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Parc National Cozia: des paysages spectaculaires en Olténie

vallée de l'olt Olténie

Le Parc National Cozia s’étale sur 17 000 hectares dans les Carpates Méridionales, de part et d’autre de la rivière Olt. C’est un véritable musée naturel aux écosystèmes inaltérés par l’activité humaine. Le défilé de l’Olt, d’une beauté sans égale, se fait remarquer par sa végétation et les versants escarpés et majestueux.


Avant de se jeter dans le Danube, la rivière Olt creuse dans les rochers des Carpates Méridionales des paysages spectaculaires. Le parc national Cozia, une aire protégée de 17 mille hectares, fut d’ailleurs créée dans la région où l’Olt sépare le massif de Cozia des Monts Capatzanii. En effet, de part et d’autre de la rivière Olt s’étend le Parc National Cozia, d’une beauté à vous couper le souffle. Le parc national Cozia contient des zones notamment forestières. La présence dans cette contrée d’une des plus pittoresques collections de plantes alpines, subalpines, thermophiles, endémiques et de plantes rares a amené les spécialistes à appeler cet endroit «le parc des fleurs». Déclaré comme tel en 1990, Cozia est le plus jeune parc national aménagé de Roumanie. Quelque 7 mille hectares de sa superficie totale sont destinés à la recherche scientifique.

Parc national Cozia, une faune et flore très variée

35 parcs nationaux et naturels de 5 pays carpatiques (Hongrie, Roumanie, Serbie, Slovaquie et Ukraine) célébrent la diversité naturelle des aires protégées des Carpates, qui abritent les dernières zones sauvages d’Europe. La Roumanie est forte de 28 parcs nationaux et naturels où se retrouvent les écosystèmes de grande valeur du point de vue de la diversité biologique.

C’est, avant tout, la richesse de la flore du parc national Cozia qui explique la décision de protéger cette zone, estime le directeur du parc, Pavel Prundurel :
«Il existe dans cette zone une grande diversité d’espèces de plantes sauvages, dont les plus emblématiques sont les Fleures de Cozia. Il s’agit d’une multitude d’espèces dont la beauté décorative est absolument remarquable ; 10% en sont endémiques. Les forêts constituent un autre élément essentiel de la flore du Parc National Cozia. Sur les 17 mille 100 hectares, 96% sont couverts de forêts, dont près de 8 mille de forêts vierges, c’est à dire qui n’ont pas connu d’intervention humaine. »

Le Parc National Cozia se vante aussi de sa faune extrêmement variée. Pavel Prundurel confirme:
« Sis comme il est dans le sud des Carpates Méridionales, le massif de Cozia est plus isolé, ce qui explique sa flore et sa faune uniques. Il surprend par une grande diversité d’espèces animales, les unes plus intéressantes que les autres. C’est ici que l’on retrouve toute la pyramide trophique des Carpates, avec en haut, les grands prédateurs, tels le lynx et le loup, mais aussi l’ours. Viennent ensuite les herbivores, tels le chevreuil, le cerf et le chamois.

Parc national cozia Roumanie


On ne saurait oublier les oiseaux du parc national Cozia. Il est de notoriété que le défilé de l’Olt est un véritable couloir écologique de migration des oiseaux sauvages. Ces derniers temps, la zone a commencé à être fréquentée par des espèces d’oiseaux spécifiques des régions marines et de steppe ainsi que du delta, vu peut-être les changements climatiques et les autres évolutions à l’échelle planétaire.
Côté insectes, il faut savoir que les influences méditerranéennes permettent la présence dans cette région du petit scorpion, une espèce assez rare ».

On retrouve là un patrimoine faunistique de valeur dont font partie le chamois et le lynx. Sur les rochers ensoleillés on peut rencontrer la vipère à corne protégée par la loi parce que rare, et le petit scorpion, espèce thermophile d’origine méditerranéenne.

