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Bohdan Khmelnytsky, Prosper Mérimée, Raymond Schmittlein et la Lituanie

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L’anniversaire de la naissance de Bohdan Khmelnytskyï (27 Décembre 1595) me donne le prétexte d’une digression comme je les aime !
Bohdan Zynoviy Mykhailovych Khmelnytsky  (Богдан Зиновій Михайлович Хмельницький – 1595 – 1657) a été Hetman des Cosaques Zaporogues (гетьман), c’est-à-dire chef suprême ukrainien, au milieu du XVIIe siècle. Bohdan Khmelnytsky fut l’homme qui conduisit, à partir de 1648, la plus grande révolte des Cosaques d’Ukraine contre la domination polonaise (Par l’Union de Lublin, en 1569, la région de l’actuelle Ukraine était passée de la domination lituanienne à la domination polonaise).

Bohdan Khmelnytsky

C’est un euphémisme de dire que Prosper Mérimée (1803 – 1870), lui, est un personnage à multiples facettes. Esprit libéral, connu comme nouvelliste brillant, la Monarchie de Juillet (1830) lancera sa carrière, et il deviendra parallèlement en 1834 inspecteur général des monuments historiques. En 1845, il publie « Carmen », qui aura un succès modeste mais qui sera popularisée par l’opéra éponyme de Bizet en 1875. Ayant appris le Russe à partir de 1848, il est l’un des premiers à s’intéresser à la littérature russe et traduira Pouchkine, puis Tourgueniev. A partir de 1851, il alterne traductions et études historiques sur la Russie.
C’est en Juin 1854 que paraît, dans le Moniteur Universel, « Les Cosaques de l’Ukraine et leurs derniers atamans ». La seconde étude de Mérimée sur les Cosaques d’Ukraine est consacrée à Bohdan Khmelnytsky mais est titrée à la polonaise « Bogdan Chmielnicki ». Il s’agit en fait d’une adaptation d’un texte d’un historien ukrainien, Nicolas Kostomarov, publié en 1857 à Saint-Pétersbourg. Le texte de Mérimée sera publié dans le Journal des Savants de Janvier à Juillet 1863, puis publié sous forme de livre, avec l’ajout d’un article sur Stenka Razine, chef des Cosaques du Don, en 1865. (« Bogdan Chmielnicki », de Prosper Mérimée, fac-similé de l’édition originale (1865), éditions L’Harmattan, 2007).
En 1868, Mérimée publie « Lokis » qui sera sa dernière nouvelle. Elle s’inspire d’une légende lituanienne, centrée sur le héros fruit du viol de sa mère par un ours (lokys en Lituanien). L’idée de cette nouvelle serait venue à Mérimée parce qu’il aurait eu en main une grammaire lituanienne. Mais, contrairement à ce qu’ont écrit certains (à commencer par Wikipedia), Mérimée n’est jamais venu en Lituanie.
Enfin, en 1949, Raymond Schmittlein (1904 – 1974) publie « Lokis, la dernière nouvelle de Prosper Mérimée », précédé d’une étude de la genèse du livre et des ses sources, abondé en troisième partie d’éclaircissements sur le texte.


Raymond Schmittlein

Premier lecteur Français à l’Université de Kaunas à partir de 1934, Raymond Schmittlein, agrégé d’Allemand, devint un des principaux médiateurs culturels entre la France et la Lituanie à la fin des années 1930. Il organisa une série d’événements à l’occasion du 125e anniversaire du passage de Napoléon en Lituanie (1937), notamment une exposition placée directement sous le patronage du Président de la République française. (Le bicentenaire sera-t-il à la hauteur ?). Il sera par la suite, de l’été 1938 à Décembre 1939, Directeur de l’Institut français et du Lycée français de Riga. (Pour plus de détails, voir http://www.cahiers-lituaniens.org/Schmittlein.htm).

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