Il faut se précipiter à Cracovie, sur les pas de Jean Paul II. La vieille ville est magnifique avec ses clochers, ses façades baroques, ses parcs, ses places romantiques, ses rues piétonnes bordées de bars et de restaurants. Une foule dense, jeune et joyeuse, parcourt ces quartiers historiques jusque tard dans la nuit.
On peine à imaginer qu’un peu plus de 70 ans plus tôt, à 60 km de là, des hommes mirent au point la plus épouvantable machine à faire souffrir et mourir d’autres hommes : le camp de concentration nazi d’Auschwitz Birkenau.
Arriver à Auschwitz un beau jour d’été ce n’est pas d’emblée trouver l’image de l’enfer qu’on imaginait. Le soleil, la verdure ne donnent pas une impression de barbarie.
Des autocars amènent des centaines de jeunes juifs américains venus se recueillir là où des ancêtres ont disparu. Au fur et à mesure qu’ils se rapprochent de l’entrée les uns et les autres se taisent.
On passe la porte célèbre avec l’inscription « Arbeit macht frei » («le travail rend libre»). L’endroit est paisible.
Un vent léger joue dans les feuilles des nombreux bouleaux qui poussent dans les allées.
Les baraques sont en briques et ne donnent pas cette impression de désolation que l’on trouve au camp du Struthof, en Alsace. Si on ne voyait pas les barbelés électrifiés on pourrait se croire dans une immense colonie de vacances. L’image d’un camp militaire vient aussi à l’esprit.
On entre dans l’un des nombreux baraquements transformés en musées et là tout bascule.
On passe de la sérénité à l’horreur. Des quintaux de cheveux humains sont entreposés ainsi que des milliers d’objets récupérés par les tortionnaires sur leurs prisonniers. Ce n’est qu’une petite partie du butin. Tout le reste avait déjà été reconditionné, recyclé et mis à la disposition du peuple allemand. Avec les cheveux on confectionnait de belles couvertures. Les dents en or étaient fondues.
Les milliers de poupées et de nounours que l’on voit dans les chambrées transformées en entrepôts étaient-ils retapés et offerts aux petits aryens ? Probablement. Se sont-ils jamais doutés qu’on les avait arrachés à des enfants prisonniers, promis à la mort ?
On voit également des centaines de valises dont certaines portent les étiquettes de destinations heureuses : Capri, Paris, Istanbul. Leurs propriétaires ne pensaient pas que leur ultime destination serait un village désormais maudit près de l’une des plus belles villes d’Europe. Plus loin ce sont des centaines de brosses à dents, de blaireaux, de cannes, de béquilles, de prothèses en tous genres qui sont livrés au regard. De grands malades, de grands handicapés, des vieillards, ont été internés ici.
On ressort pour aller visiter d’autres baraques.
Chaque nationalité européenne a son musée de la souffrance à Auschwitz.
On pense aux révisionnistes et autres négationnistes.
On pense aux révisionnistes et autres négationnistes.
Sont-ils venus ici ? Au fait, que prétendent-ils ? Que contestent-ils ?
La réalité des morts et des souffrances ou le nombre de juifs tués à Auschwitz ?
Une exposition dans le ghetto de Cracovie nous apprend que sur les 6000 anciens élèves d’une école juive de la ville 1500 étaient encore en vie en 1947, la plupart avaient pu se cacher grâce à l’aide d’organisations catholiques. On se sent un peu mieux en apprenant qu’il y eut ces actes de résistance. Cela va à l’encontre des affirmations, malheureusement en partie avérées, selon lesquelles des juifs étaient livrés par des Polonais contre un sac de pommes de terre.
On sait aussi que sur le million et demi de victimes recensées dans ce camp de la mort il n’y avait pas que des juifs.
On trouve parmi elles des résistants polonais, de simples citoyens des alentours du camp, même pas résistants, mais que leur conscience avait amenés à un moment ou un autre à donner une aide quelconque à des fugitifs. Un verre d’eau offert à un évadé et on se retrouvait dans l’antichambre de la mort.
