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Du 15 au 17 juin dernier s’est tenu, comme chaque année depuis 1999, le festival culturel 48 Stunden Neukölln («48 heures de Neukölln»), et ce, vous l’auriez deviné car vous n’êtes pas nés de la dernière pluie, dans le district ouest-berlinois de Charlottenburg Neukölln. Cette manifestation, sous sa forme actuelle, est le résultat de plusieurs initiatives locales lancées dans les années 1990, qui visaient, entre autres, à faire parler de ce quartier réputé «chaud» pour d’autres raisons que la sempiternelle litanie de fléaux sociaux qui en accompagnait alors toute évocation, surtout dans les médias.
Les 48 Heures, c’est l’occasion de visiter des arrières-cours secrètes où travaillent les artistes
Violence, déclassement social, chômage de masse, exclusion, ghettos d’immigrés, perte des repères, délinquance et insécurité… l’ancien quartier ouvrier au sud de Kreuzberg, cul-de-sac de Berlin-Ouest presque abandonné à lui-même, était devenu, après trois décennies passées dos au Mur de Berlin, l’un des secteurs les plus déshérités de la moitié occidentale de la capitale divisée. Et par conséquent, en plus de toutes les difficultés auxquelles devaient faire face les habitants de Neukölln au quotidien, s’est ajoutée la réputation indécrottablement calamiteuse du district, devenu une sorte d’archétype de l’enfer urbain pour les médias teutons et dans la psyché allemande. Ainsi, il y a une vingtaine d’années, lorsque les Neuköllnais se mirent en tête de montrer à la ville et à la nation une image différente de leur quartier, il y avait encore du pain sur la planche avant de le débarrasser de tous les clichés négatifs qui lui collent au crépi, plus tenaces que les graffitis qui recouvrent ses façades Belle Époque.
Une bien curieuse procession musicale défile sur la Reuterstraße
Entre-temps, la gentrification est passée par là. Elle a transformé l’ancien coupe-gorge qu’était la moitié nord de Neukölln en centre névralgique de la création artistique à Berlin. Logiquement, le modeste festival de quartier a pris une ampleur considérable. Lors de la première édition, une centaine d’événements étaient présentés au public dans 25 salles. En 2012, pas moins de 340 salles et ateliers divers ont ouvert leurs portes, et ont accueilli environ 600 expositions et autres événements. C’est presque trop pour deux jours! Cerise sur le gâteau: toutes ces expos étaient entièrement gratuites.
Une installation sur la Jonasstraße
Le site vivreaberlin.com explique que «le principe du festival est de laisser s’exprimer tout artiste, professionnel ou amateur, sans l’astreindre à aucune règle (aucun jury ne décide qui est autorisé ou pas à s’y produire, selon le principe qu’il n’existe pas d’art “mauvais”)». Je trouve cette position très noble et idéaliste, mais il faut avouer que malgré ce principe généreux, il nous arrive comme toujours de faire face à des créations qui laissent le public en proie à la plus grande perplexité quant à un quelconque message que l’artiste voudrait véhiculer. Une vidéo alliant, avec hardiesse, anatomie et botanique, m’a laissé coi.
Une oeuvre vidéo dans une cellule de l’ancienne prison de la Schönstedtstraße. Oui, c’est bien ce que vous voyez: un plant de tomate qui pousse dans un cul. Il n’y avait aucune explication.
Mais malgré ces quelques couacs, de simples malentendus sans doute, fruits du génie de quelque créateur incompris, l’expérience est globalement amusante et intéressante. Tout un quartier ouvre ses portes aux quatre vents et invite les visiteurs à le découvrir de l’intérieur. L’ancienne prison de la Schönstedtstraße, par exemple, est habituellement fermée au public. Or, en ce weekend artistique de juin, elle s’est transformée en galerie géante, ouverte à tous et gratuite, où chaque cellule abritait une œuvre différente.
Malgré la légèreté des œuvres exposées, créations d’artistes probablement jeunes, il n’y avait aucun doute à se faire sur la nature du lieu et sur son histoire.
Une fois sortis de l’ancienne prison, et de son ambiance curieusement oppressante et ludique à la fois, nous poursuivîmes tranquillement notre exploration du quartier et de ses galeries, sans but précis, au petit bonheur. C’est une manière sympathique de profiter des 48 Heures de Neukölln, mais je crois qu’il est plus judicieux de se préparer à l’avance et d’avoir fait une sélection au préalable, car il est difficile de voir le meilleur de 600 expos en un après-midi sans même savoir par quel bout commencer!
Je termine en photos ce billet un peu court, en espérant vous proposer quelque chose de mieux l’an prochain. À très bientôt.
XOXO
Votre dévoué chroniqueur.
Il n’y a pas d’art ici, mais une joli cour fleurie qui fait bien envie.
Cette expo de la Reuterstraße met l’accent sur l’augmentation du coût du mètre carré dans le quartier.
Ancienne prison: « Des chiffres et des lettres » sans les voyelles, c’est un peu lourdingue
Moulages de mains…
… sur la Jonasstraße
Installation sur la Jonasstraße découverte grâce à Mr Bonsoir.