Il était une fois un meurtre de Baran bo Odar est un film policier sombre comme le cinéma allemand sait les produire. Un conte moral éprouvant et à l’atmosphère étouffante, où se conjuguent esprit malsain, anxiété, étrangeté et sournoiserie autour d’un crime et d’un deuil …
Il était une fois un meurtre ; une atmosphère étouffante signée Baran bo Odar
Film allemand, qui n’est sorti que dans quelques salles, mais qu’on a eu le plaisir de découvrir à Mamers en vo. La bande annonce nous avait bien accrochés, on était donc impatient et légèrement inquiets de découvrir le film. L’histoire se passe en deux temps. Le film s’ouvre en 1986, on découvre deux hommes assis dans un appartement à regarder des films super-8. Ils sortent brutalement, prennent une voiture et par opportunisme (plus que par calcul) suivent une jeune fille à vélo, Pia. Cette dernière finit par s’arrêter, le conducteur sort alors de la voiture, lui parle puis la voyant s’enfuir, la rattrape, la viole et la tue sous le regard égaré, consentant et inquiet du passager. La scène suivante nous montre ce passager qui quitte précipitamment la ville en bus, alors que le conducteur semble le retenir.
23 ans passent et on se retrouve dans la même ville au pot de départ d’un policier. On comprend alors que ce policier a cherché en vain l’auteur du meurtre mais que la vie a repris progressivement son cours. Jusqu’au jour où une jeune fille disparait. Son vélo et une pierre tâchée de sang sont retrouvés à l’endroit même où 23 ans plus tôt la police avait retrouvé le vélo de Pia. Pour le policier à la retraite, il n’y a aucun doute, le tueur a recommencé.
Globalement le film est très réussi, même s’il aurait gagné à être un peu plus sobre. Parmi les vraies réussites de ce film, on peut citer la scène du meurtre qui saisit le spectateur par sa brutalité et son hermétisme. Le personnage du passager est LE personnage central de ce film, celui sur lequel va se cristalliser la faute. Il est le pervers qui n’est pas passé à l’acte, le complice qui n’a rien dit, le témoin qui préfère se taire plutôt que d’admettre son implication presque émotionnelle dans le premier meurtre. Quelques défauts cependant. Dans le scénario notamment, avec une petite bourde sur le téléphone portable de la jeune fille, disparue en 2009 (le meurtrier le garde plusieurs jours sur lui en le laissant actif). Et les effets de ralenti qui sont parfois un peu trop systématiques ce qui rend la réalisation parfois un peu lourde. Mais pour le reste, un bon film.
Il était une fois un meurtre, de Baran Bo Odar, avec Ulrich Thomsen, Wilke Möhring, Katrin Sass (All., 1h58, 2011)
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