Quand on évoque la Croatie, on pense inévitablement à la superbe façade maritime entre l’Istrie et la Dalmatie et à ses villes historiques de caractère antiques et médiavales Split, Dubrovnik, Trogir, Zadar, Rovinj, Pula entre autres. On s’imagine des vacances farniente ou plus actives, en profitant des joies de la mer Adriatique avec ses eaux cristallines propices au snorkeling, des balades en bateau, des impressions de lagons pour des baignades paradisiaques et de nombreuses plages ou criques plus sauvages, voire des perles cachées. On est impressionné par la multitude de destinations possibles, au point de ne pas savoir que voir et que faire lors d’un séjour en Croatie surtout si c’est une première approche. En prime, une foule d’îles offrent autant d’occasions d’escapades pour quitter le littoral pendant quelques heures ou jours, entre deux visites culturelles dans des villes au riche patrimoine historique et des villages plus pittoresques. Et que dire des nombreux parcs naturels et nationaux ? Car il y a aussi une autre Croatie moins touristique et parfois même presque confidentielle, tout aussi belle et stimulante. Idéale pour les amateurs de randonnées débutants ou initiés. Et elle ne se limite pas aux parcs emblématiques de Plitvice ou Krka.
Le Velebit, la meilleure portée d’entrée de la Via Dinarica en Croatie
La Croatie des parcs nationaux réserve un éventail passionnant et impressionnant d’environnements naturels avec une richesse et une variété de faunes et flores et de paysages très préservés et marqués par le défilé des montagnes des Alpes dinariques.
La Croatie est dotée de quelques voies de treks parmi les plus célèbres des Balkans et de l’Europe centrale. Outre la Via Adriatica, sur la frange maritime bordée par les montagnes depuis Rijeka jusqu’à Dubrovnik, la Via Dinarica, voie de trek la plus importante des Balkans de l’ouest, en est la meilleure illustration. Elle étire ses trois voies de treks et de hikking. La voie blanche, la plus délicate et exigeante en terme de difficultés, est au contact des massifs karstiques aux reliefs escarpés et des successions des plus hauts pics dépassant les 2000 et 3000 m. Elle a été créée en 2010 et inspirée par la montagne Dinara, qui abrite le point cuminant du pays et répond à beaucoup d’envies et d’objectifs. La route bleue est tournée vers les expériences insulaires et maritimes, en alliant randonnée, kayak des mers, rafting et canyoning de rivière, vélo et mountain biking. La voie verte, au départ de la Slovénie, va traverser le Gorki Kotar, ses forêts de conifères et de hêtres, ses plaines et montagnes verdoyantes, avant de rejoindre la Serbie et le Kosovo.
Compte tenu de ses 5000 km, il est impossible d’envisager une exploration en quelques jours. Et même des mois ou des années n’y suffiraient pas, puisque la Via Dinaria s’étend de la Slovénie jusqu’à l’Albanie avec autant de facettes, de pics et des massifs à défier et d’espaces non touristiques à découvrir de l’intérieur pour reconnecter à l’essentiel et partir à la rencontre des populations locales, de leurs modes de vie et de leurs traditions. Ces expériences devraient satisfaire les voyageurs et randonneurs les plus exigeants. A commencer en Croatie par l’ensemble des attractions du parc Velebit au centre du pays, qui recèle entre autres le parc national le plus fameux et spectaculaire des lacs de Plitvice. Mais pas seulement.
Le parc du Velebit est un vaste espace qui se partage entre plusieurs régions : la Lika, la Primorje Gorski Kotar, la Lika et la Dalmatie du nord. C’est donc une zone extrêmement stratégique pour ne jamais trop quitter la proximité de l’Adriatique si on veut aussi profiter de la mer et coupler son séjour avec des randonnées de montagne plus ambitieuses et la visite approfondie du parc de Plitvice, qui peut servir de mise en jambe ou de clou du spectacle. Il comporte plusieurs parcs nationaux : Plitvice, l’attraction touristique majeure, qui accueille plus de 1,5 millions de touristes chaque année et deux beaucoup plus méconnus : Paklenica qui sur sa zone du parc national représente 95 km2 et plus de 150 km de sentiers et et jusqu’à 360 itinéraires et Velebit Nord, Sjeverni Velebit, créée en 1999, dont l’altitude se situe entre 518 et 1676 m et le point culminant est le mont Veliki Zavižan.