Il y avait aussi des tziganes. Vingt mille gitans sont morts à Auschwitz ainsi que quinze mille prisonniers de guerre russes, des centaines d’homosexuels, des résistants arrêtés un peu partout en Europe, quelques droits communs aussi lorsqu’ils n’avaient pas été choisis pour être les « kapos » de triste mémoire.
On estime à 10% le pourcentage de victimes non juives à Auschwitz.
Tous les morts d’Auschwitz n’étaient pas juifs, tous les juifs de Cracovie ne sont pas morts, c’est exact. En faire état sans donner d’autres précisions, selon la méthode révisionniste, c’est faire accroire qu’ils étaient minoritaires dans le camp d’extermination. Les juifs furent tout de même un million trois cent cinquante mille à périr derrière ces barbelés électrifiés.
Si un seul juif avait été tué parce qu’il était juif ne serait-ce pas déjà une honte pour l’humanité ?
Laissons les révisionnistes à leur macabre et dérisoire comptabilité.
La visite nous conduit aux chambres à gaz, aux fours crématoires.
Des milliers de cannettes de gaz ont été conservées.
Les négationnistes affirment que c’était pour désinfecter les vêtements.
L’odieux le dispute au ridicule ?
Pourquoi ces chambres à gaz sont-elles situées à côté des crématoires ?
Pourquoi ces chambres à gaz sont-elles situées à côté des crématoires ?
Ont-ils un début de réponse à cette interrogation ?
Pourquoi affirment-ils qu’elles n’ont pas existé en dépit de la matérialité des preuves et des nombreux témoignages ?
On ne peut que déplorer la loi qui interdit aux historiens d’affronter les négationnistes et faire litière de leurs assertions qu’ils ne se gênent pas pour diffuser, comme lors du récent colloque révisionniste de Téhéran.
Oublions-les, sans leur donner une oreille complaisante.
L’astuce du Malin est de faire croire qu’il n’existe pas.
Le voyage en barbarie se poursuit.
Dans une cour réservée aux résistants on suspendait les prisonniers par les coudes et on les laissait des heures dans le froid avant de leur tirer une balle dans la tête.
Pourquoi les S.S faisaient-ils souffrir les gens avant de les tuer ?
Ailleurs on voit comme au Moyen-Âge des cellules si étroites, si petites qu’on ne pouvait s’y coucher, s’y asseoir, s’y tenir debout. On y emmurait des détenus coupables de « résistance » à l’intérieur du camp et on les laissait mourir de faim et de soif.
Comment des hommes qui avaient été au moins pour certains des enfants aimés par leurs parents, des enfants innocents, souriants et joueurs, ont-ils pu atteindre ces sommets de la méchanceté, de l’horreur, de la barbarie ?
La question est lancinante tout au long de ce périple dans l’innommable.
Où était Dieu à Auschwitz ? Comment un Dieu de bonté et d’amour a-t-il pu tolérer tout cela ? Nietzsche a-t-il raison de proclamer la mort de Dieu ?
Et pourtant le Christ était bien présent à Auschwitz. Comme à l’accoutumée il était bafoué et discret, il se trouvait à côté des plus pauvres.
Il inspirait le père Maximilien Kolb. Ce franciscain polonais offrit de prendre la place d’un père de famille qui avait été choisi au hasard avec neuf autres prisonniers pour être emmuré en guise de représailles pour l’évasion d’un des leurs dont on apprendra plus tard qu’il s’était noyé en tombant dans les latrines.
Au bout de quinze jours Kolb et trois autres martyrs n’étaient toujours pas morts et narguaient les nazis en chantant des cantiques à la Vierge.
Un médecin les tua en leur injectant une substance mortelle.
Oui, des médecins étaient présents à Auschwitz. Non pas pour soigner les malades et honorer leur serment mais pour procéder à des « recherches » et expériences sur les prisonniers.
Des femmes, des jumeaux, notamment, furent opérés, mutilés, estropiés pour vérifier je ne sais quelles théories.
Leurs « découvertes » ne sont guère évidentes. Heureusement pour la Science !
