Marcher! Sans but précis, vers des destinations inconnues! Marcher sans savoir si le prochain tournant cache une montée abrupte ou une descente vertigineuse. Marcher sans savoir si nos pieds s’accommoderont aux petits sentiers bien sculptes de la route! Marcher pour découvrir pour voir pour sentir! Marcher sur de longue distance pour être surpris par des paysages des plus impressionnants les uns que les autres.
Comment aller en Inde ? :
Les pas foulent le sol inégal pendant que les yeux découvrent au loin un sommet enneige que le soleil fait paraître plus luminescent et majestueux sous ses rayons qui le darde!!! Sa présence imposante nous force a la contemplation un instant, figeant notre progression sur ces sentiers qui ne nous appartiennent pas!
Ces sentiers ces petites routes bien formées par les porteurs nous mènent de village en village à la rencontre de gens, de Sherpa qui ont si bien su
Des gens qui travaillent leurs champs le dos courbé attentif au moindre passant, pour lui lancer un Namaste (Bonjour…bienvenue) si c’est un touriste ou tout simplement pour voir l’ombre du porteur si familier à leurs yeux!! Ce porteur qui passe et repasse devant eux chaque jour depuis toujours, comme un fantôme, comme l’ombre de lui-même. Tellement habitué de le voir ils ne le voient même plus! Parfois l’ombre est connue alors ils laissent tomber leurs Kukhuri (couteaux) pour faire un brin de causette histoire de mettre un peu de piment un peu de vie dans leur dur labeur journalier! Quelques secondes suffisent pour faire le tour des derniers racontars de la région et le paysan rebaisse la tête sur son champs faisant danser son couteau à un rythme bien régulier bien rodé sur un champs bien connu!! Le porteur recourbe la tête en replaçant son bandeau sur son front et reprend sa marche perpétuelle en voyant du coin de l’oeil cette route bien connu. Il sait déjà avant même de démarrer ses pas que la prochaine courbe lui promet une montée ardue ou une descente dangereuse qui risque de le faire crouler sous le poids de son Dokko (panier) s’il ne met pas son pied bien sculpte par les irrégularités du sentier, sur la bonne pierre, sur la bonne parcelle de terre!! Ses pieds forts et vigoureux nus ou simplement chausses de sandales en plastique, supportent des jambes bien taillées si bien faites que le contour de ses muscles endurcis par des milliers d’heures de marche ne pourrait être reproduite par le plus talentueux des sculpteurs! Il ne pourrait rendre l’essence la sensation de force et de solidité qui s’en dégage!! Il ne pourrait montrer toute cette sensualité qui s’en dégage à chaque petit pas si assuré.
Sa tâche pénible cette servitude du corps rend nos propres pas plus lourds, le poids de nos sacs nous pèse malgré sa ridicule charge comparée a celle de leur Dokko qui pèsent jusqu’à 100 kilos parfois! Notre dos se courbe sur leur passage notre corps ne pouvant imaginer en faire de même sur de telle distance. Nos yeux ne savent trop s’ils doivent supporter leurs regards a peine relevés vu le poids qui leur fait plier la tête. Si nos yeux peuvent soutenir le regard des plus vieux ils s’abaissent plus volontiers lorsqu’ils rencontrent l’échine courbée d’un enfant souvent pas plus âgée que d’une dizaine d’années! Mais pourtant ces enfants qui ont déjà le dos courbé avant l’age ont encore ce sourire charmeur et le regard illuminé si typique à leur âge. Leur Namaste possède encore ce son vibrant et enjoué d’une voix qui n’a pas encore fini de muer! Mais ce corps qui n’a pas fini de grandir est déjà usé! Sa peau burine par le soleil, les rides qui commencent a poindre dans leurs visages du à l’effort constant! Déjà avant l’âge le corps prend une forme adulte dans un corps trop petit! Mais heureusement lorsqu’ils déposent leur lourd fardeau, les traits se détendent et leur cris joueurs emplissent d’un son strident la montagne silencieuse. Marcher dans leurs pas nous emplit de courage et nous permet de passer le nouveau col que le tournant vient de nous dévoiler.
Et la marche continue ainsi perpétuelle les touristes ne faisant que défiler sans trop rien voir de l’essence de la vie, le porteur ne voulant pas penser a ces considérations qui pourrait le rendre plus misérable préfère chanter, et le paysan sait avoir trouve l’essence de la vie en coupant a la racine ce qui lui permet de survivre!!
Suntala 2000
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Belle hymne à la marche à pied…