La Croatie est devenue depuis quelques années l’une des destinations maritimes très en vogue en Europe du Sud-Est. Dotée de magnifiques villes très touristiques comme Split, Dubrovnik, Zadar, Trogir ou Pula et Rovinj, de chaînes de montagnes karstiques et de plus de 20 parcs nationaux et naturels qui en font un repère idéal pour les randonneurs et les amateurs de beaux paysages dans une nature très préservée, elle est surtout totalement façonnée par l’Adriatique. Cette mer intérieure entre Italie et Balkans de l’ouest, condense à la fois des ressources en faune et flore, des richesses économiques et tout un héritage historique et culturel. Au pays des 1200 îles et îlots dont une centaine sont habités, difficile de ne pas trouver son bonheur. Impossible de ne pas avoir envie d’explorer ce monde insulaire si varié s’étirant entre la péninsule d’Istrie au nord, le golfe du Kvarner jusqu’au large de Dubrovnik. C’est vers la Dalmatie du sud que nous nous sommes tournés pour vivre une aventure au contact d’une Adriatique authentique et très différente des images que nous nous en faisions…
Location de voilier avec Océans Evasion : large choix de bateaux et de services
Pour la réalisation de ce projet de croisière en Dalmatie en itinérant, nous avons fait confiance à Océans Evasion. Parmi les références du secteur, cet expert français de la croisière en voilier et en catamaran depuis 1992 nous a convaincus. Océans Evasion dispose d’environ 17 000 bateaux à louer dans le monde entier. On trouve donc tous types de bateaux : voilier, catamaran, goélette, péniche pour un vrai séjour matirime avec et sans skipper/équipage, avec des services et équipements (masques et tubas par ex) à bord, bateaux à moteur ou semi rigides, parfaits pour des locations à la journée vers des petites îles et des archipels proches du littoral. La location de voilier en Croatie a le vent en poupe surtout en été et malgré une offre assez large, il est donc important de bien anticiper pour bénéficier du meilleur choix. Surtout si vous recherchez un skipper francophone, ce qui est une sorte de perle rare dans le pays, car la majorité des services sont en anglais ou en allemand. Combien faut-il envisager pour ce type de croisière en Croatie ? Comptez environ 3000 € la location d’une semaine pour un voilier accueillant 8 personnes et à partir de 4000-4200 € pour un catamaran jusqu’à 10 personnes. L’idéal reste encore de voyager hors saison entre avril et juin, ou entre septembre et début octobre, car les prix sont plus accessibles et les expériences encore plus agréables.
La démarche est assez simple : on consulte les annonces, puis on contacte les propriétaires des bateaux par le biais de la messagerie interne pour demander un devis gratuit et personnalisé afin d’éviter toute mauvaise surprise sur l’évaluation du budget. Il suffit ensuite de choisir l’offre qui convient le mieux.
Croisière en itinérance dans les îles de la région de Dubrovnik
Bien sûr, nous aurions pu trouver de belles croisières en Croatie en groupe sur les divers sites de voyage ou sites spécialisés qui en général proposent les grands classiques et surtout la découverte du littoral entre Split et Dubrovnik en passant par Hvar, Brac et Korcula. Mais nous souhaitions sortir des routes traditionnelles pour aborder une Croatie plus confidentielle correspondant aussi à nos aspirations de tranquillité et de relaxation avec quelques objectifs de visites ou de randonnées. Après une longue hésitation entre les îles de Cres, Krk et Rab dans le Kvarner, les Kornati, Dugi otok et les archipels de Zadar et Biograd en Dalmatie du nord, ou les emblématiques îles de Dalmatie centrale Brac, Hvar, ou les voisines plus méconnues Vis et Solta, nous nous sommes tournés vers les charmantes îles très nature de Dalmatie du sud.
