Nous décidons d’aller voir l’Océan Pacifique à Bahia Mansa. Malgré le mauvais temps, la route pour aller jusqu’à Bahia Mansa nous plaît beaucoup. C’est assez surprenant pour nous de traverser un paysage de montagne en sachant qu’on se dirige vers l’océan tout proche : à peine soixante kilomètres depuis Osorno. Quant au paysage du bord de l’océan, on ne sait plus ce qui est le plus beau et le plus dépaysant de la mer avec ses vagues énormes ou de la montagne couverte de végétation avec toujours ces énormes hortensias qui dégoulinent en massifs entre les maisons accrochées aux pentes de la montagne.
Une famille rencontrée au hasard, le monsieur promène ses chiens, nous explique que les cochons et les vaches qui se promènent en liberté dans les rues appartiennent à
des indiens qui ont l’habitude de laisser leurs animaux en liberté. Il nous dit aussi que lors du tremblement de terre ils ont eu très peur ceux du bas du village craignant un tsunami et ceux du
haut craignant que les falaises de shiste qui se délitent par plaques ne s écroulent entraînant les maisons. Mais ouf, juste quelques effondrements sur la route et par-ci, par là et c’est tout.
Plus loin à Pucatrihué un autre joli village sur la baie qu’on atteint en suivant une rivière, alors que nous nous arrêtons pour vérifier le gonflage des amortisseurs arrière qui nous secouent
tant et plus sur la piste, un monsieur nous interpelle de sa terrasse. Lui aussi à étudié le français à l’Alliance Française d’Osorno et est tout content de le parler . Nous, nous admirons la vue
depuis chez lui : superbe .
Le soir on fait étape sur le minuscule port de Bahia Mansa. On discute à droite à gauche et bien qu’on nous ait dit que l’endroit n’était pas « séguro » ce qui est loin de nous paraître évident
après avoir discuté avec les gens nous passons une nuit très au calme.
Bahia Mansa :
retour de pêche
Le 18 avril nous faisons un petit tour à Maicolpué. Gil ramasse une grosse étoile de mer bien rouge sur la plage, je vais essayer de la mettre à sècher et puis, le temps se remet à la pluie alors
nous décidons de rentrer « à la maison » à l’Oligario Morh d’Osorno.
Le 19 avril,
Après avoir dit au revoir à Gloria la gardienne du camping et pris rendez-vous pour fin avril début mai car je dois revenir chez l’ophtalmo pour une visite de contrôle, nous passons au garage
faire nos adieux. Nous sommes un peu triste, tous ces gens hyper aimables vont nous manquer, comme de bons amis.
En route vers Bariloche pour contracter cette fichu assurance pour le Mercosur qu’on ne peut pas obtenir au Chili si on n’a pas de plaques chilienne.
Et puis, miracle! A 45 Kilomètres d’Osorno, sur le bord de la route je vois une pancarte indiquant « ici on
peut prendre son assurance obligatoire pour l’Argentine » On s’arrête pour voir et non, ce bureau ne peut assurer que des véhicules chiliens mais la gérante nous indique une adresse, un kilomètre
en arrière. Un hôtel aurait un bureau qui lui, fait ces assurances pour le Mercosur . Tandis que je suis assez dubitative, Gil me dit que ça vaut le coup d’aller voir, ça nous économise tout de
même 400 kilomètres et le passage des deux douanes à deux jours d’intervalle.
Et bien, oui justement ! Il s’agit d’une compagnie Argentine SMG séguros qui a un bureau dans cet hôtel » Restaurant Salon de thé » JARDIN DEL TURISTA » à Entre Lagos Chili. Donc, une très jolie
maison verte avec deux toits pointu jaune à 45 kilomètres d’Osorno en direction de Bariloche . Ainsi pour 135.000 pésos chiliens,( environ 200 Euros ) nous sommes assurés pour un an, au tiers,
pour tous les pays du Mercosur à l’exception de la Bolivie. Nous pouvons donc prendre tout de suite la route pour Chiloé ! Enfin !
Chiloé: Castro, palafitos prés du port.
Le soir, nous bivouaquons dans le parking fermé et gardé de la gendarmerie de Pargua à 200 mètre de
l’embarcadère pour Chiloé. Alors que nous tournions en rond sans trouver un emplacement sympa, Gil demande à un gendarme qui faisait la circulation où diable on pourrait stationner pour la
nuit et c’est lui qui nous propose le parking de la gendarmerie. Il nous dit de nous garer en bordure de la grande route entre les camion jusque vers 21 heures puis de nous présenter à l’entrée
du parking. En Fait, alors que nous venions juste de finir de manger vers huit heures et demi, c’est lui qui vient nous chercher, nous conduit au parking, nous installe et nous dit que nous
pourrons nous lever à l’heure qu’on voudra demain matin car c’est lui et son collègue qui sont de garde cette nuit et demain matin C’est comme ça qu’on les aime les gendarmes
Le Ferry vers
Chiloé, traversée à peine 20 minutes
Le 20,
Comme on peut s’en douter la nuit fut des plus calme et lorsqu’on se présente à l’embarcadère en milieu de matinée, le ferry est justement là, prêt à partir . On embarque et 20 minutes plus tard,
nous voilà à Chiloé dont on a tant parlé et tant rêvé et on avait bien raison, c’est superbe: des collines verdoyantes jusqu’à la mer des maisons en bois de toutes les couleurs, et cette
végétation luxuriante comme sur le continent à cette latitude.
