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Cañons du Tassili n’Ajjer : le plateau d’Iltélouéten

Pendant la montée de l'akba d'Assakao

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tamrit2tamrit3Près d’Iltélouéten se trouve ce que je considère comme une curiosité géologique : un plateau de grès, le plateau d’Iltélouéten, dans les Cañons du Tassili n’Ajjer.

On monte sur ce plateau par un dénivelé à peine marqué (une vingtaine de mètres peut-être), mais qu’on est obligé de franchir par une escalade très facile. Une fois arrivé sur ce plateau, on retrouve du sable entre des blocs de grès constituant un labyrinthe : en fait le même paysage qu’avant d’être sur le plateau. Du coup on peut se demander si ce plateau existe vraiment

 

Pourtant nous sommes montés et descendus de ce plateau deux fois, par des itinéraires différents, mais à chaque fois le dénivelé était marqué et l’itinéraire un peu alpin. En tout cas, plateau ou pas, voici deux photos prises sur ce plateau, la seconde depuis un piton rocheux que nous avions escaladé. Le plateau renferme aussi des peintures rupestres, mais moins intéressantes que la précédente.

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Encore quelques paysages un peu similaires le lendemain matin. J’ai pas contre énormément de mal à les localiser dans Google Earth. Nous avons ensuite traversé une zone complètement dénudée, un passage un peu fastidieux dans ce trek.

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Nous avons ensuite atteint l’oued Tarrent-tin-Essa qui est l’oued qui arrose (si j’ose dire) Djanet. Nous devions dorénavant cheminer sur la rive gauche de cet oued, après les cinq premiers jours passés sur sa rive droite. Ourzarane, notre guide touareg, non dépourvu d’un certain sens du théâtre, s’est arrangé pour nous faire déboucher brusquement, sans crier gare, sur la magnifique guelta de Tiniss située dans le lit de l’oued. Il faut dire que des pluies assez exceptionnelles étaient tombées dans la région les mois précédent, et cette guelta était très en eau.

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Un peu plus loin, sur la rive de l’oued, nous avons rencontré ce vaste tumulus circulaire. On ne sait de quelle époque il date (plusieurs milliers d’années). J’ai réussi (non sans peine) à le localiser dans Google EarthLe tumulus de l'oued Tarrent-tin-Essa dans Google Earth. Nous rencontrerons, au cours de ce trek, une autre construction similaire.

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Tumulus préhistorique près de l'oued Tarrent-tin-Essa, le 9 mars

Nous avons entamé le lendemain la montée (en deux jours) sur le plateau des Ajjer. Cette montée, empruntant l’akba d’Assakao, suit en fait le tracé d’une ancienne piste pour 4 × 4 datant de la colonisation. Œuvre héroïque de légionnaires réalisée à la seule force de leurs bras, véritable exploit dans un terrain particulièrement accidenté, cette piste permettait de relier Djanet à Ghat en traversant tout le plateau. Mais l’Algérie indépendante n’a pas juté utile d’entretenir cet itinéraire : Ghat (autrefois sous domination française) est en effet maintenant située en Libye. Il a sans doute suffi de quelques orages et d’une ou deux crues de l’oued, pour faire disparaître totalement la piste en certains endroits et rendre l’itinéraire parfaitement impraticable pour les véhicules — bien qu’à côté de cela la route soit restée intacte sur des dizaines de kilomètres, dès lors que le terrain est moins accidenté. Heureusement les chameaux passent sans trop de problèmes, et cette absence d’entretien permet de préserver les trésors du plateau des Ajjer, de l’invasion de hordes de touristes en sandales !

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Nous avons rejoint le camp de Tin Afazou pour l’heure du déjeuner ; l’après-midi devait en effet être consacré à la visite d’un des lieux les plus spectaculaires de ce trek, le cañon de Talouhaouat. Cañon qui débute par cette petite guelta dont je n’ai pas noté le

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Petite guelta à l'entrée du cañon de Talahouat, le 10 mars 2006

Ensuite le cañon s’enfonce petit à petit, ses berges, très escapées, deviennent de plus en plus hautes, jusqu’à atteindre une centaine de mètres environ ! Le tout pour une largeur d’à peine quelques mètres. Le fond du cañon est sableux mais très accidenté, au point qu’on ne sait pas toujours dans quelle direction l’eau est censée s’écouler… Quoi qu’il en soit les crues ici doivent être violentes, eu égard aux restes de branchages que l’on peut apercevoir, laissés par les flots à bonne hauteur et accrochés aux parois.

