Scène universelle que celle de la Nativité ! Noël …répandu quasiment dans le monde entier, sonne différemment à chaque porte avec ses saveurs des 4 coins du monde. Pourtant plane toujours la même générosité, le même merveilleux. L’étoile des Rois Mages continuerait-elle à nous guider ?
(Encore une photo de Francine Bernaert…)
Car face au cahot du monde, à ses accélérations compulsives qui en laissent plus d’un sur la touche, certains vivent malgré tout d’une façon plus heureuse, plus responsable, plus libre. Comment font-ils ? A quelle éthique se rattachent-ils alors qu’on sait combien l’église chrétienne est en perte de vitesse…
L’Eglise instituée en effet ne conquiert plus de paroisses. Son annuaire statistique révèle que le nombre de prêtres diocésains en France ne cesse de chuter : 25203 en 1996 pour seulement 15440 en 2006. Questions légitimes : Benoît XVI sera-t-il le dernier pape ? Le Vatican devra-t-il fermer ses portes un jour ?
Propos pertinents pour certains mais ô combien hérétiques pour d’autres. Au royaume des consciences, aveugles et sourds se retrouvent de plus en plus malmenés par le germe du renouveau.
Pourtant, un Nirvana leur a toujours été prédit. Reportons-nous à la promesse de Dieu consignée par Esaïe (35 :5,6) :«En ce temps-la s’ouvriront les yeux des aveugles, et les oreilles des sourds seront débouchées. »
Alors ? Est-ce l’arrivée d’un Âge d’ Or gagné sur des tribulations planétaires infernales, qui nous pend au nez ?
Le monde des vices définitivement vaincu par le monde des vertus…fabuleux ! On ose à peine y croire, et si c’était vrai ?
La subjectivité moderne, en rupture avec la tradition religieuse chrétienne, nous place devant le transcendantal, c’est à dire devant les principes fondamentaux qui régissent les valeurs de la société.
Nécessaire liberté de créer, de s’exprimer, de penser, de partager, dans le respect des différences. Et c’est là que notre matérialisme effréné gêne un peu à l’encolure notre belle déclaration des Droits de l’Homme.
Droits, éthique, deux mots qui s’opposent dans certaines mentalités à… devoirs, pouvoir.
Le miracle consisterait à les réconcilier. Et voilà « l’Homme-Dieu » qui se présente en rédempteur. Non, l’homme n’est pas entièrement déterminé, ni par son histoire, ni par son milieu naturel. Il porte en lui un trésor inestimable : son discernement, son libre-arbitre, encouragé par Platon, cher à Descartes, mais si présent déjà dans les textes les plus anciens, comme les légendes hindoues. Souvenons-nous de Brahma, le Maître des Dieux. Excédé par les hommes qui faisaient mauvais usage de leurs pouvoirs illimités, il décida un jour de les leur ôter. Mais où les cacher ? Il convoqua le conseil des dieux mineurs et après mûre réflexion, celui-ci répondit :
« Nous ne savons pas où les cacher car il ne semble pas exister sur terre ou dans la mer, d’endroit que l’homme ne puisse atteindre un jour. »
Alors Brahma conclut : « Voici ce que nous ferons de la divinité de l’homme, nous la cacherons au plus profond de lui-même, car c’est le seul endroit où il ne pensera jamais à chercher. »
Il semblerait donc bien que le défi de notre temps- et plus particulièrement dans la période de Noël- consisterait justement à débusquer en soi, ce Super-Etre omniscient, cette partie inaltérable, ce divin, ou comme l’a qualifié Luc Ferry dans La Sagesse des Modernes, « cette étrange faculté de s’échapper de tous les codes dans lesquels on veut l’emprisonner, c’est cela que j’appelle le sacré, la transcendance, la liberté. »
Un divin au-delà des religions, dont le chemin s’ouvre à nous dans une recherche spirituelle à la carte, un carnet de bord personnel.
Et peu importe si cette recherche conduit à Jésus, Bouddha, au Grand Architecte, à Dame Nature ou à La Force Universelle de Vie… Seul le questionnement compte. C’est le chemin…
Un chemin mystique « ni saint ni soumis » qui relève de la seule conscience de chacun. Une quête sur son identité intrinsèque, proche des réalités du quotidien et tout au long de laquelle la prière devient méditation, amour, dialogue, et pour Murphy, une véritable thérapie.
Quant à Matthieu Ricard, depuis son monastère de Shéchèn au Népal, il ne cesse de répéter: « Regardons à l’intérieur de nous pour changer notre regard sur le monde ».
Voilà un plaidoyer pour le bonheur qui nous assigne fort, en définitive, à trouver son Noël ou sa part cachée de Lumière, autrement dit à renaître… à Soi.
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