Pourquoi donc la Dalmatie méridionale, alors que la ville de Dubrovnik est connue pour son attractivité internationale et malheureusement pour ses paquebots qui déchargent jusqu’à 4000 voyageurs pour une visite de deux ou trois heures au pas de course autour du Stradum? Car justement en dehors de Dubrovnik, la Dalmatie du sud est surtout authentique, rurale, marquée par des reliefs sauvages et plusieurs de ses îles permettent de sortir des sentiers battus, tant elles semblent secrètes et offrent des coins de mouillage de rêve, où l’on se croirait presque seul au monde. Nous avions envie de jolis villages, de petit port de pêche très typiques, d’eaux à la transparence exceptionnelle, comme sur les cartes postales, où plonger sans avoir l’impression d’être entourés de tas d’autres catamarans ou voiliers ou de bateaux d’excursions organisées. Nous aspirions à des randonnées à pied ou à vélo, assez faciles d’accès tout en assurant une diversité d’expériences et d’activités. Nous recherchions des destinations préservées de ce tourisme de masse qu’on retrouve trop souvent à Split ou Dubrovnik entre le début du printemps et l’automne.
Au départ de Dubrovnik, c’est donc logiquement que les îles de Korcula avec son archipel méconnu, Mljet, Lastovo et l’archipel des Elaphites se sont imposés comme une évidence. Dans cette configuration, nous avons intégré une escapade dans la ville de Kotor dans les bouches de Kotor dans le Montenegro voisin, ce qui permet d’admirer les trois plus belles villes fortifiées de l’Adriatique : Dubrovnik, Korcula et Kotor, les places fortes et les sources de richesse de la République de Venise pendant des siècles de domination à l’époque moderne.
La meilleure période pour apprécier cette Dalmatie du sud est au mois de Juin quand la météo est un peu stabilisée et les journées vraiment longues, ou à partir de mi septembre quand les flots de touristes de l’été sont enfin repartis et que les sites retrouvent leur ambiance plus « normale ». Ainsi on peut profiter encore pleinement des baignades, alors que c’est trop tôt en avril mai et déjà plus frais en octobre. Evitez autant que possible le coeur de l’été en Juillet et Août déjà, à cause de la plus forte fréquentation, des prix de location beaucoup plus élevés.
PROGRAMME
Mljet, Korcula et son archipel, Lastovo et les Elaphites et Kotor depuis Dubrovnik
A la fois si près et si loin de Dubrovnik, l’archipel des Elaphites permet d’apprécier la ruralité des petites îles tournées vers l’agriculture et la pêche…
Le bateau mouille à Sipanska luka.
Mission : Profiter de ce joyau verdoyant à travers le parc national de Mljet et ses deux lacs dont on fait le tour à pied ou à vélo, après avoir visité le monastère sainte Marie et avoir grimpé au sommet du point culminant Montokuc.
Le bateau mouille à Pomena, l’un des deux villages marquant l’entrée du parc.
Jour 4 : Korcula
Objectifs : Découvrir la magnifique ville de Korcula avec son coeur historique, les villages environnants avec leurs belles baies avant de .
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Jour 5 : Archipel de Korcula
Mettons le cap vers l’archipel de Korcula avec ses îles et îlots méconnus des touristes pour des pauses baignades émaillées de quelques visites comme le monastère de Badija
Lastovo est un petit paradis préservé dont une partie est constituée d’un parc naturel pour des randonnées très dépaysantes depuis Ubli, joli village de pêcheurs tellement apaisant.
Jour 7 : Kotor
Kotor est l’une des trois villes fortifiées de l’Adriatique et le centre névralgique des bouches de Kotor…
Les Elaphites, des petites îles rurales à quelques encablures de Dubrovnik
L’archipel des Elaphites comprend trois îles habitées et dix îlots à la nature sauvage qui parsèment la côte au large de Dubrovnik sur une trentaine de kilomètres. « Elaphite » signifie « cerf » en Grec ancien en hommage aux premiers occupants des lieux. Les Elafiti, c’est vraiment un environnement où l’on a l’impression d’être déjà un peu à l’écart du littoral alors qu’on est jamais qu’à quelques encablures. En revanche, en terme d’état d’esprit, on est dans un milieu insulaire rural très dépaysant, quand on a visité Dubrovnik et ressenti un manque d’authenticité dans cette ville ultra touristique.