Quand et comment y aller ?
Le principal avantage du Velebit est que cette zone autour des massifs est accessible facilement quand on vient en voiture depuis la France ou la Belgique, la Suisse, puisque c’est l’une des premières qu’on trouvera sur le chemin. En venant en avion, vous aurez plusieurs options : toute l’année depuis Zagreb, qui propose en général des vols assez économiques et entre avril et octobre depuis Zadar, Rijeka, et éventuellement Split. Depuis Split, par l’autoroute, vous serez à environ 2h de votre premier objectif de Paklenica avant de rejoindre Plitvice, environ 1h30-2h après, en passant par Velebit nord et les canyons de Zrmanja et Krupa. Rien ne vous empêche donc d’arriver à Split et de repartir aussi de Zagreb pour ouvrir vos horizons lors de votre séjour si vous ne voulez pas tout centrer sur les randonnées.
La meilleure période pour s’attaquer au Velebit est le printemps, entre mi et fin avril, et jusqu’à mi juin, ou la fin de l’été jusqu’à l’entrée de l’automne, entre septembre et début octobre. Au début du printemps, les risques de pluviosité ou même de dernières neiges sont importants, donc mieux vaut privilégier Mai qui est un peu plus sûr, et encore mieux début Juin, même si cela signifie que les prix des entrées des parcs seront plus onéreux. Car oui, en Croatie, tous les parcs sont payants et ces revenus sont investis dans l’entretien, la préservation, les aménagements afin d’en garantir l’accessibilité pour le plus grand nombre.
Les équipements à prévoir pour un séjour en randonnée en Croatie
Tout dépend bien sûr de vos objectifs et types de treks que vous allez entreprendre, mais la réflexion sur les chaussures s’impose pour les parcs de montagne, qui exigent de gravir quelques pics de plus de 1700 m. Quelle que soit la saison, prévoyez des chaussures de randonnées résistantes, imperméables, bien adhérantes, robustes et idéalement respirantes. Plutôt que les chaussures basses, optez pour des chaussures intermédiaires, semi montantes. Goretex et Merell sont des références et peut-être considérées comme les meilleures marques de chaussures de randonnée pour prévoir un long voyage avec une variété d’efforts et de terrains.
Le rapport aux chaussures est tout à fait personnel, car chacun a ses attentes et ses priorités et surtout sa conception du confort pour pouvoir améliorer les expériences dans la nature et surtout quand il s’agit de milieux montagneux. Plus souples et légères ou plus rigides ce qui renvoie une impression de meilleure robustesse ? Basses, moyennes ou hautes ? Compte tenu des espaces suggérés dans cet article, on recommande des modèles intermédiaires avec dans l’idéal une traction exceptionnelle sur tous types de terrains offrant une excellente stabilité et une protection maximale contre certains éléments, éventuellement la pluie ou la boue. En tant que femme, la légèreté est pour moi un élément important, car je n’aime pas avoir l’impression que mes pieds pèsent, alors qu’au fur et à mesure des efforts, ils deviennent déjà plus lourds. La respirabilité est essentielle, surtout pour mes pieds qui transpirent énormément et sont assez secs donc souffrent rapidement des frottements répétés et des ampoules. La protection contre l’humidité et l’adhérence sont aussi des critères importants.
Aujourd’hui, la tendance s’oriente aussi vers les produits éco-responsables et Merrell l’applique à tous ses produits. Les matériaux recyclés, la membrane Gore-Tex, les tiges qualitatives, la plaque Lightweight FlexPlate, les crampons très résistants et bien adhérents, la doublure en mesh, la semelle intermédiaire en EVA et la semelle extérieure en caoutchouc concilient respect de l’environnement et adaptation à toutes les conditions climatiques et à la variabilité des terrains sur de longues distances. Merell a l’avantage de présenter un excellent rapport qualité prix et d’offrir une gamme de produits pour tous les randonneurs depuis les débutants jusqu’aux plus expérimentés, en privilégiant le confort et la durabilité, ce qui garantit un investissement pour de nombreuses occasions. Elles s’adaptent facilement à tous types de sentiers et terrains et conviennent à l’essentiel des environnements dans lesquels vous devriez évoluer sur la Via Dinarica.