Chiloé : Ancud
On jette Zébulon au camping et malgrè le temps « Breton » soleil et averses, nous partons visiter Ancud. Une
petite ville charmante, toute de montées et de descentes sur les collines. Ballade dans les rues, visite « clandestine » du Musée qui est en travaux mais où on entre malgrè tout par le chantier et
visite de la très intéressante exposition de maquette des églises en bois de Chiloé à la « Fundacion Amigos Iglésias de Chiloé » qui en plus de cette exposition de maquettes s’occupe de la
restauration des églises en bois et expose des échantillons des divers bois utilisés ( Alerces, cyprès, olmes, chêne,olivier, noisetier et autres arbres aux noms exotiques totalement inconnus en
Europe ) et des différentes sortes d’assemblage des tenons et mortaises. C’est passionnant.
Retour au camping juste avant l’averse épuisés, une fois de plus d’avoir arpenté les rues de la ville, mais ravis.
Eglise de Dalcahué, inscrite au patrimoine de l’UNESCO
Le 21 Avril
Nous arrivons à Castro la capitale de Chiloé en fin de matinée car nous nous sommes arrêtés en route pour admirer ces jolis petites églises en bois dont on avait eu un avant goût hier à la
fondation. Le joli village de Dalcahué avec ses airs de bout du monde au bord de son fjord nous séduit particulièrement. A Castro nous élisons domicile chez un vieux grand-père qui loue des
cabanas ( ces constructions sommaires en bois qu’on voit partout au Chili ou en Argentine dans les zones touristiques et que les gens louent l’été pour les vacances ou bien parfois, comme ici
chez ce grand-père, que les gens louent à l’année faute de mieux). Il nous laisse nous garer sur le terre-plein au milieu des cabanas et nous laisse brancher notre chauffage à l’électricité . En
plus le bus qui se rend en ville s’arrête juste devant sa porte et nous sommes comme des coqs en pâte .
Castro, autres palafitos en bordure du fjord de 80 kilomètres qui relie Castro à L’océan.
Le 22 avril
Nous partons à la recherche de producteurs de sphaigne. Visite à la chambre de commerce de Castro qui ne sait pas de quoi on veut parler puis visite au service des Eaux et Forêts. Là,
l’ingénieur agronome qui nous reçoit sait parfaitement ce que nous cherchons. Il nous fournit une documentation et des adresse, notamment celle de l’entreprise dirigée par des français qui sont à
l’origine de cette toute nouvelle exploitation de ce produit, jusque là inexploité. La sphaigne, « tourba sphagnum »est une sorte de mousse qui pousse dans les tourbières, c’est d’ailleurs sa
décomposition qui produit la tourbe.
Sphaigne en train de pousser dans un mallin (marais)
Après avoir fait faire des analyses pour confirmer les qualités horticoles de la sphaigne en tant que support
de culture, analyses qui ont confirmé et même au delà, les qualités qu’ils lui supposaient, ils se sont lancés il y a environ 7 ans dans l’organisation de son exploitation.
Il s’agit de récolter la sphaigne qui se reproduit en environ deux à trois ans, de la faire sécher à l’air dans de grands séchoirs après l’avoir nettoyée en enlevant tout ce qui est venu avec
lors de la récolte, joncs, herbes, graines diverses et, une fois qu’elle est sèche, après un second nettoyage de l’emballer et d’en assurer la commercialisation .
Chiloé, séchoirs à sphaigne
Au début, la sphaigne a été utilisée surtout en Asie pour la production d’orchidées où elle s’est révélée
être un support de culture miracle. Maintenant, elle est utilisée un peu partout dans le monde pour différentes applications : bien sur la culture des orchidées mais aussi, cultures
hydroponiques, topiaires, murs végétaux etc…de telle sorte que l’exploitation de ce produit, jusque là méconnu, fait vivre à l’heure actuelle des centaine de familles sur l’île.
Chiloé, sphaigne
prête à être emballée.
le 23 avril
Nouvelle visite à l’exploitation de sphaigne, puis, promenade dans Castro avec ses jolis quartiers de palafitos, ensuite, retour à Nercon chez notre « grand-père », pour visiter l’église de Nercon
que nous n’avions pas eu le temps de visiter alors qu’elle se trouve de l’autre coté de la rue.
