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Le « Hobbit » vieux de 90 000 ans découvert dans l’île de Flores, en Indonésie, est-il le troisième homme : Homo Floresiensis ?

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florensiensisDébut février 2009, une nouvelle étude américaine en 3 D du crâne du petit hominidé d’un mètre de haut découvert en 2003 dans l’île de Flores, Indonésie, conforte la thèse  d’une espèce différente d’Homo sapiens : Homo floresiensis.


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(Reconstitution faciale de l’homme de Flores, National Geographic)

Ce « hobbit », comme l’a surnommé l’équipe australienne de fouille, qui a vécu de 90 000 à 12 000 ans fut donc notre contemporain. Ce serait le troisième homme. Voici l’histoire de sa découverte – et des innombrables querelles qu’il a suscitées chez les préhistoriens.

Avec ses éléphants nains et ses varans géants, l’île de Flores – « l’île aux fleurs » des navigateurs portugais – offrait déjà à rêver, avant que l’on parle du « hobbit », l’extraordinaire petit homme découvert dans ses grottes. Latitudes 8°4 et 8°58, Flores s’étire sur 360 kilomètres au nord-ouest de l’Australie, loin au sud oriental de l’Indonésie, à la lisière du grand écrasement géologique provoqué par la rencontre de la plaque continentale australienne et l’eurasienne. D’où ses 13 volcans fonctionnels, et ses tremblements de terre – dernier en date, 1997. Achevant le dispositif de la Sonde avec les îles de Sumatra, Java, Bali, Lombok et Sumbawa, Flores abrite une vaste réserve naturelle où les voyageurs tremblent devant les derniers « dragons de Komodo », le Varanus komodoensis, monstrueux lézard de 2 à 3 mètres de long, 70 kilos, présent sur plusieurs îles de l’archipel. Charognard, ce varan très rapide à la course chasse les oiseaux et les petits mammifères, et autrefois les petits enfants des villages – ces dragons cruels peuplent les légendes indonésiennes. Grand classique des cas de gigantisme insulaire, ce Varanidae carnivore a grandi tandis que les herbivores de l’île réduisaient. En effet, selon la règle de Bergmann, une taille plus grande offre bien des avantages à ces reptiles en l’absence d’autre grand prédateur. Aussi le varan, privé de toute contrainte locale, a pu s’épanouir au fil des millénaires, jusqu’à dominer son écosystème. Certains rats, comme le Papagomys, ont beaucoup grossi aussi, jusqu’à atteindre un bon demi mètre. Pendant ce temps, les herbivores et en particulier les Stegodon (un groupe frère des éléphants) rapetissaient, comme les éléphants l’ont fait en Sicile – où leur crâne a sans doute nourri les légendes sur les Cyclopes. Pas besoin d’être énorme quand les grands fauves font défaut : d’où le Stegodon nain de Flores, 1,65 mètre au garrot, dont on a retrouvé d’incroyables ossements.

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C’est dans cette île digne du film King Kong qu’en septembre 2003 une équipe internationale de préhistoriens trouve dans la grotte de Liang Bua plusieurs éléments de 7 squelettes incomplets d’homininés, dont un bizarre petit crâne de 380 cm3, tous semblant appartenir à des petits homininés de… un mètre de haut. Sept curieux nains plutôt Homo au vu de leurs petites canines et la forme du crâne, mais minuscules, et à petite tête. Le plus vieil ossement remonte à 90 000 ans, le plus grand nombre à 18 000. Ces nains, ou ces lilliputiens, auraient été anéantis pendant l’explosion volcanique de 12 000, qui a fait disparaître plusieurs espèces animales de l’île. Mais rien n’est avéré.