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Progression dans les gorges de Talahouat, le 10 mars 2006

Le cañon de Talahouat se termine brusquement par un éboulis infranchissable. Mais il faut absolument prendre la peine d’escalader en partie ce dernier pour aller voir ce qu’il y a derrière : cette guelta permanente, opportunément éclairée par les rayons du soleil couchant. Le clou du spectacle !

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Guelta permanente au fond du cañon de Talahouat, le 10 mars 2006

Mais il semblerait que ce cañon, pour extraordinaire qu’il soit, n’est rien à côté d’autres trésors méconnus que recèlerait la région. J’ai entendu dire (par un organisateur de voyages toulousain qui m’a un soir téléphoné chez moi pour me parler du Tassili) qu’il existerait une gorge, immergée sur plusieurs kilomètres et ce en permanence, qu’on ne pourrait parcourir qu’en bateau ! Le tout en plein désert ! À peine croyable mais vrai. J’attends en tout cas de la voir apparaître sur un catalogue.

En tout cas, que ce soit à propos de ce cañon de Talahouat, de celui de Tamrit ou des cyprès millénaires de ce même oued Tamrit, ce voyage est un de ceux qui aura suscité le plus de réactions et d’échanges avec des internautes. Et ce, avant même que j’en aie publié la description sur ce site !

Le lendemain, montée pour de bon sur le plateau des Ajjer (300 m de dénivelé à peine !), empruntant ce très spectaculaire passage que constitue l’akba d’Assakao. En fait, une gorge montant en pente douce, et aux parois à pic. Plus guère de trace de la route coloniale ici, mais un sentier muletier facile à parcourir, pour nous en tout cas (c’est beaucoup moins évident pour les chameaux !).

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Pendant la montée de l'akba d'Assakao

Aucun autre touriste dans ce lieu pourtant exceptionnel. Nous avons tout de même rencontré une autre caravane, cheminant en sens inverse : il semble bien qu’il s’agissait de contrebandiers commerçant avec la Libye. Les Touareg qui la conduisaient nous ont en tout cas salués très amicalement.

Le sentier quitte brusquement la gorge pour grimper en lacets sur l’un de ses flancs : le seul endroit en fait dépourvu de barre rocheuse. Réflexion faite, ça semble un miracle qu’on puisse accéder si facilement à ce plateau ! Arrivés en haut, nous nous rendons sur les restes d’un fort (poste d’observation militaire du temps de la colonisation, mais totalement abandonné aujourd’hui). La vue qui porte jusqu’à l’erg d’Admer (on peut en deviner la couleur claire des dunes à l’horizon, sur la première photo) est absolument exceptionnelle.

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La suite nous a fait un temps regretter d’être montés sur le plateau : pendant quelques kilomètres, un paysage désespérément plat et intégralement minéral (certes j’aime le minéral, mais bon…). Ce n’est qu’après une heure de marche environ que sont à nouveau apparus les premiers reliefs de grès, au niveau de l’oued Amazak où l’on trouve quelques peintures rupestres (d’époque ptolémaïque pour certaines d’entre elles, mais on remarquera aussi des tifinar).

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Et là, le paysage a changé brusquement. Nous avons abordé ces forêts de grès caractéristiques du plateau des Ajjer, véritables labyrinthes s’étendant sur des dizaines de kilomètres. Les guides touareg (dont le nôtre, Ouarzarane) se targuent d’en connaître les moindres recoins. Pour nous autres, pâles occidentaux, il y a intérêt à rester groupés…

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Nous avons rencontré deux gueltas dans les parages, celle de Tihoutam et celle d’In Legga (ci-dessous), un assez vaste plan d’eau situé au pied d’une falaise sur laquelle on peut distinguer la trace d’une cascade.

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La grande guelta d'In Legga, le 11 mars 2006

Ces deux gueltas étaient situées tout près de notre camp (à Tihent Maroualine), mais notre guide européen, gauchiste inflexible tendance khmer vert, nous avait formellement interdit d’en puiser l’eau pour faire notre toilette. De ce fait ce voyage est le seul où je ne me suis pas du tout lavé pendant quinze jours : moi ça ne me dérange pas plus que ça, mais je sais que plus d’un (ou plutôt plus d’une !) serait rebuté(e) par une telle perspective…

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