Le Département des antiquités orientales nous propose dans sa salle d’actualité une petite exposition intitulée « Le service de table du mort dans la nécropole de Suse ». Elle fait suite aux restaurations menées sur les collections de céramiques découvertes à Suse entre 1907 et 1908 par Jacques de Morgan qui mit au jour une nécropole datant de la fondation de la ville vers 4200 avant J.-C.
Dans les tombes on a retrouvé des pièces céramiques qui accompagnaient les défunts, des gobelets, des coupes profondes à base annulaire plus ou moins développée et des petites jarres carénées ou globulaires. Ces vases funéraires sont décorés d’animaux stylisés ou de décors géométriques. L’étude menée pendant la restauration a permis de découvrir des associations volontaires d’images, entre l’eau et le bouquetin, notamment. Cet art de la céramique peinte n’était donc pas simplement décoratif, mais servait une vision du monde. On peut donc admirer cette vaisselle vieille de six mille ans et la régularité de ses formes d’autant qu’à l’époque le tour de potier n’existait, tout était façonné à la main. Les poteries étaient montées « au colombin » technique consistant à enrouler un boudin d’agile sur lui-même puis lisser la poterie à la main. Certaines de ces poteries sont si minces qu’elles ont été qualifiées de « coquille d’œuf ».
Suse est une cité fondée par les agriculteurs de la zone du « croissant fertile », situé à l’emplacement de l’Iran et l’Irak actuels, au IVe millénaire av. J.-C. Elle produisit une céramique originale, au décor stylisé sombre sur fond clair d’une très grande qualité. Les habitants aménagèrent la vaste nécropole, où certains morts furent enterrés avec des objets de cuivre, matériau alors prestigieux, ainsi qu’avec les fameuses céramiques. Les très nombreux objets découverts sur le site sont conservés au musée du Louvre, notamment,le célèbre code d’Hammourabi, l’ensemble de lois de l’ancienne Mésopotamie le plus complet que l’on connaisse