Impossible d’imaginer un premier séjour au Japon sans découvrir Tokyo. Souvent, les voyageurs en profitent pour avoir une approche de l’archipel, en conjuguant une courte visite de la mégalopole à l’exploration de la capitale ancestrale Kyoto qui recèle quelques uns des plus beaux joyaux du pays. On y greffe bien sûr une randonnée pour admirer le Fuji Yama et deux ou trois autres sites emblématiques. Plutôt que le combiné Tokyo – Kyoto ou un circuit touristique dans le Japon traditionnel, pourquoi ne pas vous initer à l’Empire du soleil levant grâce à un city trip à Tokyo pour s’immerger dans une ville fascinante et appréhender le gigantisme et tout ce qu’il peut y avoir de dérourant ? Paradoxalement, c’est peut-être en débutant par un séjour à Tokyo que l’on prend le mieux la mesure du Japon, dans tout sa complexité, avec ses paradoxes mais aussi cet attachement aux traditions que la capitale nippone a su préserver farouchement, tout en défiant toujours plus la modernité. Une chose est sûre, on aura forcément envie d’y revenir.
Pourquoi choisir Tokyo pour un premier séjour au Japon ?
Quand on rêve de visiter le Japon, découvrir Tokyo le temps d’un séjour s’impose comme une évidence. Tout d’abord parce qu’elle est souvent la première porte d’entrée pour l’aéroport. En tant que capitale, elle reste le centre névralgique, le poumon économique, le reflet de la grandeur contemporaine du l’Empire. Elle est une source de fantasme dans l’imaginaire du voyageur. Un monde à part entière avec ses spécificités sur cet archipel constitué de 4 îles principales Honshu, Kyushu, Shikoku et Hokkaido et d’une miriade d’îles et d’ilots tout autour. Sa localisation est d’ailleurs centrale sur le littoral et par rapport au pays, et d’autant plus stratégique sur l’île principale, Honshu. On y voit une destination qui impressionne, aiguise la curiosité, elle stimule toutes les envies et rend presque tout possible, alors qu’elle foisonne d’activités, d’expériences et de lieux à visiter. C’est parfois celle par laquelle on a découvert le Japon par procuration dans des films ou des dramas par exemple ou dans les reportages.
Un séjour urbain en plein coeur de Tokyo pendant une semaine au moins ou idéalement une dizaine de jours permet de pénétrer dans les entrailles d’une ville tentaculaire et de mieux en saisir les 1001 visages. Le plus saisissant c’est d’observer comment Tokyo constitue un savant dosage, peut-être unique au monde, entre la modernité et même le futurisme et l’héritage ancestral entretenu à travers des monuments, palais et temples et surtout le maintien des traditions dont s’enorgueillit le Japon. Les gratte-ciels défient les cieux et une tour, copie de la Tour Eiffel et plus grande encore vient marquer son territoire et réserve un point de vue imprenable pour une version de Tokyo panoramique. Certaines rues parées d’une multitude de néons multicolores éblouissent et donnent le vertige ; autant que l’effervescence dans certaines rues emblématiques ou plus typiques bondées par la foule. Ces émotions tranchent tellement avec les impressions de zen qu’on trouve pourtant en de nombreux endroits de la ville – et pas seulement dans un des temples bouddhistes.
Tokyo, c’est une aventure de chaque instant. Trépidente, mouvante, elle n’est pas moins étrange et déconcertante, dans la mesure où tout semble tourné au Japon vers une quête d’harmonie permanente. L’immensité de cette capitale, la plus étendue du monde, n’y fait pas exception. Elle est si vaste et démesurée qu’elle en est déroutante – y compris pour les Japonais eux-mêmes qui débarquent un jour à la capitale et n’y trouvent pas aisément leurs repères. Alors que dire quand on est Occidental et que le pays nous est encore totalement étranger malgré les éventuels repères liés à une passion pour le Japon ou une connaissance intellectuelle à propos des modes de vie japonais par exemple ? Elle fait à la fois peur et elle suscite toute une série de fantasmes dans l’esprit des touristes étrangers, mais cela ajoute un soupçon de mystère et cela renforce le plaisir de se laisser engloutir et de s’y perdre.
