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L’impossible dimanche (le huitième jour de la semaine) de Marek Hlasko (Littérature polonaise)

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Dans L’impossible dimanche (le huitième jour de la semaine), roman de littérature polonaise, Marek Hlasko plonge le lecteur dans la vie quotidienne dure de la jeunesse polonaise des années 50, quand chacun était soumis au système de surveillance soviétique.

Un tout petit livre très percutant qui dénonce les conditions de vie des jeunes dans la Pologne de la fin des années cinquante quand la promiscuité interdit toute intimité et hypothèque l’avenir, laissant comme seule évasion possible la noyade dans la vodka.

Varsovie, 1956, un jeune couple cherche désespérément un endroit décent, quatre murs seulement, où la jeune fille pourrait offrir sa virginité à son amoureux. Mais, dans la Pologne de l’après-guerre et du régime stalinien, on manque de tout et surtout d’intimité, les logements font cruellement défaut et il faut partager les appartements, ce que l’héroïne fait avec ses parents, son frère qui noie méthodiquement son chagrin dansun océan de vodka et un autre, une tierce personne, qui habite là par habitude car il n’a pas d’autres lieu où poser son corps et ses maigres paquets en attendant, lui aussi, de rejoindre sa bien aimée.

Un livre très court, construit surtout avec les dialogues entre les principaux protagonistes, mais très percutant et qui a ému la foule des lecteurs quand il a été publié à la fin des années cinquante quand le monde soviétique était encore une énigme pour beaucoup.

Un livre qui met surtout l’accent sur une des grandes misères des pays de l’Est à cette époque, la promiscuité, qui interdit à tout un chacun d’avoir un brin de vie privée mais aussi une politique qui instaure un système d’auto-surveillance qui confine à l’espionnage généralisé. Et, c’est cette promiscuité qui ne permet pas aux jeunes d’établir les relations intimes minimales pour construire un avenir possible et entretenir un minimum d’espoir. Alors, la vodka devient le seul palliatif au désespoir et la seule évasion qui reste pour oublier un avenir totalement obscurci, « … l’ivrognerie est devenu quelque chose comme une nouvelle moralité, une moralité particulière. »

Mais, ce livre dépasse le contexte polonais, il pose le problème de cette pauvre jeune fille égarée entre un amour auquel elle voudrait croire très fort, et un frère qui s’enfonce dans un alcoolisme suicidaire. On a l’impression que ces jeunes ne peuvent même pas rêver, même pas croire au prince charmant ou à la belle au bois dormant, qu’ils n’ont plus que la possibilité de se réfugier dans l’anesthésie éthylique car demain ne sera pas meilleur.

La lumière pourrait peut-être un jour, « le huitième jour de la semaine », venir éclairer leur avenir, Ils y croient avec une certaine ironie comme nous nous croyions, quand nous étions potaches, en « la semaine des quatre jeudis ».

« Je quitte ce pays. Ici, on ne peut être qu’un ivrogne ou un héros. »

Denis Billamboz

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