L’ours brun vit en Roumanie depuis des temps reculés. Jusqu’il y a 200 ans, cet animal vivait sur l’ensemble du territoire actuel du pays. A compter de la deuxième moitié du XIXe, il a été exterminé des zones de plaine parce que les surfaces agricoles ont été élargies. Les ours se sont alors retirés vers les montagnes. Avec le temps, ils sont devenus plus nombreux et nous avons aujourd’hui les effectifs européens les plus importants d’ours, après la Russie.

cozia vue de l'olt
Vue de l’Olt… cliquez pour agrandir

Que faire et que voir dans le parc national Cozia en été?

Un véritable tapis s’étend sous nos pieds, un tapis de fleurs multicolores, uniques par leur aspect, coloris et parfum. Parmi elles, l’edelweiss, le glaïeul, les orchidées, le lys martagon, le daphné blagayana, le serpolet. Le paysage du parc national Cozia est vraiment mirifique! Quiconque passe par le Défilé de l’Olt en voiture ou à pied ne manque pas de  remarquer les rochers impressionnants. Ceux qui choisissent les trajets balisés, les sentiers pédestres qui s’enfoncent au cœur du parc, sont encore plus près de ces beautés naturelles…

Parc national Cozia: projets de protection de l’environnement permanents

L’Administration du Parc National Cozia déroule depuis quelques années déjà plusieurs projets à travers le Programme opérationnel sectoriel pour l’environnement. Et ce parce que l’éco région carpatique  est exposée à des risques tels les déboisements excessifs, la  décimation des espèces de grands mammifères ou la destruction des habitats consécutive à l’élargissement de l’infrastructure. Un des projets  a visé la protection des espèces d’oiseaux, vu que le Défilé de l’Olt est un corridor de migration de ceux-ci depuis l’Europe centrale vers la Mer Egée et vice versa. Quelques-unes des plus de 65 espèces qui ont trouvé dans le Défilé de l’Olt y passent l’hiver.

Pavel Prundurel explique ce que sont les projets en cours dans le parc national Cozia: « Un premier projet a porté sur les oiseaux sauvages du Parc national Cozia. Le désir de connaître ces espèces a été au centre de toutes nos activités. Nous assurons le suivi des oiseaux protégés et nous avons trouvé 23 espèces qui figurent dans la Directive Oiseaux de l’UE. En dehors de cet objectif, de protéger les oiseaux sauvages, nous avons complété notre logistique de surveillance, d’observation avec des équipements, nous avons élaboré des études, rédigé des guides à offrir au public, à la société scientifique, aux musées, aux institutions d’enseignement… Ce projet du parc national Cozia a été beau ; nous l’avions conçu plutôt comme un projet didactique et souhaitions vraiment le mener à bonne fin… »

« Un deuxième projet a porté sur l’intérêt d’assurer le suivi et de conserver l’espèce de lynx des parages. Nous avons consenti à aborder quelque chose d’extrêmement difficile à réaliser parce que la déontologie de suivi présuppose des techniques particulièrement amicales. On n’a pas le droit de stresser les animaux, ni de les provoquer; il faut tout simplement les capturer sans les blesser. Nous avons réussi, nous leur avons passé des colliers GPS, et maintenant nous avons la carte réelle de leur comportement, soit des déplacements de ces exemplaires. Nous disposons aussi d’un centre de visite assez moderne et intéressant dans le parc national Cozia ».