Au procès de Nuremberg certains sauvèrent leur peau sinon leur âme en se cachant derrière le paravent de la recherche.
Le sacrifice du Père Kolb ne fut pas vain. On pense à la proclamation des orthodoxes le jour de Pâques : Christ est ressuscité, par sa mort il a vaincu la mort.
Tous les rescapés reconnaissent que rien ne fut plus jamais comme avant dans le camp après la mort du saint homme. Les prisonniers qui se seraient facilement entretués pour un morceau de pain devinrent plus solidaires.
Le Diable qui croyait avoir triomphé commençait à battre en retraite.
si Dieu était discret, le Diable, lui, était omniprésent.
On dit « où était Dieu à Auschwitz ? ». On oublie de dire que si Dieu était discret, le Diable, lui, était omniprésent.
L’homme moderne ne croit plus au Diable. Il a bien tort s’il est croyant.
L’Ecriture multiplie les allusions au Démon.
Le Diable essaya même de tenter le Christ.
Quand nous récitons le Notre-Père nous demandons à Dieu de nous « délivrer du mal ».
Quel que soit le nom qu’on lui donne : Satan, Lucifer, le Diable, le Malin, le Démon, le Mal… pour un croyant il existe et il suffit de visiter Auschwitz pour le rencontrer.
Auschwitz serait donc l’un des plus grands triomphes du Diable ? Rien n’est moins sûr. Dans son « Je vois Satan tomber comme l’éclair » René Girard démontre bien au contraire l’échec de la stratégie démoniaque. Depuis les camps d’extermination on n’ose plus prendre le peuple juif comme bouc émissaire.
Il faudrait cependant bien se persuader que dans un monde qui ne croit ni en Dieu ni au Diable tout ce que l’on voit à Auschwitz peut redevenir possible.
Livres pour aller plus loin :
- « Hitler de Ian Kershaw » ; une biographie référence
- Livre d’histoire sur Hitler
Un allemand sur 5 ne sait pas ce qu’est Auschwitz? C’est ce que révèle un sondage commandé à l’Institut Forsa par le magazine STERN qui en publie les résultats ce mercredi. Un échantillon de 1002 citoyens allemands a été sondé.
21 pour cent des jeunes âgés de 18 à 30 ans interrogés ne sait rien dire à propos du concept d’Auschwitz. Il en résulte que ces jeunes ne savent pas qu’Auschwitz fut un camp de concentration et d’extermination du national-socialisme. par contre, si l’on passe à la tranche d’âge supérieure, celle des personnes âgées de plus de 30 ans, 95 pour cent des personnes interrogées sont conscientes de ce que fut Auschwitz.
Dans l’ensemble, 90 pour cent des citoyens allemands interrogés savent qu’Auschwitz a été un camp de concentration et d’extermination. Seuls un tiers de ces personnes sait que le camp a été construit en Pologne. La moitié des sondés n’a jamais visité un camp de concentration.
Ce vendredi, en Allemagne comme dans de nombreux autres pays, on commémore l’Holocauste
La date du 27 janvier a été choisie pour cette commémoration car c’est le 27 janvier 1945 que le camp extermination d’Auschwitz-Birkenau a été libéré.
Un Belge à Munich : le blog
Dommage que vous vous posiez tant de question sur les « révisionnistes » sans avoir chercher à y répondre !..
Parce que si vous les cherchiez, vous les trouveriez ces réponses!
-Ce qu’ils ont vus et constatés en allant à Auschwitz et dans les autres camps…
-Leur comptabilité certes macabre mais au combien dérangeante…
-Ce a quoi sert vraiment le zyclon B et ses effet; les traces qu’il laisse et qu’on ne trouve pas dans les chambre à gaz désignées !, ses propriétés physiques qui rendent impossible son utilisation à coté de four à coke… etc etc
-Les contradictions relevés du camps par les photos aériennes prises par les alliés et des témoignages « digne de foi » !…
-etc etc
… oui vraiment, si la loi ne vous interdisait pas d’explorer ce sujet, vous en apprendriez des choses ! et cela vous éviterait de hurler avec les loups que le « Diable » soleil tourne autour de la terre!