Ici, à Lopud où le charmant monastère est une étape incontournable, et à Sipan, l’île la plus grande de l’archipel, on apprécie un petit bout de terre bucolique que les habitants quittent rarement. On vit en autarcie sur Sipan en cultivant son jardin, produisant quelques vignes pour son vin et ses eaux de vie, élevant les animaux qui serviront de ressources alimentaires. Et bien sûr, tout le monde ou presque est pêcheur, donc on part en barque pour pêcher sa subsistance. Tous les jours, les quelques pêcheurs débarquent avec leurs filets et caisses remplis de poissons. C’est décidément la simplicité qui domine dans les Elaphites. Le cours de la vie semble très différent, même quand on n’y passe qu’une trop courte journée. Assez pourtant pour appréhender cet art de vivre du Langanini dont es Dalmates sont si fiers. On peur s’imprégner de cette culture, pomalo, no stress, on roule comme ça roule, arrêt dans un petit village comme Sipan, manger dans une Konoba des produits frais et locaux, trouver une plage entourée de nature, le chant des cigales, le temps s’arrête, le son des vagues puis un coucher du soleil pour vous accompagner à votre prochaine destination…
Mljet, une magnifique île verdoyante idéale pour les randonneurs
Difficile de mieux débuter une croisière en Dalmatie du sud que de découvrir l’une des îles les mieux dotées par la nature méditerranéenne. Profiter de ce joyau verdoyant à travers le parc national de Mljet et ses deux lacs dont on fait le tour à pied ou à vélo, après avoir visité le monastère sainte Marie et avoir grimpé au sommet du point culminant Montokuc.
Lors de cette étape sur l’île de Mljet, le bateau mouille à Pomena, l’un des deux villages marquant l’entrée du parc.
Pomena ne compte que quelques maisons, restaurants et cafés et hébergements. C’est depuis cette porte d’entrée que commence la randonnée d’environ 22 km, qui nous mène autour du petit et du grand lac Veliko et Malo jezero de Mljet, puis jusqu’au sommet du point culminant de Montokuc. Du côté de la haute mer, un détroit à peine visible s’introduit dans le corps de l’île formant d’abord le Grand lac, puis à travers un canal encore plus étroit, le Petit lac. Au centre du grand lac, un ilot accueille le monastère franciscain sainte Marie, qui est le principal site culturel et historique de l’île. Le paysage est époustouflant avec ses accents et senteurs méditerranéens typiques, sa faune et sa flore et ses chants de cigales. Le parc est parsemé de forêts de pins et d’arbres autochtones et d’une végétation luxuriante, qui valent bien à Mljet le surnom de diamant vert de la Dalmatie.
Le parc de Mljet se prête parfaitement à une association entre randonnée à pied et à vélo, kayak de mer et baignade. C’est donc le choix que nous ferons. Au-delà des 22 km que représente le circuit, la difficulté principale tient à l’ascension du point culminant à plus de 880 m que l’on garde pour la fin. Car elle est censée nous offrir le clou du spectacle du coucher du soleil depuis le plus beau point de vue panoramique aménagé dans l’ancienne cabane des pompiers dont l’objectif était d’effectuer la vigie pour prévenir tout départ de feu. Et c’est peu dire, nous assistons à l’un des plus beaux couchers de soleil du séjour et pour moi, il n’a rien à envier à celui de Zadar au son des orgues marines.
Ile de Korcula : de superbes baies, des saveurs typiques et des visites culturelles
Objectifs sur l’île de Korcula : Découvrir la magnifique petite capitale Korcula avec son coeur historique enserré dans les fortications fort bien préservées malgré l’histoire tourmentée de la Dalmatie. La ville natale de Marco Polo compte quelques églises et bâtisses de toute beauté et il suffit de flâner dans ses ruelles pavées étroites très bien mises en valeur pour palper son atmosphère et son héritage culturel si important.
De passage sur cette île, on ne manque pas les Makaruni dans le village de Zrnovo, où la pause déjeuner se transforme en bonheur tout simple. Cette spécialité de l’île n’a rien à voir avec les macaronis italiens tels qu’on se les représenterait, ces pâtes sont accompagnées d’un généreux ragoût de viande, de légumes ou de crustacés et de poissons frais. Et rien ne vaut de les déguster dans une konoba réputée pour sa recette pluriséculaire que se transmettent les femmes de générations en génération pour conserver ce savoir-faire unique. Goûter au terroir et à des plats encore faits maison et aux meilleurs vins dalmates, c’est élémentaire.
