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Mais randonnons pour une heure dans Paris. Qui sait que le cœur de Paris n’est pas l’Élysée ou Bercy (ils le voudraient bien), mais les îles ? L’île de la Cité où était le premier palais du roi et celui de l’évêque, où trône la cathédrale Notre-Dame. L’île Saint-Louis connue pour ses hôtels particuliers des quais, mais surtout aujourd’hui pour le glacier Berthillon. Peut-être un jour vous ferai-je pénétrer l’intérieur, mais contentons-nous aujourd’hui de tourner autour.
Du pont d’Arcole (une victoire de Bonaparte en 1796) le promeneur aperçoit les tours pointues de la préfecture de Police et du palais de Justice. Le dôme est celui de la Sainte-Chapelle, devant laquelle des queues interminables se tiennent pour visiter dès les beaux jours.
La Marie de Paris, appelé aussi Hôtel de ville, est une pâtisserie 19ème reconstruite dès 1874 après avoir été incendié par les Communards. Il y a toutes les fioritures de l’art bourgeois fin de siècle, avec des gamins nus ligotés au cou par un bricolage de fils de fer… C’est d’un chic ! Beau symbole que cet esclavage de bronze sado-maso pour le temple Delanoë qui se veut « contre toutes les servitudes ».
Il suffit de repasser la Seine par le pont de l’Archevêché pour voir voguer le vaisseau de Notre-Dame. Les garde-fous du pont sont remplis de ces cadenas imbéciles que tout cœur naïf venu d’ailleurs se croit tenu d’ajouter à la masse. Cela en signe d’amour « éternel »… jusqu’au prochain divorce ! (Un couple marié sur deux divorce en France)
Juste en face s’ouvre la rue de Bièvre où habita Mitterrand, un ancien président des années 1980.
En revenant vers Saint-Michel, le petit square Viviani (chef socialiste au début de la Première guerre mondiale) renferme un robinier planté en 1602 (sous Henri IV), probablement le plus vieil arbre encore vivant de Paris.
Juste à côté, l’église chrétienne melkite de Saint-Julien le Pauvre (siège à Damas en Syrie), ravissante et intime à l’intérieur.
Il suffit de traverser la rue Saint-Jacques pour voir – tout au début à droite de la rue Saint-Séverin, au n°4bis – la plus étroite venelle de Paris : l’impasse Salembrière. Elle est depuis 1963 derrière une porte à code, mais si vous vous haussez du col, vous observez directement le moyen-âge ! L’endroit est attesté sur des plans de Paris datant de 1239.
L’église Saint-Séverin est sombre et mystique, les vitraux font danser la lumière. On y est bien, à quelques mètres des ruelles à frites et kebab où se perdent les touristes en mal de se remplir la panse.
Remontons la rue Saint-Jacques, traversons le boulevard Saint-Germain. Tout de suite à droite, la rue des Écoles conduit à un autre square mal connu, le Paul Painlevé. Il n’était pas boulanger mais socialiste. Mathématicien, il fut aussi politicien, Président du Conseil (aujourd’hui appelé Premier ministre) en 1917 et en 1925. En face s’ouvre une entrée de la Sorbonne. Mais on n’entre aujourd’hui dans l’université que par une autre rue, sécurité oblige.