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The Red Sleeve cuff : un pur joyau intense en émotions (drama historique coréen)

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The Red Sleeve Cuff est une série dramatique historique coréenne captiviante et d’une remarquable qualité sur le fond comme sur la forme. Une merveille. L’intrigue est inspirée de l’histoire d’amour entre le roi Jeongjo et une de ses dames de cour, Deok Im qu’il aimât profondément, au point de vouloir en faire sa concubine, même si celle-ci rejeta à plusieurs reprises ses avances.

Ce magnifique kdrama a rencontré un grand succès populaire et a reçu de nombreuses récompenses. On touche à l’intériorité des sentiments des héros comme rarement un sageuk classique l’a fait, tout en privilégiant un fort réalisme historique par rapport à des faits réels. Il aborde leur itinéraire passionnant et douloureux, en tant qu’êtres sociaux conditionnés par leurs statuts et leurs devoirs dans la Cour de Joseon aussi bien que comme individus aspirant à leurs rêves et leurs espérances personnelles. Un précieux moment pour savourer une rencontre, la complicité entre deux êtres qui s’aiment sans pouvoir s’appartenir l’un l’autre équitablement, la profondeur des sentiments et les conflits inhérents à la confrontation entre l’idéal et la réalité durant la dynastie de Joseon au XVIIIème siècle.

« Théoriquement, il existe une possibilité de bonheur parfait: croire à ce qu’il y a d’indestructible en soi et ne pas s’efforcer de l’atteindre » (Kafka, Cahiers In-Octavo). Voici qui pourrait bien résumer le message de The Red sleeve cuff / La manche rouge, une pépite riche en émotions et en enseignements, inspirée de faits réels et d’un roman à succès de Kang Mi Kang devenu également un webtoon. Je ne ferai pas de critique, ni d’analyse du fond dans cet article, je reviendrai plus longuement à l’occasion sur la complexité de ce qui est en jeu dans cette oeuvre, après avoir pris assez de distance avec les émotions générées, car elles sont trop intenses et douloureuses pour être analysées avec justesse … Néanmoins, j’espère vous convaincre de le découvrir, que vous soyez déjà fan de kdrama ou absolument pas.

the red sleeve cuff afiche

Une histoire inspirée de faits réels et de la relation entre le roi Jeongjo et la concubine Uibin

The Red sleeve, Ossomae Bulkeun Kkeutdong / 옷소매 붉은 끝동 est un superbe sageuk (drama historique sud-coréen) en 17 épisodes de 70 à 80 min sorti à l’automne 2021, disponible sur Viki. Cette fiction adaptée d’après des faits réels raconte une histoire d’amour déchirante qui se déroule au XVIIIème siècle sous la dynastie Joseon entre Yi San, le futur roi Jeongjo et Seong Deok Im, une dame de cour. Dotée d’une remarquable intelligence et curiosité, d’abnégation et d’un sens aigu de la loyauté et de l’amitié, l’héroïne semble accepter son existence de servante et la condamnation à l’enfermement dans le palais avec une certaine joie, d’autant que ses talents pour la lecture et l’écriture lui offrent une forme d’évasion et lui confèrent une place privilégiée auprès du prince héritier au point d’en devenir sa dame de cour favorite, mais elle est aussi farouchement attachée à sa liberté individuelle, malgré son statut social proche de celui d’esclave et sa mission de dévouement pour le prince héritier Lee San/Yi San, qui tombera éperduement amoureux d’elle et voudra par tous les moyens en faire sa concubine.

the red sleeve rencontre entre yi san et deok im enfants

Quand il la rencontre, enfant, lors du jour du décès de sa grand-mère, puis à l’adolescence, Yi San est alors jeune prince héritié désigné par son grand-père le roi, mais contesté et tourmenté par le drame violent survenu dans son enfance quand il a perdu son père. Lui-même est pris dans cette relation complexe avec le roi tyrannique Yeongjo, qui fit assassiner son père et donc son propre fils, le prince héritier Sado (fils d’une concubine également dame de cour), pour des raisons de différends politiques avec les factions de la Cour, même si cet assassinat maquillé en punition fut justifié par l’état mental du prince Sado, qui aurait plongé dans la folie et était soupçonné selon des rumeurs d’avoir assassinné de nombreuses femmes et notamment des dames de Cour.