Aussi improbable que cela paraisse, savez-vous qu’il n’y a pas de noms de rue à Tokyo, ni de façon générale au Japon ? Hormis quelques axes majeurs, tout déplacement ressemble presque à un jeu d’énigmes et le recours aux transports en commun, trains, métros, bus, ne rend pas l’approche plus facile, car il faut vraiment un certain temps ou une initiation préalable au voyage pour prendre ses repères. Je vous laisse imaginer la galère pour se déplacer et en même temps, cela fait partie intégrante du charme de l’expérience tokyoïte. Le système d’adressage et de repérage constitue une épreuve, surtout quand on découvre qu’il n’est pas facile de communiquer au Japon, si on n’a pas quelques notions de Japonais. Mais par chance désormais avec les applis de traduction, c’est un peu moinsi infernal pour se faire comprendre et se repérer.
A Tokyo, on est à la fois irrésistiblement attiré et on se sent également perdu face à tout ce qu’elle a à offrir aux visiteurs en terme de sites culturels et historiques, de quartiers légendaires, d’expériences uniques. Tokyo, ce sont toutes ces émotions qui s’agitent dans l’esprit du voyageur et qui rendent le choix de la capitale encore plus incontournable.
Le printemps et l’automne, les deux meilleures périodes pour découvrir Tokyo
A la question quelle est la meilleure période pour partir à Tokyo ?, le printemps entre Avril et Mai s’impose forcément, en raison des températures modérées, mais agréables. C’est une saison sans trop d’excès, contrairement à l’été et à la saison des typhons. Et plus encore le moment magique et inoubliable où les cerisiers sont en fleurs. La réponse pourrait être la même pour un voyage à travers le Japon d’Ouest en Est ou du Nord au Sud. De l’avis des experts, ce sont les conditions optimales pour obtenir en prime des beaux clichés du Palais impérial, des temples ou des bâtiments de la vieille ville. Dès le mois de Mars, les températures sont plus engageantes qu’en hiver, mais Avril et Mai sont plus doux et propices, avec des températures entre 18-20 et jusqu’à 22° en moyenne. Le taux d’humidité est relativement bas, car la pluie est assez rare par rapport à la fin Mai qui voit déjà débuter des averses plus pénibles susceptibles de gâcher davantage les balades ou les randonnées dans les environs de Tokyo.
La floraison des cerisiers constitue l’un des événements naturels les plus prisés pour admirer les beautés du Japon avec cette ambiance si particulière qui lui confère un côté à la fois poétique et éthérique ; si éphèmère et paradoxalement intemporel. Il y a d’ailleurs des célébrations dans la plupart des quartiers de la ville et cela rend l’expérience beaucoup plus conviviale pour participer à quelques festivités pittoresques et s’immerger avec les populations locales lors de moments récréatifs. Les Japonais adorent cette période et ils sont les premiers à poser leurs rares jours de congès pour profiter du spectacle (et pas seulement les amoureux pour qui c’est un sommum de romantisme). Les touristes étrangers en sont tout aussi friands, car cela magnifie encore plus les paysages et la ville donne des impressions presque bucoliques. L’hanami est si réputé qu’il coïncide aussi hélas aux billets d’avion les plus onéreux et compte tenu des coûts déjà élevés, cela prête à la réflexion ou ça suppose de faire des concessions sur le budget du voyage.
En Mai, les touristes peuvent profiter aussi de deux ou trois fêtes majeures pour les Japonais, comme l’anniversaire de Bouddha ou le Kanda Matsuri et c’est donc une occasion d’associer tourisme et exploration des événements culturels auxquels les Japonais sont attachés pour perpétuer les traditions.
