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Une étudiante en histoire en Bosnie : aventures balkaniques

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Découvrir les Balkans et notamment la Bosnie Herzégovine, c’est plus qu’un voyage… Une expérience, une aventure humaine…

15 Août 2007. Départ demain matin. Beaucoup de raisons de s’angoisser et de ne pas dormir de la nuit. Une de ces bonnes raisons : je n’ai toujours pas mes billets. La compagnie Malev refusant les billets électroniques, il faut que je le retire au guichet (mais lequel ?) avant le départ de l’avion (« mais s’ils n’avaient enregistrer mon billet ? », « Et si le guichet était fermé ? »…).

Mercredi 15 août 2007

Avant le départ

sarajevo quartier turcPlusieurs raisons de s’enchanter. L’une d’elles est le romain d’Ivo Andric (prononcer le c « tche » mouillé) grâce auquel je traverse les siècles depuis le Pont de Visegrad (prononcer Vi »che »grad). Ce pont vient vient d’être classé patrimoine mondial de l’UNESCO (http://whc.unesco.org/fr/list/1260). Ivo Andric raconte toutes les histoires dont a été témoin ce tour de force architectural et qui se sont transformées, au fil des années, en légendes et contes pour les petits et les grands. Le Pont fait le lien entre la Bosnie et la Serbie.

Ce pont a été construit par le grand vizir Mehmed Pacha Sokolović, fonctionnaire de haut rang dans l’empire Ottoman. Ce vizir était originaire d’un petit village proche de Visegrad et fut enlevé, comme des centaines d’autres enfants, par les escortes de l’armée ottomane, les janissaires pour servir dans cette « unité d’élite » de l’armée qui défendait le Sultan jusqu’à leur mort.

Comme les enfants de musulmans ne pouvaient être réduits en esclavages, les ottomans organisaient à intervalles régulier la devchirmé (« cueillette » en turc) qui consistait à enlever des enfants chrétiens, juifs ou orthodoxe des provinces de l’empire.

Visegrad n’est pas accessible en train mais le réseau des bus étant assez développé en Bosnie, je trouverai bien un moyen pour y arriver et faire une halte sur le Pont de la Drina.

Au programme de la pause à Paris : « No Man’s Land« , le film de Danis Tanovic qui a reçu le prix du scénario à Cannes en 2001. Film sur l’absurdité de la guerre, qui montre également l’impuissance de la communauté internationale lors de la guerre en Bosnie.

Rien à voir mais j’en ai profité pour voir le film de Nadine Labaki, Caramel, qui se déroule à Beyrouth, dans un salon de beauté. L’histoire est tranquille, calme et très belle, la bande originale vous embarque dans le film sans crier gare. Un petit moment de bonheur.

Le Moleskine

Je pars également équipée d’un carnet Moleskine, offert par les parents.

Les carnets Moleskine (du nom de la matière dans laquelle est fabriquée la couverture) ont été utilisés par des écrivains, des peintres, des poètes pour noter leurs remarques et leurs idées. Le plus fervent de ces utilisateurs fut Bruce Chatwin (son livre « En Patagonie » est brillant mais attention, il vous donne une furieuse envie d’aller vous installer là-bas et d’y élever des moutons).

Ca fait quand même très chic de dire que je pars en voyage avec un Moleskine…

Quand on sait ce que signifie le mot « Moleskine », le romantisme recule (Mole skin = peau de taupe).

Jeudi 16 août 2007

Arrivee a Sarajevo

Première impression très forte des l’avion: Le passage de la Hongrie a la Bosnie est radical et impressionnant. D’un paysage de grandes plaines sans aucun petit vallon pour couper le paysage complètement monotone, on passe tout a coup a des collines puis des montagnes a n’en plus finir. La Bosnie !

Pas de transport en commun depuis l’aéroport. Le taxi est donc un passage oblige. Je le partage avec un jeune français qui vient travailler sur un film « expérimental » (j’ai pas bien compris le concept).

