Paris au mois d’août de René Fallet est de ces romans de la littérature française, qui permettent d’explorer Paris différemment… Un roman tout empreint de poésie, touchant, voire triste et drôle à la fois.
Ils marchèrent côte à côte, lentement. Plantin n’était pas pressé de la perdre, adoptait un pas de flâneur des deux rives. Elle balançait, heureuse, un petit sac à main noir. Oui, elle était heureuse, épanouie, jeune et vive. Elle devait avoir vingt-cinq ans, ou vingt-six. Elle était même un peu plus grande que lui. Il est vrai qu’elle était anglaise. Henri n’avait jamais parlé à une Anglaise…
Une anglaise, serveuse dans un bar à Piccadilly qui se dit mannequin et un vendeur d’articles de pèche à la Samaritaine qui se prétend artiste peintre vont vivre, le temps de trois semaines, un amour d’été. Bien sûr, le roman est bourré de clichés mais la métamorphose d’Henri Plantin, petit employé modèle sans histoire ni espoir en homme prêt à chambouler sa vie pour quelques semaines d’amour fou qu’il sait sans lendemains est émouvante. Pour Patricia, Henri devient, le temps du mois d’août, un chevalier qui arrive à gagner le cœur de sa belle.
Si PARIS AU MOIS D’AOÛT est loin des œuvres « rabelaisiennes » de l’auteur comme le formidable LE BEAUJOLAIS NOUVEAU EST ARRIVÉ, on retrouve tout de même au fil des pages la verve et le penchant anarchiste de René Fallet. On peut même le taxer de visionnaire puisqu’il déclare (en 1964) en parlant de certains parisiens de la classe ouvrière : « Ils quittent leur taudis pour des H.L.M qui, dans dix ans, deviendront d’autres taudis… »
PARIS AU MOIS D’AOÛT est un très bon livre que je vous recommande. Ce livre a obtenu en 1964 le Prix Interallié.
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