Jusqu’au 15 Mai 2011, le Musée du Quai Branly accueille une exposition nommée L’Orient des femmes, vu par Christian Lacroix. Ou la découverte de l’Orient au travers de superbes costumes et accessoires traditionnels…
Mon premier réflexe m’aurait plutôt conduit à « zapper » cette exposition (les
robes ce n’est pas forcément ma passion !). J’y ai conduit ma moitié intéressée par le sujet et, finalement, j’en reviens charmé par la profusion des couleurs et la scénographie imaginée par Christian Lacroix.
L’exposition « L’Orient des femmes » présente 175 costumes et accessoires traditionnels des villageoises et Bédouines du nord de la Syrie à la péninsule du Sinaï dont la richesse et l’éclat ont provoqué l’admiration des voyageurs du siècle dernier. Alphonse de Lamartine écrit ainsi « Ces beautés admirables et variées sont aussi extrêmement communes ; je ne marche jamais une heure dans la campagne sans en en rencontrer plusieurs allant aux fontaines ou revenant avec leurs urnes étrusques sur l’épaule ».
Cet évènement est né de la collaboration entre Hana Chidiac, responsable au musée des collections Afrique du Nord et Proche-Orient et du couturier Christian Lacroix qui a participé au choix des costumes et imaginé la scénographie. De leur travail en commun est né ce parcours poétique ponctué de pièces somptueuses qui, pour la plupart, sont exposées pour la première fois en France : robes de fête, manteaux, voiles et coiffes qui composent le trousseau de la mariée. En hommage à l’art millénaire de la broderie, l’exposition dévoile le travail de ces femmes qui, pendant des siècles, ont cherché à créer des modes pour s’embellir et exister, livrant ainsi leur personnalité, leur sens esthétique et leurs émotions.
A l’entrée on découvre une pièce rare, une robe d’enfant du XIIIe siècle, retrouvée dans une grotte au Liban et prêtée par le Musée national de Beyrouth.
Le parcours est organisé par région et par couleur, du plus sombre au plus clair. Certaines robes sont exposées sur des mannequins, d’autres déployées sur des armatures en croix pour faire ressortir leurs formes géométriques. Pour ajouter à l’ambiance on marche sur des tapis moelleux.
Comme les photos étaient permises je vous donne un aperçu visuel de cette exposition.
Manteau robe et voile de femmes Syrienne des années 1930
Robe, manteau et parure de femme Jordanienne des années 1930
Robe de fête Palestinienne
Parures, coiffes et robes de mariage de Bédouines de la péninsule du Sinaï vers 1935
Une coiffe de la péninsule du Sinaï du début du XXe siècle.
Dans une petite pièce est affiché « Prière de toucher » on y trouve une série de petites robes brodées, réalisées spécialement pour l’exposition et destinées aux personnes aveugles mais tout le monde en profite. Sur des banquettes, également conçues par Christian Lacroix, les visiteurs peuvent consulter des fiches relatant l’histoire de la soie au Proche-Orient ou encore la saga de l’indigo.
D’ailleurs à propos de visiteurs j’ai plutôt remarqué une large majorité de visiteuses, étonnant non ?
Le mérite de cette exposition est aussi de tordre le cou à une idée reçue selon laquelle le vêtement féminin traditionnel de ces régions était uniformément triste et noir. C’est en fait depuis une quarantaine d’années que l’image et la physionomie de la femme du Proche-Orient a changé. De nos jours, ce que l’on nomme « la tenue islamique » s’est ’imposée. De couleur sombre, elle recouvre le corps des femmes sans en rien laisser paraître et conduit à l’abandon progressif des costumes traditionnels orientaux très colorés. Mais au final on apprend qu’en Palestine des femmes remettent à l’honneur cet art traditionnel pour des raisons culturelles mais aussi économiques puisqu’il s’agit de pièces destinées à la vente.
L’exposition est à voir au musée du Quai Branly jusqu’au 15 mai 2011.
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