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Du 4 au 11 Février 1945 eut lieu la conférence dite de Yalta qui réunit, au palais de Livadia en Crimée soviétique, (de gauche à droite sur la photo ci-dessous) les dirigeants de Grande-Bretagne (Winston Churchill), des Etats-Unis (Franklin D. Roosevelt) et d’Union soviétique (Joseph Staline).
Les trois alliés de circonstance s’étaient déjà rencontrés à la conférence de Téhéran du 28 Novembre au 1er Décembre 1943, où ils s’étaient mis d’accord sur le principe du démembrement de l’Allemagne, sur l’annexion de Königsberg par l’Union soviétique et sur le déplacement de la Pologne vers l’ouest. Staline y avait également accepté le principe proposé par Roosevelt de création d’une organisation internationale. Cette dernière décision aboutit à la création de l’Organisation des Nations Unies le 24 Octobre 1945.
Le palais de Livadia, construit en 1911 pour le Tsar Nicolas II, siège de la conférence de Yalta |
A Yalta, les objectifs des « trois grands » sont d’adopter une stratégie commune afin de hâter la fin de la guerre, de régler le sort de l’Europe après la défaite de l’Allemagne nazie et de garantir la stabilité du monde après la victoire. Mais il est important de noter que Staline est en position de force car les armées soviétiques ne sont plus qu’à une centaine de kilomètres de Berlin et que son objectif est de faire entériner un plan de partage de l’Europe en zones d’influences. Par contre Roosevelt, déjà affaibli par la maladie (il décédera deux mois plus tard, le 12 Avril 1945, d’une hémorragie cérébrale), fait preuve de naïveté et de méconnaissance totale des valeurs morales de son interlocuteur soviétique.
Car les trois puissances se sont mises d’accord à Yalta pour laisser aux pays européens libérés le choix de leur destin. Dans la pratique, les territoires « libérés » par l’Armée rouge ne connaîtront pas d’élections libres, et se verront imposer le communisme par Staline. Cet état de fait fut une des causes du déclenchement de la guerre froide.
La salle des réunions plénières |
Mais la situation fut encore pire pour certains Etats, jadis indépendants, dont on ne parla même pas à Yalta. Ce fut le cas pour l’Ukraine, dont l’indépendance entre 1917 et 1922 fut quelque peu agitée et se termina avec la prise de pouvoir des bolcheviques et l’intégration, pour la plus grande partie, à l’URSS créée le 30 Décembre 1922. Ce fut également le cas de la Biélorussie, dont la période d’indépendance avait été encore plus brève : 25 Mars 1918 – 18 Mars 1921. Mais ce fut surtout le cas pour les trois Etats baltes d’Estonie, de Lettonie et de Lituanie, qui avaient signé des traités de paix avec l’Union soviétique, dont l’indépendance avait été reconnue par l’Union soviétique, mais dont le sort avait été scellé le 23 Août 1939 par les protocoles secrets du pacte Molotov – Ribbentrop.
Résistance armée lituanienne |
Les Etats baltes, dont la Fédération de Russie d’aujourd’hui ne reconnaît toujours pas qu’ils aient été occupés, ont bien été les sacrifiés de Yalta. Et leur résistance armée contre l’occupation soviétique, jusque dans les années 50, ne recevra pas le soutien qu’ils auraient pu espérer des occidentaux.
Pour en savoir plus sur le sujet : « Les sacrifiés de Yalta » de Christophe Dolbeau, Lyon, 1988.
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