Chiloé : Eglise de
Nercon
le 24 avril
Après avoir visité la cathédrale et la maison paroissiale à coté, nous quittons Castro. Sur la route, nous voyons des tas de séchoirs à sphaigne, maintenant que nous savons comment ils se
présentent. Nous nous arrêtons pour voir et on se rend compte que sous l’impulsion de la famille de la Roche un tas de petits exploitants se sont lancés dans ce business, soit qu’il apportent
leur production à l’usine des de la Roche, soit qu’ils se lancent eux même dans l’exportation. Vraiment, l’intuition et la détermination de cette famille a fait naître sur cette île minuscule
bien qu’elle se dise « grande Chiloé » toute une industrie nouvelle.
Ah oui, j’oubliais, les de la Roche ont bien entendu contacté les producteurs de terreau pour leur vendre les quantités de « fines » qui tombent lors du dernier nettoyage de la sphaigne, car vu ses
qualités horticoles, le terreau, pensaient-ils s’en trouverait largement enrichi. Les producteurs de terreau ont fait des essais et ont conclu que …. le produit était trop bon ! En effet leurs
clients vendant du terreau sont des jardineries dont l’intérêt est d’abord et avant tout de vendre des plantes, si ces dernières ne meurent pas d’une saison sur l’autre, ils perdront bien plus de
chiffre d’affaire qu’en vendant des sacs de terreau d’excellente qualité qui n’est pour eux qu’un produit de complément !!! Et voilà pourquoi, on ne trouve pas de sphaigne dans le terreau, obtenu
la plus part du temps à partir de déchets recyclés et mal triés dans lequel on peut trouver n’importe quoi, du plastique, du caoutchouc etc.
Chiloé: Cathédrale de Castro en bois bien entendu
Après une traversée en ferry bien plus longue qu’à l’aller, nous faisons à nouveau étape chez les gendarmes
de Pargua
Le 25 avril
Quelques kilomètres avant Puerto Montt, nous repérons dans la campagne une grande quantité de séchoirs à sphaigne. Nous nous arrêtons pour voir, mais comme c’est dimanche, il n’y a personne
alors, nous décidons malgré le temps pluvieux de visiter les environs de Puerto Montt pour y revenir le lendemain. Nous faisons étape au petit camping de Puerto Octay et le volcan Osorno, entre
Frutiliar et Puerto Octay nous offre à nouveau un spectacle magnifique : sous un ciel noir et menacant, juste un rayon de soleil couchant le colore d’or, superbe !
Volcan Osorno : Un rayon de soleil
couchant sous un ciel menaçant
Le 26 avril
Retour vers Puerto Montt pour visiter cette usine de production de sphaigne. Nous devons attendre un bon moment que les patrons arrivent, il s’agit d’un jeune couple, très sympathiques qui
organisent la production du ramassage de la sphaigne, ce qui leur permet de faire un pré nettoyage jusqu’aux étapes de séchage de nettoyage et d’exploitation commerciale. Ils nous disent qu’ils
produisent environ 4 containers de 70 pieds par mois et que leurs clients sont asiatiques, bien sur pour les orchidées mais aussi Néerlandais, Américains du nord, Canadiens, et que, dernièrement
ils ont envoyé un container dans un pays du Golfe Persique.
Nous arrivons à notre « maison d’Osorno » à savoir le camping municipal, en fin de matinée, ce qui nous permet de faire un peu de ménage dans Zébulon qui, après nos expéditions sur les lieux de
production de sphaigne et nos pataugements dans la boue est … infect…et de commencer à mettre le blog à jour
Le 27 avril,
En fin de matinée pendant que Gil passe au garage pour faire changer les pneus avant de Zébulon, je vais à mon rendez-vous chez le docteur Trivinio, l’ophtalmo qui m’a fait cette petite
intervention au laser. Il est très content de son travail. Moi aussi d’ailleurs, il y a bien longtemps que je n’avais pas aussi bien vu
Nous sommes bloqués encore aujourd’hui à Osorno pour des questions de « lavadéria ». La lessive que j’avais fait faire à Los Antigos était si mal faite, à peine trempée dans l’eau et rendue humide
que je dois tout refaire faire ici où, pour le même prix, j’ai une lessive clean et repassée ! Manque de bol, la lessive que j’avais apportée hier et qui devait être prête à midi ne l’est pas
parce qu’il y a eu hier une coupure d’eau dans tout le quartier de la laverie.
Pas grave, comme par miracle le wi-fi d’Oligario est encore assez bon, j’en profite pour continuer la mise à jour du blog.
- Les Maramures ; terre profonde et authentique de Roumanie - Juil 3, 2018
- Villages Saxons de Transylvanie ; une portée d’entrée en Roumanie - Juil 1, 2016
- Entre riante Bucovine et Transylvanie… - Juil 5, 2014
Vorte article laisse réveur en ce temps hivernal de Normandie.
C’est avec grand plaisir que je vais lire vos autres articles sur le Chili.
Bonne continuation.