La marque française Salomon se caractérise par son sens de l’innovation pour allier durabilité, légèreté et adaptation aux terrains les plus techniques sans renoncer au style élégant, mais on trouve également des versions très robustes en cuir solide et résistant quasiment à toute épreuve. Millet, également française, justifie sa renommée en matière de chaussures de montagne en pariant sur ses innovations techniques et la sélection des matériaux haut de gamme qui assurent une durabilité très longue, une adaptabilité et des performances maximales.
La Sportiva s’avère une alternative intéressante pour Velebit ou Paklenica, bien que les objectifs ici n’incluent pas de l’alpinisme de haut niveau, alors que la marque est surtout envisagée pour la très haute montagne et des conditions très difficiles ou des terrains accidentés.
Hokka se distingue avec des paires ultra confortables des semelles épaisses et très résistantes, avec amortisseurs d’exception et une conception réduisant la sensation de fatigue lors de longues randonnées difficiles. Vous devriez aussi apprécier les chaussures Lowa, créées en Bavière et fabriquées Europe de l’Est, qui cultivent le classicisme du cuir et l’exigence de super robustesse.
Outre les chaussures outdoor, des guêtres imperméables et respirantes peuvent s’avérer judicieuses dans les zones où vous serez exposé à des cours d’eau ou des ruisseaux, comme à Paklenica et Krupa.
Concernant les bâtons de randonnée, l’investissement s’impose pour Paklenica et Velebit principalement, mais ils seront aussi utiles dans les sentiers forestiers de Plitvice et sur les bords de la rivière Krupa. Mieux vaut envisager des bâtons légers, pliables et télescopiques pour ne pas trop les subir dans des zones où ils ne sont pas indispensables. Des bâtons en carbone s’avèreront les plus légers, mais probablement plus fragiles pour affronter les zones plus accidentées et escarpées. Si votre budget le permet, car ce sont les plus coûteux, investissez dans des bâtons ultra légers et de petite taille avec un pliage à clip plutôt qu’un pliage en Z ou à vis, et des poignées en caoutchouc ou en liège et surtout pas en plastique (peu durable), répondront aux exigences du terrain, de durabilité pour amortir le prix. Ils témoigneront d’une excellente praticité pour garantir la facilité de rangement, de pliage et leur déploiement en toutes circonstances.
Qui dit randonnée dit sac un sac à dos … Idéalement, un sac en toile à la fois résistant et léger d’au moins 15 L sera pratique. Optez pour un sac muni de pochettes de rangement et équipé de protection matelassées pour parer les éventuels chocs que pourraient subir les équipements surtout si vous transportez portable, tablette ou ordinateur et appareils photos.
En matière de vêtements, il est judicieux d’embarquer un peu de tout, pantalon souple, imperméable, coupe vent, casquette, polaire si vous y allez au début du printemps ou de l’automne, quand la température fraîchit et s’avère même froide le matin. On n’oublie pas le maillot vu qu’on peut se baigner dans les rivières nombreuses irriguant la Dalmatie du nord, la Lika et le Gorski Kotar.
Programme d’une semaine au coeur du Velebit et de ses joyaux méconnus
Pour l’organisation pratique, nous conseillons une arrivée à Zadar, même si Zagreb, Rijeka ou Split restent envisageables. Zadar est à portée de toutes les destinations recommandées, mais mieux vaut choisir la dynamique road trip pour limiter les déplacements, alors que certaines randonnées sont longues et fatiguantes. Changer d’hébergement régulièrement est donc préférable.
