Stori Komin à Malo Grablje : authentique Konoba sur l’île de Hvar

L’adresse est surtout appréciée en soirée pour le dîner, entre juin et septembre. On profite d’une jolie terrasse avec vue imprenable sur les toits et sur le canyon voisin avec ses massifs rocheux.

Berti Tudor : le goût du partage et des bonnes choses

Choisir Stori Komin, c’est pas seulement aller dans un restaurant comme un autre, si bon soit-il. C’est partir à la rencontre d’une personnalité pittoresque : Berti Tudor. Il est l’âme du lieu, l’artisan de petits plats qu’il cuisine sous les yeux des visiteurs dans une cuisine comme à la maison. Son hospitalité sans faille se retrouve autour du verre de bienvenu qu’il partage avec un sourire solaire et un plaisir indescriptible à échanger sur sa façon de vivre et d’entretenir l’héritage d’une île de Hvar quasi disparue.

Berti Tudor officie derrière les fourneaux pour préparer tous les plats typiques dalmates devant les yeux des convives : tout est cuit dans la cheminée, du brudet aux poissons frais à la peka de viande ou de poulpe, en passant par les prsut fumés qui sèchent dans la salle à manger. Ici aussi on produit le vin local comme dans la tradition, qui est conservé dans la cave.

Respirer la sérénité, la simplicité et la convivialité

S’attabler pour boire un verre de vin ou pour savourer cette cuisine dalmate simple et conviviale devient une évidence, quand on a franchi les premières impressions de débarquer dans un coin isolé où les maisons abandonnées semblent être les seules attractions.

La famille de Berti Tudor transforme l’étape en moment de partage et de découverte de ces spécialités qui n’ont rien à voir avec celles qu’on peut manger aux restaurants. Certes, sur le papier ce sont les mêmes, mais en terme de façon de faire, de dolce vita dalmate, c’est une toute autre expérience.

Sur toutes les îles en Croatie qu’elles soient petites ou plus grandes, le poisson est la base de la nourriture du quotidien. Les petits pêcheurs sortent en mer presque tous les jours pour approvisionner les habitants, qui cultivent leurs jardins, leurs vergers, éventuellement leurs vignes pour produire leurs vins et leurs liqueurs. Autant dire que les poissons sont extra frais et que la préparation de la « vraie » soupe de poisson dalmate est un rituel, comme peuvent l’être la salade de anchois marinés ou de poulpe à l’huile. Rien à voir avec certaines soupes peu ragoutantes qu’on sert dans les restaurants de zones touristiques, où l’on se demande ce qui les compose.

Il faut le savoir, – car la première fois où j’ai consommé un brudet par curiosité, je l’ignorais et j’avoue que ça m’avait laissé songeuse – : il n’y a pas de bon brudet sans tête de poisson! Et tout connaisseur sera ravi d’en hériter et de la curer pour y trouver une chair au goût très particulier.

Chez Berti, tout est fait dans les règles de l’art : les gros morceaux de poissons cohabitent avec les petits poissons conservés entiers. Tous cuisent ensemble dans une grande marmite où l’on ajoute de l’huile d’olive (produite maison, une merveille), de l’ail, du sel et du poivre et de la tomate et recouvre le tout d’eau avant de le laisser mijoter à feu doux et d’y ajouter du vinaigre après 5 min de cuisson. On peut y ajouter un bouquet garni, ou quelques herbes avec du persil et si on veut en faire un plat complet, on l’agrémente de pommes de terre qui cuisent en même temps que le poisson.

D’ailleurs, même moi qui n’aime pas le poisson, je ne peux m’empêcher de débuter le repas avec cette version du brudet. Vous aurez peut-être l’occasion de la comparer aussi à la soupe préparée en grande quantité lors de la nuit du poisson sur l’île de Vis ou lors de la fête de Sali sur l’île de Dugi Otok.