Yi San doit lutter contre de nombreux intriguants et ennemis à la Cour et tous ceux qui contestent sa légitimité pour devenir le roi de Joseon, alors qu’ils le considèrent comme le fils d’un traitre. Le public coréen ayant bien connaissance de cette histoire, le destin tragique du prince Sado n’est pas évoqué si ce n’est par d’infimes bribes au début de la série sous forme presque fantasmatique – elle a fait l’objet de plusieurs films et dramas plus anciens que vous pourrez découvrir si vous voulez recomposer le puzzle de ces trois générations. La série se concentre sur son fils Yi San et expose de façon prenante et subtile les aventures de son accession au trône, puis une partie de son règne et tous les efforts déployés pour conquérir le coeur de sa bien-aimée, à laquelle il doit plusieurs fois sa survie. C’est à la croisée des chemins entre abdication de son grand-père ou détrônement forcé que Yi San prend de la densité et prend la mesure de sa destinée et du type de roi qu’il veut devenir pour son Peuple…

seong deok im servante du prince yi san
the red sleeve cuff deok im et yi san

Bien plus qu’une romance : quand une servante devient Concubine royale …

the red sleeve cuff

Comme souvent, une série a déjà réussi sa mission, quand elle donne envie de découvrir quelles personnalités réelles se cachaient derrière les héros de l’histoire. En Corée du sud, Jeongjo et la concubine Uibin, tout comme le funeste prince Sado, sont des personnages historiques connus et qui ont marqué l’imaginaire populaire, mais ce n’est sûrement pas le cas de beaucoup des spectateurs dans le reste du monde. Si l’Histoire n’est pas totalement sacrifiée au profit d’une fiction très romancée comme dans la plupart des fusion sageuk depuis 15 ans, le scenario privilégie l’intériorité des personnages et de leur relation, l’univers des dames de cour et des concubines, plutôt que les dramatiques étapes qui ponctuent l’itinéraire de Jeongjo. Jeongjo laissera la trace d’un souverain à la grande intégrité et bienveillance, très aimé de son peuple, à la fois totalement reflet de son époque et de son statut de protecteur de la Nation et un homme amoureux d’une seule femme, qui malgré tout le pouvoir dont il dispose ne parvient pas forcément à obtenir ce qu’il veut le plus et doit se conformer à son devoir …

prince yi san lee junho

Enfin une relation amoureuse qui n’est pas une simple romance ou une histoire à l’eau de rose ; le cheminement tourmenté et ambivalent des héros nourrit de profondes interrogations sur le bonheur, le sens du devoir et l’exigence d’être en conformité avec soi-même pour mieux accepter la vie à laquelle on est est destiné. Deok Im le sait trop bien : une humble servante n’est pas censée avoir de choix et doit obéir à son maître à qui elle appartient. Elle s’efforce pourtant de trouver le seul choix qui lui appartient à elle et qui rend l’oeuvre magistrale, malgré le sentiment partagé que certains éléments pourraient laisser. Tout ne passe pas par l’intensité des jeux de regards, bien qu’ils soient particulièrement absorbants pour se passer de toute parole et trahissent le lien immédiat instauré entre les deux héros. Néanmoins, la série mise sur des dialogues profonds et même intérieurs aux personnages pour mieux nourrir la relation et les réflexions sur le sens du bonheur ou plutôt sur ces instants magiques et trop rares qui viennent couronner cette quête chimérique de l’Amour.

the red sleeve romance entre yi san et deok im
Rencontre fortuite entre Yi San et Deok Im à l’adolescence
the red sleeve cuff histoire d'amour entre yi san deok im lee junho lee se young