Poser le sac a l’auberge et enfiler une tenue plus adaptée aux 30 degrés qu’il fait a l’extérieur me prend 20 minutes et je me lance dans Sarajevo. L’Office du tourisme distribue une revue intitulée « Le Tour de Sarajevo en 1 jour ». Je vais passer la journée a croiser des étudiants français avec le dépliant a la main, suivant le même chemin…

La premiers chose qui marque a Sarajevo, c’est les trous.

Trous dans les murs d’un immeuble sur deux, impacts des balles encore visibles.
Trous dans les trottoirs, qui sont pour certains d’entre eux encore défoncés. Impression très étrange de se retrouver sur un trottoir parisien avec plein de marques de chewing-gum. En s’approchant, on se rend compte que ce n’est pas ca…

Les travaux en cours un peu partout dans la ville créent un fond sonore (et olfactif) assez particulier.

Les yeux en prennent plein la vue très vite. Tous les 300 mètres, on tombe nez a nez, réellement, avec une mosquée.

Le dépliant de l’office du tourisme conseille au touriste de se mettre a la mode bosniaque : c’est a dire selon eux, a la cool. Deux minutes après avoir lu cette phrase, j’assiste en effet a une scène incroyable pour une parisienne (que je suis devenue). Une voiture est arrêtée au milieu de la rue et son conducteur discute avec un ami. Derrière lui, des véhicules attendent patiemment. Pas un klaxon, pas un sifflet, pas un juron… Hallucinant !

En montant au dessus de la ville, je m’arrête devant un cimetière musulman. Il est très grand et on en aperçoit d’autres un peu partout en ville. Les tombes portent toutes une inscription qui se termine par 1992. Glacial…

En me baladant, je tombe sur deux expositions (il y en a partout ici). Des cliches d’un photographe (zijah gafic)  ayant bourlingue dans des endroits touches par le guerre : Liban, Afghanistan, Irak, Bosnie… Les photos sont très belle bien que pas vraiment gaies.

L’expo suivante a été montée par le Conseil de l’Europe. Elle a vocation a sensibiliser les gens sur les violences faites aux femmes. Très chouette.

Dans les monuments de Sarajevo, en plus des mosquées, des églises orthodoxes et des cathédrales catholiques, je passe devant la bibliothèque. Elle a été bombardée pendant le siège de Sarajevo : sur les 1,5 millions de livres qu’elle contenait, il n’en reste que 300 000. Émotion.

Demain, les musées et j’essaie de trouver un endroit ou il est possible de mettre les photos en ligne. La, l’ordinateur refuse. Je ne mets que des photos trouvées sur internet.

Misere et Sarkozy

Jeudi 16 aout – 22h

Cherchant désespérément un endroit pour télécharger mes photos, je rentre dans un cyber café. Enfer et damnation : Nicolas Sarkozy me regarde depuis un écran de télévision. Il est vraiment PARTOUT ! Je n’ai pas compris ce qu’il faisait la (je ne connaissais pas la chaine de télé) mais ca m’a fait un choc.

Je me suis attardée ce soir dans le coin des touristes. Le centre historique de Sarajevo. On enlève les insignes de Coca Cola et on se retrouve en 1600, au temps des Ottomans. Très impressionnant. Même s’il faut faire un gros effort car Coca Cola est partout. C’est également l’endroit de la ville ou il y a le plus de mendiants. On se fait arrêter environ toutes les 3 mn. Par des enfants la plupart du temps.

Jeudi 16 aout – 22h45

Ça y est ! Ça marche !!

Voici les fameux trous en image

Sol-crible.jpg.jpg Mur-crible03.jpg

10 € petit dej compris, j’aurai du m’inquiéter…

Vendredi 17 aout – 2 heures du matin

Je me disais bien aussi que 10 € pour la nuit, petit déjeuner inclus, ce n’était pas cher. Pour cause.
Un dortoir de 15 m2 contenant 8 personnes (filles et garçons mélangés), une salle de bain pour 4 dortoirs (32 personnes) avec deux douches et un WC. La nuit fut donc… entrecoupée. Réveillée par ceux qui rentrent tard, les autres qui partent tôt.

