A certains égards, le patrimoine culturel martiniquais est à l’image de la nature de « l’île aux fleurs » : riche, varié et surprenant. Aujourd’hui, de nombreux sites et monuments anciens de la Martinique sont activement mis en valeur, à travers la documentation touristique, la signalisation routière, les panneaux interprétatifs, les visites guidées, les musées et l’agenda culturel.
Carte de la Martinique. Source : GEODE Caraïbe, Université des Antilles et de la Guyane.
Martinique, un patrimoine considérable pour les curieux ou aventuriers
On trouve, parmi eux, des édifices religieux, militaires et civils de Fort-de-France, ville fondée sous le nom de Fort-Royal en 1669, et érigée au rang de capitale de l’île en 1692 ; des ruines de Saint-Pierre, témoins d’une histoire qui remonte aux origines de la colonisation française, en 1635, et embrasse à la fois les fastes du Petit Paris des Antilles et la désolation provoquée par l’éruption de la Montagne Pelée, en 1902 ; des églises, où dominent les styles baroque et classique ; des exploitations (« habitations ») sucrières de l’époque coloniale, qui continuent de produire, dans certains cas, des rhums fameux ; des maisons de maître et d’autres plus modestes, comme la pittoresque Maison du Bagnard, construite par un ancien pensionnaire du bagne de Cayenne, en 1960.
De l’occupation amérindienne, attestée à partir du Ier siècle avant J.-C. en Martinique, je mentionnerai les roches gravées de Montravail, qui sont aujourd’hui très visitées, et font l’objet d’un projet de valorisation touristique porté par la mairie de Sainte-Luce.
Ce patrimoine est déjà considérable, pour un territoire de 1128 km². Mais un esprit curieux, et quelque peu aventurier, pourra découvrir bien d’autres legs de l’histoire martiniquaise, dispersés dans la campagne ou nichés dans le paysage urbain, et encore largement ignorés du public. Ils comprennent, notamment, des fortifications, des phares, des constructions ayant appartenu à des exploitations agricoles (souvent signalées par les tours de moulins et de fours à chaux) des ouvrages d’art et des maisons coloniales.
Les vestiges de la centaine de sites précolombiens répertoriés en Martinique sont, eux, beaucoup moins visibles. Les établissements, qui se limitaient au cadre du village, se reconnaissent généralement aux fragments de céramique et aux artefacts en pierre qui jonchent le sol. Toutefois, la culture matérielle des Amérindiens de Martinique incluait aussi de l’art rupestre, à Montravail et au Galion (La Trinité), ainsi que des roches présentant des cupules, ces curieuses dépressions qui sont traditionnellement interprétées comme étant des polissoirs, mais qui ont également pu servir de meules, de mortiers ou de réceptacles, pour des substances diverses.
La batterie de Case-Pilote.
La batterie Sainte-Marthe, près de Saint-Pierre.
Le fort de la Pointe du Bout, aux Trois-Ilets.
Le phare du Prêcheur.
Un moulin au Morne la Plaine (Les Anses-d’Arlet).
Un four à chaux, à Sainte-Anne.
Un four de potier, au Marin.
Pans de murs d’une habitation, à Cap Chevalier (Sainte-Anne).
Ruines d’une habitation sur les pentes du Piton de Crève-Cœur, à Sainte-Anne.
Pont enjambant la ravine Baron, au nord de Fort-de-France.
La « Roche à Bon Dieu » et ses cupules d’origine amérindienne, à Macouba.