Delphes est l’un des sites archéologiques majeurs de Grèce, situé en Grèce à environ deux heures de route d’Athènes. Le sanctuaire panhellénique de Delphes est dédié à Apollon et dressé comme un amphithéâtre au pied du Mont Parnasse, tourné vers les eaux azurées de la baie d’Itéa et vers une véritable mer d’oliviers…. Un site archéologique grec exceptionnel qui fait partie des immanquables lors de tout voyage en Grèce…
Ce serait dommage de visiter la Grèce et d’oublier Delphes, ce sanctuaire panhellénitique dédié au dieu Apollon !
« Et dès qu’on atteint le pied des deux Phédriades, on a en face de soi quelque chose qui a l’air d’être la faille des failles : les deux roches que sépare une gorge effrayante, étroite et inaccessible… C’est là, le long de la gorge, là où les deux roches se rejoignent que sort, de manière tout à fait imprévue, l’eau la plus cristalline : l’eau de Castalie, la célèbre fontaine où tous, prêtres et pèlerins, se lavaient avant d’entrer dans le temple. »
Chr. Karouzos
Delphes, la voie des oracles
Le « nombril du monde « – ainsi fut baptisé le lieu à une certaine époque. Dès la plus haute antiquité, ce site escarpé qui se dresse à une altitude de 500 à 700 mètres, bénéficiant d’une situation panoramique exceptionnelle sur les flancs du mont Kirphis, la gorge de Pleistos, la plaine d’Amphissa, la mer presque toujours tranquille de la baie d’Itéa et, par delà le golfe de Corinthe, sur les montagnes infinies du Péloponnèse – fut un sanctuaire vers lequel accouraient des foules immenses, autant pour consulter l’oracle que pour participer aux jeux pythiques.
Delphes, déjà occupé à partir du troisième millénaire avant J.C., parce que ses montagnes et ses plaines arrosées par les sources permettaient à l’homme de subsister avec ses troupeaux, connut son apogée vers le VIIIème siècle avant notre ère. C’est à cette époque que l’on trouve les premiers témoignages sur le culte d’Apollon. Dans les vers d’Eschyle, nous apprenons de la bouche de la Pythie qu’à Gê, la mère des dieux, succéda sa fille Thémis, puis son autre fille Titanis Phoibè qui donna son nom à Phoibos Apollon, alors qu’un hymne homérique nous raconte comment Apollon fonda son premier temple, après s’être rendu maître des lieux, en tuant Pythô, le dragon femelle, qui veillait sur la source sacrée. Apollon rendait les oracles dans le sanctuaire de Gê par la bouche de la Pythie, assise au-dessus de l’ouverture d’une crevasse, d’où l’esprit s’exhalait.
Les premiers prêtres d’Apollon furent des Crétois, originaires de Cnossos. L’oracle acquit très vite une grande réputation, non seulement dans le monde grec, mais dans tout le monde connu d’alors. Des nomades barbares envoyaient des émissaires pour consulter l’oracle et offraient de nombreux présents. Au début, l’oracle n’était rendu qu’une fois l’an ; ensuite, à la vue de l’affluence considérable de visiteurs, il fonctionna le septième jour de chaque mois.
Les Grecs aimaient les oracles. Peuple curieux et impatient, ils voulaient tout savoir, même l’avenir. L’énigme leur plaisait, elle exerçait la subtilité de leur esprit ; mais ils aimaient aussi la pompe et l’éclat des fêtes. Platon trouvait pour ces solennités un motif social : « Les dieux, disait-il, touchés de compassion pour le genre humain, que la nature condamne au travail, lui ont ménagé des intervalles de repos par la succession régulière des fêtes instituées en leur honneur. » Les Grecs goûtaient si bien cette raison, qu’ils multiplièrent les intervalles au point que les temps de repos égalaient presque les temps de labeur. On comptait à Athènes plus de quatre-vingts jours de l’année consacrés aux fêtes et aux spectacles.
La Pythie était généralement une femme d’âge avancé qui, dès qu’elle entrait au service du dieu, abandonnait mari et enfants. Elle s’installait à l’intérieur de l’enceinte sacrée et se rendait, dès l’aurore, à la source Castalie pour s’y purifier, puis, en procession, les membres du culte se dirigeaient vers l’adyton du temple. Là, sur un trépied, qui était sensé être le trône d’Apollon, la Pythie s’asseyait et rendait ses oracles, tandis que les prêtres allumaient le feu qui servirait au sacrifice rituel. Les consultants formulaient leur demande oralement ou par écrit et l’un des officiants en donnait lecture à la Pythie, qui, le plus souvent, ne savait pas lire. Ses réponses dictées par l’esprit du dieu Apollon pouvaient être obscures ou ambiguës, si bien que chacun des destinataires les interprétaient ensuite selon sa convenance personnelle.
L’un des exemples les plus fameux est la prédiction que l’oracle fit à Crésus, roi de Lydie. Celui-ci avait demandé s’il sortirait vainqueur d’une guerre contre les Perses. L’oracle répondit : » Si Crésus traverse l’Halys, il détruira un grand royaume « . Crésus interpréta la prophétie à son avantage, fit la guerre et fut vaincu. Tous comprirent alors ce que l’oracle voulait dire : qu’en déclarant la guerre aux Perses, Crésus détruirait son royaume. Et ils reconnurent qu’une fois encore l’oracle avait eu raison.