Les personnages secondaires servent à merveille l’intrigue, même si on est happé par la relation amoureuse et ses aléas. Chacun joue sa partition avec justesse et révèle une ou plusieurs facettes des protagonistes. En dépit de fonctions plutôt accesoires si ce n’est lors de l’intrigue de la société secrète, les amies de Deok Im contribuent à révéler les divers sorts réservés aux servantes, alors que la cheffe des dames de cour offre le visage sombre et rempli de rancoeur de pseudo servante favorite du Roi, capable d’obtenir sa confiance, mais pas de voler son coeur, contrairement à la concubine Yeong (grand-mère de Yi San).

deok im et ses amies the red sleeve

Le roi Yeong Jo, le grand-père de Yi San, incarné par l’excellent Lee Deok Hwa, s’avère à la fois despotique, cruel et pourtant aussi bienveillant envers son petit-fils, malgré les doutes qui ne cessent de le hanter. On ne peut être que touché par le combat intérieur de Yi San, qui respecte profondément le Roi, aime sûrement son grand-père, malgré ses comportements abusifs et vit dans la souffrance de la tragédie qui l’a privé de son père, le prince Sado. Alors que Yeong Jo va tout faire pour oublier Sado, Yi San, une fois devenu le roi Jeongjo mettra tout en oeuvre pour essayer de le réhabiliter ou du moins restaurer une mémoire plus positive. The Red Sleeve aborde cette partie de l’histoire en filigrane de façon subtile et intelligente, ce qui pousse tout spectateur curieux à s’informer davantage sur cet incident parmi les plus connus de l’histoire de Joseon.

the red sleeve confrontation entre yi san et le roi yeongjo
Confrontation entre Yi san et le roi Jeongjo

La Reine puis la reine douairière Jeong Sun, fine stratège, tente habilement de conforter son pouvoir à la Cour, en manipulant Deok Im sans jamais y parvenir tout à fait. Hong Hye Bin, la mère de Yi San, conserve un rôle également ambigü pendant une longue partie de la série, alors que la jalouse  princesse Hwabin ramène le sageuk dans sa dimension plus classique de manigances du palais. Sans oublier l’ami d’enfance de Yi San devenu son plus proche conseiller au pouvoir tyrannique également, dont l’ambivalence en fait un personnage très intéressant, tant il semble impossible de cerner ce qu’il pense et ressent vraiment.

personnages secondaires the red sleeve cuff

Une exploration de l’univers méconnu des dames de cour

The Red Sleeve cuff est aussi et surtout l’occasion de pénétrer dans l’univers si clos et finalement méconnu, fascinant et complexe des dames de cour, ces petites mains dévouées corps et âmes jour et nuit parfois depuis l’enfance et obligées de renoncer à tout pour être au service de la famille royale et du membre qu’elles sont destinées à servir jusqu’à sa mort. En l’occurrence l’objectif culturel de la série est parfaitement rempli, car elle dévoile les diverses réalités (non sans aspérité) des fonctions et des tâches des ces personnages de dames de cour (on voit plus souvent les eunuques jouer un rôle que les dames de cour). Or, elles toujours présentes, soumises et quasi invisibles fondues dans un décor presque intangible, dans la majorité des sageuk, si ce n’est pour être utilisées sans scrupule et sacrifiées très souvent pour les intérêts de leurs maîtres et maîtresses pour qui elles ne représentent rien, ou presque, tout en étant si vitales au bon déroulement de la vie à la Cour.

deok im lee se young
Seong Deok Im travaillant à la bibliothèque
the red sleeve deok im en train de lire