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(Crâne de l’homme de Flores et d’Homo sapiens)

« Ma mâchoire m’est tombée sur les genoux » a raconté Peter Brown, un des auteurs du retentissant article qui a fait part de cette découverte dans Nature le 28 octobre 2004 – parlant de « la plus extraordinaire découverte de la paléoanthropologie depuis un demi-siècle. » En effet, vivante à 18 000 ans, la courte créature de Flores fut donc notre contemporain, comme l’homme de Neandertal. Ce serait un nouvel homme, encore, n’en déplaise aux créationnistes. S’il existe, pourquoi ne pas supposer l’existence d’autres espèces humaines récentes, imaginer une diversité encore plus grande du genre Homo ? Les chercheurs n’ont-ils pas retrouvé autour des squelettes de nombreux outils de pierre, de restes de feux, des os brisés de stegodon et de varan – la boucherie de la grotte. Pourquoi cet être est-il si petit ? Il s’agirait, selon le co-directeur de la fouille et second auteur principal de l’article, le préhistorien Mike Morwood, d’un ancien Homo erectus qui a évolué. Comment sont-ils arrivés dans cette île isolée ? Ils ont du traversé une mer plus basse – jusqu’à 120 mètres – pendant le dernier glaciaire, soit en embarcation, soit grimpé sur des débris, il y a 700 ou 800 mille ans. Ensuite, quand les eaux ont remonté, ces homininés de 1,60 mètre, au volume cérébral développé (entre 850 et 1100 cm3), au pouce préhensile ont subi les contraintes du nanisme insulaire. Piégés sur l’île, ils ont rétréci, sans doute sélectionnés pour mieux échapper aux prédateurs locaux. Ces petits Homo erectus évolués seraient donc nos cousins. Nous pouvons les appeler des Homo floresiensis, des hommes de Flores.
De les trouver si petits, bien vite, les Australiens présents sur le site les baptisent « hobbits », en référence à Bilbo le Hobbit, le paisible nain humanoïde imaginé par Tolkien, héros du Seigneur des Anneaux. Quant aux Indonésiens, beaucoup se demandent si le petit homme n’a pas survécu aux éruptions des volcans. Car les légendes de l’île racontent qu’autrefois des liliputiens sortis des grottes volaient les villages. On les appelait des « Ebu Gogo » (« grand mère », « qui mange n’importe quoi »).

Très vite, la nouvelle de la découverte du minuscule homme de Flores fait le tour du monde, soulevant partout l’enthousiasme ou la défiance des préhistoriens et paléoanthropologues. Au Max Planck Institute de Leipzig, Jean Jacques Hublin, directeur du département d’évolution humaine, spécialiste de l’homme de Neandertal, applaudit cette découverte qui vient confirmer la pluralité du genre humain : « Tous les arbres décrivant l’évolution du genre homo sont à revoir…» déclare-t-il à Libération (29/10/04). À la chaire de préhistoire du Collège de France, Pascal Picq se rappelle de sa surprise en découvrant l’article de Nature. « Nous étions arrivés, après maintes discussions, à définir le genre Homo comme étant un grand primate marcheur. Et voilà que nous en trouvons un minuscule. Nous devons tout repenser sur notre lignée. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! ». Au même moment, Maciej Henneberg, anatomiste de l’université d’Adélaïde en Australie, émet des doutes : la petite tête de l’homme de Flores ressemble à celle d’un homme vieux de 4000 ans découvert en Crête, atteint d’une pathologie rare, la microcéphalie. La polémique sur le « hobbit » de l’île aux fleurs commence.