Durant la journée, on profite bien sûr d’une baignade dans deux ou trois baies et criques, où les eaux turquoise et bleu royal se mélangent et nous attirent de façon irrésistible. Sur la rive gauche, Korcula ne compte que quelques gros villages Zavalatica, Prizba, Brna et Grscica, qui affichent leurs maisons de pierres de taille aux volets colorés et une poignée de petites barques de bois. Ici les baies avec leurs plages de galets blancs parfois mêlés à du gravier se succèdent : Rasohatica, Bratinja Luka, Bacva, Karbuni, Zaglav et Tri luke. Toutes sont entourées d’une végétation luxuriante qui garantit quelques zones d’ombres.
Archipel de Korcula, des ilôts méconnus au large de la ville de Korcula
Cap ensuite vers l’archipel de Korcula pour découvrir ces bouts de terre parsemés au large de l’île à quelques encablures de la ville de Korcula. L’île Badija est peut-être la plus connue avec son ravissant monastère et surtout l’attraction insolite du site, puisque sur la plage, on fait la rencontre improbable avec des biches et des cerfs, qui évoluent en liberté comme si de rien était malgré la curiosité des touristes. Juste à côté, les îles de Majsan, Vrnik, Planjak, Stupe, Sutvara en face de Lumbarda défilent. A Badija, les eaux sont remarquablement cristallines et invitent à une agréable baignade. Le bleu profond du ciel en cette belle journée de mi septembre contraste avec leur transparence et les reliefs des îles voisines.
Stupe n’est qu’un rocher transformé en lieu VIP depuis que Leonardo di Caprio s’y est arrêté pour manger dans un restaurant qui depuis attire beaucoup de curieux, qui louent des petits bateaux pour s’offrir un déjeuner au soleil. Ce n’est pas du tout notre genre, d’autant que cela justifie des prix assez prohibitifs juste à cause de cette visite de star américaine. En revanche, une petite pause sur Vrnik permet de découvrir la carrière de pierre la plus ancienne et la plus connue de Korčula et de faire une pause restauration salutaire dans un lieu qui ne paie pourtant pas de mine. Moins réputé que le restaurant de Stupe, mais tellement plus simple et authentique et conforme à l’esprit de la région. Tout ce qu’on aime.
Lastovo : une ravissante île confidentielle aux airs de paradis
L’impatience est grande à l’idée de découvrir enfin l’une des îles confidentielles les plus magiques qui soit dans l’Adriatique : Lastovo. C’est l’île qui nous fait le plus rêver, car nous aimons aller là où les autres ne vont pas et le relatif éloignement de Lastovo dissuade beaucoup de touristes.
Autrefois surnommée l’île aux pirates, elle est désormais à l’abri de la circulation des bateaux, paquebots et ferrys reliant Split à Dubrovnik et cela se ressent sur la qualité de ses eaux, qui abritent quelques uns des plus beaux fonds marins de Croatie (en dépit de la pauvreté de l’Adriatique). Sa préservation, sa nature contrastée, ses eaux translucides à la couleur turquoise sans équivalent par rapport à tout ce qu’on a vu jusqu’alors, en font une île sauvage et très discrète dont une partie est constituée d’un parc naturel.
Le village d’Ubli nous sert de site de mouillage. Il est charmant avec sa baie généreuse, cette poignée de maisons et d’embarcations qui donnent l’impression d’être déjà très loin de l’agitation du littoral et d’être dans un monde à part en Dalmatie. Son orientation écotourisme que reflète à merveille la capitale Lastovo construite à flanc de colline et son attachement à ses traditions bucoliques en font une destination incontournable quand on aime la simplicité et la beauté de paysages ruraux et maritimes que dessinent les reliefs escarpés.
Lastovo a de la chance finalement. Peu voire pas de voyageurs et touristes l’incluent dans leur séjour et grâce à ce manque de curiosité ou d’intérêt elle reste un petit paradis protégé, qui conserve son authenticité.