Ce qu’il reste du temple d’Apollon
La renommée de l’oracle fut bientôt telle dans le monde grec et barbare que la plupart des princes d’alors n’entreprenaient rien avant d’être venus à Delphes, par voie de terre ou de mer, pour le consulter. Le roi Midas alla jusqu’à envoyer son trône royal comme gage de sa vénération à Apollon. C’est ainsi que l’on commença d’édifier les trésors, petites constructions en forme de temple qui s’élevèrent le long de la Voie Sacrée conduisant au temple d’Apollon, et dans lesquelles les chefs ou les cités entreposaient leurs offrandes.
Quant aux jeux pythiques, ils avaient lieu tous les huit ans et donnaient droit aux vainqueurs de faire élever leur statue et de la voir figurer à l’intérieur de l’enceinte. Les festivités duraient sept jours. Le premier jour était consacré au sacrifice de trois taureaux ; lors du deuxième se déroulait une procession et on offrait en sacrifice cent taureaux ; le troisième, on devait manger, lors d’un banquet, la chair des victimes de la veille ; le quatrième jour commençaient les concours lyriques et dramatiques ; le cinquième et le sixième étaient voués aux épreuves du stade (courses hippique et de chars, lutte, course de vitesse, lancement du disque, saut ), enfin les concours gymniques se tenaient le septième et dernier jour.
Le site archéologique de Delphes continua de vivre, d’une certaine manière, à l’époque byzantine et à l’époque moderne. Un monastère de la Dormition de la Vierge s’élevait sur les ruines de la palestre du gymnase et fut détruit par les Français pour les besoins des fouilles. La zone sacrée était alors le village de Kastri qui fut transféré à son emplacement actuel et rebaptisé Delphes. Parmi les premiers archéologues qui effectuèrent des fouilles, il faut citer Otfrid Müller et son disciple Ernst Curtius. Les Américains et les Allemands demandèrent l’autorisation de fouiller, mais c’est finalement l’Ecole française d’Athènes, dirigée par Théophile Homolle, qui l’obtint en 1891 et les fouilles systématiques commencèrent en 1892. Par chance, le site et le musée n’eurent pas à souffrir de la guerre de 39-45, ni de l’occupation.
Peu de lieu dont émane une telle impression de grandeur. Le paysage lui-même est majestueux, amphithéâtre de montagnes ouvert sur le large horizon de la mer, avec les pentes vert sombre des cyprès et des oliviers. La puissance qui se dégage, l’émotion que l’on éprouve sont intraduisibles.
Le temple d’Athéna Pronaia
Le génie de l’homme s’est inscrit au burin sur chacune des pierres, tatouage évocateur et sublime laissé par le temps sur la terre noire. Depuis l’emplacement du musée – qui rassemble des trésors, dont la statue en marbre d’Antinoos, le favori de l’empereur romain Hadrien, et l’Aurige ( conducteur de char ) l’un des chefs-d’oeuvre de l’art grec ancien, vêtu d’une longue tunique cérémonielle comme il seyait à ceux qui prenaient part à des rites solennels, car tous les concours -dans les grands sanctuaires de l’Antiquité – avaient un caractère sacré. Dans son attitude, toute de noblesse, rien de concret n’exprime la joie de la victoire. Aucun sentiment fugitif, nul geste intempestif, mais la sérénité olympienne de l’immortalité – Donc, depuis l’emplacement du musée, on ne cesse de gravir les paliers successifs qui mènent au temple d’Apollon par la Voie Sacrée, puis au théâtre qui avait la capacité de recevoir 5000 spectateurs, enfin au stade.
Le stade
C’est là que j’ai éprouvé l’impression la plus vive. Nous étions seuls mon mari et moi, le reste du groupe n’ayant pas souhaité, par la chaleur, affronter le sentier très escarpé et la dénivellation importante. Le silence régnait dans la lumière d’or de cette fin de matinée. Sur la longue piste sableuse bordée par les gradins, on pouvait imaginer les chars s’affrontant lors des courses, les cris des spectateurs massés de part et d’autre, et rarement lieu ne m’a émue à ce point. Il y a 28 siècles qu’ici des hommes commencèrent à écrire l’histoire du monde, dont nous leur sommes redevables aujourd’hui encore, une histoire qui a placé l’art et la culture au sommet des valeurs humaines, développé une réflexion profonde sur l’Etre et le Divin, vu naître la philosophie et les mythes qui ont fondé la culture occidentale actuelle et, à travers le temps, transmis un message d’intelligence et de civilité insurpassable.
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J’ai toujours eu le sentiment qu’il y a des lieux d’esprit comme Vézelay, Le Puy en Velay, surtout l’Aiguihle, … et peut-être que Delphes est l’un d’eux !
Parmi les rares que j’ai visités en Grèce, celui-ci est le seul à m’avoir touchée en effet… notamment pour cette marée d’oliviers avec la mer en arrière fond, la vue est splendide… Ensuite, venant de Turquie, et après avoir visité plusieurs sites archéologiques, je n’ai pas été plus impressionnée par Delphes, même s’il est incontournable pour tout voyageur en Grèce continentale… A venir quelques photos… pour prolonger le voyage. Si vous en avez aussi, n’hésitez pas!
Ce lieu est vraiment magique, il ne peut laisser le voyageur indifférent….
As-tu croisé la Pythie ? il parait qu’elle vient en mangeant !