Ici, à travers les divers niveaux de hiérarchie, l’observation de l’apprentissage, puis de l’accomplissement du travail de dame de cour et à travers la relation de Deok Im avec ses trois amies qui elle partage tout son quotidien, on est emporté dans ce monde devenu central dans l’histoire et dans le bon fonctionnement de la Cour de Joseon, bien plus que les intrigues politiques classiques, alors que souvent, il n’est représenté que comme un fond d’écran. Chacun des personnages du milieu des dames de cour est traité avec soin, suffisamment individualisé pour trouver une place intéressante dans l’histoire et doté d’une rare densité qui permet de bien en appréhender les réalités de la vie et des sentiments de personnages pourtant si secondaires. On appréhende ce milieu au gré des tâches quotidiennes des servantes au service de la Cour, mais aussi lors de leurs rares moments de liberté dans le Palais ou à l’extérieur et lors des rituels très importants comme le festival des dames de cour.

the red sleeve dames de cour amies de seong deok im

Au-delà de la reconstitution scrupuleuse des décors de palais et de la splendeur des costumes, l’art visuel est toujours une dimension essentielle dans les sageuk et celui-ci tient ses promesses. Les réalisateurs Jung Ji In et Song Yeon Hwa ont mis l’accent sur une foule de petits détails, qui mis bout à bout constituent un tableau exceptionnel pour rendre un hommage sensible à ces petites mains aux fonctions déterminantes dans la bonne gestion du Palais. On appréciera l’attention portée à la photographie et aux visuels, aux couleurs, aux textures raffinées des étoffes, aux costumes aux couleurs vibrantes, aux soins portés aux coiffes traditionnelles comme la tresse. Quant aux jeux de lumières et à l’usage subtil des lanternes, ils confèrent une beauté encore plus mystérieuse. L’intrigue autour de la société secrète des dames de cour qui refusent le nouveau roi, car il est le fils du prince qui a tué jusqu’à 700 d’entre elles 10 ans auparavant, apporte quelques ressorts dramatiques mystérieux et insolites, alors que les amateurs d’action pourraient regretter un certain manque de péripéties.

Outre ce parti pris qui apporte à La Manche rouge une certaine singularité, le scenario a surtout misé sur un centrage quasi exclusif et passionnant sur les relations entre Yi San/ Yeong Jo et Deok Im et sur une exploration de leurs sentiments et de leurs ambiguïtés, d’autant plus fortes qu’il faut concilier l’intimité d’un amour pur et absolu, le désir de convoitise propre à toute personne de pouvoir quand cet amour échappe et les devoirs à l’égard du Peuple, de la Nation, quand on est souverain et a pour mission première de garantir la survie de la royauté, en engendrant un héritier. Peu importe qu’il soit né de la Reine ou d’une concubine.

L’introspection et la projection idéelle des sentiments nourrie d’un idéal d’amour sincère chez Yi San / Yeong Jo se confrontent à la dure réalité de la seule mission qui revient à chaque individu et pour qui l’accomplissement de celle-ci doit constituer une raison d’être, au détriment de toute volonté d’exister par ou pour soi-même. Une volonté mue par l’espoir chimérique d’accéder plus durablement au bonheur de vivre un amour partagé et consenti en conscience des renoncements qu’il induit. Il en ressort une forme de cruauté particulièrement bien incarnée par les choix et explications que Deok Im consent à donner pour justifier ses positions, en dépit de son amour pour Yi San très vite évident. Est-il égoïste dans un monde, où l’on n’a aucun choix, de vouloir s’en octroyer un, infime mais précieux, même si cela suppose de faire souffrir l’être aimé? Car Deok Im a conscience de ne pas pouvoir tout avoir du Roi – souverain avant toute chose, bien qu’il lui voue un amour inconditionnel. Tout sacrifier pour Deok Im n’était pas un choix, mais une obligation, puisque le refus de se plier au moindre ordre royal vaut la mort pour trahison. La force de l’histoire est de s’immiscer dans les quelques rares interstices qui offrent à Deok Im le droit de décider de ce qu’elle fait de ses sentiments.