Vendredi 17 aout – 15h45

Tee-shirt.jpg Une matinée bien remplie et pleine de chocs.
Choc religieux tout d abord. La place aux pigeons (centre de la vieille ville) est occupe par un stand de valorisation de la „culture bosniaque“. En fait, un stand de prosélytes musulmans. Je m’approche et la, vision d’horreur, un tee-shirt sur lequel il est inscrit : „Darwin vous ment“.

Étape suivante, visite de la grande Mosquée, la plus grande de cette partie de l’Europe. Très belle… mais, attention : port du voile obligatoire (pour les femmes seulement, je précise). Deuxième choc. Sinon, la mosquée est très belle (voir album photo)

La journée avait pourtant bien commence. Ce matin, j’ai visite deux musées. Le National Museum, dont le bâtiment a été entièrement reconstruit et qui abrite des collections assez variées. Faune et flore (je suis vite passée), archéologie (malheureusement, aucune explication en anglais) et surtout, ethnologie. Est présentée la vie en Bosnie-Herzegovine sous l’Empire Ottoman. Une maison est reproduite a l’identique. C’est très beau, très fin. Tous les objets en bois (armoires, fenêtres, portes) sont taillées, décorées et peintes. Les costumes sont très riches et l’expo nous montre bien les différentes communautés qui vivaient ensemble a cette époque. Une scène de “court law“ est reproduite : on y voit le juge avec la Charia, le chef d’un village orthodoxe, le rabbin et le bey (dignitaire musulman) discuter ensemble d’une affaire commerciale.
Musee-historique-de-Sarajevo.jpg
Le deuxième musée a réouvert récemment puisque le guide (édition 2005) mentionne qu’il est encore ferme. Il s’agit du musée historique. Pour la première fois, une exposition qui traite de la guerre, plus précisément du siège de Sarajevo.
Ce siège a dure 3 ans ½. Des milliers de personnes sont mortes, par des tirs de Snipers serbes postes sur les toits des immeubles ou lors de massacres (sur des marches ou dans des files d’attente devant des boulangeries). Durant toute la durée du siège, un tunnel (inconnu de l’armée serbe) reliait la ville vers l’extérieur et permettait de lui fournir de l’électricité.

Sentiment assez étrange des le début de l’exposition : le premier panneau précisait que les exposants ont essaye d’éviter tout jugement définitif, opinion idéologique ou analyse politique, laissant cette tache aux historiens. Comme ci la guerre ne faisait pas encore vraiment partie de l’histoire. L’exposition est très violente mais montre que dans toutes les situations, l’homme prend le dessus. Bricolages, solidarités, culture, éditions de journaux : malgré l’horreur, le « vie“ continue.
Je n’arrive pas encore bien a comprendre comment aborder l’histoire de la Bosnie, celle de la guerre avec les gens. Cette histoire mêle des communautés qui se sont  massacrées et qui doivent maintenant vivre ensemble. Sujet difficile a aborder. J espère que ma rencontre avec les jeunes socialistes, dimanche, me permettra de mieux comprendre.
Dans le jardin du musée, ferme au public, le mur a été repeint : les impacts de balle ont été transforme en étoiles.
Deuxième exposition dans ce même musée, sur l’histoire de la Bosnie. Je m’émerveille sur la richesse de ce pays qui a, au fil des invasions et des partages de territoires entre les nations, a connu un moyen-age chrétien puis une période ottomane complètement différente, avant de retomber sous l’influence de l’Occident via l’Autriche-Hongrie puis de vivre pendant 45 ans sous un régime communiste. Il en résulte une histoire complètement bariolée.
Je passe ensuite par la gare (voir album photo) pour acheter mon billet du lendemain (aller retour a Mostar). La gare est très…. stalinienne. A tel point d ailleurs que lorsque je veux prendre une photo de l’intérieur (ou l’on peut admirer deux immenses peintures murales de Coca Cola), un garde me rappelle a l’ordre et me montre un petit panneau que je n’avais pas vu : photos interdites
Petit trajet en tram pour retourner dans le centre ou je m’arrête pour manger un des plats nationaux : l’ascinica. Il faut choisir entre plein de possibilités. Impossible ! Je demande une assiette avec un peu de tout et goute les oignons farcis, les feuilles de vignes farcies, le poivron farci, le navet farci… Le tout trempant dans un bouillon délicieux.
Voila, maintenant, direction la piscine pour perdre tout ca (et surtout parce qu’il fait diablement trop chaud pour envisager toute autre activité) !
Samedi 18 août 2007