Si l’hiver, plutôt froid, avec des températures fréquemment à 0° ou négatives et l’été chaud et extrêmement humide sont déconseillés, compte tenu des risques météorologiques et de manifestations violentes comme les typhons, l’automne s’avère une bonne alternative en raison de températures plutôt clémentes entre 18 et 24°C et une humidité plus supportable. Surtout le mois d’octobre, car septembre est encore marqué par des pluies fréquentes et les possibilités des derniers typhons. Octobre voit débuter les changements de couleurs des végétations et les arbres se parent de couleurs ambrées, orangées, et rougissantes qui font de certaines zones de Tokyo et de ses environs un vrai tableau impressionniste. D’ailleurs, si vous avez un budget serré, c’est en Novembre que l’on trouve les billets et les séjours les moins chers. En revanche, si vous aimez les ambiances hivernales malgré la dominante d’une certaine grisaille, vous apprécierez que les montagnes environnantes affichent des paysages immaculés et vous donnent des envies d’évasion hors de la ville.
un respect des règles et de la discipline
Tokyo a beau être gigantesque, ce qui frappe les voyageurs dès l’arrivée à l’aéroport, c’est l’impression de sécurité sidérante, de discipline et de grand respect des règles et la politesse. On ne plaisante pas au Japon. Le comportement du visiteur se doit d’être irréprochable et l’adaptation aux coutumes et au savoir faire local est un engagement moral et une forme de code d’honneur que les Japonais entendent faire respecter autant qu’ils le respectent. A Tokyo, on n’a pas à se préoccuper des risques encourus à se promener dans tel ou tel quartier de jour comme de nuit. D’ailleurs, au Japon, on est très fier de dire que les enfants dès leur plus jeune âge se rendent même seuls à l’école, tant l’environnement est pensé, préservé et soucieux du bien-être et de la protection de tous.
Tokyo est considérée comme la ville la plus sûre du monde avec le plus faible taux de délinquance et de criminalité malgré les 22 millions d’habitants et en soi, c’est rassurant pour n’importe quel voyageur seul, en couple, en famille ou entre amis. Tout semble parfaitement et ultra ordonné, très propre voire impeccable. Les Japonais semblent extrêmement conditionnés et discplinés et la première image qu’on a du Japon, c’est cette rigueur et ce sens du respect que la capitale parvient à préserver en dépit des défis immenses qu’elle doit gérer. Il est préférable de prendre le temps de s’informer avant le séjour sur les principaux usages au Japon pour éviter les impairs, même si les Japonais ont tellement de règles dans leurs vies qu’il est bien difficile de tout intégrer et de ne pas faire un faux pas au restaurant, lors d’un échange ou dans un lieu public.
Des atmosphères tokyoïtes pour toutes les envies
Quand on voyage à Tokyo, il est essentiel de savoir cibler ses visites et de les organiser en fonction de leur proximité géographique. Parcourir plus de 50 quartiers est déjà impossible en une vie, donc en une semaine des choix s’imposent dès la préparation du séjour, car on ne peut pas improviser sur place, même quand on est un grand voyageur. Certains sites, activités ou événements exigent des réservations très anticipées. Comptez un budget minimal de 65 € par jour (hors transports, hébergement et repas) pour vous faire un peu plaisir et jusqu’à 375 € pour des services haut de gamme. Si vous commencez à subir la pression des courses d’une ligne de métro, de bus ou de train à une autre pour zigzaguer dans toute la ville, c’est une perte de temps monumentale compte tenu de l’immensité des lieux et le plaisir du tourisme vire vite à l’enfer.
De quartier en quartier : une approche des différentes zones de la capitale
Il est crucial de définir et programme chaque journée scrupuleusement autour d’une zone et de bien déterminer les quartiers que vous voulez voir en essayant de circonscrire un périmètre qui n’exige pas de déplacements de plus de 15 ou 30 min entre chaque étape. Vous pouvez donc partir des quartiers iconiques tels que Shibuya, Akihabara, Harajuku, Shinjuku ou encore Asakusa et regarder quels sont les sites à proximité, qui retiennent votre attention.
Parmi les expériences de transports, on peut emprunter la ligne circulaire de la Yamanote, ce qui permet une exploration de nombreux coins de la ville. On peut même s’offrir une petit baignade sur l’une des plages de la baie de Tokyo si la saison s’y prête ou se mettre au vert sur explorez l’île artificielle d’Odaiba … Mieux vaut être raisonnable que vouloir trop en faire, courir sans cesse et finir les journées exténué au point de terminer le séjour sur les genoux ! Avant d’arriver dans la ville, on n’en est pas toujours conscient, mais sur place vous comprendrez qu’il y a mieux à faire que de vouloir caser Shinjuku, Akihabara et Ginza dans la même journée, sous prétexte qu’on reste quelques jours seulement sur place et qu’on veut aussi faire une ou deux escapades hors de la ville vers le Mont Fuji ou les sanctuaires de Nikko par exemple.
