La cuisine est considérée en Roumanie comme un art. Les Roumains savent combiner les champignons, les légumes, le porc, le poulet ou le boeuf, parfois pour préparer des plats très épicés, avec une saveur orientale. La cuisine roumaine a été influencée par les cuisines française, grecque, russe et turque. Elle a également dû s’adapter au manque de viande dont a souffert le pays durant la dernière partie du régime communiste.
De culture paysanne, la cuisine roumaine est souvent rustique et consistante (porc, pomme de terre, crème, mamaliga, chou…), mais des efforts sont faits pour les invités. Les Roumains aiment le porc ainsi que le boeuf, le veau et le poulet.
La plupart des Roumains mangent leur repas principal le soir. Avant de manger, il convient de souhaiter : « pofta buna » (bon appétit) et « noroc » (santé) avant de trinquer. En quittant la table, l’hôte appréciera un « sarut mâna pentru masa » (se prononce sermana pentrou mas et signifie « je vous baise la main pour la table ») et auquel il répondra : « Sa va fie de bine » (« que ça vous fasse du bien »).
Dans les campagnes, les orthodoxes respectent encore le carême (post) pendant quarante-cinq jours avant Pâques, quarante-cinq jours avant Noël, les quinze premiers jours d’août et le vendredi. Végétariennes, les recettes de post sont raffinées : crème de haricots aux poivrons confits, caviar d’aubergine, soupes de cèpes…
Parmi les plats typiquement roumains figurent :
Les ciorba, soupes préparées à partir de son fermenté, de bacon, de pommes de terre et de boeuf ou de poulet ;
La mamaliga, sorte de polenta italienne (bouillie) à base de farine de maïs, mangée essentiellement à la campagne avec un fromage blanc de lait de vache ou de brebis ou un autre accompagnement. Les familles entreposent du maïs pour l’année et en moulent à l’occasion pour préparer de la mamaliga.
Le sarmalé, plat épicé de feuilles de vigne, de betterave, ou de choux, farcies de riz, de viande, de champignons, d’herbes et de légumes ;
Les mititei, petites saucisses grillées aromatisées aux herbes ;
Le saramura, plat de poisson préparé dans le delta du Danube ;
Le cotlet, plat de porc servi avec des pommes de terre ;
Le slalina, un type de bacon ;
La salade de macédoine, sans verdure ;
Les rouleaux de chou farcis de Transylvanie, mélange épicé de riz non cuit, de boeuf haché, de porc et d’oeufs, de chou, de jus de choucroute, de crème et de sauce tomate ;
La zacusca, assortiments de légumes servis en apéritifs, sorte de purée de poivrons doux, de tomates, d’oignons et de champignons hachés menus et conservés dans l’huile, le vinaigre ou la saumure ;
Le cozonac, servi les jours de fête et qui est un gâteau brioché aux raisins de Corinthe, aux loukoums, aux noix ou au pavot.
Les Roumains aiment le thé (prononcé chai) et le bon vin. Avant la collectivisation de la vigne, la Roumanie était un pays de grands vins rouges et blancs. Le métier de vigneron a ensuite disparu et les productions des vignobles roumains sont aujourd’hui souvent « chimiques » et de qualité inégale. Les meilleurs vins sont les Murfatlar (entre blanc et rouge), Tarnaveni (blanc sec), Dealu Mare (rouge), Cotnari (blanc doux) et Odobesti (rouge). Blonde, plutôt légère, la bière roumaine est bonne, notamment à la pression.
La consommation de l’eau du robinet peut se faire sans précaution particulière. Son goût et son aspect sont relativement satisfaisants et sa distribution est assurée de façon régulière. Il est cependant préférable de boire de l’eau minérale, la Roumanie étant un pays riche en sources. Héritage des cinq siècles d’occupation ottomane, le café se boit à la turque.
En apéritif, on sert souvent du tsuica, un genre de cognac de prune à 36°, souvent fabriqué artisanalement à à base de mélanges de prune, pomme, poire, raisin et même betterave et qu’il convient de boire cul sec, accompagné d’un « Noroc ! » (Bonne chance !). Parfois, les Roumains boivent le vin blanc ordinaire coupé d’eau gazeuse glacée.
Les alcools sont régionaux : vodca en Moldavie, schnaps autour de Sibiu, palinca (sorte de tuica, plus forte aux goûts multiples) en Transylvanie, horinca en Maramures, afinata (liqueur artisanale de myrtille) dans les montagnes…
Crédit photo du chapeau :
à gauche : enattendantlarévolutionjecuisine