Mostar, perle de la Bosnie… et du tourisme

Samedi  – 14h

Depart ce matin en Train pour Mostar. Levée à 5h50 pour être sûre d’avoir une place dans la douche (1 pour 32 personnes, il faut se battre…). Le train part a 7h et met 2h30 pour relier Sarajevo a Mostar (130 km). C’est le moyen de transport le plus lent… mais le plus beau.

En arrivant prés de Mostar, le train suit le cours de la Neretva, fleuve entoure de montagnes. C’est superbe. Cote train, rien de particulier. Des téléphones portables qui sonnent (tiens, comme chez nous) et, malgré un panneau non-fumeur assez visiblement place, des gens qui fument (restons calmes, c’est les vacances).

Arrivée à Mostar, ville décrite par tous les guides (enfin, le seul que j’ai trouve) comme « une des perles de la Bosnie-Herzegovine ». Le problème, c’est que tous les tours operators se sont passe le mot. Il y a plus de touristes ici qu’a Sarajevo ! Le centre ville étant tout petit, on se marche les uns sur les autres. Si vous ne faites pas attention et que vous levez le nez pour admirer un minaret, vous risquez de vous retrouver pris au piège au milieu d’un groupe entier de touristes parlant très fort allemand, anglais ou hollandais. Drole d’impression !

Dans le centre, tous les prix sont affiches en euros. Bref, ambiance un peu surfaite. Il fait 35 degrés, la ville est remplie de voitures. Mostar ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Je visite une maison ottomane : tapis magnifiques, tabourets en bois finement sculptes.

La ville a deux particularités (plus en fait, mais c’est celles la que je retiens) :

PONT MOSTAR – le fameux pont de  Mostar, construit en 1566 par un architecte renomme de l’Empire Ottoman et entièrement détruit en 1993 pendant la guerre. Il a été détruit délibérément par les croates car il symbolisait la grandeur passée de l’Empire Ottoman, et donc de la culture des bosniaques, musulmans. Reconstruit après la guerre, il fait aujourd’hui partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Il s’élève a 21m au dessus de la Neretva. Une exposition photo montre le pont dans la guerre. De 1992 a 1993, on le voit peu a peu partir en morceaux. Photos ce soir

– sa division en deux entités distinctes. Alors que Mostar faisait partie d’une des villes les plus mélangées du pays, mêlant les communautés sans réelles distinctions, la guerre a fait, encore plus ici qu’ailleurs des ravages. Aujourd’hui, il existe deux Mostar. Le Mostar Est (bosniaque, musulman) et le Mostar Ouest (croate, catholique). Il existe deux mairies, deux offices du tourisme et tenez vous bien : deux systèmes de poste ! En 2004, le Haut Représentant (personne nommée par la communauté internationale et qui est chargée de faire vivre l’entité politique abimée qu’est la Bosnie-Herzegovine) a pris un décret obligeant les deux Mostar a se réunifier. Chemin difficile…

IMG-0120.jpg Cette division est particulièrement palpable lorsqu’on se promene dans la ville : l’Église catholique, construite en 2001, entièrement  béton, dont le clocher monte plus haut que le plus grand des minarets semble narguer le quartier bosniaque qui se trouve en face. Le long de l’avenue qui sépare les deux Mostar, le « Bulevar », les immeubles en ruines ou cribles d’impacts de balles se succèdent. Meme lorsqu’on lève les yeux vers les montagnes, les antagonismes nous sautent a la figure : a l’Ouest, une immense croix catholique (10 mètres de haut) surplombe la ville. A l’Est, en face, une inscription dans la montagne : « Tito Volimo Te » (Tito, nous t’aimons).