Vous pouvez choisir une base de deux ou trois jours côté mer, vers Zadar donc, et une dans les terres en Lika par exemple du côté d’Otocac, qui présente l’avantage d’être à mi chemin de tous les objectifs : Velebit nord, Plitvice, Lovke et Zeleni vir à 1h – 1h15 environ. Vous pouvez aussi privilégier la proximité de Plitvice du côté de Korenica.
Le niveau de sportivité exigé pour ce programme est modéré. Il faut néanmoins avoir une très bonne condition physique pour enchaîner certaines difficultés et aimer les programmes multiactivités. Si toutefois vous n’aimez pas le rafting ou le kayak, vous trouverez sans mal des alternatives de balades et randonnées.
jOUR 1
Paklenica : une approche en douceur sur le sentier pédagogique
Sur la base d’une arrivée à Zadar ou Split. Prenez la direction de Starigrad Paklenica à 45 km de Zadar pour débuter par le plus maritime des parcs de montagne en Dalmatie, puisqu’il a les pieds dans l’eau et dévoile une zone de végétation typiquement méditerranéenne qui correspond au milieu influencé par le climat de l’Adriatique.
Pour certains, Paklenica est associé au souvenir d’une série de westerns allemands des années 60-70 tournés dans cet environnement, alors qu’on était supposé être dans l’Ouest américain. Mais cette connotation liée aux Indiens est restée autour du parc national, considéré désormais comme l’univers de Winnetou. L’Indien Appache Winnetou , né sous la plume du romancier allemand Karl May , est resté dans les mémoires et beaucoup d’Allemands semblent y venir en pèlerinage pour communiquer leur passion à leurs enfants.
De l’aveu de beaucoup de randonneurs, Paklenica n’est pas le plus photogénique et il n’attire pas toujours grâce aux photos qu’on en présente, mais en terme de possibibilités d’expériences, c’est l’un des plus variés et riches, car on peut aussi s’y adonner à l’escalade, à l’alpinisme, et à des randonnées de divers niveaux.
Pour une première approche du grand canyon, on peut s’essayer à la randonnée courte de 2h30-3h pour rejoindre la grotte Manita Pec. Le canyon de Mala Paklenica paraît même large, presque plat ; un jeu d’enfant ! Bien sûr, les parois en imposent. Dès le mois d’avril, les versants de Mala Paklenica accueillent sur leurs surfaces escarpées les fans d’escalade qui s’entraînent ou s’initient. Ce seul spectacle est enthousiasmant, mais pour devenir acteur de sa propre visite.
Ouverte en général de 10h à 13h entre avril et octobre, la grotte de Manita Pec est la seule visitable dans le parc. Attention, elle n’est pas ouverte tous les jours, donc si vous débutez par cette étape, vérifiez qu’elle soit accessible, car ce serait dommage de passer à côté de l’une des attractions locales. La grotte est ouverte au public depuis 1937. Elle culmine à 570 mètres et est à environ 1h30 du parking, donc c’est une étape facile. Elle accueille des visiteurs curieux d’admirer les formations géologiques appelées spéléothèmes. Vous y découvrirez une concentration de stalagmites, stalactites, des colonnes et quelques coulées de calcite et vous y croiserez aussi lors de la visite de nombreuses chauve-souris. Les trois curiosités les plus connues sont le Casque, l’Orgue et la Sorcière.
Après cette mise en bouche, continuez en douceur en milieu d’après-midi par une approche des sentiers pédagogiques qui ont été créés pour bien mettre en valeur la faune et la flore et les modes de vie locaux. Ils s’adressent à tous publics, donc même avec des enfants, on peut les aborder sans problème. Cela permet de mieux comprendre l’environnement avant de pénétrer dans les forêts qui constituent l’attraction principale du site si l’on n’est pas amateur d’escalade. On pourra encore mieux saisir les différences entre le climat méditerranéen et le climat montagnard qu’on retrouvera à l’intérieur du parc en prenant de la hauteur.
Si vous logez du côté de Starigrad Paklenica, une baignade après la randonnée sera appréciable.
