L’organisation actuelle de la Bosnie est régie par les accords de Dayton, qui ont mis fin a la guerre en 1995. Signés par le président de la Bosnie, le président Croate et le président de la Serbie (Milosevic).Ces accords entérinent l’existence d’une République de Bosnie-Herzégovine divisée en deux entités clairement ethniques. La Fédération de Bosnie-Herzegovine (bosno-croate) et la Republique Srpska (serbe).
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La Bosnie Herzégovine, nom officiel à l’international, Bosna i Hercegovina unit les deux régions historiques de Bosnie (Sarajevo) et d’Herzégovine (Mostar). La république de Bosnie Herzégovine est composée de trois entités non-indépendantes : la fédération croato-musulmane de Bosnie et Herzégovine, la république serbe de Bosnie et un district neutre, situé dans le Nord du pays et appelé District de Brčko.
Voici la carte des deux entités :
Sur une superficie de 208 km2 pour une population de 86 000 hbts environ, le district de Brčko est la 3ème entité « neutre » de Bosnie-Herzégovine. Selon Wikipedia, « le district de Brčko est entouré par la municipalité d’Orašje au nord, de Donji Žabar, de Pelagićevo et de Gradačac à l’ouest, de Srebrenik, Čelić et Lopare au sud, et par celle de Bijeljina à l’est. Au nord, le district est longé par la Save, qui sert de frontière entre la Bosnie-Herzégovine et la Croatie ».
A comparer avec la répartition des différentes ethnies sur le territoire (avant et après la guerre…). Aujourd’hui, plus aucune zone « population mixte »
On appelle l’ensemble de la population de Bosnie Herzégovine depuis 1995 les Bosniens.
Attention aux définitions. Ces trois populations sont slaves et vivent ici depuis des milliers d’années.
– Les Croates sont catholiques. La Croatie n’a pas été que peu envahie par l’Empire Ottoman
– Les Serbes sont orthodoxes. Ils ont été envahis par l’Empire Ottoman čais mais ont conservé leur religion. A cette époque (16e – 18e siècle), les serbes se révoltaient souvent contre le pouvoir ottoman.
– Les Bosniaques, ou “Musulmans“ (avec un grand “M“ pour designer l’ethnie et non le groupe religieux) sont des populations converties a l’islam lors de l’occupation ottomane. Initialement, bon nombre d’entre eux appartenaient à une secte chrétienne (les bogomiles)
Organisation du pouvoir politique en Bosnie Herzégovine
Plusieurs niveaux d’organisation du pouvoir :
– un niveau national, central, organise autour d’une conseil des ministres et d’une présidence rotative collégiale de trois membres (un croate, un serbe, un bosniaque). Le pouvoir législatif est compose de deux assemblées (en tout, seulement 57 membres). Les prérogatives du niveau national sont faibles : les affaires étrangères, l’immigration, les opérations publiques, la politique monetaire)
– un niveau pour l’entité, organise différemment suivant l’une ou l’autre. Ce niveau dispose d’une pouvoir très étendu : justice, sante, éducation, police, langue…
– un niveau local : dans la Fédération de Bosnie Herzégovine (bosno-croate), il existe 10 cantons qui ont un pouvoir fort (en matière d’éducation par exemple). Des assemblées sont élues dans les communes.
Dans les accords de Dayton, on trouve également le jugement par le TPI des criminels de guerre et le droit au retour des réfugiés.
Quelques éléments d’analyse :
Si ces accords ont permis la fin de la guerre, il ne règlent pas la question de l’avenir de la Bosnie. Ils ont d’ailleurs eu tellement de mal a être appliques qu’en 1997, la communauté internationale nomme un “Haut Représentant“ charge d’appliquer les accords de Dayton. Ce HR dispose de pouvoirs très entendu (il peut décider de de mettre tel ou tel élu et peut promulguer des lois sans qu’elles ne passent par le Parlement). Les deux entités fonctionnent dans beaucoup de domaines comme deux pays différents.
Sur le retour des réfugiés, les moyens manquent. Mais plus que l’argent, c’est la volonté d’effectuer un véritable travail pour permettre aux communautés de re-apprendre a vivre ensemble qui fait défaut.