Une organisation rassemble des associations qui luttent pour que les communautés retissent des liens. Je passe par le local de l’une d’entre elle ou se prépare un concert.

La ville porte de manière beaucoup plus visible qu’a Sarajevo les marques de la guerre. A chaque coin de rue, un immeuble en ruine avec un panneau indiquant le danger. Les fonds manquent pour rénover les bâtiments. Quelques photos ce soir.

Encore un mot, histoire de parfaire votre culture générale. Mostar vient de « mostari », nom donne au XVeme siècle aux gardiens ottomans qui gardaient le pont (à l’époque construit en bois), point de passage stratégique entre le nord et le sud.

Attention, on rentre dans le dur !

Samedi – 23h

I have to write some lines in english for Jelena, a young girl I met in the train between Mostar and Sarajevo. I give her the adress of the blog (she would like study computer science) and she doesn’t speak french. “Just“ serbian, russian, english and spanish !

It was finally a wonderful day. As say in the precedent article, I was a little disappointed by Mostar and his lot of tourists. The last part of the day was totally different. I went on the top of a little mountain, were I see the a very pretty old orthodox church (see it in the photo album)
In the top of this mountain, you could see the symbol of the three religion who try to co-exist in this country.
LITTLE GAME
Look at this picture and fine the catholic church, the orthodox church and the mosquee !
IMG-0120.jpg
As I said in the precedent article, this city was really hurt during the conflict. See some pictures of the center of Mostar.
IMG-0132.jpg
Since the conflict, Mostar is completly divided in two parts : the bosniac (Muslim) part and the croatian (catholic) part. You could see on this two picture the illustration of this antagonism. On the first, on the top of a mountain (east of the city), a very big catholic cross (10 meters high). On the west moutain,  the Muslims write Tito, we loves you ! I tried to take it with my camera but we can’t see anything.
Church-on-the-mountain.JPG
During the retourn by train, we were with football supporters of Sarajevo. They are so noisy that the police came at the station to see if everything was OK.
IMG-0143.jpg
In the photo album, you could see the photos of the Mostar station. J’ai toujours trouve les gares tres emouvantes. Lieux de passages, habituellement tres vivant. Dans ce pays, les gares sont pour certaines d’entre elles detruites comme cette petite gare de campagne. D’autres sont placees dans des immenses buildings a l’architecture stalinienne, pourtant completement vides. Etrange sensation de grandeur, de force et de misere a la fois…
The way by train was really a pleasure. Not in the first minutes because we’re seating in a compartment with a old man who refused that we open the windows. I think it was 40 degres in the train !
We are six in the compartment. A german guy who travelled a lot in his life (Asia, Lebanon, Balkans, Europe…), very sympathic and the family of Jelena. Interesting family : the father is bosniac and the mother is serb. They lived in Belgrad. I speak a lot with Jelena (the daugther) about the student system in Serbia. The government pay the university to the better schoolboys and girls. When I explained that in France, it was according to the social situation of the parents, she found it was an unfair system.
En Serbie, les lyceens sont classes a la sortie du lycee. S’ils ont un nombre de points suffisants, leurs etudes (frais d’inscription) sont pris en charge. Sinon, ils doivent esaayer de trouver une place et ils doivent payer. Les frais varient en fonction des filieres (jusqu’a 2500 € pour l’architecture).
We have a really interesting discussion with her father about the situation in Bosnia. But here, I will write in french, it’s too hard in english.
IMG-0150.jpg

Son pere est donc un bosniaque. Il vit moitie a Sarajevo, moitie a Belgrade et est marie a une serbe. La premiere chose qu’il nous a dit, c’est “la guerre n’est pas finie ici“. Il s’est dit tres pessimiste sur les possibilites de trouver une solution. Pour lui, la resolution du conflit depend notamment du Kosovo. Il pense que si le Kosovo obtient son independance, les erbes seront si enerves qu ils se vengeront sur la Bosnie. Il m a alors expliaue aue les serbes etaient tres violent. Son argumentation melait des elements d’actualite et d’autres plus historiques… Par exemple, il m’a parle des nombreux controles que subissaient les bosniaques quand ils se deplacaient dans la partie Serbe de la Bosnie (explication de la division du pays au prochain numero). Nais il m’a aussi parle, pour me theoriser la violence des Serbes, de l’attentat de Sarajevo contre l’heritier Francois Ferdinand, commis le 28 juin 1914 par un serbe !

