Je sens que je ne vais pas me faire des amis sur ce coup-ci, mais ce que je vais vous raconter est la vérité pure. Cet été-là, nous avions choisi de passer quelques jours dans les Pyrénées françaises. Malheureusement, le temps y était capricieux (plus tard, ma cousine ariégeoise me le confirmera : ici l’été est imprévisible, t’aurais mieux fait de choisir une autre saison). Bref, au bout de trois jours de pluie et de brouillard, nous avons décidé de franchir la frontière, pour aller explorer les Pyrénées espagnoles. Une excellente initiative, que nous n’avons pas regrettée!
Les Pyrénées espagnoles: 3 parcs nationaux magnifiques
Le territoire que nous avons exploré est relativement petit, il se réduit à une portion des deux régions suivantes : l’Aragon, et la Catalogne. Pourtant, il compte 3 parcs nationaux, qui ont chacun leur personnalité. Tous les trois nous ont laissé le souvenir de superbes balades.
Le parc d’Ordesa est probablement le plus célèbre d’Espagne. Ses parois rocheuses font parfois penser au grand canyon du Colorado. On peut aussi y voir des citadelles gothiques silencieuses:
Le nom complet du parc est « parque nacional Ordesa y Monte perdido ». Et voici le Monte perdido, qui malgré son nom, n’est pas du tout difficile d’accès. Du moins, tant que l’on reste à cette distance.
De nombreuses cascades permettent de se rafraîchir pendant les randonnées.
Le parc national de la Maladeta rassemble les sommets les plus élevés des Pyrénées espagnoles. Et en particulier, le pic d’Aneto, qui en est le point culminant. C’est dans ce massif que la Garonne prend sa source. Elle disparaît au trou du toro, pour ressurgir dans le Val d’Aran, par le «Guelh de Jouèou » (l’œil de Jupiter).
Quand la montagne fait son cirque.
Le parc national d’Aiguestortes (en catalan, Parc Nacional d’Aigüestortes i Estany de Sant Maurici) est une splendeur. Il compte environ 200 lacs d’altitude. Pour les contempler, cela nécessite une petite grimpette (on est un peu au dessus des 2000 mètres). Mais ces difficultés d’accès, toutes relatives, en ont fait un lieu relativement préservé.
Dans le parc, des troupeaux paissent en liberté. On peut voir aussi fréquemment des chevaux.
Aïnsa, citadelle au milieu du désert
Nous avons beaucoup aimé la petite ville d’Aïnsa. Elle se trouve au centre d’une zone désertique. Bien mise en valeur, son architecture austère évoque une place forte, construite pour se garder des invasions. Tout près d’Aïnsa (visible à droite sur la photo ci-dessous) se trouve l’embalse de mediano, un lac de barrage tout en longueur, qui s’étire sur une cinquantaine de kilomètres.
Sieste est un petit village endormi à cinq kilomètres d’Aïnsa. Il se réduit à trois rues, mais possède une certaine atmosphère.
Le Val d’Aran, une enclave préservée
Le Val d’Aran est la seule vallée des Pyrénées espagnoles qui regarde vers le Nord. On y parle trois langues différentes : le catalan, le castillan… et l’occitan! C’est même le seul territoire dont l’occitan soit une langue officielle (alors qu’il n’en est pas de même chez nous, même en Occitanie). Son histoire mouvementée lui a valu un statut particulier, à l’intérieur de la Catalogne, qui comme on sait bénéficie elle-même d’une grande autonomie.
On ne peut s’empêcher de comparer le Val d’Aran à Andorre, sa voisine toute proche. Mais autant celle dernière a été largement défigurée, le Val d’Aran à l’inverse, est resté dans son jus. Nous avons beaucoup apprécié les sentiers de randonnée qui permettent de relier les petits villages.
Pyrénées espagnoles : y aller, randonner, et se loger
Venus de France en voiture, les deux accès que nous avons utilisés se font par des tunnels. A l’ouest, celui d’Aragnouet-Bielsa, près de Saint Lary-Soulan ; et celui de Vielha, à l’est, qui permet d’accéder au Val d’Aran depuis l’Espagne.
Bien évidemment, les Pyrénées espagnoles constituent un paradis pour la randonnée. Des centaines de sentiers sont à votre disposition… Renseignements et cartes dans les offices de tourisme et aux bureaux d’accueil des parcs.
Les accès aux parcs peuvent être règlementés. En été, le parc d’Ordesa restreint fortement la circulation aux véhicules privés – et c’est tant mieux! Vous pouvez laisser votre voiture à Torla et emprunter un bus, pour 4,50€ l’aller-retour (tarif 2018). Les navettes sont fréquentes l’été, entre 15 et 30 minutes d’attente seulement. Seulement 1800 personnes à la fois sont autorisées dans la vallée d’Ordesa, alors essayez d’arriver de bonne heure.
Bien que nous n’ayons rien planifié à l’avance, nous n’avons eu aucun mal pour trouver des logements. Voici les adresses que nous avons préférées :
Bielsa dispose d’un superbe camping, bien équipé, dans un très beau cadre. Les propriétaires gèrent également un hôtel juste à côté, qui permet d’accéder à la piscine du camping. Nous y avons occupé une chambre spacieuse et sobre, dans un style espagnol du grand siècle épuré, avec une très belle vue sur la montagne.
Dans le Val d’Aran, la capitale, Vielha, ne nous a pas paru très agréable ; nous avons préféré séjourner à Arties, petit village sympathique et décontracté. Proche de la station de ski de Baqueira-Beret, il est le point de départ de randonnées variées.
Toujours à Arties, nous vous recommandons le restaurant Urtau pour ses tapas variées et goûteuses. Elles suffisent à faire un repas complet. Ci-dessous, de quoi vous mettre en appétit !
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