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Querelles passionnantes

« Mike Morwood a commis une grosse erreur ! Il aurait dû en parler à Teuku Jacob, avant de publier le premier article. Car Teuku Jacob était le grand professeur incontournable de la paléoanthropologie indonésienne ! » Nous sommes au Musée de l’Homme du Palais de Chaillot, au bout du dédale de couloirs des laboratoires de préhistoire et d’anthropologie où se trouve l’une des plus riches collections de squelettes humains fossiles et récents au monde. Derrière chaque porte, chaque vitre (souvent barrée d’une affiche « Sauvons la recherche »), vous découvrez des crânes, des ossements, des squelettes, et quelques jeunes chercheurs penchés sur eux. Là, Florent Détroit reçoit entouré de moulages de crânes et de mandibules, il porte une belle queue de cheval, une barbe de plusieurs jours et parle passionnément de petit homme de Flores. Jeune paléontologue rattaché à l’équipe Asie du Sud-Est du Département de Préhistoire du Muséum national d’Histoire naturelle dirigé par le géologue et préhistorien François Sémah, il est un des rares Français a avoir visité la grotte de Liang Bua, et vu certaines pièces importantes avec l’équipe de fouille. Il connaît bien l’histoire de la découverte du « hobbit ».
Dés les premiers jours qui suivirent la publication de Nature, la bataille des interprétations s’engageait. « C’est un grand classique de la paléoanthropologie » s’amuse Florent Détroit. Pour commencer Teuku Jacob, 73 ans à l’époque de la découverte, la figure la plus respectée de la paléontologie indonésienne, très mal pris d’avoir été tenu à l’écart de la découverte, et peut-être le manque de considération de la part de l’équipe australienne de Mike Morwood – sans doute inquiet de se voir voler la vedette. Il s’est donc arrangé avec son confrère R.P. Soejono, un des autres « inventeurs » de l’Homo florensiensis et co-directeur de la fouille, pour faire rapatrier les ossements dans son laboratoire de Yogyakarta. « L’équipe australienne l’a alors accusé d’avoir kidnappé les fossiles, raconte Florent Détroit. Teuku Jacob a répondu qu’il les étudiait pour une expertise complémentaire à la demande de ses confrères. En paléontologie, celui qui détient le fossile détient souvent le pouvoir ! Ensuite, cette affaire est retombée, mais la querelle, à laquelle s’étaient ajoutées des tentatives d’interdiction d’accès à la grotte à Mike Morwood, n’a pas permis de mener rationnellement les fouilles et l’étude des fossiles les premiers temps. C’est ce qui explique beaucoup des querelles qui ont suivi. ».
En effet, après avoir observé le squelette le mieux conservé – sans doute une femme, appelé « LB1 » -, Teuku Jacob contredit l’analyse de Morwood, Brown et Soejono. Selon lui, le petit personnage est un Homo sapiens pygmée, voilà tout, comme on en trouve aujourd’hui à Rampapasa, pas loin de la grotte de Liang Bua. Il est, en plus, atteint de microcéphalie, ce qui explique sa tête réduite. Par ailleurs, explique Teuku Jacob, « ses dents, ses bras, ses jambes, son bassin et ses orbites présentent des caractères modernes », le hobbit serait donc un pygmée rachitique. Exit le hobbit ? Non, Mike Morwood, dont l’équipe continue les fouilles avec le Centre national de la recherche archéologique indonésien, contre-attaque, critique les conclusions de Teuku Jacob, rappelant que les pygmées de Flores mesurent 1,35 m ou plus, et qu’il existe les restes de sept nains d’un mètre, pas d’un seul.

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Les copies en plâtre et résine, les photos, les mesures détaillées du minuscule crâne circulent dans la communauté scientifique les mois qui suivent. Et voilà qu’en mars 2005 une anthropologue renommée de l’université de Floride, Dean Falk, modélise l’endocrâne décrié et conclut qu’il ne présente, après comparaison,  aucune des déformations caractéristiques d’une microcéphalie. Selon elle, et l’équipe d’experts qui l’assiste, le hobbit de Flores constitue bien une nouvelle espèce, petite, rapetissée, et non d’un Homo sapiens pathologique. La thèse du pygmée débile se délite.Mais voilà qu’un primatologue du Museum de Chicago, Robert Martin contredit Dean Falk six mois plus tard. En cas de nanisme, le crâne ne rapetisse jamais autant : les autres espèces rétrécies, comme les éléphants, témoignent. Autrement dit, le crâne de Flores est trop petit pour être normal. Le hobbit ne peut être qu’un cas pathologique. Robert Martin constate encore que la technique des outils en lamelle retrouvés dans la grotte sont spécifiques des Homo sapiens ayant vécu en Asie il y a environ 20 000 ans. Ces hommes ont dû passer alors par l’Ile de Flores, laissé des pierres taillées, voilà qui résoudrait le mystère. Dean Falk riposte alors que la taille du cerveau ne fait pas l’intelligence, et que le lobe frontal du hobbit recréé virtuellement révèle l’existence d’un bon niveau cognitif : « LB1 possède un cerveau hautement évolué. S’il n’est pas gros, il est recâblé, réorganisé, et c’est vraiment passionnant… ».William Jungers de la Stony Brook University, New York, prend son parti. Le fait que 7 individus présentant les mêmes caractères aient été retrouvés sur le site contredit la thèse d’une pathologie. « Cela impliquerait, ironise Jungers, que l’île de Flores abritait un village entier d’idiot microcéphaliques ! »