JOUR 2
Randonnée à Velika Paklenica pour admirer sa forêt primaire classée à l’Unesco
Cette randonnée pénètre dans le parc par la gorge de Velika Paklenica. Elle offre l’occasion d’explorer une dense forêt primaire d’hêtres et de tutoyer les hauteurs pour des points de vue panoramiques impressionnants.
Après avoir traversé le grand canyon où s’exercent les amateurs de varappe sur les parois, on se prépare à une montée d’échauffement en zig zag d’environ 25 minutes. Après une pause rafraîchissement et ravitaillement, on attaque un sentier en faux plat ombragé qui s’élargit et monte régulièrement tout en douceur pendant environ une heure jusqu’à atteindre le point d’eau suivant. Environ 20 minutes plus tard, vous devriez avoir rejoint le refuge de Paklenica, qui donne l’occasion de se reposer agréablement autour d’un café turc ou d’un plat préparé par les gérants, présents dans cette institution depuis des décennies.
A partir d’ici, vous devriez vous engager dans une vallée perpendiculaire au canyon de Velika Paklenica pour découvrir l’une des plus denses et anciennes forêts primaires de hêtres classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Depuis la fin de la période glacière, le hêtre s’est répandu depuis les Alpes jusqu’aux Carpates et vers le sud dans les Dinarides pour atteindre les bords de la Méditerranée. Cette propagation témoigne de sa remarquable capacité d’adaptation à l’environnement physique et météorologique. Si vous voyagez en haute saison, vous y apprécierez la fraîcheur qu’apporte cette concentration d’arbres dépassant les 50 mètres et vous devriez profiter aussi du ruisseau pour vous rafraîchir. Les plus chanceux pourraient y croiser quelques cerfs, biches ou chamois. A cette étape, on déniche une caverne ayant servi longtemps de refuge.
Après cette petite boucle d’environ deux heures, le retour vers le gîte de Ramica Dvori permet de profiter d’un superbe panorama sur la gorge, les pics rocheux et forêts environnantes. Parmi les coutumes locales, on savoure l’un des plats préparés par Mario (et même une peka sur réservation anticipée) qu’on accompagne de dégustation d’un rakija fait maison, une eau de vie à la prune ou à la poire ou de la liqueur aux herbes ou pour les plus sages, une tisane mélangeant quelques unes des herbes de montagne les plus réconfortantes et bonnes pour la santé. La pause détente terminée, on poursuit par la redescente sur le sentier principal initialement emprunté avec un petit arrêt pour se baigner dans un ruisseau que les locaux appellent la lagune.
Jour 3
La Zrmanja entre mer et montagne dans l’environnement de Winnetou
Pour prolonger l’aventure Winnetou, on peut allier le rafting avec la découverte du canyon de Zrmanja et pourquoi pas le kayak de mer en une même journée ?
Le matin, on part en direction de Kastel Zegarski près d’Obrovac pour s’adonner à quelques heures de rafting sur les cascades et les rapides de la Zrmanja.
L’excursion commence à Kaštel Žegarski (à 45 km de Zadar environ 1h de route). Vous apprendrez rapidement les techniques de pagaie avec l’aide d’un guide internationalement licencié, tout en entrant lentement dans le canyon.
Après une première heure de pagaie sur des rapides faciles, s’offrent à vous les magnifiques cascades de la rivière Zrmanja où vous pourrez nager sous les chutes. Une succession de cascades et de rapides vous attendent au fil du parcours dans le canyon de la rivière jusqu’à Muškovci, où l’excursion se termine. À la fin de l’excursion, vous aurez la possibilité de vous rafraîchir dans un restaurant à proximité avec une boisson ou un repas. Le Canoe Safari (option disponible en saison estivale) est organisé avec des kayaks pour 2 personnes.
Après cette expérience, vous pouvez prendre la direction des chutes de Berberov buk pour vous y rafraîchir grâce à un plongeon depuis les sauts de lianes et en profitant de l’aire de pique-nique, ou vous attablant à la terrasse du café restaurant pour vous détendre.
Cette journée se conclut par le panorama sur le canyon de Zrmanja qui aurait vaguement rappelé l’Ouest américain au point que ce sont des points de vue que vous retrouvez dans les westerns Winnetou. Le point de vue est encore plus imprenable depuis le belvédère Parizevacka Glavica.