Une plongée dans Tokyo, la ville lumière, permet de passer d’un moment à l’autre d’une journée de l’ambiance de la branchitude d’une rue bouillonnante remplie de magasins et de tentations diverses et variées au calme d’un jardin japonais à Hama-rikyû, caché entre les buildings et hymne à la zenitude ou à la sérénité d’une forêt. Une envie d’évasion dans la nature ? A Tokyo on ne résiste pas à l’ambiance relaxante de la forêt en pleine ville. Oui oui, pas de simples parcs, mais une véritable forêt comme celle qu’on trouve dans les alentours. On passe aussi d’une ruelle pittoresque à des avenues qui semblent infinies, des gratte-ciel à des quartiers d’anciennes maisons typiques, ayant préservé leur architecture séculaire dans le vieux Tokyo.
Le choc des contrastes
Les bâtiments les plus modernes et avant-gardistes à Harajuku tutoient la splendeur et le sacré des temples et des palais témoignant de millénaires d’histoire. On passe de moments d’effervescence intense à Shinjuku ou de Ginza à des instants de spiritualité, où le temps semble suspendu ou encore aux flâneries dans des coins plus authentiques comme les ruelles de Nezu, Sendagi et Yanaka, certes touristiques … Tant de sérénité et de ferveur émanent de Sensô-ji, le plus ancien temple bouddhiste de la capitale ou du temple d’Asakusa, où les fidèles viennent adresser leurs prières dans ce lieu de pèlerinage et la majesté du sanctuaire impérial de Meiji-jingu. Cela contraste avec la turbulence de Shibuya, et l’électrisante Akihabara, avec ses multiples magasins de jeux vidéos, des joueurs qui se livrent des batailles frénétiques et des boutiques de manga, de pop culture et de goodies en tous genres. C’est forcément le paradis des gamers et des otaku.
A Asakusa, on comprend vraiment l’âme d’un quartier traditionnel par excellence et on peut même avoir la chance d’y croiser un ou deux geisha. Cet environnement donne à la fois l’occasion de se recueillir pour transformer son voyage en petit pèlerinage pour tout voyageur en quête d’expérience intérieure, de flâner dans des rues et ruelles à la typicité indéniable, de goûter aux traditions et au meilleur des saveurs, de s’imprégner de l’art, de la culture et l’artisanat nippons en quelques heures.
Et on peut même s’offrir un moment de détente au fil de l’eau sur la rivière Sumida. Ce quartier attire surtout les touristes en raison du superbe temple Sensoji avec Kaminarimon, et la fameuse Porte du tonnerre, et pour compléter le tour d’horizon, on déambule dans la rue commerçante Nakamise foisonnante avec ses boutiques de souvenirs typiques qu’on aurait tous envie de remporter dans les bagages.
Shibuya et Ginza, un carrefour si dépaysant
Shibiuya c’est surtout la garantie d’un dépaysement immédiat avec cette sensation d’être transporté et happé face à la multitude des informations, des enseignes publicitaires, des néons éblouissants, de la ville qui semble en constant mouvement. On ne vient pas seulement pour croiser la statue d’Hachiko, qui est peut-être le chien le plus célèbre de la ville (et du pays !), car selon la petite histoire ou légende locale, il venait attendre chaque jour jusqu’à sa mort son maître pourtant décédé des années auparavant dans son lieu préféré. Un tel sens de la loyauté et de la fidélité ne peut qu’émouvoir.