« Retournons dans l’immense Asie …»
Pascal Picq reçoit rue d’Ulm, dans les nouveaux locaux du Collège de France. Figure prolifique de la paléoanthropologie française, se présentant en « anthropologue darwinien », il  veut rappeller, au delà des querelles, pourquoi Homo floresiensis intéresse toute la paléoanthropologie. « D’abord, l’homme de Flores nous montre qu’il faut retourner voir dans l’immense Asie. Nous nous intéressons à l’Afrique depuis trop longtemps, à la recherche de nos origines. Mais nous avons négligé Homo erectus, l’Homme de Java, l’Homme de solo, les grands migrateurs, des être robustes, qui déjà naviguaient, sans doute. Peut-être allons-nous découvrir d’autres hommes encore, dans d’autres niches… Ensuite, s’il s’agit bien d’un Homo erectus qui a rapetissé, cela illustre encore une fois l’étonnante plasticité humaine, sa capacité à évoluer, se transformer. D’ailleurs, nous-même avons changé depuis Cro-Magnon, nous sommes moins costauds, moins osseux, et notre cerveau s’est réduit… » Que pense Pascal Picq de cet homme haut comme trois pommes, présentant à la fois des caractères archaïques, un menton effacé et des poignets qui rappellent Homo habilis et les grands singes, et des dents d’homme moderne ? « Il ne faut pas oublier que l’évolution se fait « en mosaïque », elle n’est pas uniforme. Dans une même espèce, chaque organisme présente des ressemblances et des dissemblances, conserve des caractères archaïques, qui n’évoluent pas à la même vitesse. » Alors, l’homme de Flores représente-t-il une autre espèce humaine, H. floresiensis – un hobbit ? Certainement, répond Picq, « mais il faudrait tirer au clair cette histoire de petit crâne. Il dérange les règles de l’allométrie, la science qui met en corrélation la taille d’un organisme et ses fonctions biologiques. »
Depuis le département d’Evolution humaine, qu’il dirige au Max Plank Institute, Jean-Jacques Hublin exprime lui aussi quelques doutes sur Homo floresiensis. « Des outils d’hommes modernes, cette trop petite tête, ces bras archaïques, tout cela fait beaucoup… Je suis revenu de la fascination des premiers jours. Si un jour, on découvre que ces hobbits ont servi de plat de résistance à des hommes modernes, qu’il s’agissait d’un méchoui de singes, je ne serais pas si étonné. » Jean Jacques Hublin demande si l’envie de croire à la légende du hobbit ne l’a pas emporté sur la recherche scientifique. « Nous avons tous le complexe d’Adam, ce désir indéracinable de se trouver des ancêtres beaux, talentueux, dignes de nous. Nous retrouvons ce fantasme de façon récurrente en paléoanthropologie, un Ancien à notre image, intégré à la nature, décorant des grottes. Relisez ce qui a été écrit sur Lucy l’australopithèque, très proche des grands singes. C’était la petite femme qui courait dans la savane, presque un modèle réduit de Brigitte Bardot. Nous revivons la même histoire féerique avec les hobbits de Flores, nous rêvons de petits hommes aux grands pieds, cuisant des stégodons autour d’un feu de joie. Mais nous nous égarons. Nous ne sommes toujours pas certains qu’ils aient fait du feu, et même construit des outils. »

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La querelle des Anciens et des Modernes