Jour 4
Krupa, un canyon et un pont unique à Kudin most
La journée autour de randonnée autour de la rivière Krupa mélange un circuit de moyenne ou longue durée selon votre motivation et baignade dans les chutes, ainsi que la visite du monastère Krupa serbe orthodoxe pour l’étape culturelle. Les plus motivés peuvent l’agrémenter d’un passage par une mini via Ferrata.
Sur la voie blanche de la Via Dinarica entre Žegarski kaštel et Ogarov slap vous dénicherez la confluence entre la rivière Zrmanja, dont les chutes Jankovića buk, Ogarov slap, Visoki buk attirent les amateurs de rafting et canyoning, et la rivière Krupa serpentant à travers le canyon karstique du Velebit…
Le canyon de Krupa est une véritable oasis de verdure et de fraîcheur en moyenne montagne. La rivière prend sa source au pied des pentes du mont Crnopac, un des derniers sommets au sud du massif du Velebit. Elle est le discret affluent de la rivière Zrmanja et se situe dans l’arrière-pays dalmate dans une zone appelée Bukovica. Ces grands espaces voient se confronter les paysages karstiques, les cascades, une végétation principalement constituée de garrigues. L’environnement est très peu touristique, préservé, et aride et très peu peuplé. Néanmoins, on y trouve aussi un camaïeux de végétations et de verts qui façonnent l’écosystème dont on profite avec lenteur depuis les rives ou en se baignant dans la rivière.
L’attraction la plus touristique est le pont Kudin Most, construit entre la fin du XVIIIème et le début du XIXème siècle, qui s’articule en une succession d’arches de pierres. Consacré monument national, il est associé à une légende romantique, puisqu’il aurait été édifié par un jeune homme désireux de rencontrer sa belle qui habitait de l’autre côté de la rivière et qui se languissait d’amour en cherchant comment la retrouver.
jour 5
Ascension du mont Veliki Zavižan à la conquête de Velebit nord
Cette expérience de randonnée sera un condensé de karst et de flore verdoyante et vous offrira un superbe panorama sur les îles du Kvarner depuis les sommets.
C’est un parc d’une beauté rare, déployant une belle végétation variée entre pâtures et sous-bois mais aussi des paysages karstiques splendides, qui en mettent plein les yeux ! Il renvoie l’impression d’un paysage alpin en bord de mer ce qui est surprenant. Un début de randonnée vers 10h semble satisfaisant quelle que soit la période.
La maison du Velebit est un bâtiment moderne dans les tons verts multiples. C’est là qu’on achete son ticket et obtient l’essentiel des explications pratiques. Elle se trouve sur la grande route à Krasno, alors que l’entrée du parc à Babic Sica se trouve en poursuivant cette grand route jusqu’à la scierie. Il suffit de prendre à gauche à peu près 1,5 km après la maison d’informations et puis à droite environ 200 m plus loin. Et ensuite , après 5 km dans un petit hameau, ça grimpe et on tourne sur une route asphaltée, puis ça grimpe toujours avant qu’on tourne encore pour emprunter une route de gros cailloux.
Au pied du refuge de Zazivan, on entame par une marche vers le sentier du Premuzic, avant d’entreprendre l’ascension vers le sommet du Veliki Zazivan, et ça grimpe ! Mais la récompense est au bout du chemin : une vue 360 degrés sur le Velebit et l’Adriatique.
On poursuit par une bonne heure de marche sur le sentier avant de s’accorder une pause déjeuner en mode pique-nique en sous-bois jusqu’à ce que sonne l’heure du retour, au fil du sentier du Premuzic, qui s’avère linéaire. Avec un regard aiguisé, il arrive qu’on croise des empreintes d’ours, les marques de leurs passages ou même leurs excrèments.
