Les étés du Sud ont la bonté de nous rappeler qu’il faut aimer les pays où l’ombre est un besoin.
En arpentant les vieux villages, les rues à arcades, les petites places et leurs fontaines, les façades couvertes de glycines ou de bougainvillées on comprend ici le sens de la douceur de vivre.
D’ailleurs les chats ne s’y sont pas trompés qui, en matière d’hédonisme, n’ont de leçons à recevoir de personne. Ils y flânent sous les cyprès ou juchés sur de petits murets et, ils pensent qu’il est beaucoup plus sage de ne rien faire et de contempler les promeneurs qui transpirent et se hissent jusqu’aux plus hautes maisons des villages.
Mais quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, faisant face au nord Saint Tropez, reste l’un des plus beaux villages,coincé entre mer et pinède,avec ses maisons
aux tons ocre, rose délavé, vert tendre contrastant avec le bleu de Prusse de la Méditerranée, le quartier de la Ponche, la chapelle Ste Anne et les pins parasols, qui ont fait le bonheur de Signac, Camoin, Manguin, Marquet, Cros ou Matisse.
Méditer à l’Annonciade, pendant que le soleil tape, sieste culturelle, vue de rêve sur la vielle ville, havre de paix, s’asseoir dans le grand canapé de cuir en face d’un merveilleux portrait de femme peint par Modigliani, le rêve…
On est bien loin du zoo de riches des magazines !
Que peuvent bien faire tous ces gens attablés à la terrasse de Sénéquier ? Ils boivent peu et parlent moins encore, ils ont les yeux fixés sur quelque chose qui semble les fasciner. Ils regardent des créatures surnaturelles en train de dîner sur la plage arrière de leurs yachts ancrés à quai. Ce sont les riches, des riches en toc paradant sur des yachts de location.
Tragédie, comédie !
Et quand souffle le mistral il vient balayer les mensonges, les conforts, les vaines illusions de la vie.
Le Sud , terre de contrastes, terre de profondeur, terre de vie.
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