A l’instar de Paris, Tokyo possède ses Champs Elysées avec Omotesandô. Il est impossible de ne pas parcourir cette avenue nichée entre la célèbre gare de Harajuku et celle de Aoyama, dans l’arrondissement de Shibuya. Ce carrefour incontournable est réputé pour ses grands magasins haut de gamme, son culte du shopping et aussi quelques aspects de sa vie nocturne. On y trouve quelques unes des rues commerçantes les plus populaires auprès des Tokyoïtes comme des touristes étrangers. Et bien sûr, on déambule sur Shibuya crossing (également appelée scramble intersection), l’une des artères piétonnes les plus fameuses de la planète.
Le très chic quartier de Ginza est aussi élémentaire et si les emplettes sont l’une de vos motivations pour explorer Tokyo, vous ne devez pas manquer la rue d’Ueno Ameyoko, de Togoshi Ginza, de Sunamachi Ginza, de Sugamo Jizo-dori, d’Azabu-Juban ou de Yanaka Ginza. Ginza est l’un des quartiers commerçants les plus importants de la ville. Il a émergé dans les années 30 et c’est là qu’on a accueilli le premier grand magasin de luxe de la ville. Désormais, il y en a de nombreux qui côtoient des bars à coktail tendance et des bars à sushi. Un vrai condensé de la culture tokyoïte.
Tokyo, ville des travailleurs, animée de jour et de nuit
Qu’on se le dise, Tokyo ne dort jamais et il n’y a pas que les kombini, épiceries ouvertes 24h sur 24 7 jours sur 7 pour en prendre conscience. Et une chose est certaine, quand on débarque au Japon, selon où l’on loge et ses projets de visites et d’activités, mieux vaut se préparer à se lever très tôt et parfois se coucher tard, ce qui laisse peu de temps de sommeil. Les Japonais sont parmi les plus gros travailleurs du monde et Tokyo en est la parfaite illustration. Les Japonais ne dormiraient pas plus de 4 ou 5 h compte tenu des longs trajets que certains doivent parcourir pour aller de leur appartement jusqu’à leur lieu de travail et il arrive qu’ils mettent plus de 2 h pour le faire !
Du côté de Tokyo Station, on plonge dans l’atmosphère du Business et ce côté très international. On y croire une pléthore de salarymen, tous presque habillés à l’identique, et copier coller dans leurs gestes et attitudes. Ils peuplent le quartier en journée jusqu’à l’approche de la soirée et apportent une nouvelle facette à cette capitale sans répit. Le choix de quartier s’impose aussi pour y retrouver la verdure des anciens jardins impériaux.
Qui dit Japon dit poissons et produits de la mer, car les Japonais ont un rapport à l’eau incroyable… Depuis des siècles, ils sont reconnus comme des pêcheurs et une grande partie des plats sont d’origine maritime. On ne peut donc pas venir dans la capitale sans explorer le marché le plus célèbre du Japon et y déguster des mets exotiques qui sont préparés avec un art inimitable dans l’un ou l’autre des restaurants aux abords. Il est ouvert aux touristes à partir de 10h, et très vite envahi d’une foule de curieux qui ne doivent pas pour autant gêner les multiples marchands et fournisseurs venus s’approvisionner en aliments ultra frais.
On a longtemps parlé du marché de Tsukiji, véritable institution, qui abritait autrefois l’un des plus grands marchés aux poissons du monde, où l’on se bat pour acheter des poissons, crustacés et les plus beaux thons rouges négociés aux prix affolants de plus de 2 millions d’euros, lors de la criée. C’est en quelque sorte un Rungis à la sauce tokyoïte. A son âge d’or, le marché de Tsukiji accueillait chaque jour plus de 2000 tonnes de fruits de mer et de poissons et l’essentiel était vendu en quelques heures auprès des marchands et fournisseurs.
Une partie de l’activité comme la vente de gros et aux enchères pour le thon a été transférée et relocalisée en 2018 au marché de Toyosu. Mais le marché extérieur de Tsukiji offre toujours l’occasion de comprendre une espèce de ville dans la ville avec une communauté de marchands alimentaires fourmillant d’activité. C’est d’ici que proviennent beaucoup des aliments qui sont travaillés et cuisinés dans la majorité des restaurants de Tokyo.