« Un troisième projet est ciblé sur la protection et le suivi de l’ours brun des Carpates. Nous savons que la Roumanie continue d’être un refuge pour les grands carnassiers d’Europe. Les évaluateurs ont considéré que, pour mieux comprendre le niveau de consanguinité des exemplaires d’ours et peut-être les éventuels conflits entre les touristes et les animaux, entre la population locale et les ours, il était préférable de suivre 3 exemplaires d’ours. Le projet sera finalisé le 31 décembre prochain. Nous avons déjà mis des colliers GPS à deux d’entre eux et nous connaissons la carte de leur activité, ce qu’ils ont fait et surtout les études génétiques que nous menons nous diront beaucoup de choses sur la santé des populations, sur les relations de parenté… »

Parmi les objectifs du Parc National Cozia figure également le développement d’un tourisme durable, qui ne soit pas nuisible à la nature, et qui applique les règles concernant les aires protégées. Selon Pavel Prundurel, le directeur du Parc, des pas importants ont déjà été faits dans cette direction :
«Sans nul doute, des progrès ont été faits. Des progrès qualitatifs. Ces dernières années, nous avons suivi de près le flux touristique, recensant environ 50.000 visiteurs par an – des personnes qui entrent dans le Parc, qui font des randonnées, qui recourent aux services d’un chalet… Le nombre total de touristes est beaucoup plus grand, mais j’ai fait référence à ceux qui visitent effectivement le Parc. Les gens se sont déjà habitués aux règles de conduites, ils n’hésitent pas à nous faire des suggestions, comme par exemple celle de créer un point d’information, d’avoir un guide, des gardes forestiers. Les gens nous aident à améliorer notre activité. Et la plupart d’entre eux sont de visiteurs de qualité, c’est à dire des personnes qui connaissent l’importance des aires protégées et les normes de conduite qui s’y appliquent».

Vallée de l’Olt: vestiges archéologiques très anciens

La région de la Vallée de l’Olt est habitée depuis les temps les plus reculés. En témoignent les vestiges archéologiques de ces contrées. Pavel Prundurel, directeur du Parc National Cozia nous en dit davantage :
« Le camp romain fortifié d’Arutela se trouve dans la zone de la station de Caciulata, sur la rive gauche de l’Olt. C’est ici que les armées romaines avaient aménagé leur camp, durant leur deuxième guerre contre les Daces, une centaine d’années après Jésus-Christ. Ce fut là le point de départ d’autres incursions sur le territoire dace. Les historiens, tout comme l’administration romaine de l’époque, ont été surpris de découvrir un pont en pierre et en bois, au Pays de Lovistea, dans le défilé de l’Olt. Cette découverte montrait que les Daces avaient des architectes et des ingénieurs spécialisés dans ce type de constructions ».

parc national cozia

Magnifiques monastères du Parc national Cozia

Il ne faut pas oublier non plus que le Parc National Cozia est riche en lieux de culte, orthodoxes pour la plupart. Les plus connus sont le monastère de Cozia, les monastères de Stânisoara et de Turnu, ainsi que les ermitages d’Ostrov et de Cornet. S’y ajoutent des églises anciennes qui se trouvent dans chaque communauté de la région. Comme l’église de Proieni, par exemple. Ici a été célébré le mariage du prince roumain Michel le Brave, vers l’an 1500. A l’époque, l’église y existait déjà, ce qui veut dire qu’il y avait là une communauté très forte.

L’église de Cozia, qui a influencé l’évolution ultérieure de l’architecture valaque, s’apparente aux églises serbes de Morava par son architecture : nef en trèfle couronnée d’une coupole sur haut tambour et narthex carré, voûté en berceau- et à par décoration extérieure sculptée en méplat. La décoration peinte témoigne d’une spiritualité ascétique par le graphisme assez sec conservé dans le narthex.

Site du parc national de Cozia

Carte du massif de Cozia – Cliquez sur le plan pour l’angrandir…

Auteur  : Florin Orban ; trad. : Alexandra Pop, Valentina Beleavski

Monastère de Cozia dans la vallée de l’Olt :

 

Pour finir, sachez que le voyage en voiture de Bucarest à Càlimànesti, l’endroit où commence le Parc National Cozia, ne dure pas plus de 3h et il vaut vraiment le détour.

Ajouts du responsable éditorial Ideoz :

Photos (cliquez pour agrandir)  -crédits source : Site du parc national de Cozia

Parc national de Cozia en Roumanie
Parc national Cozia nature et fleurs

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