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L’aventure du Train du Désert en Mauritanie

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La Mauritanie est une république islamique, située sur la côte ouest du contient africain. Elle est entourée du Maroc au nord, du Sénégal au sud, du Mali et de l’Algérie à l’est. Sa capitale est Nouakchott. Elle est le passage entre l’Afrique Noire et l’Afrique du Nord. L’objet de mon article sera aujourd’hui touristique puisque je vais vous présenter le parcours du Train du Désert.

Histoire de la ligne ferrée du train du désert en Mauritanie

Le chemin de fer mauritanien se résume à une seule ligne de voie ferrée. Cette ligne a été ouverte en 1963. Elle est longue de 700 km. Elle part de la mine de fer de Fderik (Zouérate), longe la frontière avec le Sahara occidental et relie le port de Nouadhibou. Son utilisation principale est le transport de minerai de fer de la mine au port minéralier. Les trains qui y circulent font une longueur de 2 km, ce sont les plus longs du monde, sont traînés par 4 locomotives qui tirent environ 200 wagons de minerai, le poids total du convoi pouvant atteindre 22 000 tonnes. Il est aussi le plus lent du monde puisqu’il roule à 60 km/h. Il existe 6 bases d’entretien sur la voie. Comme il n’y a qu’une seule voie, et que 6 convois peuvent se retrouver en même temps sur celle-ci, les bases ont été créées afin que 2 convois puissent se croiser. La priorité étant au train « descendant », c’est-à-dire aux convois pleins, qui se rendent au port. Il y a aussi 2 trains touristiques.


Histoire du Train du Désert


En 2000, l’agence de tourisme mauritanienne, en collaboration avec le voyagiste Chemins de Sable, envisage de développer son activité touristique, qui est inexistante. Elle veut créer un produit « phare » avec pour objectif de désenclaver les villes du désert, et améliorer les conditions humaines et économiques grâce au tourisme. Une ligne aérienne Paris Atar est ouverte et le train touristique du désert a été conçu. Le wagon couchette a été acheté en Belgique, la voiture à deux niveaux en Suisse, tous deux ont été acheminés en Mauritanie par bateau minéralier. Une fois sur place, les wagons ont été réhabilités et décorés.


Le Train du Désert de Mauritanie


Il se compose d’une seule locomotive et de 2 wagons de passagers, dont un wagon couchette. Le wagon panoramique est décoré à la mode mauritanienne, très coloré, rideaux, tapis, coussins. Il part de Choum pour relier Zouérate. C’est là que l’on découvre la plus grande mine à ciel ouvert du monde : la mine de Fderik, vaste excavation creusée par d’énormes machines, qui versent le minerai dans des camions tellement énormes qu’une seule de leur roue est plus haute qu’un homme ! La terre est orange ocrée, la poussière est omni-présente, mais le spectacle est impressionnant.

Ben Amira

Le train fait aussi une halte à Ben Amira. C’est le plus grand monolithe africain et le 3ème au monde, après ceux de l’Uluru et du mont Augustus, en Australie. C’est une énorme roche noire posée au beau milieu du désert. A 5 km de là, un autre monolithe se dresse, c’est Aicha, l’ex-femme de Ben Amira. La légende raconte qu’autrefois, ces deux monolithes ne formaient qu’un. Lors de leur « divorce », Ben Amira aurait emporté ses 2 enfants et cela expliquerait la présence de 2 petits blocs aux pieds de Ben Amira.
Le campement est installé au pied du monolithe. On peut le rejoindre depuis l’arrêt du train en 4X4 ou alors à pied. Je l’ai fait à pied, c’est bien plus impressionnant, de voir cette masse grossir au fur et à mesure que l’on se rapproche d’elle. La beauté du paysage, désertique, rocailleux, ocré, c’est divin. Nous ne sommes que de petites choses face à ce géant de roche, dont il paraît que seulement ¼ de son volume n’est apparent ! Du campement, on peut faire des balades en chameau, se faire tatouer au henné, faire la marche de 5 km à pied ou en 4X4 de Ben Amira à Aïcha. Faite aussi à pied pour moi, le calme, l’immensité, la solitude, même dans un groupe, sont des choses que l’on apprécie à leur juste valeur que lors d’expéditions telles que celle-ci.