Discussion passionnante. Il etait fascine par l’histoire de France, notamment celle des hugenots et du massacre de la Saint Barthelemy, etablissant un parallele avec sa propre histoire. Comme me le conseillait le guide le Petit Fute, j’ai beaucoup ecoute, je n’ai pas contredit et j’essayais de relancer le debat par des questions ouvertes. On sent le sujet sensible.
En discutant ensuite avec leur fille, elle nous a raconte que ses parents se disputaient souvent a cause du conflit. Quand je lui ai dit que j’essayais de comprendre, elle m’a repondu que je n’y arriverais pas. Les gens sont trop touches personnellement pour avoir un avis objectif“ m’a-t-elle dit.
L’arrivee a Sarajevo est survenue trop vite ! Sur le chemin de l’hotel, alors aue nous parlions des situations difficiles et de la facon d’aborder les discussions avec les gens, le berlinois m’a raconte qu’il avait un jour rencontre, a Dublin, un officier israeliens tres conservateur. Sa nationalite allemande l’a mis dans une situation tres delicate pour aborder la discussion.
Bref, journee facinante. Une seule question : qu’est-ce qui m’attend demain ? Derniere information que j ai omise de donner : Bob Sinclair (chanteur francais pour les incultes) est, selon Jelena, tres apprecie des jeunes serbes !
Dimanche 19 août 2007

Halte en territoire orthodoxe en Srpska

Dimanche – 12h15

PVue-de-l-eglise.jpgar hasard ce matin, je suis passée devant la vieille église orthodoxe de Sarajevo (vieille église de l’Archange Saint-Michel). Un petit bijoux. Ces fondations remontent au V ou VI eme siècle mais son aspect actuel date de 1730 (nombreux incendies au cours des siècles).

L’extérieur de l’église est assez sobre. Au dessus des deux petites portes d’entree, sont peint la vierge Marie et un ange. L’interieur, par contre, est extremement riche. De nombreuses icones, retables, peintures sont disposées un peu partout dans l’eglise.
Un petit musee se trouve juste a côté, dans lequel on peut admirer des magnifiaues icones des 16e, 17e et 18e siecle. Quelques vieux livres religieux, des etoles et des coiffes de pretres orthodoxes ainsi que de nombreuses peintures sont exposes.
Il se dégage de cet ensemble une tres grande serenite, qui surprend lorsqu’on entre. L’église se trouve en effet juste sur la grande rue de Sarajevo, ou les voitures n’arrêtent pas de passer.
Peinture-murale.jpg