Après la randonnée, vous pouvez faire un petit détour jusqu’au refuge des ours à Kuterevo tenu par des volontaires chargés de la protection de l’espèce et de la lutte contre l’exode rural dans une région si peu peuplée. C’est l’occasion d’y croiser l’une des maîtres du Velebit, l’ours brun. Quelques ours orphelins ou blessés y sont soignés et protégés et attente de pouvoir retrouver leur environnement naturel. Vous y apprendrez un peu des modes de vie ruraux de la zone et les efforts faits pour la cohabitation entre les ours et les humains.
Le Velebit Nord est très franchement Supercalifragilisticexpialidocious, comme dirait Mary. Bref, pour les amoureux de la montagne et des randonnées, juste waou.
Jour 6 : Du lac de Lokve aux gorges de Zeleni Vir
Un bord de lac, ça détend et Lokve est l’une des meilleures idées que vous pourriez intégrer sur votre route… Envie d’une étape nature un peu tranquille en rejoignant Plitvice ? Vous avez la possibilité de vous rafraîchir dans les rivières du Gorski Kotar ou pourquoi pas le lac de Lokve, le royaume des grenouilles, près duquel se trouve une jolie grotte, la grotte de Lokvarka pour les amateurs de stalactites et stalagmites et concrétions millénaires ce sont des destinations moins touristiques mais très agréables… Ne manquez pas aussi les cafés flottants sur le lac. Il est possible de se baigner ou se rafraîchir au moins, randonner à pied, à vélo et de faire du kayak. Une pause détente ou active qu’on apprécie vraiment.
Avant de conclure par Plitvice, vous pouvez voir les gorges de Zelini vir près de Delnice. Elles abritent des cascades au milieu des forête verdoyantes. Vous pouvez vous rafraîchir dans les ruisseaux. Passez par les chutes de Rastoke près de Slunj pour que la journée soit enrichie avec une autre belle chute agrémentée d’une sentier qu’on peut parcourir en 1 ou 2h.
Jour 7 : Plitvice, le clou du spectacle
Et pour terminer en beauté, par ce qui est supposé être le clou du spectacle, même si le site est trop touristique, on découvre le parc national de Plitvice. Il est tout simplement enchanteur et éblouissant et les mots manquent pour lui rendre justice. Depuis 1949, cet espace révèle les beautés longtemps secrètes qui valaient une réputation de « jardin du diable » auprès des locaux convaincus que ce lieu était malfaisant et dangereux. Depuis 1979, Plitvicka jezera est inscrit au patrimoine de l’Unesco.
Imaginez quelques 98 chutes de tailles et puissances différentes, concentrées sur une superficie de 29 685,15 hectares. Formées par un phénomène géologique nommé travertin, elles parsèment des reliefs karstiques dans la région centrale de la Lika Senj dans le massif du Velebit. On admire ce spectacle sur les circuits bordant les 16 lacs enchevêtrés grâce au travail de sédimentation calcaire des roches.
Le parcours K réserve à mon sens la meilleure expérience du parc de Plitvice, car la plus variée et complète avec une expérience plus poussée dans les forêts. Il ne présente pas de difficultés particulières sur les sentiers de terre, il ménage des moments de grand calme sans trop croiser de touristes. Il est donc bien plus agréable que la zone des lacs inférieurs qui est la plus prisée des touristes.
L’entrée 1 ou 2 est indifférente, ce n’est qu’une questioni d’ordre pour voir les diverses zones. Le circuit K1 ou K2 représente environ 18,5 km – 20 km. Il est toujours possible de couper à travers les forêts pour atteindre les 14-15 km. En débutant à 7h ou 8h, vous découvrirez les facettes, en faisant le tour des lacs inférieurs et supérieurs et en dépassant les évidences pour admirer les moins spectaculaires constituées des sentiers forrestiers avec toute leur faune et leur flore surprenante. Depuis l’un des belvédères cachés, on admire le système des lacs inférieurs organisés en escaliers avec ces chutes abondantes qui viennent compléter la magie de la grande chute.
Impossible de ne pas sortir avec des étoiles plein les yeux de Plitvice et donc de cet itinéraire au coeur du Velebit qui touche à sa fin. Pour une petite touche urbaine, visitez Zadar ou Zagreb, selon le choix d’aéroport que vous aurez fait.