Au Musée de l’Homme, Florent Détroit ne croit pas à cette histoire de méchoui de singes. Si l’homme de Flores présente des caractères primitifs, ses canines, son front et de nombreux autres caractères le rapprochent très nettement des humains. Il faut accepter l’idée d’une créature encore difficile à comprendre. « À ce jour, argumente-t-il, personne ne saurait dire comment un Homo erectus aurait évolué, après avoir été isolé si longtemps sur une île. » Pour soutenir ses propos, Florent lance l’imprimante et me donne une liasse d’articles récents publiés par plusieurs équipes et des experts internationaux dans le Journal of Human Evolution. « Les études détaillées tombent en ce moment, explique-t-il. Les premiers mois, Morwood n’a pas tout dit, il a même parfois un peu forcé le trait pour faire comprendre l’énormité de la découverte. Les critiques ne l’ont pas raté. Ils disaient : « Comment expliquez-vous l’aspect pathologique de l’extrémité distale de ce radius ? Bon, effectivement, il y a dans le lot un radius pathologique, mais pourquoi pas ? Les réponses aux questions de fond tombent maintenant. S’agit-il ou non d’une nouvelle petite espèce du genre Homo ? »
Toutes les dernières études abondent dans ce sens. Ainsi une stratigraphie des différentes couches géologiques de la grotte, qui s’étend de 95 000 à 12 000 ans, confirment que les ossements retrouvés, notamment deux cubitus et deux mandibules, sont de taille réduite. Difficile d’imaginer une pathologie qui dure si longtemps. Ces hommes de taille réduite ont vécu 80 000 ans, se reproduisant à l’identique, il devrait bien s’agir d’une espèce d’homininé ayant évolué. Quant aux outils, les recherches sur le site montrent une cohérence entre leur ancienneté et l’âge des os datés par la stratigraphie de la grotte. Ils devaient bien être utilisés par les hobbits. Moqueur, Florent Détroit rappelle qu’à l’époque de la découverte de l’homme de Neandertal déjà, les préhistoriens farouchement opposés à l’existence possible d’un second Homo évolué, intelligent, enterrant ses morts, défiant la Création, lui attribuaient toutes les pathologies possibles. C’était un humain débile, inférieur, un homme taré, au crâne bizarre, archaïque, un grand singe. Pas une autre espèce, proche – Neandertal a tout de même conquis l’Europe et régné 200 000 ans.

« À chaque fois que nous faisons une découverte que nous n’attendions pas, c’est la même histoire, rappelle Florent Détroit. Deux grandes écoles de pensée s’affrontent depuis toujours en paléontologie. La première reconnaît très très peu d’espèces d’homininés fossiles et a tendance à faire entrer beaucoup de choses dans l’espèce Homo sapiens, souvent au chausse-pied. Dés qu’un nouveau squelette dérange, soit il s’agit d’un cas pathologique, soit d’un grand singe. » Le porte-parole le plus fameux de ce courant est sans aucun doute le paléoanthropologue américain Milford Wolpoff. Depuis les années 1960, lui et ses amis réfutent la plupart des nouvelle espèce d’hominidé, contestant tour à tour les déterminations ou les dates des fossiles. « Ils ont par exemple prétendus un certain temps que des australopithèques et des Homo habilis n’avaient pas pu cohabiter sur les mêmes sites, comme des os fossiles, datés, l’ont pourtant montré, notamment en Afrique du Sud.»

On retrouve cette querelle entre les « Anciens » et les « Modernes » de la paléoanthropologie à propos d’Homo floresiensis, le hobbit. Les Anciens s’en méfient, parient qu’il s’agit d’un Homo taré. Les Modernes, ne sachant pas trop comment l’interpréter, laissant toutes les hypothèses ouvertes, et préfèrent lui donner un nouveau nom, plutôt que de le regrouper d’emblée avec d’autres hominidés qui ne lui ressemblent pas et le faire ainsi disparaître immédiatement au sein d’une espèce déjà connue. « C’est trop réducteur, cela empêche d’avancer » dit Florent Détroit.
Croit-il que les hobbits de Flores ont survécu, et qu’ils seraient à l’origine des légendes insulaires sur les minuscules Ebu Gogo ?
– Vous savez, il existe des elfes dans les mythologies nordiques, et aucun paléontologue a trouvé un homme nain en Scandinavie.

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Frédéric Joignot

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