Lectures de voyage sur les Balkans

Dimanche – 12h50

Voici les bouquins qui m’accompagnent. J’ai deliberemment choisi des choses assez differentes pour pouvoir adapter mes lectures en fonction de mon humeur, du temps qu’il fait et du temps que j’ai !
Francois MAPERO – Balkans Transit. Lecture en cours. Ce grand reporter, editeur, ecrivain raconte ses multiples voyages dans les Balkans entre 1992 et 1995. Je suis pour l’instant en sa compagnie en Albanie. Des rencontres et des decouvertes qu’il decrit ici se degagent beaucoup d’emotions. Son ecriture est particulièrement saisissante : le bon mot, l’expression parfaitement adaptee, des phrases qui coulent toutes seules…
Histoire rigolote : après avoir fait 15 fois le tour du monde (j’exagère sans doute un peu), Maspero a emprunte la ligne B du RER a Paris et ecrit un livre sur les rencontres et les découvertes qu’il y a faites. Je ne l’ai pas encore lu, mais ca ne saurait tarder ! Le titre : Les passagers du Roissy Express.
Ivo ANDRIC – Le Pont sur la Drina. Deja beaucoup parle de ce livre. Ivo Andric a recu le prix Nobel pour ce roman aui retrace toute l’histoire (ou plutot LES histoires) du fameux pont de Visegrad qui vient d’etre ajoute au patrimoine mondial de l’UNESCO. Histoire, legende, traditions, religions, melange des communautes, influence byzantine puis austro-hongroise : un moyen de se plonger jusqu’au cou dans l’histoire de la Bosnie.
Ivo ANDRIC – Contes de la solitude. Lecture à venir
Jonathan COE – La Femme de hasard. Lecture en cours. Auteur anglais que j’apprecie beaucoup. C’est son premier roman et il est ecrit un peu differement des autres. Comme si l’ecrivain parlait au lecteur. Parfois, il nous demande d’imaginer telle ou telle scene, parce qu’il a “la flemme de la decrire“ !
 
Ismail KADARE – Le pont aux trois arches. Lecture a venir
 
John FANTE – Demande a la poussière. Lu a Mostar, pour tuer le temps. Roman sur un jeune écrivain semi-rate qui va a Los Angeles chercher la fortune et la gloire. Assez sombre (on plonge dans la misere des faubourgs d’une grande ville américaine) mais avec quelques passages drôles. Pour ceux qui connaissent Bukowsky, cet auteur fut un de ses maitres (selon ses propres dires).

Petites explications politico-institutionnelles

L’organisation actuelle de la Bosnie est regie par les accords de Dayton, qui ont mis fin a la guerre en 1995. Signes par le president de la Bosnie, le president Croate et le president de la Serbie (Milosevic).Ces accords enterinent l’existence d’une Republique de Bosnie-Herzegovine divisee en deux entités clairement ethniques. La Federation de Bosnie-Herzegovine (bosno-croate) et la Republique Srpska (serbe). Voici la carte des deux entites :

Bosnie-auj.JPG

A comparer avec la répartition des différentes ethnies sur le territoire (avant et après la guerre…). Aujourd’hui, plus aucune zone « population mixte »
Bosnie-1991.JPG Bosnie-1997.JPG
Attention aux definitions. Ces trois populations sont slaves et vivent ici depuis des milliers d’annees.
– Les Croates sont catholiques. La croatie n’a pas ete envahie par l’Empire Ottoman
– Les Serbes sont orthodoxes. Ils ont ete envahis par l’Empire Ottoman čais ont conserve leur religion. A cette epoque (16e – 18e siecle), les serbes se revoltaient souvent contre le pouvoir ottoman.
– Les Bosniaques, ou “Musulmans“ (avec un grand “M“ pour designer l’ethnie et non le groupe religieux) sont des populations converties a l’islam lors de l’occupation ottomane. Intitialement, bon nombre d’entre eux appartenaient a une secte chretienne (les bogomiles)
Plusieurs niveaux d’organisation du pouvoir :
– un niveau national, central, organise autour d’une conseil des ministres et d’une présidence rotative collégiale de trois membres (un croate, un serbe, un bosniaque). Le pouvoir législatif est compose de deux assemblées (en tout, seulement 57 membres). Les prérogatives du niveau national sont faibles : les affaires étrangères, l’immigration, les opérations publiques, la politique monétaire)
– un niveau pour l’entité, organise différemment suivant l’une ou l’autre. Ce niveau dispose d’une pouvoir très étendu : justice, santé, éducation, police, langue…
– un niveau local : dans la Fédération de Bosnie Bosnie-Herzégovine (bosno-croate), il existe 10 cantons qui ont un pouvoir fort (en matière d’éducation par exemple). Des assemblées sont élues dans les communes.
Dans les accords de Dayton, on trouve également le jugement par le TPI des criminels de guerre et le droit au retour des réfugiés.
Quelques éléments d’analyse :
Si ces accords ont permis la fin de la guerre, ils ne règlent pas la question de l’avenir de la Bosnie. Ils ont d’ailleurs eu tellement de mal a être appliques qu’en 1997, la communauté internationale nomme un “Haut Représentant“ charge d’appliquer les accords de Dayton. Ce HR dispose de pouvoirs très entendu (il peut décider de démettre tel ou tel élu et peut promulguer des lois sans qu’elles ne passent par le Parlement). Les deux entités fonctionnent dans beaucoup de domaines comme deux pays différents.
Sur le retour des réfugiés, les moyens manquent. Mais plus que l’argent, c’est la volonté d’effectuer un véritable travail pour permettre aux communautés de ré-apprendre a vivre ensemble qui fait défaut.
Enfin, les accords de Dayton ne font état a aucun moment de la responsabilité de la Serbie dans le conflit.
Sur Dayton, vous pouvez consulter une série d’articles sur le site du Monde Diplomatique.
Je pars pour Belgrade ce soir pour deux jours. Quelques trucs qui me trottent dans la tete en attendant le train. 