La visite de Tsukiji peut s’associer à une balade dans le quartier de Nippori et dans le parc d’Ueno connu pour son zoo, et pourquoi pas à proximité le charmant quartier de Yanaka qui est le seul à avoir été préservé intact lors et depuis la Seconde Guerre mondiale et en dépit de plusieurs tremblements de terre.
Si comme moi, vous aimez les marchés, la découverte du marché d’Ameyoko entre la gare d’Ueno et la gare d’Okachimachi, devrait retenir votre attention, car on y trouve encore un concentré de saveurs nippones. On peut déguster ces spécialités dans une des gargottes ou des auberges ou chez les petits marchands de rue. L’entrelacs de ruelles fourmillant de monde forme un dédale où l’on a envie de se perdre et où on ressent l’ambiance populaire et conviviale. Vous y dégusterez des bols de ramens fumants, des galettes de riz nappées de sauce soja légèrement sucrée ou quelque mochi au sésame ou à la pâte de haricots rouges, par exemple, mais aussi des tentacules de poulpe marinées, des coquilles saint Jacques assaisonnées de gingembre ou séchées, toutes sortes de fruits de mer ou de poissons, accompagnés de quelques légumes ou fruits préparés de façon totalement différente de ce qu’on connaît en France.
Pour apprécier Tokyo, il faut vraiment trouver son propre dosage et chacun en conviendra en fonction de son budget, car le Japon reste une destination très onéreuse et des choix s’imposent.
agrémenter son séjour à Tokyo avec des expériences mémorables
Si vous profitez de votre city trip à Tokyo pour mieux explorer les traditions qui forgent votre imaginaire sur le Japon, vous ne devriez pas manquer l’une ou l’autre de ces expériences si représentatives du caractère unique du pays.
Vous avez envie d’assister à une cérémonie du thé selon le savoir-faire japonais ? Ce genre d’événement à Tokyo est à la fois un rendez-vous culturel, une immersion dans des traditions transmises depuis des siècles de génération en génération pour perpétuer un art très précis. Le rituel dure plus de 2h. Tout en patience et en méticulosité, chaque geste, chaque élément et étape permet d’accéder à une forme de pleine conscience qui permet de mieux accéder à la philosophie zen. La cérémonie, qui exige le respect d’un certain code vestimentaire, offre une atmosphère de sérénité inouïe, au-delà de l’appréciation des saveurs subtiles et uniques que dégage le thé nippon.
Vous êtes amateurs de saveurs et ça vous dit de consacrer quelques heures à un atelier pour s’initier à la préparation des sushi ? On a beau pouvoir le faire aussi chez nous, ça n’a rien à voir quand on a l’opportunité de rencontrer un véritable maître. Tokyo vous a déjà offert l’occasion de goûter à quelques délices dont la capitale a le secret, et l’une des premières étapes à été de déguster des ramen, ces nouilles servies dans un bouillon que les Japonais considèrent comme le plat élémentaire et populaire.
Les sushi, bien sûr, c’est une autre histoire et une page culinaire essentielle. Si pour les Français, c’est l’un des plats japonais les plus connus, la vision et l’aperçu qu’on en en a en France est aux antipodes de ce qu’ils représentent au Japon en terme de sommet de raffinement et d’excellence. Leur base exige une sélection d’ingrédients et d’aliments crus et d’une fraîcheur absolue. Leur préparation est tout un art et les maître-sushi en sont les gardiens les plus exigeants. On vient du monde entier pour s’initier, mais même pendant quelques heures, on saisit la quintessence de cet art culinaire si délicat. Les itamae transmettent un peu de leur savoir-faire et font mieux connaître les subtilités que réservent les sushi, maki et sashimi, depuis la préparation et l’assaisonnement du riz, tout en subtilité, ou la découpe méticuleuse du poisson et les diverses techniques d’assemblage et de roulage… .
Sinon, que diriez-vous de partir à la découverte du Sumo ? Ce sport pratiqué exclusivement au Japon est un art martial assez atypique datant du VIIIème siècle. Les plus grands sumotori, combattants en taille xxxxl s’exerçant pendant des heures chaque jour selon des pratiques ancestrales et soumis à une rigueur inimaginable, sont presque considérés comme des idoles et même des demi-dieux vivants. Faute d’assister à des combats, vous pourriez consacrer deux heures à visiter un des heya, ces lieux d’entraînement et de vie des sumotori, qui en général sont organisés en écuries ; lesquelles vont s’affronter ensuite lors des compétitions. Vous pouvez aussi vous contenter de la visite gratuite du musée des sumos situé au stade de Ryogoku.