Enfin, les accords de Dayton ne font état a aucun moment de la responsabilité de la Serbie dans le conflit.
Nationalisme et socialisme en Bosnie Herzégovine
Rencontre avec des jeunes socialistes
Lors de mon voyage en Bosnie, j’ai rencontré des jeunes socialistes. 17 Août 2007 au matin, café dominical avec deux responsables des jeunes socialistes Serbes. Assez symbolique comme situation : je me trouvais devant la cathédrale catholique avec un bosniaque musulman et un serbe orthodoxe. La discussion fut très intéressante. Elle a porte sur plusieurs éléments.
– Leur parti est le parti social-démocrate bosniaque (Socijaldemokratka Partija Bosne I Hercegovine). Il appartient a l’Internationale Socialiste. Tous les deux étaient eus (chacun dans une de deux assemblées qui constituent le Parlement Bosniaque). Leur parti est le seul (selon leurs dires) a être présent avec le même logo et la même organisation dans les deux parties du pays. Ils ont choisi d’être un parti multi-ethnique, malgré le risque de rester minoritaire. Ils reçoivent beaucoup de critiques et face aux partis nationalistes majoritaires, ils pesent environ 20%.
– Leur projet : ils défendent une république bosniaque une et disposant de pouvoirs importants. Ils souhaitent supprimer la partition en deux entités ethniques pour que leur pays dispose d’une constitution forte et de pouvoirs centraux sur tous les sujets (police, éducation, sante…). Aujourd’hui, ces domaines relèvent de chacune des deux entités.
– Le nationalisme : la responsabilité des hommes politiques est selon eux particulièrement forte. Si les hommes politiques cessaient d’exacerber les nationalismes et la haine, les gens cesseraient tout de suite de se penser comme appartenant a une entité ethnique pour se penser d’abord comme citoyens bosniens. Leur parti lutte contre le repli sur soi et le communautarisme. Ils se sont enflammés sur ce thème : “nous parlons la même langue, vivons dans le même pays et personne ne peut distinguer un serbe d’une bosniaque dans la rue. Toutes ces guerres et querelles ne sont que bullshit !!“ Nous avons un peu parle de religion mais ils n’ont pas trop voulu s’y attarder.
– Les accords de Dayton et la présence des organisations internationales : les accord de Dayton (1995) ont eu un seul effet positif, la fin de la guerre. Sinon, ils ont clairement organise la partition du pays et ont dote la Bosnie d’un état central trop faible pour qu’une véritable république voit le jour. Ils se sont montres très critiques vis a vis du dernier Haut Représentant qui n’a fait que “dormir“ pendant les années ou il était en responsabilité. Pourtant, ils souhaitent que le HR prenne des décisions. Les précédents avaient en effet impose a la Bosnie un passeport commun, une monnaie commune (même si les images sur les billets sont différentes d’une entité a l’autre), une permis de conduire commun…
– Les etudiants en Bosnie : il n’y a pas de système de bourse en Bosnie (sauf quelques bourses de mérite pour les élèves excellents). Les frais d’inscription sont fixes par les cantons ou par l’entité (serbe ou croato-musulmane). Pas d’égalité entre les étudiants sur le territoire. En République Srpska (prononcer Serbska), les frais d’inscription viennent d’augmenter et varient entre 300 et 500 €. Dans la Fédération de BH, l’inscription a la fac coute environ 100 €. Les loyers a Sarajevo sont très élevés par rapport au pouvoir d’achat. Il y a 7 ans, les étudiants se sont mobilises pour obtenir des aides sociales (resto U, cites U…). Selon mes interlocuteurs, les représentants des organisations étudiantes sont lies aux partis nationalistes et sont plutôt proches de l’administration. Pas de grèves ou de manifs donc. Seulement 30% des jeunes accèdent a l’enseignement supérieur (et seulement 20% de ces 30% qui réussissent leurs études). En France, 50% des jeunes accèdent a l’enseignement supérieur.
– La situation sociale des gens ici est particulièrement dégradée. 45% de chômage (beaucoup travaillent au noir),Leur site Internet :
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