Guerre: pleins de questions dans ma tete sur le conflit et les rapports entre les communautes. Je suis arrivee plutot remplie de prejuges (serbes = mechants, les autres = gentils). Quand on se penche sur l’histoire recente des Balkans, on se rend compte que tout est beaucoup plus complique que cela.

En 1914, les serbes de Bosnie sont pourchasses et arretes par les Autrichiens, les Croates et les musulmans parce qu’un serbe a assassine Francois Ferdinand,
En 1941, les croates massacrent tziganes, juifs et serbes, declare « races inferieures »
En 1992, les serbes massacrent les musulmans, font la guerre aux croates et les croates et les musulmans se font la guerre entre eux.
En 1995, les serbes restes en Bosnie sont massacres par des croates.

AU SECOURS !!!

Au final, ce qui me decide a partir pour Belgrade (Serbie), c’est la phrase de ce jeune homme qui voyage depuis 2 mois dans l’Est. « C’etait une guerre civile, on ne peut pas dire qui etaient les gentils et les mechants. Tout le monde a massacre tout le monde. » Je ne suis pas encore sure d etre completement d accord (guerre civile, ca veut dire dans un meme pays mais la, la Serbie a joue un role non negligeable), mais ca a le merite de me faire reflechir.

Maspero : je suis arrivee au chapitre ou Maspero decrit son experience du siege de Sarajevo. Violent, emouvant, questionnant. Il termine sont livre par cette phrase « De ces voyages, je suis sorti, moi qui aime profondement ma patrie, renforce dans un sentiment : la haine de tous les nationalismes »

Mariage : à Mostar, j’ai vu (surtout entendu) un cortège de mariages. Rien qui detonne de ceux qu’on peut subir chez nous : grosses voitures, klaxons. Sauf… les drapeaux : celui de la Bosnie Herzegovine et un drapeau portant le symbole de l’Islam

Cigarettes : elles sont partout, leur odeur, leurs cendres. Impossible de s’asseoir a un cafe sans être envahi de fumee. Pareil dans le train, dans les resto, dans les halls des chambres d’hotel.

Petit Dejeuner : chaque matin, en sortant de la douche, la même question : de quoi va etre compose le petit dej ? Premier jour, omelette ultra baveuse et fromage de travnik (brebis, tres amer). Deuxieme jour : pain et beurre (merveilleux !) accompagnes de… pate a la tomate et aux olives (etrange). Troisieme jour : riz au lait poivre et tranche de pains trempees dans une omelette. Avec , toujours, le fameux fromage de Travnik.

Jeux de cartes : voila un langage completement international. Et quelque soit la nationalite de la personne avec laquelle on joue, on retrouve toujours des mauvais joueurs ! J’ai appris a jouer au « three game ».

Nouveau pays : j’ai appris quelque chose ce matin. Il existe un petit bout de la Moldavie, qui a un statut de province quasi independante, qui s’appelle… la République de Transnistrie moldave, autoproclamee et aui n’est pas reconnue par la communaute internationale.

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