Au Japon, on ne peut passer à côté d’une rencontre avec les Geisha, véritables artistes capables de magnifier leurs arts nationaux et d’incarner une esthétique remarquable et sans équivalent dans le monde. Contrairement à ce qu’on croit souvent, il ne s’agit en rien de courtisanes ou de travailleuses sexuelles de luxe, mais ce sont des hôtesses donnant à voir la quintessence du savoir-vivre et de l’Art de l’accueil à la japonaise. Il n’y a pas qu’à Kyoto qu’on admire l’une des quelques mille représentantes du monde des fleurs et des saules.
A Tokyo, on peut croiser quelques geisha et des apprenties, les maiko, du côté d’Akasuka, considéré comme l’une des meilleures enclaves traditionnelles pour les observer dans leur environnement naturel. Il n’en resterait pas plus de 40 dans ce quartier et leur discrétion rend la rencontre encore plus privilégiée, même si elles font des représentations en général trois fois par mois, les samedi. Les geisha demeurent dans des hanamachi, c’est-à-dire un « quartier de fleurs ». Hormis à Akasuka, où le centre touristique et culturel organise périodiquement des spectacles gratuits de danse et de musique traditionnelles, Tokyo compte plusieurs repères de geisha, que vous dénicherez à Shinbashi, Yoshicho, Hachioji, Mukojima, Kagurazaka. Les touristes se montrent souvent trop curieux mais plus respectueux qu’à Kyoto où il est même question de leur interdire l’accès à Gion pour préserver leur vie et leurs activités. A Kagurazaka, on ressent peut-être encore mieux le charme d’antan surtout au crépuscule quand on peut les aperçevoir dûment maquillées, coiffées et vêtues de leurs magnifiques kimonos, en train de se rendre à leurs rendez-vous. C’est finalement une bonne porte d’entrée, en attendant de revenir lors d’un nouvau voyage au Japon et de visiter Kyoto pour pénétrer encore mieux dans le monde des fleurs et des saules tel qu’on surnomme et admirer l’intemporalité que cultive l’univers fascinant de ces gardiennes des arts et des traditions à Gion, où se pressent les touristes du monde entier.
Vous voulez replonger dans l’enfance et l’adolescence ? Vous êtes geek ou fan de manga, d’animes ou de pop japonaise ou juste curieux de découvrir un peu cette contre-culture populaire qui a su convertir de nombreux passionnés en France ? On prend la direction d’Akihabara pour satisfaire une envie pressante de gaming ou pour s’adonner à la passion qui anime tant d’otaku au Japon et désormais des millions de lecteurs de manga travers le monde. Dans ce quartier foisonnant, aux airs psychédéliques, on est gavé d’affiches géantes, de néons fluorescents, d’images d’Idols, d’icones de manga et animés et on s’enivre de musique de jpop. On voit défiler des lolitas, toute une population presque débridée par rapport aux codes usuels de la ville et on s’étonne face aux nombreuses personnes habillées et maquillés en personnages de manga quii déambulent comme si de rien était. Un spectacle à ciel ouvert comme dans les cosplays. On y retrouve tous les jeux d’arcade possibles et inimaginales et bien sûr ceux qui inventent l’avenir. En tant qu’admiratrice d’animation japonaise depuis ma jeunesse, je ne peux pas manquer une visite au musée Ghibli, qui propose une visite ludique et un retour dans l’enfance, quand on renoue avec l’univers merveilleux des films d’animation de Hayao Miyazaki.
Tokyo regorge de possibilités infinies et le plus dur est encore de choisir. Un circuit d’une semaine peut vous permettre de visiter Tokyo et ses alentours et en particulier le Mont Fuji, le lac Ashi d’où on obtient une vue imprenable sur le volcan le plus emblématique du pays, Nikko ou la vallée volcanique d’Owakudani.