé de 800 mètres et un trajet de 17 km. Faute de route, un sentier sauvage relie les bourgs côtiers de Le Prêcheur et Grand Rivière. Depuis l’Anse Couleuvre, on passe à travers la forêt pour atteindre l’Anse Levrier puis l’Anse à Voile avant de rejoindre le Morne à Lianes et Ravine des Galets, qui mène à la l’Anse des Galets.
Nous n’avons effectué que la moitié de la randonnée, ce qui était déjà pour nous un exploit sous la chaleur moite dans une impressionnante forêt vierge. Dès le départ, on ressent le dépaysement total, on passe par des anses désertes où l’on peut se reposer, puis on s’enfonce dans la jungle avec des lianes, des figuiers maudits, des matoutous, des mygales.
Prenez beaucoup d’eau, de crème solaire, car le soleil cogne dur. Nous avons rebroussé chemin vers la moitié du circuit, quand nous avons vu la pente raide de 359 m permettant d’atteindre le sommet du Petit Morne. Nous n’avions pas le courage, surtout en sachant que nous étions déjà très fatigués, mais nous avons déjà eu un bel aperçu des journées de randonnées qui peuvent occuper les amateurs pendant une semaine.
La Savane des Pétrifications : entre l’Enfer et le désert
Dans le Sud de l’île, on se croirait presque au milieu d’un paysage désertique digne des déserts de l’ouest américain. La Savane des pétrifications mène des environs de la plage des Salines à la plage de l’anse Trabaud. Avertis par l’organisateur de la randonnée, nous n’oublions pas de nous tartiner de crème solaire, car il n’y a pas d’ombre sur le parcours.
Nous avons emprunté un sentier forestier qui longe l’anse à Prunes, une petite plage déserte bordée d’arbres et de cocotiers. Elle a tout du paradis comme je l’imagine. La vue sur l’Îlet Cabrit est magnifique et vaut à elle seule de faire cette balade. Nous poursuivons vers la Table du Diable, puis le long de la côte, nous renouons avec les paysages de sable, de rocaille parsemés de cactus du côté de l’anse Ecluse et l’anse Braham.
Les plus beaux paysages du sentier se révèlent à nous, entre falaises abruptes, une sorte de plaine où s’agitent des herbes folles. La Pointe de l’Enfer est notre prochaine étape. Un symbole à elle seule. Elle porte bien son nom, quand on découvre comment les vagues se fracassent sur ces rochers et que le sol a revêtu une couleur rouge et ocre. L’objectif suivant est l’anse Trabaud, avec sa promesse de plage de sable blanc et fin. Autant dire qu’après une telle marche, nous apprécions la perspective.
Sur le retour, nous quittons le littoral pour parcourir la plaine, qui a plutôt des airs de désert, tant le sol est aride et par endroit fortement craquelé.
Vous l’aurez compris, nous avons A-D-O-R-E cette semaine en Martinique. Même si le fait de renoncer à la Pelée était un peu frustrant, toutes nos balades et découvertes ont largement compensé. Les plages étaient aussi paradisiaques que sur les cartes postales, et certaines encore plus belles.
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