Depuis une dizaine d’ années, le festival de musique d’ Essaouira connaît un succès grandissant. Rythmes africains et culte des saints de l’ Islam donnent toute la particularité du genre « gnaoua » perpétué par les descendants d’ esclaves noirs. Le festival Gnaoua et musiques du monde, se déroule fin juin dans la cité balnéaire marocaine.
A chaque ouverture, des milliers de spectateurs ( 20 000 l’ an dernier !) vibrent sur le thème de la « magie », aux rythmes d’une fusion musicale appelant à la paix, à la tolérance et au respect du droit à la diversité.
Un projet de grande envergure fragilisé cependant par des conflits récurants.
Pour l’artiste algérien Abdenour Djemaï, spécialiste de la musique populaire kabyle, la musique est un « langage de la cohabitation et d’union des peuples, mais cela fait mal au coeur de voir des gens souffrir comme les Palestiniens ».
Le groupe gnaoua algérien Diwane El Kasbah, huit musiciens dont le guembriste Abdelkader Chouali , a évoqué quant à lui, la « solidarité » qui unit les « peuples algérien et marocain » en dépit de la tension politique entre les deux pays sur le Sahara occidental.
Quoi qu’ il en soit, pour André AZOULAY, marocain de confession juive et président de la manifestation :
« Le festival est la meilleure réponse à ceux qui doutent de la synthèse de nos cultures, ainsi que de l’universalité de nos spiritualités ».
Le festival Gnaoua d’ Essaouira se déroule fin juin.
Spectacle nocturne avec jeux de lumières sur les remparts d’ Essaouira
Son atmosphère m’ imprègne encore…
Et l’artiste chantait, l’ oreille tout à son guembri, et Jamel lui répondait, dans une parfaite synchronicité.
Les doigts de Zacharias pinçaient les cordes et son cœur percutait aux rythmes gnaouas.
Extase et recueillement…Répertoire traditionnel ou improvisation, les deux musiciens excellaient.
J’ écoutais ces sons, si nouveaux pour moi.
Ils invoquaient des entités invisibles, aux appellations étranges…le noir, le jaune, le vert, le rouge, le bleu, le blanc…
Rien que des forces et des énergies, appelées par des accords et des percussions.
Sur ces accents africains et arabo-berbères, les adeptes s’ adonnent habituellement à la danse de possession, la « lila », ainsi qu’ à la transe. Et tandis que les musiciens se nourrissaient eux-mêmes, je ne voyais que ces gnaouas, descendants d’ esclaves noirs issus du Sénégal, du Soudan ou du Ghana…
Leurs chants sont restés libres.
Le maâlem Hamid EL KASRI,
l’ un des joueurs de guembri les plus appréciés et qui a fait déjà plusieurs tournées en Europe, notamment en France et en Suisse.
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