the red sleeve cuff deok im menacee

Le monde intriguant des concubines est souvent évoqué dans les sageuk, dans la mesure où il garantit une partie significative des complots et des rivalités intérieures de la Cour et identifie ces personnages comme des outils de pression sur le Roi et l’importance de la sphère féminine dans le maitien des intérêts des clans familiaux et factions politiques dans une société si patriarcale. Comment ne pas comprendre ces femmes, qui sont soumises au Roi et ne garantissent leur survie qu’en s’alliant aux bons clans et en produisant un héritier, ce qui n’est finalement pas si simple, quand ce roi est accaparé par son amour pour une seule femme et négligerait ses devoirs conjuguaux? La jalousie a beau être un ressort très banal, elle n’en reste pas moins redoutablement efficace pour révéler la nature des relations humaines, au-delà de tout statut et la tentation de vouloir gagner l’attention voire l’amour en éliminant sa rivale. The Red Sleeve n’y échappe pas et aborde la réalité des ressentis et des tâches des concubines avec beaucoup de réalisme, même si l’intégration d’une dame de cour favorite comme concubine apporte une meilleure perspective encore sur leur traitement, leur fonction et leur condition, quelle que soit leur provenance.

Une relation amoureuse analysée à travers l’intériorité des personnages

Peut-être ce sageuk a-t-il tellement misé sur l’intériorité voire la psyché des personnages et notamment des héros qu’on trouve les autres aspects classiques des oeuvres de ce genre un peu trop vite traités ou pas assez approfondis? Notamment des péripéties lors de l’ascension au trône surtout, qui ne sont pas aussi dramatiques qu’on pourrait s’y attendre. Bien sûr, on peut avoir le sentiment que ça tourne en rond, et justement : si c’était la quintessence du sageuk dans son approche psychologique? Ca en deviendrait presque une qualité, puisqu’on retrouve le réalisme des situations avec le refus, les rejets, les doutes, les attitudes du prince, puis du roi face à ces rejets qui sont très révélatrices de la complexité à atteindre le sentiment de bien-être et de reconnaissance des sentiments de l’autre.

Ce ne sont pas forcément les émotions d’individus perdus ne sachant pas ce qu’ils veulent ou ce qu’ils éprouvent, mais les turpitudes entre un idéal auquel on aimerait être libre d’aspirer en tant qu’individu et les attentes supposées et réelles du collectif. Un retour cruel à la réalité qui passe par les contraintes de la position et du statut de chacun et les devoirs inhérents à chacun en raison du fonctionnement de la Cour pour assurer la perpétuation d’une dynastie et pour remplir les obligations intangibles qui président à la bonne marche du système politiquement et culturellement.

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Pour un roi, avoir ce qu’il veut est juste élémentaire et s’il y a bien quelque chose qu’on ne peut pas posséder, c’est l’intériorité d’un être et ce qui anime ses sentiments positifs ou négatifs. On peut au mieux soumettre un corps, c’est même fréquent, mais ce qui se passe en dehors de cette relation, cela fait partie de l’imaginaire de chaque individu. Rarement les romances dans les sageuks rappellent à quel point l’importance du fonctionnement de la Cour exigeait les devoirs conjuguaux de façon aussi claire… comme le jour où il se rend auprès de la reine au lieu d’aller auprès de celle qu’il aime pour partager le bonheur de la naissance de leur enfant et la future parentalité.

the red sleeve roi jeongjo et concubine uibin
the red sleeve cuff roi jeongjo et concubine uibin
Roi Jeongjo et Concubine Uibin

En général, on a l’impression d’amours inconditionnels où seule la personne aimée prend une importance grandissante, envahissante et quasi obsessionnelle et dans l’idéal des fictions modernes une victoire de l’individu sur le collectif. On le voit par exemple dans The Moon embracing the sun, War and love, ou même Love in the moonlight pour ne citer que celles qui me viennent spontanément à l’esprit. Au moins The Red Sleeve fait pénétrer dans cet univers de contraintes des concubines avec tous ses conditionnements (et pas seulement à travers la jalousie et la rivalité). Même si on suppose que Yi San une fois devenu Roi n’a peut-être aimé que Deok Im, on comprend qu’un bon roi conscient de ses devoirs ne s’appartiendra jamais pour décider de n’honorer qu’une femme. Il pourra en faire sa favorite, avoir des besoins et des envies beaucoup plus développés, mais il ne devrait pas pouvoir exclure tout l’environnement féminin au nom de ses seuls sentiments. Je regrette personnellement qu’il n’ait été donné aucune place à la reine, qui était un personnage visiblement extraordinaire par sa capacité d’acceptation, de conciliation et de bonne entente.