Le campement est fait de tentes « collectives », nous devions être entre 10 et 15 par tentes, non pas des tentes fermées, mais avec juste la partie « toit », les pans des côtés étant levés pour laisser passer le peu de frais que la nuit nous offrait. La chaleur est étouffante la journée, oppressante, la nuit repose. Dans les tentes, la décoration toujours aussi bariolée et colorée. Un tapis fourni par personne. Petit déjeuner dans le désert au lever du soleil, couscous à l’ombre de Ben Amira, douche improvisée grâce à un camion citerne dont notre guide nous a fait la surprise au 2ème jour de désert!

Avant la côte

De retour dans le train, traversée du désert en direction de Nouadhibou, toujours aussi magnifique, les teintes passant de l’ocré au jaune, les dunes, le sable, la liberté ! Quelques arrêts en plein désert pour les photos et les films, ainsi qu’aux bases d’entretien où nous croisons un train vide qui remonte vers la mine, ou un train plein nous dépasse, à cet endroit les 2 voies sont très proches, on peut presque toucher l’autre train. Et le moment où l’océan s’annonce : le train circulant fenêtres et portes ouvertes, nous sentons l’air chaud nous caresser le visage depuis le début, et là, quelle agréable sensation, un peu de fraîcheur, très peu, une petite différence de température nous prévient que nous approchons de la côte. Le train ralentit. Une oasis. Posée dans le désert. Végétation et sable. C’est magique. Nous nous approchons de Nouadhibou, ancien Port Etienne, fin de la ligne de chemin de fer. Fin aussi du voyage pour beaucoup de bateaux : les fonds marins n’étant pas très profonds, beaucoup de bateaux se sont échoués dans la baie. Ils sont là, comme déposés dans la baie, trempant leur coque dans l’eau chaude de la baie. Personne n’y touche et ils rouillent. Au loin, des minéraliers attendent leur tour pour embarquer le précieux chargement.

Nouadhibou

C’est la fin de la ligne, c’est ici que les passagers descendent, mais le train minéralier va lui jusqu’au port, où commence tout un processus pour le déchargement du train et le chargement du minerai sur les bateaux. Normalement non autorisée, nous avons fait la visite du port en bus, très impressionnant, nous retrouvons la couleur ocrée et la poussière du début du parcours. Partie très technique qui concerne l’exploitation du minerai.

Ma Mauritanie

Notre voyage était un pèlerinage pour un groupe de 160 « anciens de Mauritanie » : des français qui y ont travaillé dans les années 1960 à 1980, en tant que médecins, infirmières, enseignants ou cheminots, et nous, leurs enfants, nés et ayant passé une partie de notre enfance là-bas. Je devais retourner en Mauritanie, c’était dans ma tête depuis longtemps.

Pour aller en Mauritanie

Le circuit dont je viens de vous parler n’est pas commercialisé tel quel. Il était fait pour nous. Mais Point Afrique et Chemins de Sable sont les initiateurs de ce produit donc c’est eux que je vous recommande. Vous trouverez tous les renseignements sur les formules existantes sur le site internet de Chemins de Sable, ou en agence de voyages mais aussi avec le Guide du Routard ou simplement tapez Mauritanie sur votre moteur de recherche. Passeport et visa sont nécessaires.

Les images

Vous avez sûrement déjà vu des images de Mauritanie, ne serait-ce que grâce au Paris-Dakar, ou aux émissions du genre Thalassa sur le cimetière de bateaux, sur les pêcheurs, ou sur le train lui-même. Mais rien ne vaut l’expérience humaine. Amateurs de grands espaces, envieux de changement d’air, amoureux du désert, la Mauritanie est faite pour vous.

Encore une fois très causante sur un sujet qui me passionne, j’ai pitié de vous et je m’arrête là. Il y aurait encore beaucoup à dire sue le reste du pays, les habitants, l’histoire, la culture…En espérant avoir déclenché par ce récit ne serait-ce qu’un peu de curiosité…. merci d’avoir lu jusqu’au bout.

Crédit photo : www.deserts.fr

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