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Le Crépuscule des Pharaons ; l’art égyptien à la Basse-Époque au musée Jacquemart-André à Paris

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Le musée Jacquemart-André à Paris propose une exposition, à partir du 23 mars 2013, consacrée à l’art égyptien du dernier millénaire avant notre ère.


L’exposition est intitulée « Le Crépuscule des Pharaons » : par crépuscule, il faut comprendre le déclin politique de l’Égypte après le Nouvel Empire et jusqu’à la domination romaine et le suicide de Cléopâtre. [1] Pourtant, sur le plan artistique, rien d’équivalent : cette période de mille ans correspond en effet à une intense activité dans ce domaine.

Aperçu de l'art égyptien à la Basse-Epoque 1

Vers 1085 av. J.-C., à la mort du pharaon Ramsès XI, l’Égypte entre dans une période agitée. Elle connaît d’abord la troisième « période intermédiaire », caractérisée par un morcellement entre la Basse-Égypte, située au nord, et la Haute-Égypte, chacune dirigée par un souverain : les deux dynasties rivales ne cessent de s’affronter, épuisant le pays. Cet affaiblissement profite aux envahisseurs qui, à partir de 950, s’imposent à la tête du pays : ce sont deux dynasties de pharaons libyens qui règnent, jusqu’en 730, sur une Égypte réunifiée. Mais après la disparition du dernier souverain libyen, le pays se décompose de nouveau. C’est à cette époque que règnent des pharaons éthiopiens.

Le pharaon Psammétique Ier, qui règne de 663 à 609, rassemble la Haute et la Basse-Égypte. Mais l’un de ses successeurs, Psammétique III, est tué par les Perses qui soumettent le pays des pharaons à leur empire. Les dernières dynasties égyptiennes, après la reconquête de l’indépendance de l’Égypte, règnent de 404 à 341, date à laquelle les Perses reprennent le pays.

Ensuite vient la domination grecque : Alexandre le Grand pénètre en Égypte en 331 et en fait une province de son gigantesque empire. Puis, à la mort d’Alexandre, en 323, celui-ci est partagé entre ses successeurs : Ptolémée hérite de l’Égypte. Ainsi commence la dynastie des pharaons grecs des Ptolémées qui s’achèvera avec la mort de Cléopâtre VII, qui se suicide plutôt que de voir son pays passer sous domination romaine.

Aperçu de l'art égyptien à la Basse-Epoque 9

Cette période troublée voit ainsi l’Égypte soumise à de multiples influences étrangères, grecque notamment, qui ne seront pas sans effet sur l’art.

L’art du dernier millénaire entend se situer dans la tradition artistique égyptienne : il s’inspire donc des œuvres des périodes précédentes. Par exemple, la triade d’Osorkon II (un pharaon libyen) présente Osiris accroupi sur un pilier, protégé, de chaque côté, par Horus et Isis. Cet ensemble de neuf centimètres de haut en or et lapis-lazuli évoque les compositions mythologiques du Nouvel Empire.

De même, dans la tombe de Pabasa, les reliefs s’inspirent, à l’image de ces porteuses d’offrandes, de ceux du Moyen Empire. Un bloc du temple de Karnak figure le pharaon Chabaka et présente une ressemblance frappante avec Thoutmosis III.

Aperçu de l'art égyptien à la Basse-Epoque 4

En matière de sculpture, le matériau choisi est la pierre sombre, tels le granit ou la diorite, comme sous le Moyen Empire. Et là aussi, les artistes s’inspirent des styles des époques précédentes. Ainsi, cette statue haute de 59 centimètres représentant la divine adoratrice Karomama, petite-fille d’Osorkon Ier : elle figure la princesse debout, les bras tendus en train d’accomplir l’offrande, le visage jeune et serein. La grâce du corps est encore soulignée par les incrustations d’or, d’électrum et de nielle. 

Autre exemple : le Nekhtorheb agenouillé, conservé au musée du Louvre, présente l’allure des statues de l’Ancien Empire grâce à sa « dignité paisible ».

 La domination perse, traumatisant les Égyptiens, contribue à faire émerger plus de réalisme dans l’art. Toutefois, dans les siècles
précédents, ce réalisme a déjà livré quelques chefs d’œuvre. Ainsi, le pharaon éthiopien Taharqa a été représenté dans un granit sombre, agenouillé devant le dieu-faucon Horus : sa tête ronde, ses lèvres épaisses et les plis autour du nez en font déjà un portrait comme pris sur le vif.

Aperçu de l'art égyptien à la Basse-Epoque 3
Aperçu de l'art égyptien à la Basse-Epoque 5
Aperçu de l'art égyptien à la Basse-Epoque 7
Aperçu de l'art égyptien à la Basse-Epoque 6
Aperçu de l'art égyptien à la Basse-Epoque 2

Ensuite, à l’époque éthiopienne toujours, le noble Ariketekana s’est fait représenter dans un réalisme saisissant : debout, les bras le long du corps, son ventre obèse en avant et son visage bien en chair.

Le souci accordé à l’anatomie n’empêche pas un nouvel idéal esthétique de voir le jour comme en témoigne cette statue d’un prêtre, dite « Dattari », au corps longiligne dont le nombril est très creusé.

Le réalisme s’exprime encore plus nettement à l’époque ptolémaïque avec un exemple célèbre, celui de la « tête verte » de Berlin : il s’agit d’une tête de vieillard en schiste datant du Ier siècle av. J.-C. Les poches et les rides sous les yeux, les rides sur le front, l’ossature du crâne, les plis sous le menton rendent parfaitement compte de l’âge du modèle.

Aperçu de l'art égyptien à la Basse-Epoque 8

 Toujours à la même époque, l’influence grecque se fait sentir dans la représentation des femmes. Par exemple, cette statue de Cléopâtre VII représente la reine vêtue d’une robe si moulante qu’on la croirait nue. Ces quelques exemples, ainsi que tous les trésors visibles dans l’exposition du musée Jacquemart-André, montrent donc la vitalité de l’art égyptien à une époque qui, a priori, était peu propice à un développement artistique.


[1] Cf. Une histoire de trois millénaires.

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