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The Red Sleeve Cuff est une porte d’entrée parfaite dans le monde passionnant des sageuk. Si vous n’avez jamais regardé un drama historique coréen, vous pourriez vite devenir fan de ce genre, car l’oeuvre est intense en émotions et en enseignements. Sur le fond comme sur la forme, c’est une pépite. Elle livre une vision très réaliste de la Cour de Joseon sous le règne du roi Jeongjo grâce à la complexe relation entretenue avec sa servante Seong Deok Im, dont le désir de liberté, malgré la force de sa loyauté, rappelle combien l’amour est une quête illusoire, y compris quand les sentiments sont partagés.

Mon avis en bref sur The Red sleeve cuff : la manche rouge

the red sleeve cuff afiche
Réalisation
Jeu d’acteurs
Intérêt des personnages et de l’histoire
Scénario – Dialogues
Décors et costumes
Bande sonore – OST

Un bijou d’émotions

Une petite merveille bénéficiant d’une réalisation irréprochable, d’un art visuel soigné et de prestations d’acteurs très convaincants au service d’une magnifique histoire vraie. Alliant réalisme historique, intrigues de palais et quelques scènes d’action (mais pas trop) et surtout une douloureuse histoire d’amour, cette fiction emporte dans un tourbillon d’émotions dont on ne sort pas indemne. Elle est dans mon top 3 des meilleurs sageuk que j’ai vus jusqu’à présent (et la liste commence à être longue). Au-delà de tout ce qu’on apprend sur les dames de cours et le monde des concubines et de leurs relations entre elles et avec leurs servantes, l’histoire d’amour entre le prince Yi San – roi Jeongjo et sa servante favorite Seong Deok Im captive grâce à une remarquable interprétation des protagonistes interprétés par les talentueux Lee Junho et Lee Se Young.

Où voir The Red Sleeve ? Disponible en vostfr sur Viki. Gratuitement, en vo sous-titrée en anglais sur HiTV … Solutions alternatives : kdramavostfr.

4.8

Pour aller plus loin sur l’histoire du prince Sado et Yeongjo :

Une série sortiee en 2006 : Yi san, 71 épisodes de 65 min disponible sur Viki avec le pass Plus également. Pour y accéder, utilisez un vpn connecté sur un serveur aux Etats-Unis. La série deviendra alors accessible.

Le film réalisé par Lee Joonik The Throne (le trône) (2015) très réussi avec de convaincantes prestations de Song Kang-ho et Yoo Ahin visible sur Viki en Vostfr

the throne film coreen lee joonik

A lire les mémoires de l’épouse du prince Sado (Dame Hyegyeong) traduites et publiées récemment dans un livre « Écrits du silence, Memoires d’une reine de Corée » aux éditions Imago

livre dame hyegyeong ecrits du silence memoires dune reine de coree

Quelques prix remportés

MBC Drama Axards 2021 : meilleur nouvel acteur, du meilleur scénariste, du meilleur drame de l’année, Lee Junho et Lee Se Young ont remporté le prix du meilleur couple.

Au Apan Star Awards 2022

Drama of the Year: MBC’s “The Red Sleeve”

Best Director: Jung Ji In and Song Yeon Hwa (MBC’s “The Red Sleeve”)

Top Excellence Award, Actor in a Miniseries: 2PM’s Lee Junho

1 commentaire pour “The Red Sleeve cuff : un pur joyau intense en émotions (drama historique coréen)”

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